Mise à jour : voici notre test du Fujifilm X-H2S
Lors de son événement X-Summit Omiya, Fujifilm a dévoilé le X-H2S, son nouvel hybride APS-C en monture X. Célébrant les 10 ans de la monture, ce boîtier taillé pour la haute performance inaugure un nouveau capteur X-Trans CMOS 5 HS de 26,16 Mpx empilé, rétroéclairé et stabilisé, couplé au nouveau processeur X-Processor 5. A la clé, une rafale jusqu’à 40 i/s, un AF plus précis et rapide et la vidéo jusqu’en 6,2K30p 4:2:2 10 bits en interne. Retour sur les caractéristiques de ce boîtier qui veut se frotter aux références du plein format.
Sommaire
- Le digne successeur du Fujifilm X-H1
- Nouveau capteur X-Trans CMOS 5 HS rétroéclairé et empilé de 26,1 Mpx et Processeur X 5
- Rafales jusqu’à 40 i/s sans blackout et (très) large buffer
- Autofocus boosté et reconnaissance IA de sujets avancée
- Viseur OLED 5,76 Mpx 120 fps
- Vidéo ProRes 422 jusqu’en 6,2K30p et 4K120p
- Ergonomie revue et boîtier très robuste
- Connectique complète, autonomie en hausse et 2 poignées-batterie verticales
- Prix et disponibilité du Fujifilm X-H2S
- Notre premier avis sur le Fujifilm X-H2S
- Voici une sélection de films réalisés avec le Fujifilm X-H2S
Le digne successeur du Fujifilm X-H1
Le Fujifilm X-H2S est le second boîtier de la série X-H, débutée en 2018 avec le X-H1. Ce boîtier hybride APS-C intégrait plusieurs nouvelles technologies dans un format plus robuste et trappu que la série X-T. On notait ainsi un capteur X-Trans stabilisé sur 5 axes, l’arrivée de la vidéo 4K Cinema et de l’enregistrement F-Log en interne ainsi que la simulation de film Eterna.
A cette époque, le X-T3 et le GFX 50s n’existaient pas. Aujourd’hui, le X-H2S vient renouveler cette gamme hybride APS-C taillé pour la performance et la vidéo, avec son lot de nouveautés.
Plutôt que de repartir du X-H1, le constructeur a cependant tout remis à plat pour créer l’hybride série X le plus fiable et au plus haut niveau de performances.
Nouveau capteur X-Trans CMOS 5 HS rétroéclairé et empilé de 26,1 Mpx et Processeur X 5
La première nouveauté du X-H2S se trouve sous le capot, avec l’arrivée d’un capteur X-Trans CMOS de 5e génération (X-Trans CMOS 5 HS). Ce dernier est de type rétro-éclairé et empilé (stacked BSI) et offre une définition de 26,16 Mpx (6240 x 4160 pixels), soit la même que le X-T4 (et le X-H1).
Il s’agit ainsi du premier capteur rétroéclairé et empilé APS-C de Fujifilm, ce qui vient le placer en concurrence direct avec les boîtiers plein format Sony A1, Canon EOS R3 ou Nikon Z9. Fujifilm indique ainsi que ce capteur multiplie par 4 la vitesse de lecture des informations. Ce capteur est également épaulé par un nouveau Processeur X 5, qui dispose d’un processeur principal et d’un processeur dédié à la stabilisation.
Cette technologie de capteur offre deux avantages : une meilleure montée en ISO ainsi qu’une vitesse de lecture accrue, permettant des rafales plus rapides et une réduction de l’effet de rolling-shutter en vidéo ou prise de vue d’un sujet en mouvement rapide.
De son côté, la stabilisation du capteur sur 5 axes promet un gain de 7 stops, soit 0,5 stops de plus que le X-T4. Cette amélioration serait liée à de nouveaux algorithmes capables de mieux détecter le flou de mouvement.
La plage de sensibilité ISO va de 160 à 51200 ISO, tout comme avec le X-Trans CMOS 4, mais Fujifilm indique une meilleure réduction du bruit à haute sensibilité ISO grâce au nouveau processeur.
Avec ce boîtier, Fujifilm introduit également le format d’image HEIF, pour enregistrer des images en 10 bits 30% plus légères qu’en JPEG.
Quand on connaît le fonctionnement de la gamme Fujifilm, on imagine sans peine que ce nouveau capteur sera décliné pour les prochains boîtiers que pourraient être les X-T5, X-Pro4 ou encore le successeur du X-T30.
Rafales jusqu’à 40 i/s sans blackout et (très) large buffer
Avec ce nouveau duo capteur / processeur, le Fujifilm X-H2S offre des vitesses de prise de vue rafale avec suivi AF / AE inédites. Ainsi, le boîtier est capable de rafales à 40 i/s sans recadrage en obturateur électronique, avec un buffer de 184 JPEG et 175 RAW (compressé). A 30 i/s, le buffer est illimité en JPEG et peut contenir 270 RAW (compressé).
Enfin, en passant en obturateur mécanique, la rafale plafonne à 15 i/s, mais de manière illimitée à la fois en JPEG et en RAW. A condition d’utiliser le slot CF Express Type B, qui fait son apparition pour la première fois sur un boîtier Fujifilm. On apprendra également que le buffer a été doublé, pour atteindre 64 Go, information peu communiquée par les constructeurs.
Fujifilm propose ainsi un boîtier taillé pour la prise de vue sportive ou animalière avec des rafales ultra rapides et surtout très endurantes. La limite sera ainsi la capacité de votre carte CF Express Type B, et donc votre porte-monnaie. On dispose toujours de la fonction Pre-Shot qui permet de capturer jusqu’à 40 images en appuyant à mi-course sur le déclencheur.
La vitesse maximale est de 1/8 000 s en obturateur mécanique et 1/32 000 s en obturateur électronique.
Autofocus boosté et reconnaissance IA de sujets avancée
En plus de cela, le X-H2S propose des performances autofocus en nette amélioration par rapport aux précédents, modèles, y compris le X-T4. Ainsi, le capteur est capable de faire la mise au point à 120 i/s. Cela permet, entre chaque photo, y compris en rafale très haute vitesse, de recalculer la mise au point de manière précise, mais aussi de mieux prédire le déplacement des sujets, offrant un meilleur suivi.
En plus de cela, Fujifilm introduit de nouveaux algorithmes de reconnaissance de sujets et de prédiction basés sur le Deep Learning. En plus des désormais classiques reconnaissance des personnes (visage et yeux) ainsi que des animaux, le X-H2S est capable de détecter des sujets comme des avions, automobiles, trains, vélo mais aussi des oiseaux.
Mieux, l’AF est capable de faire le point sur une partie qui ne représente que 2% de la taille totale du capteur. Enfin, Fujifilm indique avoir retravaillé l’AF par zone afin que la mise au point se fasse toujours sur le sujet, et non sur l’arrière-plan, par exemple pour un sportif évoluant sur l’eau photographié avec un long téléobjectif.
On notera que l’AF est sensible à -4 EV et jusqu’à -7 EV en détection de phase.
Viseur OLED 5,76 Mpx 120 fps
Côté visée, le X-H2S se veut le plus confortable possible. Il est ainsi doté d’un viseur OLED de 5,76 Millions de points avec un grossissement 0,8x et un dégagement oculaire de 24 mm. Fujifilm le compare aux viseurs des boîtiers plein format professionnels et le présente comme “le plus équilibré”, notamment en termes de visibilité et de specs. Durant une première prise en main, nous avons pu noter le bon confort du viseur, notamment en déplaçant la position de l’oeil dans le viseur.
Le taux de rafraîssement de la dalle OLED peut être réglé à 60 fps ou à 120 fps en mode boost. Fujifilm a également travaillé la réactivité de l’ensemble, avec un détecteur de proximité plus de 2x plus rapide lorsque vous placez votre œil devant l’oeilleton. Le réglage de la dioptrie est également plus large, de -5 à +3 dioptries (-4 à +2 sur le X-T4).
L’écran LCD est quant à lui identique au X-T4, soit une dalle LCD 3 pouces de 1,62 millions de points tactile et montée sur rotule.
Vidéo ProRes 422 jusqu’en 6,2K30p et 4K120p
Le X-H1 était déjà un boîtier présenté comme très capable en vidéo. Avec le X-H2S, Fujifilm poursuit dans sa lancée en proposant de nouvelles définitions. Ainsi, la 6,2K fait son apparition, avec la possibilité de filmer en utilisant l’ensemble du capteur en 3:2 jusqu’en 30p en 4:2:2 10 bits et en interne.
En 4K, le boîtier peut monter jusqu’en 120p pour des ralentis haute définition (moyennant un recadrage 1,29x). Il offre également la 4K/C4K 60p, le tout en enregistrement 4:2:2 10 bits en interne. En Full HD, la fréquence monte à 240p avec un crop 1,29x.
En utilisant la sortie HDMI, le boîtier est capable de sortir de la 6,2K 30p et de la 4,8K 60p en 4:2:2 12 bits en ProRes RAW ou BlackMagic RAW. En interne, l’enregistrement peut également se faire en Apple ProRes 422, 422 HQ ou 422 LT pour un montage plus léger – moyennant des fichiers plus lourds.
En vidéo, le rolling shutter devrait être nettement réduit et le X-H2S intègre le F-Log2 pour un enregistrement avec une plage dynamique plus large, idéal pour l’étalonnage. A la clé, une plage dynamique de 14+ stops en 6,2K et 4K 30, 25 et 24p). Le format HLG est également disponible, tout comme les simulations de films chères à Fujifilm.
Alors que la durée maximale d’enregistrement vidéo imposée par l’Union européenne a été retirée, la durée effective d’enregistrement est désormais définie par la capacité de stockage ou la chauffe du boîtier. Fujifilm semble avoir abordé ce problème sous un angle différent des autres, avec un système de refroidissement actif amovible en complément d’un système de dissipation de chaleur intégré plus classique.
Ainsi, en déployant l’écran arrière, on aperçoit deux vis ainsi qu’un cache masquant un contacteur. En y plaçant le ventilateur FAN-001 (en option à 200 €), la durée d’enregistrement en 4K60P passe de 20 min à 50 min à température ambiante de 40°C. A 25°C, la durée est la même avec ou sans le ventilateur, soit 240 min. Fujifilm n’indique pas de données pour le tournage en 6,2K, mais on imagine que la durée maximale sera bien plus réduite, même avec le ventilateur externe.
En vidéo, la stabilisation du capteur vient également améliorer la fluidité des plans, notamment lors de mouvements de panning. Les modes stabilisation d’image électroniques ont également été améliorés.
Ergonomie revue et boîtier très robuste
D’apparence, ce X-H2S fait la liaison entre le X-H1 et un boîtier GFX. Avec un facteur de forme toujours plus imposant que la série X-T, ce boîtier a le mérite d’être plus compact et plus léger que le X-H1. Il pèse 660 g et mesure 136,3 x 92,9 x 84,6 mm (L x H x P) avec une épaisseur hors poignée un peu plus importante (42,8 mm contre 39,5 mm pour le X-H1).
En regardant le boîtier, on pourrait facilement le prendre pour un X-H1 tellement l’ergonomie est proche. Ainsi, le grip est plus large et profond pour pouvoir être utilisé confortablement avec de longs téléobjectifs. On notera à l’avant du boîtier que le sélecteur de mode AF a disparu (c’est Canon qui l’a repris sur ses EOS R7 et R10) et a été remplacé par un bouton Fn, auquel on peut bien sûr attribuer la même fonctionnalité.
Sur le dessus, on note l’apparition d’une roue PASM, déjà présente sur les GFX et le X-S10. Sur certaines gammes de produit, Fujifilm semble ainsi faire disparaître les roues de réglage ISO et vitesse au profit d’un fonctionnement plus consensuel chez les constructeurs. A noter que des positions C1 à C7 permettent de sauvegarder des paramètres, toujours utile si vous souhaitez conserver certains réglages sous la main. Sur l’épaule droite, on retrouve l’écran de contrôle LCD monochrome confortable. A sa droite, 4 boutons sont alignés : enregistrement vidéo, ISO, balance des blancs et un bouton Fn.
Enfin, les boutons arrières ont été réorganisés, avec un nouveau joystick placé plus proche du viseur. On notera que les roues de réglage avant/arrière ne peuvent plus être pressées. Enfin, un raccourci Bluetooth est présent sur le bouton Disp Back.
Coté construction, Fujifilm a pensé le X-H2S pour durer. Il dispose ainsi d’une construction en magnésium et dispose de joints d’étanchéité pour une protection tout temps. L’obturateur est garanti 500 000 cycles de déclenchement, offrant une garantie de robustesse pour le boîtier, capable d’encaisser de nombreuses rafales en obturateur mécanique.
Petit détail : les passe-sangles du boîtier ne dépassent plus et sont plus larges, ce qui permet de faire passer des sangles sans utiliser les petits triangles habituels.
Connectique complète, autonomie en hausse et 2 poignées-batterie verticales
Le Fujifilm X-H2S dispose d’une connectique complète. Sous des trappes rigides, on retrouve ainsi une sortie casque et une entrée micro 3,5 mm, un connectique HDMI Type A, une prise télécommande 2,5 mm ainsi qu’un port USB3.2 Gen2x1 Type C. Il n’est ainsi plus nécessaire de s’équiper d’un grip pour obtenir la prise casque. Le Wifi 5 et le Bluetooth 4.2 sont également présents.
L’appareil dispose d’un double slot pour carte mémoire, avec un logement SD UHS-II et un logement CF Express Type B, afin de gérer le flux de données entrant lié aux rafales et à la vidéo 6,2K.
Fujifilm conserve la batterie NP-W235 du X-T4 et annonce une autonomie en hausse de 20% par rapport au X-T4, notamment grâce aux économies d’énergie permises par le Processeur X 5. Ainsi, l’autonomie maximale est de 720 images en mode économie avec visée LCD (610 via EVF), 580 photos en mode normal LCD (550 via EVF) et 530 images en mode Boost 60fps (390 en mode Boost 120fps dans le viseur). L’appareil peut être rechargé en USB-C et être alimenté en continu.
Pour augmenter l’autonomie, Fujifilm propose deux poignées-batterie verticales : la VG-XH et la FT-XH.
La VG-XH permet d’ajouter deux batteries NP-W235 pour tripler l’autonomie maximale, soit jusqu’à 1850 photos. Elle offre également plusieurs boutons de commande pour la prise de vue verticale.
La poignée FT-XH offre également deux batteries supplémentaires et est aussi dotée de capacités supplémentaires pour le transfert de fichier FTP via une connection Ethernet 600 Mbps et une connection sans fil à haut débit (802.11ac 170Mbps grâce à 2×2 antennes MIMO). Il permet également l’enregistrement vidéo en multicam et le contrôle complet à distance jusqu’à 4 appareils à l’aide d’un navigateur web, et peut être relié à un smartphone 5G. Cette poignée permet également d’utiliser le boîtier comme webcam sans application et d’uploader ses images vers un stockage cloud (option disponible en septembre).
Prix et disponibilité du Fujifilm X-H2S
Le Fujifilm X-H2S sera disponible à partir de fin juillet 2022 au tarif de 2749 €.
L’appareil est disponible chez Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, Photo-Univers et Fnac.
Notre premier avis sur le Fujifilm X-H2S
Avec ce X-H2S, Fujifilm offre un digne successeur au X-H1, avec un boîtier APS-C sans compromis, pour le plus haut niveau de performances. Les vidéastes sont bien entendu le public ciblé, mais le X-H2S s’adresse également aux photographes sportifs ou animaliers qui photographient des sujets se déplaçant très rapidement. Grâce à un rolling shutter maîtrisé et une rafale impressionnante, ce boîtier cherche à se frotter à d’autres références, que l’on trouve plutôt dans le monde du plein format.
Sur le papier, cela en fait l’appareil photo APS-C le plus cher du marché. Mais Fujifilm souhaite concurrencer les boîtiers sportifs plein format de Canon, Nikon et Sony, notamment grâce à son nouveau capteur rétroéclairé et empilé qui permet des vitesses jusque là jamais atteintes sur APS-C.
Couplé à des optiques plus légères et moins encombrantes, le X-H2S pourrait séduire les photographes et vidéastes à la recherche d’un setup plus léger, qui reviennent du plein format pour alléger leur sac, tout en gardant un boîtier professionnel très haut de gamme.
Cela promet également un futur radieux pour les prochains hybrides monture X de Fujifilm qui adopteraient ce nouveau couple capteur/processeur.