New York Dream : le rêve américain de Xavier Dumoulin

Xavier Dumoulin, un artiste pyrénéen spécialisé dans la photographie d’architecture, nous présente sa série originale et mouvementée New York Dream.

Père de deux enfants, basé à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques, Xavier aime voyager et parler d’environnement au travers de ses photographies. Véritable globe trotter, l’artiste a du mal à tenir sur place : « après un DU en sport et un Diplôme européen à Edinburgh, j’ai voyagé, un an en Inde et au Népal et dix mois en bateau stop vers les Caraïbes… J’ai été ensuite accompagnateur en montagne pendant près de dix ans dans les Pyrénées, au Cap Vert, à Madère et sur les Lofoten en Norvège » nous explique Xavier Dumoulin. Ce n’est qu’à la naissance de son première enfant qu’il laisse de côté les voyages pour se consacrer à la photographie et à sa famille.

Parallèlement à son travail pour les entreprises et l’industrie, Xavier s’attaque à l’impact de l’Homme sur la nature. Il capture la trace négative que l’Homme a posée sur Terre. La pollution lumineuse et le réchauffement climatique sont par exemple des sujets qu’il a traité dans des séries précédentes.

Pour sa série New York Dream, le photographe auteur souhaite nous « faire passer les sentiments contradictoires que provoque cette ville entre fascination esthétique et violence du symbole ».

Mais alors, peut-on collaborer avec des entreprises et des industries, responsables de la majorité du réchauffement climatique, tout en dénonçant ce même phénomène à travers des clichés artistiques ? Xavier sélectionne justement ses clients pour avoir la conscience tranquille : « Une grande partie de mes clients sont des offices de l’habitat. Une autre partie de mes clients sont des architectes et il n’y a aucun conflit avec mes convictions… Côté industriel je photographie beaucoup d’éclairages de bâtiments, récemment le château de Chantilly, des technicentres SNCF, des gares… Là encore, je suis au clair avec ma conscience. » Même lors de ses collaborations avec ERDF ou GDF Suez, le photographe n’a eu à faire qu’à la partie développement durable des monstres énergétiques.

Xavier souhaite nous faire rêver à travers ses clichés new-yorkais. Cette ville photographiée chaque jour des millions de fois a déjà été immortalisée sous toutes ses formes. C’est pour cette raison que la technique utilisée par Xavier Dumoulin rend les clichés originaux et intéressants. Il nous explique sa démarche : « En apprenant que je partais à NYC, je me suis demandé ce que cela représentait pour moi. Tiraillé entre mon fantasme d’enfant et mon analyse d’adulte, j’ai opté pour cette technique d’une part pour le rêve et d’autre par pour exprimer l’illusion de tant de démesure. »

Cette technique est appelée le bougé volontaire vertical. Le principe est simple : vous bougez l’appareil photo en même temps que vous déclenchez la photo en ayant de préférence choisi une vitesse d’obturation lente. Avant même de partir à New York, Xavier savait qu’il voulait y utiliser le bouger pour pouvoir faire des photos un peu surréalistes et imaginaires. Mais l’effet zigzag n’est venu qu’une fois sur place, à cause du « froid polaire qui m’a fait trembler sur une photo… Le résultat était très interessant et j’ai ensuite tenté de reproduire ce tremblement notamment sur les photos les plus déstructurées. »

De retour à Pau, Xavier souhaite travailler sur le réchauffement climatique dans sa ville, en se focalisant sur les causes et les conséquences. Membre fondateur du collectif de photographes « A propos », l’artiste collabore également avec d’autres acteurs sociaux : « nous faisons chaque année des photos aux Restos du Cœur et nous mettons en place en ce moment des ateliers photographiques dans le cadre d’une réhabilitation d’un quartier sensible de Pau ». De beaux projets à venir, à suivre !

Captivés par cette série ? Rendez-vous sur le site et la page Facebook de Xavier Dumoulin pour en voir plus. Si vous voulez encore plus de flou, Roberto Polillo a photographié Venise de la même façon.