Canon EOS R3 : le futur hybride sportif se dévoile un peu plus

Le Canon EOS R3 se rapproche. Le constructeur japonais livre de nouveaux détails sur son futur hybride plein format professionnel orienté sport et photojournalisme. Design monobloc, écran orientable, rafale à 30 images par seconde, vidéo 4K RAW… faisons le point sur les caractéristiques de l’EOS R3, dont la sortie est prévue pour le 2e semestre 2021.

Canon EOS R3 : un boîtier intermédiaire entre l’EOS R5 et l’EOS-1D X Mark III

Petit à petit, les contours du Canon EOS R3 se dessinent avec précision. Et la marque d’entretenir savamment le suspense autour de son futur hybride sportif. Après avoir fait une première annonce en mars dernier, Canon revient sur le devant de la scène et nous livre de nouveaux détails sur son nouveau boîtier.

À sa sortie, l’EOS R3 viendra coiffer la gamme EOS R, en venant se placer entre le Canon EOS R5 et le reflex professionnel Canon 1D-X Mark III. « Avec l’EOS R3, nous voulions combler l’écart existant entre ces deux boîtiers », déclare la marque.

Interrogée à ce sujet par Phototrend, la marque indique cependant que l’EOS R3 n’appartient pas à la série 1D. Par ailleurs, il ne vise pas à remplacer le Canon 1D-X Mark III. De fait, il n’est donc pas à exclure que Canon lance un jour une série 1 en version hybride. Il n’en faudrait pas davantage pour alimenter (et accréditer) les rumeurs à propos d’un futur hybride Canon EOS R1 ultra haut de gamme…

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Capteur CMOS empilé et rafale à 30 i/s

D’après les informations fournies par la marque, le Canon EOS R3 sera pourvu d’un capteur plein format CMOS BSI de type empilé (stacked CMOS). Une grande nouveauté pour Canon. Jusqu’à présent, seuls les boîtiers employant des capteurs Sony bénéficiaient de cette technologie.

À ce titre, la marque nous l’a confirmé officiellement : « oui, ce capteur BSI empilé a été conçu et développé à 100 % par Canon. Nous souhaitons continuer à disposer d’une maîtrise complète de la chaîne de l’image ». De quoi faire taire certaines rumeurs, qui soupçonnaient Canon de s’être approvisionné chez un constructeur concurrent.

Les avantages d’un capteur « empilé » sont multiples. Le temps de lecture du capteur étant grandement accéléré, ce qui doit permettre d’éviter le « traditionnel » effet de rolling shutter. Un point qui se vérifie sur le Sony A1, qui dispose déjà de cette technologie.

À gauche, l’image produite par un capteur à obturation globale (global shutter) ; à droite, l’image produite par un capteur classique. La capture ligne par ligne d’un sujet en mouvement entraîne un décalage entre le haut et la bas de l’image, ce qui produit l’effet de « rolling shutter ».

À gauche, l’image produite par un capteur à obturation globale (global shutter) ; à droite, l’image produite par un capteur classique. La capture ligne par ligne d’un sujet en mouvement entraîne un décalage entre le haut et la bas de l’image, ce qui produit l’effet de « rolling shutter ».

Par ailleurs, le Canon EOS R3 sera capable de monter à 30 i/s en rafale en RAW (avec l’obturateur électronique). À l’instar des EOS R5/R6, la mémoire tampon doit présenter une limite extrêmement élevée.

Enfin, la stabilisation IBIS du capteur doit permettre un gain maximal de 8 IL (utilisée conjointement avec une optique stabilisée).

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AF contrôlable par l’œil et nouveaux algorithmes de détection et de suivi du sujet

L’une des principales nouveautés de l’EOS R3, c’est son système de contrôle de l’autofocus par l’œil. Ultra-rapide et intuitif, il doit fonctionner sur l’ensemble du capteur. Concrètement, l’appareil détecte automatiquement le sujet. En fonction de ce que regarde le photographe, un petit carré s’affiche dans le viseur, et indique que l’appareil a pris en compte ce que regarde son œil. Dès lors, il suffit d’appuyer à mi-course sur le déclencheur (ou sur la touche dédiée) pour effectuer la mise au point « pour de bon » et capturer la photo.

Le Canon EOS R3 équipé d’un téléobjectif Canon RF 400 mm f/2,8L IS USM.

Selon Canon, le système de contrôle de l’AF doit fonctionner sans souci pour les porteurs de lunettes (ou de lentilles). Il pourrait cependant se montrer un peu moins efficace s’il s’agit de lunettes à double-foyers, aux verres extrêmement épais.

Conçu à destination des photographes de sport, les algorithmes de l’EOS R3 doivent être capables d’identifier automatiquement et de suivre les personnes, les animaux (yeux, visages, corps) – mais aussi les véhicules. Une nouveauté qui devrait ravir les photographes de sports automobiles (auto et moto).

Les algorithmes du Canon EOS R3 ont été affûtés pour être encore plus adaptés aux sports mécaniques.

Malheureusement, cette avancée profitera uniquement à l’EOS R3, mais ne pourra pas être implantée sur les R5 et R6. D’après Canon, ceci nécessiterait de mettre entièrement à jour le mécanisme d’IA. En d’autres termes, cette mise à jour n’est pour le moment pas dans les tuyaux.

Par ailleurs, l’autofocus de l’EOS R3 sera sensible jusqu’à -7 IL. Une valeur atteignable uniquement avec une optique ultra-lumineuse comme le Canon RF 50 mm f/1,2L USM (mais pas avec sa variante DS).

Enfin, l’EOS R3 viendrait inaugurer la synchronisation des flashs avec l’obturateur électronique. Jusqu’à présent, cette possibilité était uniquement offerte avec l’obturateur mécanique.

La 8K aux abonnés absents : est-ce grave docteur ?

Canon a également levé le voile sur les caractéristiques vidéo de l’EOS R3. Contrairement à l’EOS R5, à son futur rival le Nikon Z 9 et au Sony A1, le Canon EOS R3 ne sera pas capable de filmer en 8K, et devra se contenter de la 4K.

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Sur le terrain, l’EOS R3 pourra filmer en 4K et tirer parti du rendu Canon Log 3. Par ailleurs, il prendra en charge la 4K sur-échantillonnée en utilisant tous les pixels du capteur pour générer une image en 4K de meilleure qualité. Enfin, il pourra filmer en RAW (vidéo 4K en 4:2:2 10 bits en interne). Et Canon de nous promettre que ce boîtier ne souffrira d’aucun problème de surchauffe en vidéo.

L’absence de vidéo en 8K nous donne aussi un indice sur la résolution du capteur – qui n’a toujours pas été révélée par Canon. Concrètement, un capteur de 33,2 Mpx est le strict minimum pour être capable de filmer en 8K. Il est donc probable que le Canon EOS R3 adopte une résolution « raisonnable », aux alentours de 24 Mpx. Pour mémoire, le Canon EOS 1D-X Mark III est justement doté d’un capteur de 20,1 Mpx.

S’il venait à se confirmer, ce choix technique ferait sens car il autoriserait une plus grande réactivité, ainsi qu’une montée en ISO générant moins de bruit numérique. Malgré tout, on pourrait s’interroger face au Sony A1 et à son capteur comptant pas moins de 50 Mpx et capable lui aussi de monter à 30 i/s en rafale… et de filmer en 8K.

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Design monobloc et écran orientable

Extérieurement, l’EOS R3 reprend les codes esthétiques des EOS R5 et R6. Cependant, il opte pour un design monobloc. De fait, il comporte un grip permettant de l’utiliser facilement à la verticale, à la manière des reflex professionnels comme l’EOS 1D-X Mark III. Le boîtier doit aussi être capable de résister aux intempéries et conditions extrêmes (boue, neige). En termes de poids, l’EOS R3 doit être beaucoup plus léger que les reflex monoblocs (sans plus de précisions).

Pour mémoire, l’EOS-1D X Mark III pèse 1250 g, et l’EOS R5 738 g. L’EOS R3 devrait donc logiquement se placer quelque part entre les deux.

Principale nouveauté : l’EOS R3 sera doté d’un écran tactile orientable. Ce dernier sera monté sur rotule, à l’instar des autres hybrides de la marque. Une première pour un hybride monobloc Canon. Ainsi paré, cet écran devrait grandement faciliter la capture de photos « sur le vif » en contre-plongée ou à bout de bras. Il devrait aussi se montrer utile en vidéo.

Interrogée à ce sujet, Canon indique que cet écran doit être suffisamment résistant une fois déployé. La marque admet cependant que l’ensemble risque d’être un peu moins résistant aux chocs qu’un écran fixe ; cependant, les avantages en termes de prise de vue ne sont pas à négliger.

La face arrière du Canon EOS R3 rappelle celle de l’EOS-1D X Mark III. On notera cependant la rotule de l’écran tactile orientable, ainsi que la grande taille de l’œilleton du viseur électronique.

Par ailleurs, l’EOS R3 héritera des commandes de l’EOS 1D-X Mark III. Trois molettes de réglages seront présentes : une sous le pouce (à l’arrière du boîtier), une sous l’index, et la roue codeuse autour du bouton SET. L’EOS R3 récupère également le Contrôleur intelligent (bouton AF-ON), qui doit faciliter la sélection du groupe de collimateurs. En façade, il présente aussi les 2 groupes de boutons paramétrables (2 boutons placés à la verticale, 2 à l’horizontale).

Notons aussi que l’EOS R3 utilisera la même batterie que l’EOS 1D-X Mark III, la LP-E19.

Enfin, l’EOS R3 doit inaugurer une nouvelle texture au niveau du grip. Ce dernier adopte une finition en nid d’abeille.

Nouvelle griffe porte-accessoires

Last but not least, le Canon EOS R3 inaugurera une nouvelle griffe porte-accessoires. Les contacteurs classiques ne changent pas, ce qui permettra d’utiliser tous les flashs compatibles Canon déjà sur le marché.

Toutefois, cette nouvelle griffe est légèrement plus profonde, et comporte une rangée de contacteurs supplémentaire. Selon Canon, ils permettront d’utiliser de nouveaux accessoires professionnels avec le boîtier. On pense notamment à des équipements pour l’enregistrement du son, à l’image de certains accessoires déjà disponibles chez Sony et Panasonic notamment.

Prix et disponibilité du Canon EOS R3

Pour l’heure, la date exacte du lancement et le tarif du Canon EOS R3 demeurent inconnus. D’après les informations fournies par la marque, le boîtier devrait faire son arrivée au cours du 2nd semestre 2021.

Quelques exemplaires devraient être mis à disposition des photographes pendant les Jeux Olympiques de Tokyo, qui débutent le 23 juillet prochain. Ce test « grandeur nature » devrait permettre à Canon d’apporter les derniers ajustements à son nouvel hybride sportif.

Notre premier avis sur le Canon EOS R3

Petit à petit, le futur hybride sportif de Canon se dévoile. Certes, quelques données essentielles restent inconnues (comme la résolution du capteur). Malgré cela, la silhouette générale du Canon EOS R3 se dessine de plus en plus précisément.

Celles et ceux attendant un boîtier filmant en 8K pourraient être déçus ; cependant, Canon propose déjà l’EOS R5 – avant, peut-être de la proposer à nouveau avec un futur (et hypothétique) EOS R1, qui viendrait couronner la gamme d’hybrides plein format de Canon.

Avec son viseur d’un nouveau genre, son AF contrôlable à l’œil et ses nouveaux algorithmes de prise de vue (sans oublier la rafale à 30 i/s en obturateur électronique), le Canon EOS R3 devrait être un monstre de réactivité. De quoi affronter sans faiblir les scénarios les plus exigeants.

La concurrence devrait cependant être particulièrement féroce. Sony a déjà lancé son Alpha 1, aux caractéristiques très affûtées. De même, Nikon doit lancer au cours l’année 2021 son Nikon Z 9, lui aussi doté d’un design monobloc et d’une fiche technique très fournie. Le clash des titans n’a donc pas encore commencé, mais les différents combattants fourbissent leurs armes.

Responsable éditorial

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  1. Sony possède déjà l’électronique .. mais Canon possède une vraie monture fullframe et pas une monture APSC recyclée qui ne permet pas un piqué homogène sur tout le champ … sortie de 40% du champ entre F1.2 et F2.0 ça va de moyen à très très médiocre.
    Faut choisir.. une électronique qui n’apporte pas grand chose au niveau photo et une monture dont les résultats sont visibles facilement.

    1. La théorie de la monture Sony destinée au départ à l’aps-c et soi disant incapable de donner une image FF homogène sur tout le champ à grande ouverture a été copieusement battue en brèche par la sortie des focales fixes 1,4 Sony (24 et 35) sans parler du 50 1,2 au moins aussi bons que Canon (y compris sur les bords à pleine ouverture), tous les tests le certifient. Heureux possesseur d’un boîtier FF Sony, je rajouterais que le 85 mm 1,4 Sigma DG DN que je possède n’a pas d’équivalent chez Canon, y compris à f 1,4 et sur les bords….
      Bref, autant cet argument était recevable il y a 3 ans à l’époque de la sortie des premiers hybrides FF Canon et Nikon avec leur très grande monture, autant aujourd’hui cet argument n’a plus vraiment cours me semble-t-il.

  2. Bonjour, Attention le stacked CMOS est confirmé par CANON, par contre ils n’ont pas confirmé que ce serait un global shutter. Ce sont deux choses différentes. Le stacked CMOS est bien plus rapide qu’un CMOS classique, mais n’est pas aussi rapide qu’un capteur avec global shutter qui éteint le capteur sur toute sa surface instantanément. Seul le Sony A1 est équipé d’un global shutter.

    1. Bonjour. Dans notre précédent article à propos de l’EOS R3, nous écrivions ceci :

      l’utilisation d’un CMOS empilé doit permettre à l’EOS R3 d’atteindre la vitesse de 30 images par seconde en rafale (avec AE/AF) – en utilisant l’obturateur électronique. À ce titre, Canon promet « une distorsion minimale » liée au rolling shutter – ce qu’il faudra évidemment vérifier sur le terrain. En effet, nous ignorons si le capteur conçu par Canon est à obturation globale (global shutter).

      Dans les faits, il n’est pas dit que le capteur de l’EOS R3 opte pour un système d’obturation globale… mais à notre sens il est possible que ce soit le cas. Nous tâcherons d’en savoir plus d’ici le lancement de ce boîtier, qui doit avoir lieu d’ici quelques mois.