Test Phototrend Leica Q3

Test Leica Q3 : si proche de la perfection

8.1
sur 10

Au premier semestre 2023, Leica dévoilait la 3e génération de son compact numérique plein format. S’il reprend à l’identique la philosophie de ses aînés, le Leica Q3 se pare d’un nouveau capteur de 60 Mpx – repris du Leica M11. Il profite ainsi d’une triple définition, d’un zoom numérique offrant une plus grande polyvalence – et la vidéo 8K.

Quelle qualité d’image pouvons-nous obtenir ? Les performances – notamment en termes d’autofocus – sont-elles au rendez-vous ? Le constructeur allemand réussit-il ainsi à livrer le « boîtier compact ultime » ? Après un mois complet d’utilisation (et près de 3800 photos), voici notre test complet du Leica Q3.

Test Phototrend Leica Q3

Ce boîtier fait partie de notre guide d’achat des meilleurs compacts experts.

Leica Q3 : 3e version d’un boîtier déjà iconique

Si la gamme M de Leica fait partie des légendes de la photographie, la série Q, lancée en 2015, a su se faire une place au soleil. En effet, ce boîtier numérique réussit à marier la sobriété et la compacité des Leica « traditionnels », avec une remarquable simplicité – comme en témoigne sa focale fixe non-interchangeable.

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En outre, le Leica Q – et ses successeurs – s’inscrivent dans une « niche photographique » très particulière : celle des compacts ultra-premium. Côté plein format, les Sony RX1 et RX1R (Mark I et II) ont rapidement disparu, faute de trouver leur public. Ne subsistent aujourd’hui que les (excellents) Fujifilm X100V et Ricoh GR III – mais ces derniers sont équipés d’un capteur APS-C et ne visent pas la même cible que Leica.

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Quatre ans après le Q2, le « nouveau » Leica Q3 vise à incarner la « version de la maturité ». Il reprend certains ingrédients de son prédécesseur, à l’instar de l’excellent objectif Leica Summilux 1:1.7/28 ASPH. Cependant, il innove sur bien des points : 

  • Processeur Maestro IV exclusif
  • Un capteur 24×36 de 60 Mpx plus défini – avec définitions intermédiaires à 36 Mpx et 18 Mpx et un « zoom numérique » avec des focales équivalent 35, 50, 75 et 90 mm
  • Un nouvel autofocus « hybride » à détection de phase et de contraste avec détection et suivi de l’œil du sujet (humain et animaux)
  • La vidéo en 8K DCI et 8K UHD
  • Un écran tactile monté sur double-charnière
  • La charge sans-fil (via un adaptateur vendu séparémment)

Autant d’éléments que nous ne manquerons pas de développer au fil de ce test.

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Marienplatz U4/U5 – Leica Q3 – 28 mm, f/5, 1/250s, 5000 ISO

Sobriété est son maître-mot

La marque de Wetzlar propose un boîtier remarquablement sobre. L’appareil, conçu en fonte de magnésium, offre une indéniable sensation de qualité. Les finitions sont exemplaires – mais est-ce vraiment une surprise ?

En termes de design, le Leica Q3 est une copie (presque) conforme de son prédécesseur. Le corps de l’appareil mesure 13 cm de large, 8,03 cm de haut et 3,52 cm de profondeur. En incluant l’objectif Leica Summilux 1:1.7/28 ASPH, l’ensemble atteint 9,26 cm de profondeur.

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Si vous n’avez jamais eu un Leica Q entre les mains, le poids du boîtier peut surprendre. Son poids de 788 g (avec batterie, carte mémoire, pare-soleil et bouchon) n’est pas négligeable. À titre de comparaison un Sony A7R V nu, pèse 723 g.

Pour autant, l’appareil offre une remarquable sensation d’équilibre et trouve tout naturellement sa place dans n’importe quel sac, prêt à vous accompagner au quotidien ou en voyage.

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Par ailleurs, le boîtier est certifié IP52. Il résiste ainsi avec aisance à l’eau et à la poussière, ce que les photographes de rue apprécieront fortement.

Sur le terrain, le boîtier offre une très bonne prise en main. On aime beaucoup ses formes arrondies sur les côtés. Un détail suffisamment rare dans le paysage photographique actuel pour être souligné. Cependant, la face avant totalement lisse – et l’absence de grip – peut créer quelques sueurs froides, notamment en randonnée. Une sangle ne sera pas de refus.

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À cela, la marque répond par un repose-pouce en aluminium, proposé… en option. Heureusement, Leica fournit le pare-soleil à visser et le bouchon avant – tous deux en métal. En outre, de nombreux accessoires sont disponibles : déclencheur souple, démi-étui en cuir ou encore… chargeur sans-fil.

Voici la liste des caractéristiqes techniques du Leica Q3 :

  • Capteur : CMOS plein format 60,3 Mpx
  • Filtre passe-bas : non
  • Processeur : Maestro IV
  • Monture : N.A.
  • Zoom numérique : 1,25x (équivalent 35 mm), 1,8x (équivalent 50 mm), 2,7x (équivalent 75 mm), 3,2x (équivalent 90 mm)
  • Viseur électronique : OLED, 5,76 millions de points, grossissement 0,76x, dégagement oculaire 20,75 mm, rafraîchissement 120 Hz
  • Écran LCD : LCD, 3 pouces, 1,83 Mpts, tactile
  • Autofocus : « hybride », corrélation de phase + détection de contraste
  • Nombre de points AF : 315 points
  • Couverture AF : N.C.
  • Détection et suivi automatique : humains, chats, chiens (œil et visage)
  • Plage AF : N.C.
  • Sensibilité : 100 à 100000 ISO (extensible à 50 ISO)
  • Rafale (obturateur central mécanique ou électronique) : 4 i/s avec suivi AE/AF ; 15 i/s sans suivi AE/AF
  • Obturation : 120 s – 1/2 000s (mécanique) / 1 s – 1/16 000s (électronique)
  • Vidéo : C8K / 8K 30 fps 4:2:0 / 10 bit ; C4K / 4K 60 fps 4:2:2 10 bit
  • Profils colorimétriques vidéo : Log et HLG
  • Objectif : Leica Summilux 1:1.7/28 ASPH, 11 éléments répartis en 9 groupes dont 3 lentilles asphériques
  • Distance minimale de mise au point : 30 cm (mode normal), 17 cm (mode macro)
  • Stockage : 1x SD UHS-II
  • Connectivité sans fil : Wi-Fi 5 (2,4 et 5 GHz), Bluetooth 5.0 Low Energy
  • Batterie : Leica BP-SCL6, 2200 mAh
  • Rechargement par port USB : oui, USB-C
  • Tropicalisation : IP 52, résistant à l’eau et à la poussière
  • Dimensions : 80,3 x 130 x 92,6 mm
  • Poids : 743 g (avec batterie et carte mémoire)
  • Prix au lancement (nu) : 5950 €
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Une part de mon cœur est restée à Konigsee – Leica Q3 – 28 mm (crop 75 mm), f/4, 1/1000s, 250 ISO

Ergonomie : l’écran sur double-charnière lui va si bien

Côté visée, commandes manuelles et interface, le Leica Q3 fait un (presque) un sans-faute.

D’emblée, saluons l’ajout d’un écran monté sur une double-charnière. La marque corrige ainsi l’un des principaux griefs adressés aux Leica Q et Q2. Ce dispositif inédit chez Leica permet de cadrer à bout de bras, à la taille ou au ras du sol beaucoup plus facilement.

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On mentionnera aussi l’interface proposée par Leica, qui réussit à marier simplicité et efficacité. Un appui sur le bouton « Menu » affiche les options rapides. Un 2e appui donne accès à la liste des réglages, rangés sur 6 pages. Les différentes options sont faciles à trouver. Et les réglages photo/vidéo sont soigneusement séparés.

Cependant, on regrettera que l’appareil impose souvent d’utiliser la croix directionnelle pour naviguer dans les menus.

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Côté technique, l’écran mesure 3 pouces de diagonale et affiche 1,8 Mpts – soit largement assez pour visualiser nos photos. En parallèle, le viseur électronique OLED de 5,76 millions de points procure un réel confort – même pour les porteurs de lunettes ! De ce point de vue, le Leica bat à plate couture bien des hybrides APS-C ou plein format récents. D’autant plus qu’il est possible d’utiliser l’écran pour déplacer le collimateur, même lorsque l’on place l’œil dans le viseur.

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En termes de commandes manuelles, le boîtier est toujours assez minimaliste. Comparé au Q2, les touches Play et Menu migrent à droite, de part et d’autre de la croix directionnelle. Cependant, le boîtier fait la part belle aux touches personnalisables.

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Mentionnons les 2 boutons situés au-dessus de l’écran, affectés par défaut au zoom numérique et à la bascule rapide entre photo/vidéo. Tout à droite, la roue de réglage est également paramétrable. Au cours de notre test, nous lui avons attribué la compensation de l’exposition. Cette personnalisation est possible via les menus, mais également grâce à un appui prolongé sur la touche choisie. S’ouvre alors un sous-menus affichant les 48 fonctions attribuables.

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Sur le fût de l’objectif 28 mm, on retrouve la traditionnelle bague d’ouverture (qui n’est hélas pas décrantable pour les vidéastes). En parallèle, la bague de mise au point est extrêmement confortable. En MAP manuelle, le réglage du point est facile et précis – grâce au focus peaking.

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Comme sur les Leica Q et Q2, une bague supplémentaire offre une position « Macro ». En tournant cette bague, l’indicateur de distance coulisse, dévoilant les distances valables en mode « standard » ou en mode « macro ». La distance de MAP minimale passe ainsi de 31 à 17 cm.

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Notre seul grief concerne l’absence de commutateur AF/MF. Comme sur le Q2, on retrouve un minuscule bouton, placé sur la « poignée de doigt » de l’objectif. En appuyant dessus et en tournant à fond la bague de MAP à l’infini, on « débloque » la position AF. Ce qui est loin d’être très pratique sur le terrain.

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En faisant abstraction de ce petit détail ergonomique, le Leica Q3 est particulièrement bien pensé – et s’avère très, très agréable à utiliser au quotidien. Son savant mélange de sobriété et d’efficacité fait mouche.

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Performances et qualité d’image du Leica Q3

Disons-le d’emblée : le Leica Q3 est capable de livrer de superbes images, de jour comme de nuit. Le « rendu Leica » est évidemment de la partie, avec un rendu contrasté et des zones sombres… assez sombres.

N’hésitez pas à cliquer sur chaque photo présente dans ce test pour les voir en meilleure qualité.

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L’instant X – Leica Q3 – 28 mm, f/7,1, 1/1000s, 1250 ISO
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Criel – Leica Q3 – 28 mm, f/4,5 – 1/2000s, 3200 ISO
Sous la voûte – Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 6s, 6400 ISO

Capteur 60 Mpx, triple définition et zoom numérique

La plus grande nouveauté du Leica Q3 se situe au niveau de son capteur. En effet, il récupère le capteur plein format 60 Mpx du Leica M11. Ce capteur CMOS propose trois définitions (en DNG comme en en JPEG) : 60 Mpx (natif), 36 Mpx et 18 Mpx. Tous les pixels sont utilisés : le capteur a recours à la technologie du regroupement matriciel (pixel binning), beaucoup plus courante côté smartphones que côté boîtiers photo.

Dans la pratique, cette triple définition présente plusieurs avantages. Les définitions 36 et 16 Mpx livrent des fichiers beaucoup plus légers, ce qui évite de remplir trop rapidement ses cartes mémoires. Il faut dire que les fichiers RAW capturés en 60 Mpx sont assez lourds (80 à 90 Mo environ). Côté post-traitement, prévoyez un ordinateur avec suffisamment de mémoire vive !

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Lignes – Leica Q3 – 28 mm, f/5, 1/200s, 2500 ISO

En parallèle, le boîtier propose 4 niveaux de rognage, offrant des focales équivalent 35, 50, 75 et 90 mm – cette dernière étant une nouveauté du Q3. Pour utiliser cette fonction, il suffit d’appuyer sur l’un des boutons arrière jusqu’à obtenir la focale désirée. Et ce « simili-zoom » (numérique) s’avère rapidement un must. On peut ainsi aller beaucoup plus loin que la focale « native » 28 mm – qui s’avère toujours aussi confortable sur le terrain.

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Koenigsee, rêve éveillé – Leica Q3 – 28 mm (crop 50 mm), f/7,1, 1/1000s, 1600 ISO

En voyage, l’appareil se montre ainsi d’une remarquable polyvalence. Le crop est appliqué directement aux JPEG ; sur les RAW, il est inscrit dans les métadonnées et est retranscrit automatiquement par LR ou Photoshop.

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Agence nocturne – Leica Q3 – 28 mm (crop 50 mm), f/2,8, 1/60s, 640 ISO

Ceci procure un avantage indéniable: puisqu’il s’agit d’un simple crop, on peut « dé-rogner » dans l’image ou modifier précisément le cadrage – ce qu’il est impossible de faire avec un zoom optique « classique ».

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Surfeurs d’eau douce – À l’origine, le cadrage était légèrement plus vers la gauche. Ce que nous avons pu corriger au post-traitement grâce au rognage (numérique) proposé par le Leica Q3. 28 mm (crop 50 mm), 1/400s, f/6,3, 100 ISO

Seul petit reproche : en photo, le boîtier se contente d’afficher un petit cadre autour de la zone rognée, et n’adapte pas l’affichage. En vidéo, en revanche, l’image s’affiche directement avec le niveau de zoom sélectionné. Étrange…

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Naturellement, il est possible de coupler cette fonction de rognage (35, 50, 75 et 90 mm) avec la diminution de la définition de l’image (36 ou 18 Mpx). Ce qui, sans surprise, a un impact assez net sur la taille des fichiers, puisque le crop n’utilise qu’une portion du capteur. En mode S et à 90 mm, les fichiers ne font plus que 2 Mpx ! La taille des fichiers obtenus est résumée dans le tableau ci-dessous : 

LMS
28 mm (natif)60 Mpx, 9250 x 6336 px36 Mpx, 7404 x 4928 px18 Mpx, 5288 x 3518 px
35 mm39 Mpx, 7623 x 5073 px23 Mpx, 5928 x 3946 px12 Mpx, 4234 x 2817 px
50 mm19 Mpx, 5336 x 3551 px11 Mpx, 4150 x 2761px6 Mpx, 2964 x 1972 px
75 mm8 Mpx, 3570 x 2376 px5 Mpx, 2776 x 1848 px3 Mpx, 1893 x 1319 px
90 mm6 Mpx, 2975 x 1980 px4 Mpx, 2413 x 1540 px2 Mpx, 1652 x 1099 px

La meilleure qualité d’image est obtenue à 60 Mpx – et avec la focale 28 mm native. Dans cette configuration, le niveau de détails est maximal. À notre grande surprise, l’emploi des définitions 36 ou 18 Mpx n’a qu’un faible impact sur le rendu des fichiers, qui demeure très bon. Leica a sans doute eu le temps de peaufiner son système de pixel binning depuis le lancement du M11. Le nouveau processeur Maestro IV (exclusif au Q3) y est sans doute pour beaucoup.

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Marienplatz, heure bleue – Leica Q3 – 28 mm, f/4,5, 1/60s, 4000 ISO

De son côté, le zoom numérique (35, 50, 75 et 90 mm) est un « simple » rognage de l’image. Ainsi, seule une portion congrue du capteur est utilisée. De fait, plus le niveau de crop est élevé, plus le niveau de détails chute, et plus le bruit numérique devient présent, même à 400 ISO. Sur le terrain, la qualité d’image reste acceptable jusqu’à 50 mm, mais la dégradation de se fait sentir à 75 mm.

Enfin, les résultats obtenus à 90 mm sont assez indigestes, avec un aspect très granuleux.

Rosé – Leica Q3 – 28 mm (crop 90 mm), f/7,1, 1/2000s, 2000 ISO

Heureusement, nous avons obtenu d’excellents résultats en utilisant DxO PureRaw 3, qui permet de retrouver un très bon niveau de détails dans l’image et de supprimer le bruit numérique.

Objectif Summilux 1:1.7/28 ASPH : si haut dans la stratosphère

Comme indiqué plus haut, le Leica Q3 utilise un objectif Summilux 1:1.7/28 ASPH, soit un 28 mm f/1,7. Ce dernier est composé de 11 éléments répartis en 9 groupes, dont 3 lentilles asphériques.

Sur le terrain, les performances optiques sont stratosphériques. Le niveau de piqué est impressionnant, dès la pleine ouverture (f/1,7). Mais surtout, l’homogénéité est remarquable, avec une excellente restitution des éléments situés sur les bords. De ce point de vue, le Leica Q3 est une réussite complète.

Début de rêve – Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 2s, 400 ISO

Par ailleurs, les aberrations sont très bien maîtrisées. On remarque juste une infime frange violette sur certains éléments en contre-jour. Du reste, l’effet de ghosting est inexistant. Aucune perte de contraste en contre-jour n’est à noter. De même, nous n’avons pas noté d’aberrations de coma : ainsi, le Q3 est un excellent compagnon pour l’astrophotographie.

Voie lactée normande – Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 6s, 12500 ISO

En revanche, nous avons parfois constaté un léger effet de flare, avec l’apparition de quelques artefacts jaunes ou verts à côté des lumières (très) vives. À ce sujet, notez que le diaphragme à 9 lamelles peut produire de belles étoiles à 18 branches.

Village nocturne – Leica Q3 – 28 mm, f/11, 1,6s, 2500 ISO

En parallèle, le rendu du bokeh est particulièrement satisfaisant. Il faut dire que l’ouverture à f/1,7 facilite grandement le jeu sur la profondeur de champ. À la pleine ouverture, la moindre source de lumière se transforme en une délicieuse bulle de bokeh très esthétique. En outre, la transition entre le sujet et l’arrière-plan est d’une grande douceur.

Chloé – Leica Q3 – 28 mm, f/3,2, 1/2000s, 400 ISO

En zoomant à 100 %, on discerne simplement un peu d’onion ring. Un phénomène difficile à éviter compte tenu des 3 lentilles asphériques de l’objectif. Pour autant, la qualité optique, le flou de profondeur de champ et le rendu du bokeh sont pratiquement irréprochables.

Chantier munichois – Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 1/60s, 125 ISO

Enfin, un mot au sujet du mode macro. Comme indiqué plus haut, ce dernier permet de diminuer la distance minimale de MAP à 17 cm seulement. Certes, il ne s’agit pas d’un « vrai » usage macro 1:1, mais cette position permet d’obtenir de beaux clichés en proxiphotographie.

Chantons sous la pluie – Leica Q3 – 28 mm, f/2,8, 1/250s, 200 ISO

Dynamique et montée en ISO

En termes de montée en ISO, le Leica Q3 est globalement un bon élève. Grâce au nouveau processeur Maestro IV (exclusif au Q3), la sensibilité native s’étend de 100 à 100 000 ISO en photo et en vidéo – contre 50 000 ISO max sur le Q2. Après un petit détour par le menu, on peut même descendre à 50 ISO.

Le rendu de la scène est globalement plaisant, mais les zones claires sont définitivement cramées – Leica Q3 – 28 mm, f/5, 1/2000s, 1600 ISO

Le bruit numérique fait une (très) timide incursion à 800 ISO, se confirme à 1600 ISO – et à plus forte raison à 3200 ISO. Cet « effet de grain » devient un peu plus palpable à 6400 ISO. À 12 500 ISO, les détails les plus fins commencent à être légèrement brouillés.

À 50 000 ISO, les choses commencent un peu à se gâter, avec un bruit de luminance très prononcé. Les détails de l’image deviennent difficilement lisibles. À 64 000 ISO, le rattrapage du bruit (via une méthode « classique », sans IA) devient compliqué. Même chose à 80 000 ISO, où le bruit devient franchement notable.

Enfin, à 100 000 ISO ISO, les détails de l’image sont gommés, et le bruit de chrominance peut être très présent sur les bords de l’image.

Bonjour et bienvenue au centre de gestion du bruit de chrominance. Ne quittez pas. Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 0,8s, 100000 ISO

Dans la pratique, ces bons résultats avec les sensibilités les plus hautes sont une très bonne nouvelle. Car on peut aisément s’aventurer de nuit sans trépied et rapporter de très belles images. Ce que l’ouverture très lumineuse à f/1,7 vient d’ailleurs faciliter.

Rare spécimen d’une personne joyeuse dans les transports en commun ! Leica Q3 – 28 mm, f/2,2, 1/500s, 20000 ISO

Du côté de la plage dynamique, en revanche, le capteur du Leica Q3 montre parfois ses limites. D’une manière générale, il est possible de récupérer une grande quantité d’informations dans les ombres (malgré une légère hausse du bruit numérique).

Clair-obscur scotché – Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 1/2000s, 4000 ISO

En revanche, les zones surexposées sont parfois très difficiles à rattraper, notamment sur des ciels nuageux en contre-jour. Seule solution : « protéger » les zones claires en sous-exposant l’image d’un tiers de stop.

L’image est globalement plaisante, mais le rendu des montagnes à l’arrière-plan n’est des plus esthétiques. Leica Q3 – 28 mm, f/4,5, 1/1000s, 250 ISO

Leica Looks et plusieurs fonctions pertinentes

Le Leica Q3 introduit également plusieurs fonctionnalités pertinentes. En premier lieu, mentionnons les Leica Looks. Nommés Contemporary, Classic, Blue, Selenium et Sepia, ils permettent de personnaliser le rendu des fichiers JPEG, en leur donnant plus de personnalité. Un point qui nous rappelle les simulations de films chères à… Fujifilm.

En outre, le boîtier offre 5 styles de films (Standard, Vivid, Natural, Monochrome et Monochrome High Contrast), qui permettent, là aussi, de donner un supplément d’âme à vos fichiers JPEG. Notez que ces profils peuvent être personnalisés en réglant le niveau de contraste, le rendu des zones claires et foncées, la netteté et la saturation.

Monochrome high contrast – Leica Q3 – 28 mm (crop 50 mm), f/11, 1/500s, 125 ISO

Sur le terrain, cette possibilité peut être intéressante – surtout si vous comptez transférer vos images sur votre smartphone pour les envoyer sur vos réseaux préférés. En revanche, il n’est pas possible de retrouver directement ces « looks » au sein de Lightroom pour l’appliquer aux fichiers RAW.

Contemporary – Leica Q3 – 28 mm (crop 50 mm), f/7,1, 1/125s, 100 ISO

Mentionnons aussi la fonctionnalité de contrôle de la perspective. Particulièrement pertinente pour l’architecture, elle vise à aider le photographe à mieux corriger nativement l’inclinaison de l’appareil, en affichant un cadre blanc.

Encore mieux : elle est capable de corriger automatiquement les perspectives. Sur les JPEG, la correction s’applique directement sur le fichier. Sur les RAW, la correction est inscrite dans les métadonnées, permettant à Lightroom et Photoshop de les reproduire sans difficulté. Un léger rognage de l’image peut cependant être perceptible.

Saint-Leon et perspective corrigée – Leica Q3 – 28 mm, f/5, 1/60s, 8000 ISO

Cette fonction s’avère particulièrement efficace, et permet d’obtenir des photos au cadrage plus naturel – et sans avoir à jouer avec les outils de correction des perspectives au post-traitement. Clairement, il nous tarde de voir cette fonction sur les boîtiers concurrents !

Breunninger – Leica Q3 – 28 mm, f/4,5, 1/60s, 3200 ISO

En revanche, on regrette que le boîtier fasse l’impasse sur la fonction « High Res Shot », qui aurait eu pleinement sa place compte tenu de la définition du capteur.

Un autofocus perfectible

Côté autofocus, le Leica Q3 est le fruit de la  L² Technology, partenariat entre la marque germanique et Panasonic. Ainsi, le Q3 est le 1er boîtier de Leica à profiter d’un autofocus « hybride », couplant corrélation de phase et détection de contraste (DFD) – comme le Lumix S5 II, soit dit en passant. Il inaugure aussi la détection et le suivi du sujet (et de son œil). Soit une petite révolution pour un boîtier de la série Q.

Pour autant, le boîtier ne propose pas d’autofocus « prédictif », à l’instar des hybrides les plus récents de Canon ou de Sony. Le Q3 est capable de reconnaître le visage et l’œil du sujet, pour les humains comme pour les animaux. En revanche, aucun mode dédié aux oiseaux ou aux véhicules n’est présent.

Métro tendance formica – Leica Q3 – 28 mm (crop 35 mm), f/3,2, 1/500s, 20000 ISO

Dans la pratique, l’autofocus du Leica Q3 donne des résultats… contrastés. En plein jour (et avec des sujets statiques), le boîtier effectue rapidement la mise au point et aucun souci n’est à noter. De même, le boîtier gère plutôt bien les scènes faiblement exposées.

Monster high – Leica Q3 – 28 mm, f/2,2, 1/500s, 640 ISO

Les choses se compliquent avec des sujets en mouvement. D’une part, parce que le suivi du sujet est uniquement disponible avec une rafale à… 4 i/s. D’autre part, parce que l’autofocus n’est pas des plus véloces.

En mode multi-zone, l’appareil a tendance à faire la MAP sur un sujet immobile – et non sur le sujet désiré (un piéton, un animal ou un véhicule par exemple). On basculera assez vite en mode « spot », en s’aidant de l’écran tactile pour indiquer où faire la MAP. Mais dans cas, l’absence de joystick est parfois agaçante.

Grâce au mode « spot », la MAP s’est effectuée rapidement sur la personne âgée montant dans cette rame. Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 1/500s, 3200 ISO

Par ailleurs, l’AF est facilement perdu en basse lumière, ayant parfois tendance à livrer une photo totalement floue. Sur un boîtier aussi haut de gamme, ça fait tache !

L’arrivée de l’extraterrestre A440 – Leica Q3 (mise au point manuelle) – 28 mm, f/1,7, 1/60s, 320 ISO

La détection de l’œil du sujet est globalement efficace – à condition que la personne soit assez proche de l’appareil. Seule étrangeté : lorsque le sujet est de face, les 2 yeux sont détectés et l’appareil affiche 2 rectangles verts, comme si le sujet portait des lunettes ! En revanche, dès que le sujet s’éloigne, la détection de l’œil est nettement plus aléatoire.

Cécile – Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 1/3200s, 100 ISO

En outre, nous avons été assez déçus par la détection des animaux. Trop souvent, l’AF peine à suivre leurs déplacements et effectue la mise au point sur le corps (et non sur la tête). Dommage. Enfin, difficile de passer à côté des nombreux « faux positifs », l’appareil détectant des yeux… même sur un rocher !

Fripouille cherche l’ombre – Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 1/60s, 400 ISO

En voyant le verre à moitié plein, l’autofocus du Leica Q3 est en net progrès par rapport à son prédécesseur. En le voyant à moitié vide, cet AF est encore largement perfectible. Et par rapport aux propositions de Sony, Canon, Nikon ou Fujifilm, le Q3 reste en retrait. Ce que nous regrettons assez amèrement.

Stabilisation de l’optique… mais pas du capteur

Le Leica Q3 profite de la stabilisation optique. Hélas, point de stabilisation capteur (IBIS) à l’horizon.

Sur le terrain, cette stabilisation est relativement efficace… à condition de ne pas avoir la tremblante. Ainsi, nous avons réussi à capturer des images nettes jusqu’à 1/8s – moyennant quelques efforts pour contrôler notre respiration. D’une manière plus réaliste, on évitera de descendre en-dessous de 1/13s.

Rapides – Leica Q3 – 28 mm, f/16, 1/8s, 100 ISO

Réactivité, rafale et buffer

Le Leica Q3 n’a pas été spécialement conçu pour les photographes de sport ou d’action. Cependant, ses performances sont intéressantes à étudier.

En termes de réactivité générale, le Leica Q3 est assez satisfaisant, malgré une certaine lenteur au démarrage (près de 2s). En revanche, le blackout est parfois très prononcé (surtout en mode 60 Mpx). Phénomène étrange : la réactivité générale du boîtier diminue assez fortement lorsque la batterie est presque vide.

Neuperlach Zentrum – Leica Q3 – 28 mm, f/6,3, 1/60s, 160 ISO

Avec l’obturateur central mécanique, le boîtier offre un temps de pose allant de 120s à 1/2000s. En clair, on évitera de capturer des photos à f/1,7 en plein soleil, la vitesse maximale à 1/2000s n’étant pas assez rapide pour éviter la surexposition.

Hugo surex – Leica Q3 – 28 mm, f/1,7, 1/2000s, 100 ISO

On notera aussi la discrétion de l’obturateur mécanique, qui émet un « tic » à peine audible. Très pratique pour capturer des photos sous éclairage artificiel dans une église ou un théâtre, par exemple.

Simplicité – Leica Q3 – 28 mm, f/5, 1/60s, 12500 ISO

Pour des situations exigeant un temps de pose très court, on privilégiera donc l’obturateur électronique, qui va de 1s à 1/16 000s. C’est d’ailleurs moins que le Q2, qui montait à 1/40 000s. Malheureusement, le capteur qu’utilise le Leica Q3 est de type rétroéclairé (BSI) mais pas empilé (stacked). Lorsque le sujet se déplace rapidement (ou en cas de panning très rapide), le phénomène de rolling shutter est inévitable. Un point auquel les vidéastes devront faire (très) attention…

Rolling tracteur – Leica Q3 – 28 mm, f/5, 1/2000s, 500 ISO

En rafale, le Q3 monte à 15 i/s, avec l’obturateur central mécanique comme avec l’obturateur électronique. Néanmoins, ce chiffre est à relativiser. Comme indiqué plus haut, le suivi du sujet est disponible jusqu’à 4 i/s seulement, ce qui limite très clairement les ambitions sportives du boîtier. En outre, la profondeur de couleur des RAW passe de 14 à 12 bits en optant pour une rafale supérieure ou égale à 9 i/s. Dommage.

Rafale 15 i/s du Leica Q3. L’emploi de l’hyperfocale a permis d’éviter que le sujet ne soit totalement flou.

Enfin, le buffer offre un espace de 8 Go – une donnée rarement communiquée par les constructeurs. Soit une quinzaine d’images en rafale à 15 i/s à 60 Mpx– et environ 50 à 60 images en passant à 18 Mpx. Notez que la capture de longues rafales a parfois tendance à faire chauffer légèrement l’appareil.

Nationaltheater – Leica Q3 – 28 mm, f/2,8, 1s, 125 ISO

Retrouvez ci-dessous une sélection d’images capturées avec le Leica Q3 :

Une caméra vidéo d’appoint résolument premium

La présence de la 8K sur le Leica Q3 peut paraître surprenante au premier abord. Cependant, un boîtier aussi compact, doté d’un capteur plein format et capable de filmer en 8K à 30 fps peut être très pertinent, tant pour les amateurs que pour les professionnels.

Et il faut dire que le boîtier n’est pas avare en modes vidéo. Au-delà de la 8K UHD et DCI à 30 fps en 4:2:0 en interne, il est capable de filmer en 4K à 60 fps, et même en Apple ProRes en Full HD à 60 fps. Et avec la sortie HDMI, il offre aussi la C8K/8K (DCI/UHD) 30 fps en 4:2:2 10 bits via la sortie HDMI. Un mode HLG et Log est également disponible pour ajuster la colorimétrie.

Sur le terrain, le Leica Q3 est une très bonne caméra d’appoint. En 8K comme en 4K (UHD), le niveau de détails est particulièrement élevé… à condition de ne pas abuser du crop. En effet, le rendu à 90 mm est particulièrement marqué par l’effet de grain. En outre, le capteur a parfois du mal à gérer les forts écarts de lumière. Enfin, la stabilisation s’avère relativement efficace… à condition d’effectuer des mouvements très doux.

Neuschwanstein, le château de la Belle au Bois Dormant | Leica Q3 | 8K 30p

La longueur maximale des séquences vidéo est limitée à 29 minutes seulement. Selon nous, ce point est sans doute lié à la dissipation de la chaleur – un point crucial sur un boîtier au gabarit réduit filmant en 8K.

En outre, on prendra soin d’éviter les sujets aux mouvements rapides, le suivi AF étant parfois capricieux. On notera aussi qu’un crop Super 35 mm (1,5x) s’applique à la fois en 4K et en 8K. Heureusement que la focale 28 mm est suffisamment large… Par ailleurs, difficile de passer à côté du rolling shutter, qui se remarque dès que l’on effectue un mouvement en panning. De même, l’effet de moiré est parfois très visible.

Königssee, la perle de la Bavière | Leica Q3

Certains observateurs semblent regretter l’absence de prise micro / casque. De fait, le Q3 n’est pas vraiment conçu pour du reportage (avec le son) – auquel cas, il faudra passer par un enregistreur externe. Ici, l’idée est davantage de filmer un ensemble de rushs auquel on ajoutera une musique de fond au montage.

Au final, nous avons été séduits par la partie vidéo du Leica Q3. D’une part, parce que le gabarit réduit du boîtier incite à capturer de petites capsules vidéos. D’autre part, la qualité d’image est plaisante (en faisant abstraction du rolling shutter et en évitant les crops trop violents). En clair, le Q3 est une très bonne caméra d’appoint, qui devrait ravir les photographes voulant faire un peu de vidéo en voyage.

Connectivité filaire et sans-fil

En termes de connectique, le boîtier est assez minimaliste. L’unique slot pour cartes SD (compatible UHS-II) prend place sous le boîtier. Seul bémol : il est nécessaire de démonter la semelle du trépied pour pouvoir accéder à la trappe de la carte mémoire, cette dernière étant placée juste à côté du pas de vis. On notera aussi que le boîtier n’intègre ni prise micro ni prise casque.

La batterie, quant à elle, s’insère directement dans le boîtier. Pour l’ôter, il suffit d’actionner un petit levier placé juste à côté, et d’appuyer légèrement sur la batterie. Très pratique.

Enfin, une trappe placée sur la tranche gauche laisse place à un port micro-HDMI et un port USB-C. Ce dernier permet de recharger l’appareil et de transférer les photos vers un ordinateur… ou vers un iPhone. En effet, le Leica Q3 est l’un des rares boîtiers à être certifié MFi (Made for iPhone). On peut ainsi transférer ses photos et vidéos plus rapidement, et mettre à jour le firmware de l’appareil. Seul détail : le câble fourni par Leica est obligatoire.

Le boîtier est également compatible Wi-Fi et Bluetooth. Mais surtout, l’appairage entre le Q3 et le smartphone est simplissime, et prend une quinzaine de secondes. La connexion est très stable et le transfert des fichiers assez rapide (surtout compte tenu du poids des fichiers en qualité maximale). Aucune déconnexion intempestive n’est à signaler.

D’une manière générale, l’application Leica Fotos est très agréable à utiliser, et son interface est sans doute l’une des plus plaisantes, tant en termes d’esthétique que d’ergonomie.

Enfin, un mot au sujet de son tarif. Il est évident que le Leica Q3 reste un objet de luxe, et est loin d’être à la portée du commun des mortels. Pour autant, il présente l’un des meilleurs (si ce n’est le meilleur) rapport qualité-prix de la marque de Wetzlar. À titre de comparaison, un Leica M11 s’affiche à 8750 €… sans le moindre objectif.

En outre, les hybrides dotés d’un capteur aussi défini sont vendus à partir de 2299 € (Sigma fp L) – et tournent autour de la barre des 4000 € (Sony A7C R et A7R V). Ajoutez-lui un objectif comme le Sony FE 24 mm f/1,4 GM et on arrive aux alentours de… 5500 €. Soit un tarif finalement très proche de celui du Leica Q3. Reste qu’un hybride est doté d’une optique interchangeable, ce qui n’est pas possible avec les boîtiers Leica Q. Pour autant, pour certains photographes, le choix peut clairement se poser.

Autonomie et charge sans-fil du Leica Q3

Le Leica Q3 utilise la batterie BP-SCL6. Concrètement, si vous possédez un Leica Q2, SL2 ou SL2-S, vous pourrez réutiliser vos batteries sans problème. L’autonomie donnée par le constructeur est de 350 photos (normes CIPA). Hélas, cette valeur assez basse se vérifie « dans la vraie vie ». 

Lors d’une journée-type, nous avons réussi à capturer environ 330 photos. En cas d’usage « hybride », couplant photo et vidéo, on tombe à moins de 200 photos. En clair, une 2e batterie est indispensable.

Le boîtier peut être alimenté ou rechargé via le port USB-C. Un chargeur externe (Leica BC-SCL4) est également fourni dans la boîte. Mais surtout, le Leica Q3 est le seul boîtier photo à profiter de la recharge sans-filà deux détails près.

En effet, il est nécessaire d’équiper le boîtier de la poignée HG-DC1, laquelle est vendue 200 €. Sans oublier un socle de recharge compatible, comme celui proposé par Leica, le Drop XL du fabricant Native Union, vendu pour la peccadille de 180 € (notez que la version sans « flocage » Leica ne coûte que 99 € sur le site de Native Union).

À qui se destine le Leica Q3 ?

L’équation du Leica Q3 est particulièrement intéressante. En effet, il s’agit du seul compact expert à embarquer un capteur plein format – ainsi qu’une optique 28 mm très qualitative

Son poids relativement modéré lui permet d’être glissé avec aisance dans n’importe quel sac. Grâce à ses lignes assez arrondies, on prend vraiment plaisir à le dégainer un peu partout. Les photographes de rue seront particulièrement choyés.

Attention à la fermeture des portes – Leica Q3 – 28 mm, f/2,2, 1/500s, 4000 ISO

On se prend même à « expérimenter » avec des sujets inhabituels, en tirant parti de la très large ouverture à f/1,7 et de la polyvalence offerte par sa position Macro et son zoom numérique. En revanche, les performances modérées de la rafale et de l’autofocus ne le destinent pas vraiment à un usage sportif.

Matinée pluvieuse – Leica Q3 – 28 mm, f/6,3, 1/2000s, 20000 ISO

Enfin, les amoureux de la marque seront ravis de retrouver « l’esprit Leica », tant au niveau du design, de l’excellence des finitions et du rendu des images.

Marée basse – Leica Q3 – 28 mm (crop 90 mm), f/11, 1/2000s, 1600 ISO

Conclusion : Leica Q3, un immense coup de cœur

Leica frappe un grand coup avec le Q3. Ce dernier vient se place dans la droite lignée de son prédécesseur – tout en apportant un certain nombre d’améliorations bienvenues. Un viseur électronique plus confortable. Un écran inclinable très pratique. Un capteur plus défini et un mode vidéo plus musclé.

Ainsi paré, le Leica Q3 est à ce jour l’un des seuls boîtiers du marché à marier compacité avec un capteur plein format. Et cette union est des plus harmonieuses. La qualité d’image est particulièrement bonne, de jour comme de nuit. On retrouve le « rendu Leica » si séduisant. En outre, les finitions sont (sans surprise) extrêmement soignée. L’ergonomie est à la fois minimaliste et efficace.

Certes, certains points demeurent perfectibles – surtout à ce niveau de prix. L’autofocus est en progrès par rapport au Q2 ; cependant, il se montre à la fois moins perfectionné et moins efficace que ses concurrents. De même, l’absence de suivi du sujet en rafale au-delà de 4 i/s et le rolling shutter très présent avec l’obturateur électronique sont assez regrettables.

Cependant, ces défauts s’effacent (très) rapidement. Relativement léger et compact (compte tenu de son capteur 24×36), il est particulièrement polyvalent et agréable à utiliser au quotidien. En clair, Leica signe un boîtier extrêmement attachant. Ne reste plus qu’à être (très) sage et à commencer dès maintenant sa lettre au Père Noël !

Le Leica Q3 est disponible à partir de 5960 €. Un kit comprenant le boîtier, le grip et la base de recharge sans-fil est proposé à 6230 €. De même, un pack incluant un repose-pouce noir, une 2e batterie, un bouton déclencheur et une courroie est disponible à 6324 €.

Vous pouvez retrouver le Leica Q3 chez Miss Numérique, IPLN, à la Fnac et bien entendu dans les magasins Leica.

Test Leica Q3 : si proche de la perfection
Fabrication / finitions
9.6
Ergonomie
8
Qualité d'image
8.8
Montée en ISO
8.2
Efficacité de l'autofocus
7
Fonctionnalités
8.2
Vitesse en rafale
7.6
Stabilisation
7.8
Capacité du buffer
8
Autonomie
7.6
Rapport qualité-prix
8.4
Points forts
Finitions exemplaires
Ergonomie minimaliste mais efficace
Optique Summilux 1:1.7/28 ASPH très qualitative et stabilisée
Application Leica Fotos très réussie
Autofocus en net progrès par rapport au Q2
Viseur très confortable
Écran inclinable très pratique et interface très agréable
Tropicalisation (IP52)
Mode vidéo très fourni
Points faibles
Un slot SD (UHS-II), insertion par le dessous peu pratique
Rolling shutter et effet de moiré très présents en vidéo
Pas de suivi AF au-delà de 4 i/s !
Autofocus moins perfectionné que sur la concurrence, suivi perfectible
Pas de prise micro ni casque
Crop Super 35 mm en 4K et 8K
8.1
sur 10
Responsable éditorial

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  1. Bonjour,

    Au vu des points faibles cela fait vraiment cher, à moins d’aimer acheter du métal certes très bien usiné mais dont les parties mécaniques sont quasiment réduites à néant depuis le numérique… numérique dont l’évolution très rapide me rend encore plus incompréhensible un tel achat!

    Quant à votre affirmation « Sur le terrain, le boîtier offre une très bonne prise en main. » j’ai comme un énooorme doute quand je vois la forme du boîtier!
    Je vérifierai cela dès que possible.

    Cdt

  2. Bonjour,
    Est-ce que le fait de « zoomer » pour simuler un 35, 50 mm donne une vision réelle dans le viseur (ou sur l’écran) ou est-ce que ça affiche seulement un cadre ?

    1. Je me répond à moi-même : Non l’image affiche un cadre, c’était dans l’article ;o)
      C’est vraiment dommage !

  3. Bonjour
    Un point que je n’ai vu abordé nul part concernant ce type d’appareil et qui me semble tres important: la qualité du bokeh et de la déformation a 50mm par exemple et comparé a un appareil avec le même capteur mais avec un vrai objectif 50mm… sans forcément parler de la définition. N’y a t’il pas forcément une perte importante de profondeur de champ ?

  4. Bonjour,
    en mode priorité au diaphragme impossibilité d’atteindre le 1/16000 la vitesse la plus rapide est du 1/8000 alors qu’en manuel barillet de vitesse sur 1/2000 et en allant dans le menu en position obturateur électronique je peux bouger le curseur jusqu’à la vitesse du 1/16000 avez vous rencontré le même soucis ?
    Merci de la qualité de votre article

  5. Bonjour,
    avec une ergonomie au top, une optique apparemment exemplaire, une belle compacité, etc…bref incontestablement, un très, très bel outil !
    Je regrette juste que Leica, ne propose pas ce type de boitier avec plutôt un 35mm qu’un 28mm, ( ou proposer les 2 versions, comme le faisait autrefois Nikon, en argentique, avec ses compacts 35 ou 28 Ti ). En effet, je suis toujours un peu dubitatif quant à ces options de recadrage, qui font perdre de la définition.
    Autre point, il aurait été intéressant de connaitre la plage dynamique réelle de ce boitier. Vous nous indiquez juste que les blancs sont vite « cramés » et difficilement récupérables en post production: pour un boitier de ce niveau, ça peut vite être très gênant !
    Cdt

  6. « niche photographique très particulière… compacts ultra-premium »…
    Vous avez bien résumé le Leica Q3 dès le début de l’article. Perso, je suis toujours dubitatif devant ce genre de production : à réserver aux aficionados fortunés ? ou à ceux qui vont vraiment gagner des sous avec ?! Dans un volume à peine plus gros, un Canon R5 + 24mm f/1.8 me parait plus polyvalent.

  7. N’en doutez pas cet appareil est exceptionnel de qualité d’image, de souplesse d’emploi et de simplicité de manipulation .
    Acquis début juillet, testé pendant les vacances et sous la pluie irlandaise du Donegal, le Q3 est bien fait. Le 28mm est une focale déroutante au départ, mais finalement elle est extrêmement versatile tant en pdv avec les crops en post production ( on peut même cadrer comme si l’on avait un X-pan sans perte significative de détails 🙂
    je suis assez d’accord avec l’article sur la réactivité et l’autofocus qui pourrait mieux faire, l’ergonomie est top, rien a rajouter ou à enlever (sauf les cadres du crop au lieu d’un agrandissement à L’ECRAN , c’est une coquetterie numérique pas vraiment indispensable).

    Est-il cher ? Évidemment oui ( j’ai vendu tout mon equipement Fuji auquel j’étais très attaché et cassé ma tire-lire ), mais aucun regrets, j’en ai pour mon argent et mon plaisir de photographier. Après tout on peut ou ne peut pas l’acheter et si on le peut on n’est pas obligé non plus ( il y a d’excellents Nikon, Canon, Sony, Fuji, Etc…) dans ces zones de prix 🙂

    Last but not least, le choix du compact et de la focale fixe avec un tel objectif permet un luxe inédit : ne plus avoir l’embarras du choix ( quel casse tête : qu’elle focale , pour quel type d’image, ou me dépêcher à changer de focale dans l’inconfort de la pdv). Bien sûr c’est une limitation ; pour les images que je ne peux faire parce qu’un 140mm ou un 200mm conviendrait mieux, et bien tant pis, je renonce, je laisse pendre l’appareil autour du cou et je photographie avec mes yeux. C’est pas mal aussi 🙂