Test de la Zoemini S, l’appareil photo imprimante instantané de Canon

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Canon s’est récemment lancé sur le marché des appareils photo instantanés avec deux appareils hybrides : les Canon Zoemini S et Zoemini C. Nous testons aujourd’hui la version supérieure Zoemini S, qui intègre un capteur de 8 millions de pixels, un miroir à l’avant, un éclairage annulaire, le Bluetooth et fonctionne avec la technologie d’impression Zero Ink.

L’imprimante appareil photo fera-t-elle de l’ombre à l’acteur majeur sur le secteur, à savoir Fujifilm qui a déjà deux boîtiers hybrides à son actif, les SQ10 et SQ20 ? La réponse dans notre test de la Zoemini S.

Une imprimante appareil photo ultra compacte

Basée sur l’imprimante de poche Zoemini, la Zoemini S opte pour un gabarit ultra compact et cela, malgré l’intégration d’un appareil photo. Ses 188 grammes et son design fin plutôt minimaliste sont convaincants. À côté, les hybrides instantanés Instax Square de Fujifilm semblent presque trop imposants.

Rappelons toutefois que la différence importante de taille est en grande partie liée à la technologie d’impression utilisée. Il s’agit ici de la technologie Zero Ink, une technologie d’impression thermique qui présente l’avantage d’imprimer sur du papier relativement fin, contrairement aux films argentiques Instax, épais et contenus dans une large cartouche.

Le papier photo Zink compatible est d’ailleurs autocollant et résistant aux déchirures ainsi qu’à l’humidité. Sa surface d’impression maximum est de 5 x 7,6 cm. Les cartouches comprennent 10 feuilles indépendantes. C’est le maximum que peut contenir la ZoeMini S, comme les hybrides Instax d’ailleurs.

L’aspect compact est l’un des principaux avantages de ce produit hybride, finalement plus proche d’une mini imprimante que d’un appareil photo.

Minimaliste, mais pas toujours intuitive

Si la ZoeMini S s’avère minimaliste, la première prise en main n’est pas toujours intuitive. Nous recommandons de jeter un oeil directement au mode d’emploi pour identifier les fonctions de touches et ne pas gâcher inutilement des vues. La construction tout en plastique de l’appareil photo imprimante en fait un produit relativement fragile, à manipuler avec précaution.

Sur le dessus de l’appareil se trouve le bouton d’allumage, le déclencheur, ainsi que le sélecteur qui permet d’activer ou de désactiver le flash. Cette option est d’ailleurs absente sur le modèle ZoeMini C. Elle permet de désactiver le flash, de le laisser en automatique ou d’allumer l’anneau annulaire situé autour de l’objectif au moment de la prise de vue, ce qui peut s’avérer pratique pour ré-éclairer un sujet de façon moins brutale.

À l’avant, nous retrouvons l’objectif, encerclé par un large miroir sur lequel quatre petits marqueurs facilitent le cadrage. Autour de cet objectif, en blanc, il s’agit de l’anneau d’éclairage. Le miroir a pour but de faciliter la réalisation de selfies, il est vrai qu’il est plutôt pratique à utiliser.

Le compartiment qui comprend le papier se situe à l’arrière de l’appareil, refermé par un capot en plastique très fin et peu résistant. Au-dessus se trouve le viseur, dans lequel nous retrouvons les indicateurs de cadrage pour le ratio 3:2 et pour le ratio carré 1:1, qu’il est possible de sélectionner via la touche localisée juste à côté. A noter que la sélection du format carré implique la présence de bande blanche sur le côté de l’impression. Si vous souhaitez mimer l’effet d’un Polaroid, on vous conseille de photographier en orientation portrait.

L’autre bouton est dédié à la réimpression instantanée de l’image. C’est plutôt malin de faciliter le cadrage aux utilisateurs de cette manière, d’autant que l’appareil photo n’intègre pas d’écran de prévisualisation pour s’assurer du cadrage de son image. De plus, chaque déclenchement implique une impression.

Bien que l’appareil sauvegarde les images numériques parallèlement sur une carte mémoire micro SD, l’impression est obligatoire. Et lorsque l’appareil n’a plus de films, il est impossible de photographier. C’est vraiment dommage de ne pas pouvoir décider de photographier sans imprimer ou de faire les deux. Il faut ainsi laisser place au hasard et à la possibilité d’éventuels ratés de cadrage.

Sous l’appareil, on retrouve une prise mini USB, un slot pour une carte micro-SD permettant d’enregistrer les images au format numérique ainsi qu’un bouton « reset ». Nous relevons l’absence de pas de vis pour trépied.

Application Canon Mini Print

En plus de photographier et d’imprimer, la Canon Zoemini S peut se connecter en Bluetooth à un smartphone à l’aide de l’application Canon Mini Print qui permet ainsi d’imprimer des images disponibles sur votre smartphone. Plusieurs choix s’offrent à vous : comme celui de prendre une photo avec son smartphone et de la modifier directement via l’application qui propose plusieurs paramètres de retouche, mais aussi des cadres photo et de s’amuser avec la reconnaissance des visages pour ajouter virtuellement lunettes, moustache ou autres coiffes humoristiques.

L’autre choix consiste à accéder à votre galerie photo pour imprimer une image déjà réalisée. L’accès aux différents dossiers du téléphone permet de retrouver facilement les images que l’on souhaite imprimer. Enfin, la troisième possibilité est de contrôler l’imprimante appareil photo à distance, qui donne accès à un retardateur jusqu’à 10 secondes.

L’application peut également se connecter à vos réseaux favoris dont Facebook et Instagram pour y sélectionner rapidement vos images. L’application est plutôt simple à utiliser. Les nombreux filtres, calques et émoticônes à appliquer sont finalement ce qu’il y a de plus amusant à utiliser, même si aujourd’hui on les retrouve ailleurs dans la plupart des applications photo. Attention toutefois, la Zoemini S peut avoir tendance à surchauffer si vous l’utilisez trop longtemps, comme l’indique le message d’erreur plus haut.

Nous ne comprenons cependant pas pourquoi il est impossible d’accéder aux fichiers numériques pris avec l’appareil photo et enregistrés sur la carte mémoire depuis l’application. Il est ainsi également impossible de les télécharger directement sur son smartphone.

Réactivité de la Zoemini S

Par défaut, l’appareil s’éteint automatiquement au bout de 3 minutes. Il est possible de modifier la durée de 3, 5 ou 10 minutes depuis l’application. En pratique c’est peu, surtout lorsque l’on souhaite imprimer des images depuis son smartphone, qu’il faut le temps de sélectionner et éventuellement retoucher. Nous conseillons ainsi de faire sa sélection en amont et d’enchaîner les impressions ensuite.

Le lancement et l’impression depuis l’application durent un peu moins d’une minute. C’est un peu long, surtout lorsque l’on souhaite en imprimer plusieurs d’affilée. Par contre, avec ce type d’impression Zink, l’image est tout de suite visible, comparée à l’Instax.

L’allumage et le déclenchement sont standards, mais l’enchaînement entre deux vues s’avère très long, puisque chaque déclenchement implique nécessaire une impression.

Autonomie

L’autonomie de la Canon ZoeMini S est annoncée à 25 impressions. C’est assez peu, même s’il sera rare d’utiliser ce produit pour faire autant d’impressions d’un coup. Pensez cependant à recharger régulièrement l’appareil, puisqu’entre l’impression, l’utilisation de l’appareil photo et du Bluetooth, il est vrai qu’il a tendance à vite se décharger. La batterie de 700 mAh est en tout cas rechargeable en USB.

Nous regrettons qu’il ne soit pas possible d’utiliser l’imprimante pendant le chargement, pour continuer à imprimer et gagner du temps.

Qualité d’image

Des impressions fades

Côté impression, nous savions déjà que la technologie Zink faisait moins bien que l’impression argentique. Les couleurs sont souvent fades, parfois rosies et nous recommandons d’éviter les aplats de couleurs (comme des ciels) sur lesquels les marques du rouleau sont visibles et peu homogènes.

Si vous imprimez une photo de bonne qualité, prise avec un appareil photo bien défini, en évitant les magenta et les aplats, l’impression passe encore. Ce n’est pas vraiment ce que nous recherchons avec ce type de produit et avec lequel les utilisateurs vont majoritairement imprimer des images prises avec leur smartphone ou bien simplement avec la Zoemini S, tant qu’à faire.

Impressions réalisées via des images prises depuis un Sony A7 III
Impressions réalisées via des images prises depuis différents appareils photos hybrides à capteur APS-C ou 24 x 36
Sur l’aplat du ciel, nous observons les traces du rouleau de la Zoemini S
Ici, une erreur d’impression à cause d’une poussière localisée sur le rouleau
Impressions d’images prises au smartphone (les 2 de gauche) ou depuis l’appareil photo de la Zoemini S (les 2 de droite)
Impressions automatiques suite à la prise de vue

Des fichiers numériques obsolètes

Avec son capteur de 8 millions de pixels, la Canon Zoemini S génère des fichiers numériques JPG uniquement de 3264 x 2448 px quel que soit le format utilisé (3:2 ou 1:1). Si vous choisissez le format d’impression carré, l’image numérique enregistrée sera également au format 3 x 2. La qualité des fichiers numériques est loin de nous enchanter : les détails sont peu précis, les couleurs fades, les aberrations chromatiques très visibles et le bruit apparaît facilement dès que l’ambiance manque de lumière.

Avec un fichier numérique peu attrayant, couplé à une impression aux couleurs fades inévitable, nous avons finalement un peu de mal à juger de l’intérêt de l’appareil photo au sein de l’imprimante, d’autant que la plupart des smartphones actuels font mieux et sont équipés d’applications qui permettent de retoucher de la même manière les images.

Les fichiers numériques peuvent toutefois amplement suffire pour une utilisation web, notamment pour être réutilisés sur les réseaux sociaux.

Canon Zoemini S, plutôt imprimante qu’appareil photo

Nous l’avons bien compris, avec ce produit, Canon cherche à s’implanter sur le secteur des hybrides instantanés qui associent prise de vue et impression. Nous apprécions particulièrement la compacité de la Zoemini S qui est sans nul doute son plus grand atout. La possibilité d’imprimer des images depuis son smartphone est également intéressante et l’option la plus amusante de la Zoemini S. L’absence d’écran et l’impossibilité de photographier sans papier (pour tirer partie de l’appareil numérique) nous laisse toutefois sur notre faim, sans compter sur une qualité d’image et d’impression qui laisse à désirer ou qui se doit d’être sublimée par des fichiers ultra haute définition, ce qui n’est pas vraiment l’intérêt initial.

Avec une qualité d’image numérique plutôt décevante, l’appareil photo semble presque obsolète puisque la plupart des smartphones actuels font mieux. À ce moment-là, continuez à photographier avec votre smartphone et optez plutôt pour l’imprimante seule Zoemini (119€) ou alors voyez l’appareil photo de la Zoemini S comme une option bienvenue, plus qu’un véritable outil de travail.

Canon Zoemini : imprimante photo de poche Zink

Face à la concurrence et au vu des caractéristiques techniques, la Canon Zoemini S s’oppose plutôt au Polaroid Snap Instant, la version sans écran qui commence sérieusement à dater. Nous ne comprenons donc pas bien ce positionnement marketing, outre le fait de vouloir faire acte de présence sur le secteur.

Une version plus évoluée aurait été bienvenue pour mieux distinguer la Zoemini S de la Zoemini C, mais aussi pour s’inscrire plus fortement sur le secteur et marquer les esprits, comme ce fut le cas avec les boîtiers hybrides instantanés Fujifilm Instax SQ10 et SQ20 et plus récemment avec le nouvel Instax Mini LiPlay qui, pour le même tarif, propose des fonctionnalités bien plus avancées et une qualité d’image Instax qui a déjà fait ses preuves.

Instax Mini LiPlay : prise en main de l’appareil photo et imprimante Instax Mini qui peut capturer le son

L’imprimante appareil photo Zoemini S est disponible en blanc, noir et rose à 169 €. Un pack exclusif qui comprend une Zoemini S, une housse, un carnet et une recharge est actuellement disponible à la Fnac au même prix. Une recharge de 20 feuilles Zink avoisine les 12 €. Il existe également des packs de 50 feuilles par exemple à 27,99 € qui abaisse le coût de revient d’une impression à environ 50 centimes. C’est actuellement la technologie d’impression la moins chère du marché.

Test de la Zoemini S, l’appareil photo imprimante instantané de Canon
Fabrication / Finitions
6
Qualité d'image
5
Ergonomie
6
Réactivité
5.5
Points forts
Compacité du produit
Application Bluetooth pour imprimer des images depuis son smartphone
Filtres, cadres et retouche intégrés à l'application
Coût de revient de l'impression
Miroir intégré
Points faibles
Qualité très moyenne des clichés réalisés, surtout avec l'appareil intégré
Impossibilité de photographier sans papier
Pas de modes d'impression (impression obligatoire après chaque prise de vue)
5.6
sur 10
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