Le 6 novembre 2025, Canon a mis fin à des mois de rumeurs et de teasers en tout genre en dévoilant son nouvel hybride plein format polyvalent. En termes de design ou de caractéristiques techniques, le Canon EOS R6 Mark III reprend bon nombre d’atouts de son prédécesseur.
Néanmoins, il vient améliorer certains aspects de l’EOS R6 Mark II, avec un capteur de 32 Mpx plus défini, et une rafale à 40 i/s couplée à un buffer plus capacitaire. Il mise également sur un mode vidéo hérité de la caméra EOS C50, pouvant filmer jusqu’en 7K RAW et Open Gate. Le tout au même prix que son prédécesseur à son lancement.
Nous avons utilisé le dernier boîtier de Canon dans différents scénarios : voici donc notre test complet du Canon EOS R6 Mark III.

Sommaire
- Canon EOS R6 Mark III : plus qu’une simple évolution
- Ergonomie et prise en main : du pareil au même
- Performances et qualité d’image
- Autofocus et suivi du Canon EOS R6 Mark III
- Rafale 40 i/s et buffer (presque) illimité
- Stabilisation du Canon EOS R6 Mark III : jusqu’à 8,5 stops
- Vidéo : l’EOS R6 Mark III, l’alliée des filmmakers
- Connectivité et autonomie
- Canon EOS R6 Mark III, l’hybride plein format encore plus polyvalent
Canon EOS R6 Mark III : plus qu’une simple évolution
Dire que l’EOS R6 Mark III était attendu est un doux euphémisme. Pour mémoire, Canon a multiplié les annonces côté vidéo (EOS C50, Powershot V1 et R50V…). Aussi, les professionnels et les amateurs chevronnés attendaient avec impatience un successeur à l’EOS R6 Mark II, dont le lancement ne remontait finalement qu’à 2022.

Pour le Canon EOS R6 Mark III, le défi est de taille. Car il doit réussir à faire mieux que son prédécesseur, ce dernier étant un véritable best-seller de la marque rouge et noir, et présentait une fiche technique particulièrement équilibrée. Notez d’ailleurs que l’EOS R6 Mark II restera au catalogue de la marque, aux côtés du nouvel EOS R6 Mark III.
De prime abord, le Canon EOS R6 Mark III peut paraître comme un “simple” évolution de l’EOS R6 Mark II. Pour autant, Canon apporte un certain nombre d’évolutions – dont certaines ont été inaugurées par la caméra EOS C50, lancée en septembre dernier.

Les principales caractéristiques du Canon EOS R6 Mark III sont les suivantes
- un capteur plus défini : 32 Mpx contre 24 Mpx sur l’EOS R6 II, couplé au processeur Digic X ;
- une rafale à 40 i/s (comme l’EOS R6 Mark II) couplée à un buffer dont la capacité a été doublée ;
- l’autofocus Dual Pixel CMOS AF II ;
- la vidéo en RAW jusqu’en 7K en Open Gate ;
- une plage ISO allant de 100 à 64 000 ISO, extensible à 102 400 ISO.
Le tout dans un boîtier au design toujours aussi ergonomique, léger et robuste. Le but étant de répondre aux besoins toujours croissants des photographes et des vidéastes.

Voici un tableau des caractéristiques du Canon EOS R6 Mark III comparées à celles des Canon EOS R6 Mark II et Canon EOS C50 :
| Canon EOS R6 Mark III | Canon EOS C50 | Canon EOS R6 Mark II | |
|---|---|---|---|
| Capteur CMOS | 32 Mpx (plein format) | 32 Mpx (plein format) | 24,2 Mpx (plein format) |
| Filtre passe-bas | Oui | Non | Oui |
| Processeur | Digic X | Digic DV7 | Digic X |
| Monture | RF | RF | RF |
| Viseur électronique | OLED, 3,69 millions de points | Non | OLED, 3,69 millions de points |
| Écran LCD | TFT, tactile orientable, 3", 1,62 Mpts | TFT, tactile orientable, 3", 1,62 Mpts | TFT, tactile orientable, 3", 1,62 Mpts |
| Autofocus | Dual Pixel CMOS AF II | Dual Pixel CMOS AF II | Dual Pixel CMOS AF II |
| Nombre de points AF | 6097 (photo) / 4641 (vidéo) | 1053 | 4897 |
| Couverture AF | 100% (auto), 100% (manuel) | N.C. | 100% (auto), 100x90% (manuel) |
| Détection et suivi automatique | Humains, animaux (chiens, chats, oiseaux, chevaux), véhicules (voitures, motos, trains, avions) | Humains, chiens, chats, oiseaux | Humains, animaux (chiens, chats, oiseaux, chevaux), véhicules (voitures, motos, trains, avions) |
| Plage AF | De -6,5 à 20 IL | De -4 à 20 EV | De -6,5 à 20 IL |
| Sensibilité | 100 – 64 000 ISO (extensible à 102 400) | 100 – 64 000 ISO (extensible à 102 400) | 100 – 102 400 ISO (extensible à 50 – 204 800) |
| Rafale (obturateur mécanique) | 12 i/s avec suivi AE/AF | Non applicable | 12 i/s avec suivi AE/AF |
| Rafale (obturateur électronique) | 40 i/s avec suivi AE/AF | 40 i/s avec suivi AE/AF | 40 i/s avec suivi AE/AF |
| Obturation | 30 s – 1/8000 s (mécanique) 30 s – 1/16 000 s (électronique) | 30 s – 1/16 000 s (électronique) | 30 s – 1/8000 s (mécanique et électronique) |
| Vidéo | 7K 60p Open Gate, 4K 120p, FHD 180p | 7K 60p Open Gate, 4K 120p, 2K 180p | 6K 60p (HDMI), 4K 60 i/s, Full HD 120 i/s (sans crop) |
| Profils colorimétriques vidéo | Canon Log 2, Canon Log 3, CRAW Light | Canon Log 2, Canon Log 3, CRAW Light | C-LOG HDR |
| Stockage | 2 x CFExpress type B / SD UHS-II | 2 x CFExpress type B / SD UHS-II | 2x SD UHS-II |
| Connectivité sans fil | WiFi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.1 | WiFi 802.11 a/b/g/n/ac (2,4 et 5 Ghz), Bluetooth 5.0, NFC | WiFi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 4.2 Low Energy |
| Batterie | LP-E6P | LP-E6P | LP-E6NH |
| Rechargement par port USB | Oui | Oui | Oui |
| Tropicalisation | Oui | Oui | Résistant à la poussière et à l’humidité |
| Dimensions | 138,4 x 98,8 x 88,3 mm | 142 x 95 x 84,5 mm | 138,4 x 98,4 x 88,4 mm |
| Poids | 669 g (avec batterie et carte mémoire) | 665 g (avec batterie et carte mémoire) | 670 g (avec batterie et carte mémoire) |
| Prix au lancement (nu) | 2899 € | 3799 € | 2899 € |
Ergonomie et prise en main : du pareil au même
Extérieurement, le Canon EOS R6 Mark III ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur. Les dimensions sont pratiquement identiques. Comptez 13,8 x 9,9 x 8,8 cm, pour un poids de 669 g avec batterie et carte mémoire. Soit… 1 g de moins que l’EOS R6 Mark II. Avec le zoom RF 24-105 mm f/4 L IS USM (avec lequel il sera livré en kit), l’ensemble atteint 1,25 kg.

De nombreux joints d’étanchéité protègent l’appareil de la poussière et des projections d’eau. Et comme sur tous les hybrides Canon plein format depuis l’EOS R, le capteur est protégé par le rideau de l’obturateur dès l’extinction du boîtier.

On retrouve aussi (et surtout) un design très arrondi, qui facilite la prise en main. La poignée, toujours aussi profonde, est rassurante et confortable – y compris avec les longs téléobjectifs de la marque.

Du côté de la visée, on retrouve l’écran de 1,62 Mpts monté sur rotule, ainsi que le viseur électronique de 3,69 Mpts (120 Hz). Ce dernier est toujours aussi large, lumineux et confortable – y compris lorsque l’on porte des lunettes – même si on aurait pu espérer une petite hausse de définition.
L’EOS R6 Mark III fait l’impasse sur le contrôle de l’AF par l’œil, cette fonction, très spéciale, restant réservée aux EOS R1, EOS R3 et EOS R5 Mark II. Les menus sont clairs, les différents réglages faciles à trouver (sauf exception).

Les commandes sont identiques à celles de l’EOS R6 Mark II. On retrouve le commutateur photo/vidéo placé sur l’épaule gauche, ainsi que le commutateur Off/Lock/On sur l’épaule droite. La roue PASM (pardon, P, Tv, AV, M) est toujours de la partie, le mini-écran de contrôle étant réservé aux gammes R5, R3 et R1. Trois roues crantées sont proposées (à l’avant, sur l’épaule droite et à l’arrière).

Canon a cependant apporté quelques petites nouveautés : la fonction de pré-déclenchement (pre-shoot) est maintenant assignable sur une touche personnalisée. Le bouton “rate” sert de raccourci aux options de colorimétrie en vidéo. Le toucher de certains boutons a été (très) subtilement adouci. Une petite tally lamp, bien pratique en vidéo (voir plus loin), prend place sur l’épaule gauche – comme sur l’EOS R5 Mark II, soit dit en passant.

En clair, Canon ne bouscule (vraiment) pas les habitudes de ses utilisateurs de longue date. Si vous possédez un EOS R6 Mark I ou II – ou un reflex de la marque – vous retrouverez instantanément vos marques. Le boîtier s’avère très agréable à utiliser sur le terrain, même pendant un long shooting.

Performances et qualité d’image
Au cours de ce test, nous avons principalement testé le Canon EOS R6 Mark III avec les focales fixes Canon RF 50 mm f/1,4 L VCM, RF 45 mm f/1,2 STM et les zooms Canon RF 24-105 mm f/4 L IS USM et RF 70-200 mm f/2,8 L USM Z.
D’une manière généralement, le boîtier offre une très belle qualité d’image. La restitution des couleurs est particulièrement soignée et l’autofocus s’avère très efficace.
Notez que les images ont été capturées avec un boîtier de pré-série. De légères différences peuvent être observées avec les boîtiers de production. N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.



Capteur plein format de 32,5 Mpx et processeur Digic X
Le Canon EOS R6 Mark III profite du même capteur plein format que la caméra EOS C50, lancé en septembre 2025. Ce capteur offre une définition (théorique) de 34,2 Mpx, pour une définition (effective) de 32,5 Mpx.

Cela représente une belle hausse de définition. L’idée, selon Canon, étant d’offrir un juste équilibre entre les 24 Mpx de l’EOS R6 Mark II et les 45 Mpx de l’EOS R5 Mark II. Canon peut surtout rivaliser avec les 33 Mpx de son principal concurrent, le Sony A7 IV – en attendant l’A7 V. À noter que Canon proposait déjà une définition approchante avec le Canon EOS 5D Mark IV et l’EOS R premier du nom (30 Mpx).
| Boîtiers | Type | Taille | Définition | Taille photosites |
|---|---|---|---|---|
| Canon EOS R6 Mark III | Classique (front side illuminated) | 35,9 × 23,9 mm | 32,5 Mpx | 5,16 µm |
| Canon EOS R6 Mark II | Classique (front side illuminated) | 35,9 × 23,9 mm | 24,2 Mpx | 5,98 µm |
| Canon EOS R5 Mark II | Rétroéclairé et empilé (stacked, back-side illuminated) | 35,9 × 23,9 mm | 45 Mpx | 4,39 µm |
| Canon EOS R1 | Rétroéclairé et empilé (stacked, back-side illuminated) | 35,9 × 23,9 mm | 24,2 Mpx | 5,98 µm |
Les fichiers obtenus mesurent 6960 x 4640 pixels, et pèsent entre 35 et 50 Mo. Sur le terrain, l’intérêt est notable, puisque l’on peut rogner aisément ses fichiers sans craindre de perdre en qualité d’image.


Ce capteur est de type FSI (front-side illuminated). Il n’est donc ni rétroéclairé, ni empilé. Celles et ceux attendant un capteur “semi-empilé” (comme sur les Nikon Z6 III ou Lumix S1 II) risquent d’être déçus. Pour autant, Canon promet une vitesse de lecture très rapide, pour un rolling shutter réduit (voir plus loin).
Côté processeur, on retrouve également la puce Digic X. Le R6 III fait donc l’impasse sur la puce Digic DV7 de l’EOS C50, ainsi que sur la puce Digic Accelerator – cette dernière restant réservée à l’EOS R5 Mark II et à l’EOS R1. Ainsi, point de mode “priorité à l’action”… mais aussi, point d’upscaling des fichiers ou de suppression du bruit numérique par l’IA en interne. Dommage…
Enfin, un mot au sujet de la restitution des couleurs et de la balance des blancs, qui sont irréprochables dans 99 % des cas. Néanmoins, sur certaines scènes ombragées, il arrive que le boîtier applique une teinte bleutée. Et cette dernière est assez difficile à corriger au post-traitement…

Montée en ISO et dynamique
Puisqu’il intègre un capteur plus défini, le Canon EOS R6 Mark III offre une plage ISO moins étendue que celle de son prédécesseur : de 100 à 64 000 ISO (native), extensible à 102 400 ISO – contre 100 à 102 400 ISO (native), extensible à 202 400 ISO pour l’EOS R6 Mark II.



Le bruit numérique fait une timide apparition à 1600 ISO, et devient un peu plus visible à 3200 ISO. Il se remarque davantage à 6400 ISO. À 12 800 ISO, le niveau de détails dans l’image commence à diminuer. Ce phénomène devient plus marqué à 25 600 ISO.



Enfin, point de miracle de 51 200 ISO à 64 000 ISO : le bruit est très, très marqué. Le niveau de détails est en retrait et on note une certaine dérive colorimétrique. Enfin, à 102 400 ISO, le bruit numérique est omniprésent, et la dérive colorimétrique est toujours aussi présente.



Les performances en ISO élevées de l’EOS R6 Mark III sont donc rassurantes, même si son prédécesseur faisait un peu mieux. Le choix d’un capteur toujours non rétroéclairé, mais plus défini, ayant ici un impact clair sur les performances du boîtier par basse lumière…
Du côté de la dynamique, le boîtier offre de très bonnes performances. On peut récupérer une très grande quantité de données en basse lumière (-4 IL voire -5 IL, mais avec une belle dérive colorimétrique). D’autant que le débouchage des ombres ne fait pas exploser le bruit numérique.


La gestion des hautes lumières est également très confortable, puisque l’on peut récupérer +2 IL sans difficulté. À +3 IL, nos images restent exploitables… même si certaines zones sont cramées, comme sur le front du sujet de la photo ci-dessous.


Autofocus et suivi du Canon EOS R6 Mark III
Le Canon EOS R6 Mark III mise sur le système autofocus Dual Pixel CMOS AF II, déjà croisé sur la plupart des hybrides récents de la marque. Dans la pratique, il repose sur 6097 points (photo) et 4641 points (vidéo), pour une couverture de 100 % de la surface du capteur, en photo comme en vidéo.
Le boîtier bénéficie également des mêmes modes de détection et de suivi nourris au Deep Learning que son prédécesseur. Ainsi, le Canon EOS R6 Mark III est capable de détecter et de suivre automatiquement les sujets suivants :
- Humains (yeux, visage, tête, corps)
- Animaux (yeux et visage des canidés, félins, oiseaux, chevaux)
- Véhicules (voitures, motos, avions, trains)



Sans surprise, l’autofocus du Canon EOS R6 Mark III offre un excellent niveau de performance. Il s’avère vif et réactif en toute circonstance. Avec les différentes optiques RF que nous avons utilisées, nous n’avons rencontré aucune latence, aucun effet de pompage.

L’accroche du sujet est instantanée, le suivi est toujours extrêmement efficace. Si le sujet (humain ou animal) est suffisamment près, l’appareil parvient à détecter son œil, pour des images encore plus réussies. Pour les équidés, le boîtier permet de choisir en un clic entre la monture et son cavalier. On retrouve avec plaisir le système prédictif, capable d’accrocher le sujet, même lorsque la croix de sélection n’est pas positionnée dessus.

De même, le boîtier profite toujours des modes de détection des trains, des voitures et des avions. Dans ce cas de figure, la mise au point est calée sur le pare-brise de la machine. Et la MAP s’avère particulièrement efficace, même sur des engins lancés à pleine vitesse, et dans des environnements “complexes”.

Comme indiqué plus haut, le boîtier fait l’impasse sur la puce Digic Accelerator des EOS R5 Mark II et EOS R1. Le mode “priorité à l’action” n’est donc pas disponible. Cependant, on retrouve – pour la 1e fois sur cette gamme de boîtiers – le mode “priorité à la personne enregistrée”. Une fonction qui sera certainement appréciée par les photographes corporate et de mariage, puisqu’il permet de se concentrer exclusivement sur la/les personnes(s) enregistrées au préalable, en ignorant les autres sujets présents dans le cadre. On peut ainsi enregistrer 10 jeux de 10 personnes, soit 100 visages au total.

Last but not least, le boîtier se montre bluffant en basse lumière – comme son prédécesseur, cela dit. Même par basse luminosité, le boîtier réussit à effectuer la MAP sans difficulté, y compris sur des sujets en mouvement. De ce point de vue, la maîtrise de Canon est totale.

Rafale 40 i/s et buffer (presque) illimité
Les modes de rafale du Canon EOS R6 Mark III sont identiques à ceux de l’EOS R6 Mark II : jusqu’à 12 i/s (mécanique) et jusqu’à 40 i/s (électronique). L’intérêt : permettre aux photographes de décomposer chaque mouvement dans ses moindres détails. Un point très apprécié par les photographes de sport et d’animalier.
Le mode de pré-déclenchement (0,5s) est toujours de la partie : il est d’ailleurs possible de l’activer/désactiver sur simple pression d’une touche (après un détour dans les menus). De quoi éviter de remplir trop vite ses cartes mémoires.
Si la rafale de l’EOS R6 Mark III est toujours aussi bluffante, la nouveauté vient du buffer, dont la capacité a été multipliée par 2 par rapport à l’EOS R6 Mark II. Ainsi, Canon vantait jusqu’à 150 images en rafale. Sur le terrain, le boîtier ne parvient pas à atteindre cette valeur en RAW non-compressé (voir ci-dessous). Autre problème : même avec une carte CFexpress, le boîtier se bloque pendant de longues secondes, le temps de décharger les fichiers. On se consolera avec la rafale mécanique à 12 i/s, virtuellement illimitée.
Voici le nombre d’images que nous avons réussi à capturer en rafale avec le Canon EOS R6 Mark III :
- 116 RAW non-compressés (rafale 40 i/s, obt. électronique)
- 115 RAW non compressés + JPEG (rafale 40 i/s, obt. électronique)
- 208 images en C-RAW (rafale 40 i/s, obt. électronique)
- 999+ RAW non-compressés (rafale 12 i/s, obt. mécanique)
En clair : le Canon EOS R6 Mark III fait mieux que son prédécesseur, qui plafonnait à 75 images seulement – avec un déchargement très lent sur la carte SD. Néanmoins, le boîtier ne parvient pas à offrir un « vrai » buffer illimité. Certains concurrents font mieux, notamment côté Nikon – avec des RAW compressés il est vrai.
Enfin, en obturation électronique, le boîtier évite plutôt bien le piège du rolling shutter. En dépit de son capteur “classique” (non-empilé), l’EOS R6 Mark III fait jeu égal avec le Nikon Z6 III, pourtant doté d’un capteur “semi-empilé”… De là dire à ce que les deux boîtiers utilisent la même technologie de capteur, il n’y a qu’un pas – que nous ne franchirons pas. Le R6 III fait en tout cas bien (bien) mieux que le Sony A7 IV et son capteur de 33 Mpx notoirement lent.
Dans tous les cas, sur le terrain, la déformation du sujet en cas de panning très violent est relativement modeste… mais pas totalement absente pour autant.

En revanche, aucune amélioration à attendre au niveau de la synchro-flash, qui plafonne toujours à 1/200 s (obt. mécanique) ou 1/250 s (obt. 1er rideau électronique).
Stabilisation du Canon EOS R6 Mark III : jusqu’à 8,5 stops
La stabilisation des EOS R6 et EOS R6 Mark II était déjà très efficace. Et ce n’est pas le Canon EOS R6 Mark III qui dérogera à cette règle. D’après le constructeur, le gain maximal (optique + boîtier stabilisés) monte à 8,5 stops au centre de l’image– soit 1/2 stop de mieux qu’avec l’EOS R6 mark II – ou 7,5 stops dans les zones périphériques – avec une optique stabilisée.
Sur le terrain, nous avons réussi à descendre sans difficulté à 1 seconde à main levée (avec un 50 mm non stabilisé). Soit un gain de 6 stops. Avec le RF 24-105 mm f/4 L IS USM, nous sommes descendus à 3,2 s. Là encore, l’EOS R6 Mark III remplit bien son rôle.

Précision utile cependant : la synchronisation entre l’IBIS (boîtier) et la stabilisation optique (OIS) n’est pas possible si vous utilisez une optique EF avec la bague d’adaptation EF-RF.
Retrouvez ci-dessous une sélection d’images capturées avec le Canon EOS R6 Mark III :










Vidéo : l’EOS R6 Mark III, l’alliée des filmmakers
En vidéo, le Canon EOS R6 Mark III fait jeu égal avec la caméra EOS C50 – excusez du peu. Seules différences entre les deux boîtiers : le processeur n’est pas le même (Digic X vs Digic DV7)… et l’EOS C50 est la seule à profiter d’un ventilateur pour une meilleure dissipation de la chaleur.
Concrètement, le boîtier est donc capable de filmer jusqu’en 7K 24 fps en RAW et en OpenGate – en exploitant la totalité des pixels du capteur. Les fichiers vidéo ainsi obtenus mesurent 6960 x 4640 pixels. De quoi permettre de cropper à l’envi en postproduction (16:9, 17:9, 9:16…). Des marqueurs d’aspect permettant d’ailleurs de mieux composer ses images. Une petite tally lamp, placée sur l’épaule gauche, indique si l’enregistrement est en cours. Seul petit regret : pour profiter de la 7K 60 fps (en RAW ou non), il convient de désactiver l’OpenGate, et de filmer en 17:9.

La capture de vidéos en RAW (au format C-Raw Light) est disponible jusqu’en 7K 60 fps (12 bits, 2600 Mb/s). Dans ce cas, l’emploi d’une carte CFexpress Type B est obligatoire. Canon permet aussi de filmer en XF-HEVC S ou XF-AVC S (4:2:2 10 bit ou 4:2:0 8 bit). De quoi offrir une certaine latitude aux vidéastes chevronnés ou professionnels.
Côté colorimétrie, le Canon EOS R6 Mark III se montre plutôt généreux. Au-delà des modes “classiques” (Style d’image et Filtre de couleur), on dispose des modes Canon 709, BT.709, Canon Log 2 et 3, PQ et HLG. Sans surprise, la prévisualisation des LUTs correspondantes est disponible… mais les menus manquent parfois de clarté. Heureusement, le bouton « Rate/Color » sur l’épaule gauche permet de passer rapidement d’un mode à un autre.

Sur le terrain, la qualité d’image est très satisfaisante, de même que la précision et la progressivité de l’autofocus. De même, le phénomène de rolling shutter est bien maîtrisé.
De son côté, la stabilisation en vidéo est particulièrement efficace – et encore plus en utilisant une optique stabilisée. De ce point de vue aussi, l’EOS R6 Mark III est presque irréprochable.
Et si voulez aller encore plus loin, le boîtier permet de filmer en ProRes RAW, via la sortie HDMI – à condition d’utiliser un Atomos Ninja V+, Ninja Ultra ou Shogun Ultra. Et à ce titre, on ne peut s’empêcher de regretter que le boîtier ne soit pas capable de filmer en ProRes RAW en interne, et se “contente” du format propriétaire C-RAW Light… De même, l’impossibilité d’enregistrer directement sur un SSD externe est (toujours) difficile à avaler !
Dernier aspect à prendre en compte : la gestion de la chauffe. Car si l’EOS C50 intègre un “vrai” système de ventilation, l’EOS R6 Mark III mise sur un “simple” châssis en magnésium avec carters en polycarbonate. Problème : en cas de shooting en RAW (avec proxies), un message d’alerte peut s’afficher (dixit Canon) après seulement 25 minutes d’enregistrement. Espérons que Canon évitera une nouvelle polémique façon EOS R5…
Connectivité et autonomie
Comme indiqué plus haut, l’une des principales nouveautés du Canon EOS R6 Mark III est la présence d’un double-slot compatible UHS II et… CFexpress Type B. Il s’agit là d’une grande première sur un boîtier de cette gamme, dictée d’ailleurs par la captation vidéo en 7K. Le logement est toujours placé côté droit – et la trappe n’est pas toujours très facile à ouvrir !

Les différents connecteurs sont regroupés côté gauche. Au-delà du port USB-C 3.2 Gen 2, on découvre un port HDMI Type A. Exit le “petit” port HDMI Type D de l’EOS R6 Mark II ! Par ailleurs, on retroupe une prise télécommande (jack 2,5 mm) et deux prises jack micro et casque (jack 3,5 mm).

Côté batterie, le boîtier emploie les LP-E6P, déjà croisées sur l’EOS R5 Mark II. L’autonomie maximale annoncée est de 620 clichés (avec l’écran LCD) ou de 390 clichés (avec le viseur électronique). C’est moins que l’EOS R6 Mark II (760 vues avec l’écran, 450 avec le viseur). Mais rassurez-vous : sur le terrain, il est possible d’aller largement au-delà des valeurs communiquées par la marque. En effet, nous avons réussi à capturer quelque 3000 vues (!) sans effort avec une seule batterie. De quoi assurer un confort certain sur le terrain…

Sans surprise, l’EOS R6 Mark III reste compatible avec les autres types de batterie Canon. On pourra donc réemployer les LP-E6NH de l’EOS R6 Mark II… mais avec un (gros) bémol. Car, dans ce cas de figure, certaines restrictions sont présentes : point de connexion sans-fil… et cadences en rafale divisées par 2. Il reproduit en cela un des principaux griefs que l’on pouvait reprocher au R5 Mark II.
Notez aussi qu’il est possible de recharger le boîtier grâce à son port USB-C. Pratique pour recharger son boîtier avec un chargeur mural ou une batterie externe… à condition que ces derniers – et le câble utilisé – soient compatibles Power Delivery ! Néanmoins, on regrette (amèrement) qu’il ne soit pas possible de recharger le boîtier pendant l’utilisation. Un point assez préjudiciable en vidéo…
Enfin, le boîtier est toujours compatible Wi-Fi 2,4 et 5 GHz et Bluetooth 5.1. On pourra donc l’utiliser avec l’application Canon Camera Connect afin de le contrôler à distance, transférer ses fichiers sur son smartphone ou procéder à la MàJ du firmware (entre autres possibilités).
Canon EOS R6 Mark III, l’hybride plein format encore plus polyvalent
Au premier abord, les différences entre l’EOS R6 Mark III et son prédécesseur peuvent paraître ténues. Il faut dire que les 2 boîtiers offrent un gabarit et une ergonomie identiques, et qu’ils partagent le même système AF, la même vitesse en rafale, et le même processeur Digic X. Certains esprits chagrins pourraient même regretter l’absence d’un capteur “stacked BSI” pour répondre à certains modèles concurrents.
Mais clairement, cette 3e itération apporte bon nombre d’avancées pertinentes, et corrige certaines faiblesses structurelles de l’EOS R6 Mark II. Ainsi, la hausse de la définition, de 24,2 à 32,5 Mpx, est particulièrement appréciable. Elle offre une latitude de rognage bien plus grande – mais la taille des fichiers RAW demeure acceptable (entre 35 et 50 Mo). Ce faisant, Canon offre une “vraie” réponse aux 33 Mpx du Sony A7 IV – mais avec une vitesse de lecture bien plus rapide… et un rolling shutter bien plus maîtrisé. Seule la gestion des clichés à haut ISO laisse plus à désirer.
De même, la capacité doublée du buffer permet de supprimer l’une des (vraies) limitations de l’EOS R6 Mark II. Ajoutez à cela la possibilité d’assigner la fonction “pré-shoot” à une touche personnalisable, ainsi que la compatibilité avec les cartes CFexpress Type B, et vous obtenez un boîtier paré pour l’action, le sport et l’animalier. Le mode vidéo s’avère très complet – d’autant que l’AF et la stabilisation sont très, très efficaces. Seule la gestion de la surchauffe en vidéo pose question, le boîtier étant dépourvu d’un ventilateur.

Au final, le Canon EOS R6 Mark III est sans doute l’un des boîtiers plein format les plus polyvalents et agréables à utiliser du moment. Offrant une excellente qualité d’image et une réactivité sans faille, il pourra séduire sans difficulté les amateurs (très) exigeants ainsi que les professionnels de l’image. Le parc optique en monture RF devient de plus en plus complet… même si Canon interdit toujours l’accès aux constructeurs “tiers”.
Enfin, un mot sur le tarif de ce boîtier. Le Canon EOS R6 Mark III a le bon goût d’être proposé au même tarif que son prédécesseur à son lancement, soit 2899 € nu. Notez aussi que Canon propose son boîtier en kit avec RF 24-105 mm f/4-7,1 IS STM à 3299 €, et avec l’objectif RF 24-105 mm f/4 L IS USM à 4099 €. Ainsi paré, il présente un rapport performance/prix séduisant. Que demander de plus ?
Vous pouvez retrouver le Canon EOS R6 Mark III chez Digit-Photo, MN photo vidéo, Digixo, Camara, Photo-Univers, IPLN, Panajou, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.



