©Lorenzo Castore

SÈTE#23 : une mémoire photographique de la ville de Sète avec Lorenzo Castore

Le festival de photographie documentaire s’associe à nouveau avec les éditions Le Bec en l’air pour SÈTE#23 de Lorenzo Castore. Comme chaque année, le festival invite un photographe en résidence dans la ville de Sète, pour ensuite exposer son travail et en faire une publication.

L’année dernière, c’était Gabrielle Duplantier qui avait délivré de beaux noir et blanc picturaux ; cette année, le projet de Lorenzo Castore s’articule en trois parties, alternant des photos en couleur du cimetière marin, des prises de vue de paysages avec sa chambre grand format 4×5 et des portraits posés d’habitants.

© Lorenzo Castore

Comme dans ses nombreuses résidences, Lorenzo Castore mêle subtilement couleur et noir et blanc. Ici, cette distinction sert à mettre en avant les photographies qu’il a réalisées au cimetière marin, uniquement des portraits, ceux que l’on trouve sur les tombes – voire la couverture de l’ouvrage. Il a ainsi comptabilisé presque 3 000 photos, dont une partie a été sélectionnée aléatoirement pour être exposée en petit format, proches les unes des autres. Une forme de nébuleuse où les images deviennent de plus en plus lisibles une fois qu’on s’approche suffisamment, un entassement de portraits pour autant de personnes, autant de vies singulières.

©Lorenzo Castore, Le bec en l’air

Dans l’ouvrage, les images sont tantôt amassées, tantôt agrandies en pleine page pour qu’on en voie le passage du temps – au fil des décennies, le marbre des stèles se fissure, les visages s’effacent… photographier une photographie, et voici qu’elle en devient immortelle, un instant figé de l’histoire et de la mémoire de la ville. Il en est de même pour les personnes qu’il a rencontrées, toutes connectées entre elles. Lorenzo Castore a demandé à ses amis sétois de lui présenter quelqu’un d’important pour eux qui accepterait d’être photographié chez lui.

© Lorenzo Castore

Et ainsi de suite, il a demandé à chaque personne photographiée de lui présenter quelqu’un, jusqu’à constituer une véritable arborescence d’individus, toujours photographiés chez eux, dans leur environnement de vie. Car Sète, comme beaucoup de villes portuaires, est habitée par une diversité sociologique et culturelle.

Tous réunis au bord de la mer, de ce rivage que Lorenzo Castore a arpenté pour réaliser ses beaux paysages noir et blanc. Voilà une belle manière de clôturer sa résidence, témoigner de l’endroit où il a vécu temporairement et qui l’a accueilli, en rejoignant par la même occasion l’esthétique picturale de sa prédécesseure Gabrielle Duplantier.

© Lorenzo Castore

SÈTE#23, de Lorenzo Castore
Éditeur : Le Bec en l’air
27 euros, 112 pages, 190 reproductions en couleur et noir et blanc, format broché, 21 x 25 cm
Acheter le livre : Le Bec en l’air / Fnac