La Galerie du Château d’Eau de Toulouse met à l’honneur le photographe Mous Lamrabat à l’occasion de sa grande exposition estivale, avec ses images fortes et séduisantes. Au-delà des couleurs vives et connotées, c’est tout un monde qu’il dépeint : celui de la mode à l’ère de la mondialisation, des grandes marques, de la fast fashion, entre sa culture marocaine et le monde occidental où il a pris racine. À découvrir jusqu’au jusqu’au 27 août 2023.
« Mode et art contemporain ont entretenu depuis longtemps une forme d’échange et de dialogue. » Voici comment Christian Caujolle introduit le travail de Mous Lamrabat photographe maroco-belge né en 1983. C’est là toute la qualité de ses images, de sa manière de détourner les conventions de la photographie de mode à son avantage. Libre à chacun d’interpréter s’il s’agit ici de véritables photographies de mode ou de parodies, voire de représentations critiques du lien qui nous rattache aux marques.
Avec l’humour qui est le sien, l’artiste joue avec l’esthétique de l’iconographie de mode. La marque est revêtue de toute son absurdité par la répétition de ses sigles ; elle n’est plus qu’une lettre ou un symbole, un sponsor comme accessoire, ou inscrit à même la peau. Il va sans dire que ce « propos » est habilement amené par une esthétique forte et réfléchie.
Le travail des couleurs, bien entendu, mais surtout sa façon de renverser certains codes de la culture pop et de son patrimoine nord-africain pour créer des images bien à lui, presque irrévérentes, et reconnaissables au premier coup d’œil. Reconnaissables d’autant plus que les habits de ses modèles rappellent certains vêtements traditionnels de son pays d’origine, le Maroc. Et sur lesquels il rajoute ces sigles et détails des grandes enseignes, symboles d’une mondialisation qui brouille les frontières culturelles.
Sans doute ces mises en scènes surréalistes créent une distance entre nous et l’image ; il n’y a pas d’ambiguïté, tout est artificiel mais c’est sûrement ce qui fait la beauté et l’intérêt de ses images. On sait à quel point la composition est choisie, murement réfléchie et pensée au millimètre près, combien le choix des accessoires qui arborent ses modèles ont du sens, et n’est pas dû au hasard. Tout est artificiel dans ses photographies ? Probablement que oui, à l’instar du monde qu’il dépeint.
Informations pratiques :
Mous Lamrabat
Galerie le Château d’Eau
Du 2 juin au 27 août 2023
1, place Laganne, 31300 Toulouse
du mardi au dimanche, de 13h à 19h
Tarifs : 4 € / réduit 2,5 €
