Arthur Tress, Hockey Player, New York City, 1971 Série Child's Play, tirage gélatino-argentique © Arthur Tress, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Arthur Tress à la Galerie Esther Woerdehoff : une singulière étrangeté

La Galerie Esther Woerdehoff présente les photographies d’Arthur Tress, né en 1940 à Brooklyn. Marquée par un sens aiguisé de l’imaginaire et de la transposition du fantasme par et sur l’image, son œuvre se développe depuis des années avec une qualité constante qui appelle naturellement à une exposition monographique – la dernière en France remontait à 2013, à la Galerie du Château d’Eau. C’est cette (re)découverte que nous permet la Galerie Esther Woerdehoff, jusqu’au 23 septembre 2023.

Arthur Tress
Girl collecting Goldfish, Château Breteuil France, 1974, série Private Acts, tirage gélatino-argentique
© Arthur Tress, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Deux fourches qui s’enlacent dans un lit deux places bien fait, couvert de feuilles mortes… avec Making Leaves, un titre au jeu de mots grinçant, l’ambiance est instaurée d’emblée et crée un sentiment d’inquiétante étrangeté à la limite du lugubre. Ces mises en scène de l’étrange ressemblent à des rêves éveillés, des visions hallucinées que l’artiste adapte dans des photographies noir et blanc, souvent prises de près, au grand angle et au format carré.

Arthur Tress
Making Leaves, Cold Spring, New York, 1978 Série Still Lives, tirage gélatino-argentique
© Arthur Tress, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

C’est aussi une fourche qu’on retrouve plus loin, et qui sert maintenant d’outil pour chasser ; non pas le poisson, mais le camarade de plongée. Comme un jeu : c’est autour de ça que tournent les images d’Arthur Tress, l’enfance et son imaginaire qui lui est propre, mêlé à l’intime qui surgit, transformé, métamorphosé au point d’en être effrayant.

Arthur Tress
Spear fishing, 1976, tirage gélatino-argentique
© Arthur Tress, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Car il est constamment question de sublimation avec Arthur Tress, d’une transformation qui rend chaque scène, même la plus personnelle, exaltée et fantasmagoriqueLast portrait of my father en est l’exemple même.

Last Portrait of my Father, New York, 1978 Série Theatre of the Mind, tirage gélatino-argentique
© Arthur Tress, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Une distance s’établit, une couche supplémentaire entre le sujet, sa représentation et son spectateur ; et pourtant, chacune de ces photographies nous semble extraordinairement proche, et, en provoquant une multitude de sentiments inexpliqués et sans doute inexplicables, nous touche au plus profond sans vraiment que l’on comprenne pourquoi.

Hockey Player, New York City, 1971 Série Child’s Play, tirage gélatino-argentique
© Arthur Tress, courtesy Galerie Esther Woerdehoff

Une exposition à découvrir à l’espace galerie de la Galerie Esther Woerdehoff, aux côtés des photographies de Vincent Bousserez, jusqu’au 23 septembre 2023.

Informations pratiques :
Arthur Tress
Galerie Esther Woerdehoff, espace galerie
Du 31 août au 23 septembre 2023
36 rue Falguière, 75015 Paris
Du mercredi au samedi, de 12h à 19h
Entrée libre