Lancée en août 2022, la série de cartes CFexpress Type B Lexar Professional Diamond, déclinée en cartes de 128, 256 et 512 Go, affiche des performances très élevées sur le papier, à même de satisfaire les besoins de vitesses des photographes et vidéastes professionnels.
Aujourd’hui, nous testons la carte Lexar Professional Diamond 128 Go, qui offre des vitesses théoriques de 1900 Mo/s en lecture et jusqu’à 1700 Mo/s en écriture. Cette carte est certifiée VPG400, ce qui devrait garantir des débits importants même lors d’enregistrements vidéos en continu. Voici notre test complet de la CFexpress Type B Lexar Professional Diamond.
Sommaire
Présentation de la Lexar Professional Diamond 128 Go
Lexar, une entreprise américaine fondée en 1996, a joué un rôle crucial dans le développement des supports de stockage flash et des cartes mémoire. Cependant, en 2017, sa maison mère, Micron Technology, a annoncé la cessation des activités de Lexar et a vendu sa filiale à l’entreprise chinoise Longsys. À ce moment-là, il semblait que Lexar avait atteint la fin de son parcours. Cependant, un an plus tard, Longsys a relancé Lexar, qui a repris ses activités comme si de rien n’était.
Cette décision s’est révélée opportune étant donné la réputation de fiabilité et de performances des supports de Lexar, en particulier ses cartes mémoire. Depuis, l’entreprise sino-américaine a élargi sa gamme de produits pour inclure une variété de cartes. Elle s’est rapidement positionnée sur le marché des cartes CFexpress de type A, B et même C. Entre 2022 et 2024, Lexar a ainsi présenté la série Professional Diamond pour carte CFexpress de type B, la plus rapide du marché.
Nous testons aujourd’hui la carte d’une capacité de 128 Go. Lexar décline aussi sa carte avec 256 et 512 Go. Elles offrent toutes les mêmes performances avec des vitesses maximales théoriques de 1900 Mo/s en lecture et 1700 Mo/s en écriture, pour 1600 Mo/s en vitesse continue. Elle bénéficie aussi de la norme VPG400, qui certifie d’une conception permettant de supporter – en toutes circonstances – de débits minimaux de 400 Mo/s en écriture. Une caractéristique très importante pour les vidéastes.
Notez que Lexar a dévoilé fin 2023, une carte Professional Diamond de 1 To à la norme CFexpress 4.0. Cette dernière affiche de très impressionnantes vitesses de lecture de 3600 Mo/s et surtout d’écriture de 3300 Mo/s ! Mais elle n’est pas commercialisée pour le moment et peu, voire aucun, boîtier actuel ne dispose d’un bus PCIe 4.0 compatible.
Robustesse
Conformément au gabarit standard des cartes CFexpress Type B, la Lexar Professional Diamond 128 Go mesure 2,9 cm de large, pour 3,8 cm de haut et 3,8 mm d’épaisseur. Elle pèse par ailleurs 7,5 g. Le poids est la seule donnée qui peut varier d’une carte à l’autre en fonction de leur conception et des matériaux employés.
La carte peut fonctionner entre -10 et 70 °C. Elle assure même une conservation des données entre –25 et 85 °C. Lexar avance que sa carte est résistante aux chocs et vibrations, mais n’indique pas de hauteur maximale de résistance aux chutes. La carte ne bénéficie pas de certification IP. Notez qu’après une utilisation intense, la carte bien que chaude, demeure toutefois parfaitement fonctionnelle.
Enfin, Lexar dote sa carte d’une garantie à vie, ce qui est toujours utile.
Performances en laboratoire
Pour réaliser notre test, nous avons utilisé un lecteur de cartes CFexpress Type B en USB-C 3.2 / Thunderbolt 3.0 (40 Gbit/s) et procédé à différentes mesures sur un ordinateur à l’aide des logiciels CrystalDiskMark et AJA System Test. Nous avons ensuite chronométré la copie manuelle d’un dossier de 80 Go comprenant des séquences vidéos en 8K RAW.
Lors du premier test avec CrystalDiskMark, nous avons obtenu des résultats très convaincants avec 1686 Mo/s en lecture et 1403 Mo/s en écriture. C’est la carte la plus rapide que nous ayons pu tester jusqu’à présent !
Toutefois, il convient d’admettre qu’aussi bonne soit la performance, nous sommes assez loin des vitesses théoriques (1900 Mo/s en lecture et 1700 Mo/s en écriture) vantées par le constructeur. Il est rare que les tests logiciels soient aussi bons que les débits théoriques, mais ici la différence est assez notable pour être soulignée.
Ceci étant mentionné, les résultats demeurent très bons et la carte sera tout à fait efficace dans la plupart des situations. En ce qui concerne la vitesse de copie en continu, nous avons pu observer une moyenne supérieure à 740 Mo/s, là encore, une excellente donnée. Cela reste cependant assez éloigné des 1600 Mo/s prévus par Lexar. On remarque néanmoins ici que la carte reste bien au-dessus de la valeur minimale induite par la norme VPG400.
Pour rappel, VPG400 est un indice de performance des cartes mémoire, spécifiant leur capacité à soutenir un débit minimum de 400 Mo/s en écriture pour garantir un enregistrement vidéo fluide et de haute qualité.
Qu’est-ce que la vitesse continue ?
La vitesse continue (ou sustained speed en anglais) correspond à la vitesse d’écriture que la carte peut soutenir lors de l’enregistrement en continu de données. Elle est prépondérante en vidéo, notamment avec les formats toujours plus lourds proposés par les boîtiers (8K, RAW, ProRes, etc.). Une carte n’arrivant pas à maintenir une vitesse continue suffisante ne pourra donc pas enregistrer sur la durée des séquences à forts débits. Les constructeurs insistent ainsi souvent sur cette donnée.
Ensuite, avec le logiciel AJA System Test, nous avons pu mesurer les cadences maximales théoriques que la carte pouvait gérer en vidéo. Ici, la Lexar Professional Diamond 128 Go – en 4K UHD et Apple ProRes – peut encaisser un maximum de 424 fps. Impressionnant.
Il ne devrait de ce fait pas y avoir de problème quant à l’enregistrement de séquences vidéos en continu.
Performances sur le terrain
Les mesures logicielles ayant des limites, nous avons tenu à utiliser la Lexar Professional Diamond avec le Nikon Z8, un appareil photo/vidéo exigeant par son capteur plein format de 45 Mpx, sa rafale à 20 i/s et son mode vidéo 8K RAW.
Nous avons déclenché en rafales à 20 i/s en RAW + JPEG (Fine ★), et ce, à deux niveaux de compression des RAW : sans perte et efficacité élevée ★.
Nous avons ici observé des performances très similaires à celles de la SanDisk Pro-Cinema 320 Go. Avec les RAW les plus lourds, le buffer sature après 70 clichés consécutifs, soit un peu plus de 3 secondes et demie. Une donnée tout à fait correcte sur ce boîtier.
Toutefois, en optant pour une compression efficacité élevée ★, le boîtier a pu encaisser des rafales 20 i/s sans problème pendant des dizaines de secondes. Nous avons relâché la pression sur le déclencheur après plus de 1120 photos capturées, mais nous aurions sans doute pu continuer jusqu’au remplissage de la carte !
Ensuite, nous avons utilisé la carte pour enregistrer des séquences vidéos. Le but étant de mettre à l’épreuve la conception de la carte, jugeant ainsi de sa capacité à dissiper correctement la chaleur. Avec une carte VPG400, spécialement pensée pour bien gérer cela, il ne devrait pas y avoir de problème.
Bien entendu, avec une carte de ce type, nous attendions beaucoup de la partie vidéo. En 4K UHD 60 fps, H265 et 10 bits, un format « basique », la carte Professional Diamond 128 Go peut encaisser sans souffrir un peu plus de 42 min d’enregistrement vidéo, soit le maximum théorique.
Puis, sans surprise, malgré les séquences en 8K, 60 fps et N-RAW – tout de même 5780 Mb/s – la carte Lexar remplit parfaitement sa fonction.
La durée annoncée par le boîtier (un peu moins de trois minutes ou 174 s) est tout à fait tenue par la carte. Évidemment, à 43 Go / minute, la Professional Diamond de 128 Go n’est pas forcément la plus adaptée à de longs enregistrements. Pour cela, il vaudra mieux s’orienter vers la carte 512 Go, ou même la version 1 To CFexpress 4.0 – quand elle sera disponible.
Prix au gigaoctet : une carte peu accessible
La carte CFexpress de type B Lexar Professional Diamond 128 Go est proposée actuellement au tarif de 229 €. Un tarif inférieur au prix de lancement (299 €) mais qui reste dans la fourchette haute pour ce type de carte. On se retrouve ainsi avec un prix au gigaoctet avoisinant les 1,79 €.
Pour la carte d’une capacité de 256 Go, on trouve un prix constaté de 369 €, soit 1,44 € le Go. Enfin, pour la carte de 512 Go, trouvable pour 669 €, le prix au Go chute pour atteindre 1,30 €.
Cela en devient presque un bon rapport qualité-prix comparé à une carte similaire comme la SanDisk Professional Pro-Cinema VPG400, qui, avec 256 Go pour 629 €, place le gigaoctet à plus de 2,45 € ! Pour autant, le prix au gigaoctet reste assez élevé. Il faudrait donc apprécier cette carte en relation avec ses hautes performances.
Lexar Professional Diamond 128 Go : la carte CFexpress Type B presque sans concession
La carte CFexpress Type B Lexar Professional Diamond 128 Go est fidèle à la description de Lexar. Il s’agit bien d’une carte premium et « parfaite » pour toutes les situations ou presque.
Les performances constatées sont certes inférieures à celles annoncées par Lexar, mais d’une part, il est rarissime que les deux soient parfaitement en phase. D’autre part, les performances mesurées en laboratoires sont très bonnes. Une fois placée dans un boîtier, la carte Diamond donne tout son potentiel. Elle permet d’obtenir un buffer quasi illimité et encaisse sans sourciller les enregistrements en 8K RAW.
Néanmoins, pour plus de confort en vidéo, notamment pour les séquences les plus lourdes, on optera pour une capacité (bien) plus importante que 128 Go. La Lexar Professional Diamond 128 Go n’en demeure pas moins une carte CFexpress type B extrêmement performance, offrant une grande polyvalence et qui sera satisfaire les photographes et vidéastes exigeants.
La carte CFexpress de type B Lexar Professional Diamond 128 Go est disponible à 229 €, chez Miss Numérique, Digit-Photo, IPLN et dans les boutiques spécialisées.
La version avec 256 Go est affichée à 369 € et le modèle avec 512 Go est proposé à 669 €.
