© Anush Babajanyan For CCFD Terre Solidaire

Photoclimat : la création photographique s’engage auprès des associations environnementales

Du 14 septembre au 15 octobre, la seconde édition de la biennale sociale et environnementale de Paris organisée par l’association Letourdunmonde invite son public à découvrir Photoclimat, un parcours libre d’expositions photographiques en plein air

© Richard Mosse

L’objectif de cette biennale est clair : promouvoir l’action d’ONG et de fondations à travers la photographie. Leurs réponses aux enjeux socio-environnementaux de notre époque sont mises en valeur auprès d’un public varié par cette manifestation artistique et culturelle engagée d’un genre nouveau. Preuve de cohérence, la scénographie écoconçue permet d’apprécier la richesse de la production de manière consciente. 

Pour cette édition 2023, 3 grands thèmes ont été mis à l’honneur. Tous metent à l’honneur l’engagement de photographes contemporains de toutes origines, couplés à une quarantaine d’associations forces de changement.

Photoclimat 2023 : Conflit, Climat, Résilience 

Cette programmation s’attache à témoigner du lien indissociable entre les problématiques sociales et environnementales.

À l’honneur Place du Palais Royal, Heat Maps de Richard Mosse est un projet mené en association avec Human Rights Watch qui utilise un appareil militaire déclenché par la chaleur corporelle pour offrir une nouvelle perspective sur la crise migratoire.

À quelques pas de l’artiste irlandais spécialiste de l’infrarouge, le public pourra découvrir les clichés d’Emily Garthwaite, photojournaliste britannique installé en Irak et lauréate du prix photo Terre Solidaire.

Pour l’ONG de solidarité internationale CCFD – Terre Solidaire, l’ambassadrice Leica dresse un Portrait Intime du Fleuve Tigre (Irak).

© Emily Garthwaite : Institute for CCFD Terre Solidaire

En miroir, la photographe arménienne Anush Babajanyan met en lumière les populations indiennes oubliées, le long des rives du fleuve Kosi.

© Anush Babajanyan for CCFD Terre Solidaire

Alors que l’été s’achève, le photographe italien Marco Zorzanello explore la réponse et la réaction du secteur touristique au réchauffement climatique.

Mer Morte, Maldives, Dolomites ou Groenland sont le théâtre du « tourisme climatique » dont le photojournaliste dresse un portrait acerbe, flirtant entre absurdité et burlesque. Ce travail lui avait déjà valu en 2020 le prix 6Mois du photojournalisme.

Femmes

Sous ce veste thème sont présentés les travaux de 4 artistes féminines en résidence (Floriane de Lassée, Camille Gharbi, Sandra Reinflet et Elene Usdin), mais aussi ceux de la photographe Newsha Tavakolian et de l’artiste ivoirienne Laetitia Ky.

Par ses mises en scène quasi cinématographique Floriane de Lassée met en exergue la place de la femme dans la société. Ici elle présente un travail de résidence au profit de la Fédération nationale Solidarité Femmes pour dénoncer les violences faites aux femmes et plus particulièrement les violences conjugales.

3919 © Floriane de Lassée x La Fédération nationale solidarité femmes

Ses images mettent en scène les témoignages récoltés par les écoutantes du numéro d’urgence de l’association, messages présentés en légende de ses photographies. 

Avec la série Les Reines proposées place de la Bastille, Sandra Reinflet accompagne le soutien à la précarité féminine porté par l’association Ikambere et s’éloigne de son récent projet sur l’enfouissement de déchets nucléaires.

En projetant sur les silhouettes d’habitante de Saint-Denis les vitraux de la Basilique Saint Denis où reposent 32 reines de France, la photographe montre la profonde dichotomie entre l’admiration de ces figures féminines d’hier et la difficile situation de ces femmes laissées pour compte. 

Les Reines © Sandra Reinflet X Ikambéré

Membre de l’agence Magnum, l’Iranienne Newsha Tavakolian imagine Listen, série de pochettes d’albums imaginaires pour 6 chanteuses iraniennes privées de leur liberté d’expression, car non autorisées à jouer ou enregistrer de la musique.

Sayeh Sodaifi © Newsha Tavakolian

Présentées dans des pochettes dénuées de disques, ces images donnent à voir celles qui sont toujours réduites au silence.

Biodiversité

Ce dernier chapitre de Photoclimat tisse un lien entre le vivant, plus particulièrement entre les Hommes et les animaux.

Auprès de l’association La Cense Fonds de Dotation, engagée pour améliorer les relations entre Hommes et chevaux, Yann Arthus Bertrand présente L’Animal et Nous, une série de portraits et bestiaires réalisés depuis les années 90 autour du monde comme des éditions passées du Salon de l’Agriculture. 

Sur les quais de Seine, le photographe animalier Nick Brandt expose The Day May Break, série de photographies dépeignant tristement les personnes comme les animaux victimes de la dégradation de leur environnement. Au Zimbabwe, au Kenya comme en Bolivie, le photographe anglais continue de montrer l’inextricable lien entre nos destins de survivants.

Conservation de l’environnement, lutte contre le braconnage et sauvegarde d’une biodiversité menacée d’extinction guident les pas du photojournaliste Brent Stirton depuis 2008.

L’action du Jane Goodall Institute fondé par le Dr. Jane Goodall va dans le même sens en s’engageant pour la conservation des chimpanzés. Place Saint-Sulpice, le Figaro Magazine et Les Maisons du Voyages donnent à ce duo un nouveau champ d’expression.

Sauver De L’extinction © Brent Stirton:Reportage For National Geographic

Enfin, à Créteil et Bonneuil-Sur-Marne, Sucy-en-Brie et Mandres-les-Roses, la programmation centrale de Photoclimat s’enrichit du parcours Grand Paris Sud Est Avenir mettant en valeur le travail de talentueux photographes et de leurs associations partenaires.

Informations pratiques :
Photoclimat, exposition en plein air
Paris et région Île-de-France
Du 14 septembre au 15 octobre
Accès gratuit