Pour fêter ses 40 ans, l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles coproduit avec le Centre Photographique Marseille et le FRAC une exposition intitulée « Learning from Los Angeles ». Elle réunit quatre artistes, anciens diplômés, autour de la ville de Los Angeles et ses diverses facettes. Leurs travaux seront exposés entre les murs du CPM jusqu’au 28 janvier prochain.
Le Centre Photographique de Marseille est un lieu dédié à la photographie contemporaine et à son expérimentation, à travers des activités pédagogiques et exploratives, et derrière le slogan « everyone is a photographer ».
Avec cette exposition, le CPM nous emmène dans le backstage de la Los Angeles scénique et Hollywoodienne que nous avons l’habitude de voir. Les artistes mettent en valeur l’arrière-ville, ses vides, ses interstices, ou encore le quotidien de ses habitants et de ses travailleurs. Derrière le modèle de la ville capitaliste contemporaine qu’incarne Los Angeles autant par son tissu urbain que par ses formes architecturales, on devine l’organisation de la société post-industrielle.
Olivier Cablat met en lumière l’architecture vernaculaire à travers un inventaire de bâtiments issus de l’ouvrage California Crazy, roadside vernacular architecture. Il « pirate » l’ouvrage d’origine et ajoute des éléments de décoration aux édifices pour en faire une nouvelle scénographie, correspondant à l’identité de la ville californienne « augmentée ».
François Bellabas pose un autre regard sur Los Angeles. Il met en exergue ses infrastructures et ses flux de circulation automobile semblant infini. On pense aux circulations sans limites de Blade Runner (Ridley Scott, 1982) qui envahissent tous les espaces de la vie et de la ville. On retrouve également dans cette installation sensible les traits de la Metropolis de Chris Burden.
Marina Gadonneix s’intéresse quant à elle à la Californie comme laboratoire de l’industrie aéronautique et de la conquête insatiable de l’espace par l’homme. Extraites des recherches menées pour sa série Phénomènes, les images présentées nous amènent aux frontières entre fiction et réalité. Dans le Jet Propulsion Lab, laboratoire mythique de la conquête spatiale, ou encore dans le Laser Interferometer Gravitational Wave Observatory, on explore la technologie aéronautique, ses représentations et ses imaginaires.
Enfin, Nicolas Giraud interroge quant à lui le revers du gigantisme urbain et de la ville capitaliste : les images des incendies géants qui ravagent la Californie nous alarment sur les effets de nos modes de vie et de la fabrique contemporaine de la ville sur l’environnement. Son archive des désastres et de la précarité en ville donne à voir les contradictions de la croissance.
Ces quatre regards artistiques permettent ainsi d’interroger le visiteur sur les défis urbains et sociétaux actuels. En prenant pour exemple la ville de Los Angeles, qui incarne les extrêmes de l’urbain contemporain, on tire les fils d’une réflexion transversale sur les métiers et les usagers de la ville.
Comment vivre nombreux sur des espaces toujours plus restreints ? Comment limiter les impacts des modes de vie urbains sur la nature et l’environnement ? Comment réinventer les circulations urbaines pour un futur plus sobre ? Autant de questions sur lesquelles l’art et la photographie ont aussi leur mot à dire.
Informations pratiques
Learning from Los Angeles
Centre Photographique de Marseille
Du 5 novembre 2022 au 28 janvier 2023
74 rue de la Joliette, 13002 Marseille
Du mercredi au samedi, de 14h00 à 19h00
Entrée libre et gratuite
