Hakanai Sonzai #4 © photographie Pierre-Elie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.

Le Japon éphémère de Pierre-Élie de Pibrac au Musée Guimet

Le Musée national des arts asiatiques de Guimet présente jusqu’au 15 janvier une exposition du photographe Pierre-Élie de Pibrac. Un ensemble de paysages, portraits et natures mortes composent ce « Portrait éphémère du Japon », un travail sensible sur le Japon contemporain, ses habitants et sa culture imprégnée par une nature omniprésente.

Hakanai Sonzai #2 © photographie Pierre-Élie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.

Deux séries photographiques se dessinent, et entrent presque en contradiction, tant concernant ce qui est montré que sur la forme choisie. Hanakai Sonzai d’un côté ; Mono no aware de l’autre. Dans ces noir et blanc, l’humain disparaît au profit d’une nature souveraine qui, par le geste photographique et une attention apportée au détail, semble incarner l’essence du Japon telle qu’il est perçu par l’artiste.

« Portrait éphémère », où des paysages d’une beauté troublante avoisinent une photographie d’un immeuble à l’air abandonné, dont l’entrée disparaît sous la neige… Pierre-Élie de Pibrac fait de la photographie un acte poétique – une manière de montrer la fragilité des choses –, non pas pour souligner vainement leur caractère éphémère comme un constat, mais pour évoquer simplement un instant, une fulgurance qu’il saisit, de passage.

Mono no Aware #1 © photographie Pierre-Élie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.

Et puis, au milieu de cela, l’humain apparaît soudain, central. Les individualités incarnent autant de portraits du Japon contemporain que Pierre-Élie de Pibrac a voulu représenter, et montrer. Là encore, le travail esthétique est au centre et les compositions millimétrées pour mieux servir les sujets qu’il photographie.

Hakanai Sonzai #1 © photographie Pierre-Élie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.

Comment a-t-il pu saisir avec autant de pertinence et de profondeur de tels portraits ? C’est là que les explications de sa méthode de travail nous éclairent un peu : avant de photographier ses modèles, Pierre-Élie de Pibrac entretient une correspondance avec eux, assidue.

La démarche artistique est ici presque anthropologique. C’est sans aucun doute pourquoi le photographe a su raconter l’histoire d’un pays et de quelques-uns de ses habitants avec autant d’acuité, tout en étant fortement imprégné de son identité visuelle et esthétique.  

Hakanai Sonzai #4 © photographie Pierre-Élie de Pibrac, Courtesy Galerie Anne-Laure Buffard Inc.

Informations pratiques :
Portrait éphémère du Japon, Pierre-Élie de Pibrac
Musée national des arts asiatiques – Guimet
Du 20 septembre 2023 au 15 janvier 2024
6 place d’Iéna, 75116 Paris
Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h.
Tarif : 11,50 € (réduit : 8,50 €)