Le 20 mars dernier, Annie Leibovitz a été installée à l’Académie des beaux-arts, après son élection le 23 novembre 2022 au fauteuil V des associés étrangers. A l’occasion de cette séance d’installation, la photographe est revenue sur sa vie, mais a également abordé l’intelligence artificielle, expliquant qu’elle ne la voyait pas comme une menace pour les photographes.
Annie Leibovitz, une femme, une carrière
Annie Leibovitz a été intronisée comme membre associé étranger de l’Académie des beaux-arts à Paris le 20 mars 2024. Leibovitz a été élue dans la section V, précédemment occupée par l’architecte Ieoh Ming Pei (1917 – 2019), et rejoint l’artiste sud-africain William Kentridge qui a été élu dans la section XIII en 2021. Leibovitz a été installée par Sebastião Salgado, membre de l’Académie depuis 2016. La photographe rejoint ainsi Françoise Huguier et Valérie Belin, deux photographes et membres récents de l’Académie.
Leibovitz a commencé sa carrière en 1970 en tant que photographe pour le magazine Rolling Stone, tout en étant encore étudiante à l’Institut d’art de San Francisco. Ensuite, elle rejoindra Vanity Fair en 1983. Depuis, elle est devenue l’une des portraitistes les plus connues au monde, travaillant avec des éditeurs de magazines de premier plan et photographiant des célébrités, des athlètes, des présidents et d’autres figures emblématiques. Ses œuvres ont servi de chronique de la culture américaine, et elle a été désignée comme « légende vivante » par la Bibliothèque du Congrès américan en 2000.
Lors de cette installation à l’Académie des beaux-arts, Annie Leibovitz est revenue sur sa carrière et sa vie, partageant ses expériences, ses difficultés et ses réalisations. Elle a notamment parlé de Paris, de son amour pour la photographie, de sa relation avec Susan Sontag, sa compagne. Elle a parlé de son amour pour la photographie, de son perfectionnisme et de son approche créative de l’art,
« J’ai visité Paris la première fois encore jeune étudiante en photographie. J’avais mon premier appareil photo avec moi. Je me vois encore debout sur ce Pont des arts devant lequel nous nous trouvons en ce moment même, enchantée de découvrir qu’il s’agissait de l’endroit précis où Cartier-Bresson avec pris une photo. C’est le travail de Cartier-Bresson qui m’a fait devenir photographe. »
Vous pouvez retrouver l’ensemble de la séance d’installation d’Annie Leibovitz dans cette vidéo :
L’IA et la photographie : « s’adapter et apprendre »
En marge de cet événement, Annie Leibovitz a également abordé l’IA et son impact sur la photographie. La photographe a ainsi exprimé à l’AFP qu’elle n‘était pas inquiète à propos de l’IA, considérant la technologie non pas comme une menace, mais comme un outil artistique supplémentaire. Elle a souligné que chaque progrès technologique apporte son lot d’hésitations et de préoccupations, mais qu’il est important de s’adapter et d’apprendre à utiliser ces nouvelles technologies.
Elle est même allé plus loin en affirmant, selon l’AFP, que les images générées par l’IA ne sont pas moins authentiques que la photographie. « La photographie en elle-même n’est pas vraiment réelle… J’aime utiliser Photoshop. J’utilise tous les outils disponibles. »
Décider comment cadrer une photo implique « un montage et un contrôle à un certain niveau », explique-t-elle.
La photographe adopte donc une approche ouverte à propos des nouvelles technologies comme l’IA, un point qui n’est cependant pas soutenu par tous les photographes, notamment du fait de l’utilisation d’images soumises au droit d’auteur pour l’entraînement des algorithmes nécessaires aux plateformes d’IA générative.
Les photographes professionnels sont également inquiets de la menace qui pèse sur certains pains de leur activité, certains projets photographiques étant désormais confiés à des IA au lieu de photographe.