©Gabrielle Duplantier

SÈTE#22 : un regard noir et blanc sur Sète avec Gabrielle Duplantier

Le Festival de la photographie documentaire « Images Singulières » s’est tenu à Sète du 26 mai au 12 juin 2022. Chaque année, un photographe est invité à porter son regard sur la ville portuaire. Cette année ne fait pas exception : Gabrielle Duplantier qui a ainsi été choisie pour entrer en immersion dans la ville et en brosser le portrait, à sa manière.

© Gabrielle Duplantier

Cernée par les étangs, ses canaux et la mer Méditerranée, Sète est réputée pour avoir accueilli les chanteurs français à textes pendant des années (Jacques Brel, Léo Ferré, mais surtout Georges Brassens qui y est né, qui a consacré à la ville sa Supplique pour être enterré à la plage de Sète et qui y a été inhumé).

De sa résidence à Sète dans le cadre d’Images Singulières, Gabrielle Duplantier a ramené des images qui s’éloignent de l’esthétique documentaire pour retrouver ce qui constitue son travail. C’est ainsi qu’on découvre ses représentations presque picturales caractéristiques de son œuvre, ses noir et blanc singuliers, sa manière de photographier qui tient plus du hasard et du naturel que de la mise en scène calculée à l’avance.

© Gabrielle Duplantier

Tantôt en lumière directe, celle du soleil cru des bords de Méditerranée, tantôt à la lumière des aurores qu’on devine malgré l’absence de couleurs, les images de Gabrielle Duplantier révèlent indéniablement une poésie de l’ordre du sensible – célébrée très justement par le texte de Christian Caujolle, en introduction à l’ouvrage.

© Gabrielle Duplantier

Les portraits tout en délicatesse semblent montrer la fragilité chez les personnes qu’elle photographie, cet instant suspendu, ces jeunes habitants dans l’attente de quelque chose ou de quelqu’un… à la rambarde d’un balcon ou au coin d’une rue, à la nuit tombée.

Le noir et blanc gomme les effets du temps présent et nous sort de la réalité crue de la couleur. On est entourés de couleurs et mes photographies ne sont pas là nécessairement pour montrer le réel tel qu’il est, j’essaie de sortir de ça, de me décaler et de montrer les choses par un filtre un peu vaporeux, un peu mystérieux.

Gabrielle Duplantier dans l’émission Par les temps qui courent
©Gabrielle Duplantier, Le bec en l’air

L’album SÈTE#22 de Gabrielle Duplantier, accompagné d’un texte de Christian Caujolle, est à retrouver aux éditions Le bec en l’air au tarif de 27 €. Le livre de 88 pages comporte 46 photographies en noir et blanc.

Le travail de Gabrielle Duplantier est également à retrouver sur son site web ou sur son compte Instagram.