Mise à jour : découvrez notre test du Nikon Z6 III
En grande pompe, Nikon dévoile la troisième génération de son hybride plein format de référence. Doté d’une fiche technique particulièrement complète, le Nikon Z6 III vise à offrir une remarquable polyvalence, concurrençant autant les boîtiers spécialisés vidéo que les hybrides sportifs. Au menu, un capteur plein format « semi-empilé » de 24,5 Mpx, une rafale à 20 i/s (jusqu’à 60 i/s en JPEG) ou encore la vidéo 6K en interne. Retour sur ses caractéristiques.

Sommaire
- Présentation du Nikon Z6 III
- Le premier capteur « semi-empilé » du marché
- Une stabilisation toujours plus efficace
- Nikon Z6 III : à peine plus grand que son prédécesseur
- Le Nikon Z6 III côté vidéo : 6K 60p RAW en interne
- Autonomie et connectivité
- Nikon Imaging Cloud : un nouveau service exclusif au Z6 III
- Prix et disponibilité du Nikon Z6 III
- Notre premier avis sur le Nikon Z6 III
Présentation du Nikon Z6 III
Nikon présente (enfin !) le boîtier peut-être la plus attendue de son catalogue : le Z6 III. Cette nouvelle itération de la série de milieu de gamme se veut plus polyvalente que jamais. Le Z6 III (ou ℤ 6III selon la terminologie du constructeur) arrive plus de 3 ans après un Z6 II efficace et moins d’un an après un Nikon Z ƒ surprenant et bien doté.

Le Z6 III veut s’imposer comme la référence sur le segment des appareils plein format « bons à tout faire » et dispose pour cela d’arguments intéressants.
Voici un tableau comparatif des caractéristiques du Nikon Z6 III par rapport au Nikon Z6 II :
Nikon Z6 III | Nikon Z6 II | |
---|---|---|
Capteur | Capteur plein format semi-stacked CMOS BSI 24,5 Mpx | Capteur plein format CMOS BSI 24,5 Mpx |
Filtre passe-bas | oui | oui |
Processeur | Expeed 7 | Dual Expeed 6 |
Monture | Nikon Z | Nikon Z |
Viseur électronique | Quad OLED, 5,76 Mpts, grossissement N.C., dégagement oculaire N.C. | OLED, 3,69 Mpts, grossissement 0,80x, dégagement oculaire 21 mm |
Écran LCD | tactile, orientable, 3,2 pouces, 2,1 millions de points | tactile, inclinable, 3 pouces, 2,1 millions de points |
Autofocus | AF hybride à détection de phase / de contraste | AF hybride à détection de phase / de contraste |
Nombre de points AF | 273 | 273 |
Couverture AF | 88 % en vertical et 96 % en horizontal | 90 % |
Détection et suivi automatique | humains (corps, tête, œil), animaux (chiens, chats, oiseaux), véhicules (voitures, motos, trains, avions) | humains (corps, tête, œil), animaux (chiens, chats) |
Plage AF | de -10 à 19 IL | -4,5 à 19 IL (extensible à -9 IL) |
Sensibilité | 100 à 64 000 ISO (extensible de 50 à 204 800 ISO) | 100 à 51 200 ISO (extensible de 50 à 204 800 ISO) |
Rafale (obt. Mécanique) | 14 i/s avec suivi AF | 14 i/s avec suivi AF |
Rafale (obt. Électronique) | 20 i/s avec suivi AF obturation (plein cadre), jusqu’à 60 i/s en JPEG et 120 i/s en JPEG DX 11 Mpx | 14 i/s avec suivi AF |
Obturation | 30 s - 1/16000 s (jusqu’à 900 s en mode M) | 30s - 1/8000s (jusqu’à 900 s en mode M) |
Vidéo | 6K 60 fps RAW et 4K UHD 60 fps FX, 4K 120 fps crop DX, Full HD 240 fps, 4:2:2 10 bits, Apple ProRes RAW HQ, N-RAW | 4K 60 fps 4:2:0 10 bits, Full HF 60/120 fos |
Profils colorimétriques vidéo | N-Log, HLG, SDR | N-Log, HLG |
Stockage | 1 x CFexpress type B + 1 x SD UHS-II | 1 x CFexpress type B + 1 x SD UHS-II |
Connectivité sans-fil | Wi-Fi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.0 Low Energy | Wi-Fi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 4.2 Low Energy |
Batterie | EN-EL15c | EN-EL15c |
Rechargement par port USB : | recharge et alimentation directe USB-C | recharge et alimentation directe USB-C |
Tropicalisation | résistant à l’eau et à la poussière, fonctionnement jusqu’à -10°C | résistant à l’eau et à la poussière |
Dimensions | 138,5 x 101,5 x 74 mm | 134 × 100,5 × 69,5 mm |
Poids | 750 g (avec batterie et carte mémoire) | 705 g (avec batterie et carte mémoire) |
Prix au lancement (nu) : | 2999 € | 2199 € |
Le premier capteur « semi-empilé » du marché
Comme vous pouvez le remarquer, le Nikon Z6 III conserve un capteur d’une définition de 24,5 Mpx, comme sur le Z ƒ et le Z6 II. Néanmoins, cette cellule sensible est totalement inédite dans sa conception. Il s’agit du premier capteur grand public – à notre connaissance – à être doté d’une structure « semi-empilée » (capteur partiellement multicouche). Le circuit électronique (qui comprend notamment le convertisseur analogique-numérique) est ici placé au-dessus et en-dessous de la couche des pixels.

Cette conception autorise, selon Nikon, une vitesse de balayage du capteur jusqu’à 3,5 fois plus rapide que celle du Z6 II. Cela permet ainsi au Z6 III de réduire fortement les déformations de rolling-shutter en obturation électronique et de capturer des rafales plein cadre jusqu’à 20 i/s en RAW et même 60 i/s en JPEG, avec suivi autofocus. Le tout, sans devoir recourir à un capteur à global shutter, autrement plus onéreux.

À l’instar des Z8 / Z9, il est aussi possible d’obtenir une rafale jusqu’à 120 i/s en JPEG de 10 Mpx uniquement et au format DX (APS-C). Contrairement au Z8 ou au Z9, le Z6 III dispose encore d’un obturateur mécanique capable d’avaler tout de même jusqu’à 14 i/s avec suivi AF. Espérons que le buffer soit suffisamment capacitaire.

Toutefois, n’étant pas complètement empilé et ne disposant pas de la technologie Dual Stream (capture et affichage en simultanée de l’image), ce capteur ne peut pas réduire à néant le blackout dans le viseur entre les images. Ce passage au noir entre les clichés serait néanmoins bien plus rapide que sur un boîtier à capteur conventionnel, utile pour la photographie animalière. Par ailleurs, le Z6 III intègre à son tour le mode pré-déclenchement avec une rafale 60 i/s en JPEG (120 i/s en DX) jusqu’à 1 seconde.

D’après Nikon, même si le capteur semi-empilé permet de limiter les déformations dues à l’effet de rolling-shutter, il ne peut, pour autant, atteindre le même niveau qu’avec un capteur 100% empilé. Aussi, d’après Nikon, la gestion du rolling-shutter fonctionnerait mieux en JPEG qu’en RAW.
Ce capteur est épaulé par le processeur Expeed 7, qui permet notamment une sensibilité ISO de 100 à 64 000 ISO, avec une plage extensible de 50 à 204 800 ISO.
Le suivi AF se veut aussi performant que sur les boitiers pros comme le Z8 et Z9 en intégrant leur mode de suivi 3D. L’autofocus du Nikon Z6 III – toujours dopé au deep learning – est ainsi capable de détecter et suivre les mêmes sujets que les Z8, Z9 ou Z ƒ, à savoir les yeux, le visage et le corps des humains, les animaux (chien, chat et oiseaux) ainsi que les véhicules (moto, voiture, vélo, train, avion). Une belle évolution par rapport au Z6 II.

Pour les collimateurs, il dispose de 273 points AF sélectionnables. Les boîtiers « pro » Z8 et Z9 bénéficiant de 493 points AF du fait de la plus grande définition de leur capteur. L’AF est sensible jusqu’à -10 IL.
À l’instar du Z ƒ, le Z6 III dispose d’un mode de détection du sujet en mode MF dans le but de faciliter la MAP avec les optiques manuelles.

Une stabilisation toujours plus efficace
Le Nikon Z6 III dispose toujours d’un capteur stabilisé sur 5 axes. Le gain maximal doit monter à 8 stops (avec le Z 24-120 mm f/4 S à 120 mm). Le boîtier est aussi doté du système Focus Point VR qui permet d’ajuster la stabilisation en fonction du collimateur AF actif.
Le mode haute résolution de 96 Mpx initié avec le Z ƒ est aussi de la partie. Une fois l’option activée, le boîtier capture jusqu’à 32 clichés en RAW grâce aux micro-déplacements du capteur. Il faudra par la suite les assembler depuis un ordinateur grâce au logiciel NX Studio pour obtenir un fichier très défini.

L’augmentation de la définition n’est pas la seule option de ce mode. On peut aussi choisir de fusionner 4, 8, 16 et donc 32 images pour des optimisations différentes :
- 4x : amélioration des couleurs
- 8x : amélioration des couleurs et du moiré
- 16x : amélioration des couleurs et réduction du bruit
- 32x : améliorations des couleurs, réduction du bruit et haute définition.
Nikon Z6 III : à peine plus grand que son prédécesseur
En termes d’ergonomie, Nikon opère avec le Z6 III une fusion entre les gabarits du Z6 II et du Z8, ce qui devrait proposer une bonne prise en main et un juste équilibre entre ces deux boîtiers. Bien que légèrement plus volumineux, la prise de masse par rapport au Z6 II reste limitée. Le boîtier mesure ainsi 138,5 x 101,5 x 74 mm pour un poids de 750 g – contre 134 x 100,5 x 69,5 mm et 705 g pour le Z6 II.

Le Z6 III profite d’une visée améliorée. En effet, et pour la première fois depuis le lancement de la monture Z en 2018, le viseur électronique gagne en définition. La barre des 3,68 Mpts est enfin dépassée et le Z6 III propose un EVF à 5,76 Mpts couvrant le DCI-P3, pour des couleurs plus riches et fidèles. La palme revient cependant au Sony A9 III avec ses 9,44 Mpts.


Le viseur offre un taux de rafraichissement à 120 Hz (sauf pour les rafales supérieures à 20 i/s – 60 fps dans ce cas-là). De plus, il se montre très lumineux avec un pic de luminosité à 4000 cd/m². C’est encore plus lumineux que celui des Z8/Z9 qui plafonnait à « seulement » 3000 cd/m².

Comme avec le Z f, le Z6 III récupère un écran tactile de 3,2 pouces (2,1 Mpts) sur rotule, plus pratique en vidéo – mais pas en photo – que le moniteur inclinable du Z6 II.

Au dos, on observe deux changements subtils au niveau des boutons. Les touches de sélection de l’enchainement et de lecture ont été inversées entre le Z6 II et le Z6 III. La touche Lecture se retrouve tout en bas à droite de l’appareil et la touche d’entraînement en haut à gauche. Cette disposition, s’inspirant de ce qui peut se faire chez la concurrence, est bien plus cohérente.

Sur le dessus de l’appareil, on remarque aussi quelques modifications. L’écran secondaire est à présent un peu plus imposant, à l’image de celui installé sur le Z8. À sa droite, on remarque une commande pour activer le rétroéclairage de l’écran supérieur. Le logo Z6 III est désormais placé sur la tranche supérieure.

Au final, le Z6 III est plus trapu que son aîné, mais une fois en main, la différence est assez marginale et le boîtier demeure assez bien équilibré.

Le boîtier bénéficie d’une construction robuste, autant que le Z8 selon Nikon. Le Z6 III dispose d’un chassîs en alliage de magnésium et de fibres de carbone. De nombreux joints d’étanchéité viennent protéger le boîtier de la poussière et des projections d’eau. Ce dernier peut également fonctionner jusqu’à -10°C.

Le Nikon Z6 III côté vidéo : 6K 60p RAW en interne
Nikon entend bien continuer à séduire les vidéastes. Ainsi, le Z6 III peut filmer en interne jusqu’en 6K et 60 fps N-RAW 12 bits et Apple ProRes Raw HQ 12 bits (mais 30 fps) – sans crop ! Des performances assez impressionnantes pour un boîtier de cette gamme.
On peut aussi enregistrer en 4K 120p (crop DX) ainsi qu’en 5,4K en ProRes 4:2:2 HQ. Les ralentis en Full HD 240p sont aussi disponibles moyennant un crop un peu plus prononcé La capture en N-Log ou encore HLG est évidemment possible.

Le boîtier dispose également de la stabilisation vidéo électronique et d’une fonction de zoom haute résolution en vidéo, permettant, à partir du flux 6K, un recadrage sans perte de qualité, 1,4x vers 4K ou 2x vers Full HD, avec 11 vitesse de zoom possible.

La durée d’enregistrement n’est limitée que par l’autonomie de la batterie ou par la chauffe. D’après Nikon, le boîtier serait capable d’endurer 2 h d’enregistrement en 4K 60p sans surchauffe.

En vidéo, on peut compter sur les ISO étendus Lo 2.0 en N-Log (équivalent 200 ISO), de même que le double ISO natif à 800 et 6400 ISO. L’appareil propose des options d’enregistrement comme le cadre REC, les waveform, les zebras, ou encore la création de proxy même en RAW. Pour la partie audio, l’enregistrement peut se faire en PCM linéaire et jusqu’à 48 kHz et 24 bits. On regrette cependant que le boîtier ne soit pas compatible avec l’enregistrement direct sur SSD…

Autonomie et connectivité
Le Nikon Z6 III reprend la batterie EN-EL15c, et est compatible avec les anciennes batteries EN-EL15a ou EN-EL15b. La version EN-EL15 initiale ne peut cependant pas être rechargée directement dans le boîtier via USB-C. Les batteries tierces ne sont pas acceptées par le boîtier.

L’autonomie annoncée est de 360 vues maximum par charge selon la norme CIPA. Un chiffre assez faible, mais souvent supérieur sur le terrain. Une poignée alimentation MB-N14, vendue 399 €, est proposée pour (presque) doubler l’autonomie.

En termes de connectique, le Nikon Z6 III est très complet. À droite, on retrouve un double emplacement pour cartes mémoire avec un slot compatible CFexpress Type B et un slot SD UHS-II. Les cartes CFexpress s’avèrent indispensables pour les fortes rafales et l’enregistrement en 6K RAW.

Sur le flanc gauche, on découvre une prise USB-C pour la recharge et le transfert des données, et le boîtier gagne un « vrai » port HDMI type A. On dispose aussi d’une prise télécommande et de deux prises jack (micro et casque). Notez que la sortie micro peut aussi servir d’entrée ligne pour relier d’autres périphériques audio comme des tables de mixage.

Retrouvez ci-dessous une sélection d’images capturées avec le Nikon Z6 III (fournies par la marque) :







Nikon Imaging Cloud : un nouveau service exclusif au Z6 III
Lors de sa présentation, Nikon a également dévoilé un nouveau service, le Nikon Imaging Cloud. Nous le détaillons dans un article dédié.
Prix et disponibilité du Nikon Z6 III
Le Nikon Z6 III est disponible au tarif de 2999 € boîtier nu. Les livraisons devraient débuter à partir du 25 juin 2024.
Trois kits seront disponibles :
- Avec le Nikkor Z 24-70 mm f/4 S au prix de 3629 €
- Avec le Nikkor Z 24-200 mm f/4-6,3 VR au prix de 3839 €
- Avec le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S au prix de 3949 €
Le Nikon Z6 III est disponible chez Digit-Photo, Miss Numérique, Camara, Digixo, Photo-Univers, Phox, IPLN, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.
Pour toute précommande du Z6 III sur le Nikon Store entre le 17 et le 25 juin 2024, le constructeur offre une formation en ligne de 2h30 pour maîtriser les fonctionnalités du Z6 III.
Notre premier avis sur le Nikon Z6 III
Deux voies s’ouvraient à Nikon pour son Z6 III : reprendre les caractéristiques du Zf dans un gabarit plus conventionnel ou bien se montrer plus audacieux et proposer un boîtier aux caractéristiques inédites. Et, pour notre plus grand plaisir, Nikon a opté pour la deuxième solution.
Avec son Z6 III, Nikon offre sans doute l’appareil le plus polyvalent du marché. Il propose une ergonomie qui paraît équilibrée et complète. On dispose aussi d’un mode vidéo très élaboré capable d’enregistrer en interne jusqu’en 6K 60p et en Apple ProRes RAW, le tout sans recadrage !

Par ailleurs, le Z6 III bénéficie des dernières avancées de Nikon en termes de suivi autofocus. Et surtout, il gagne un capteur « révolutionnaire » semi-empilé. qui permet d’obtenir des rafales plein cadre de 20 i/s (RAW) à 60 i/s (JPEG) et avec un rolling-shutter réduit (a priori) au minimum. Soit un boîtier aussi bien taillé pour le cinéma que le sport ou l’animalier, le tout sous les 3000 €.
Ainsi paré, le Nikon Z6 III ressemble à un mini Z8, plus accessible et presque plus adapté pour certaines pratiques. Sa fiche technique en fait un concurrent plus que sérieux aux Sony A7 IV et Canon EOS R6 Mark II. Le boîtier de Nikon se montre même plus évolué sur bien des points. Sera-t-il le nouveau best-seller plein format de Nikon ?