En janvier 2021, à l’occasion du X-Summit Global, Fujifilm a lancé un nouveau téléobjectif à longue portée. Le Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR vise ainsi les photographes aimant les longues focales, aussi bien pour de la photographie de sport, d’animalier ou de voyage. Léger et compact, il doit pouvoir être facilement emporté en randonnée. Résistant à l’eau et à la poussière, il mise également sur une stabilisation rassurante. Ainsi paré, il ambitionne de rivaliser avec les habituels objectifs 100-400 mm en plein format.
Quelles performances pouvons-nous obtenir de cet objectif prometteur ? Pour le savoir, nous l’avons utilisé pendant plusieurs semaines, monté sur le Fujifilm X-E4. Voici donc notre test complet du Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR.
Sommaire
Présentation
Décidément, les amateurs de longue focale seront aux anges avec Fujifilm. Ce Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 fait partie des 13 zooms en monture X lancés par l’opticien japonais. Il vient prendre place aux côtés de l’excellent XF 50-140 mm f/2,8 OIS WR (énorme coup de cœur), du zoom polyvalent XF 55-200 mm f/3,5-4,8 R LM OIS, et du zoom d’entrée de gamme XC 50-230 mm f/4,5-6,7 OIS II.
Avec sa longueur focale allant de 70 à 300 mm, équivalente à un 100-400 mm en plein format, ce téléobjectif permet de capturer des sujets situés à très grande distance. Toutefois, il ne s’agit toujours pas de la plus longue focale de la marque japonaise. À ce petit jeu, la palme revient au Fujinon XF 100-400 mm f/4,5-5,6 R LM OIS WR (équivalent 150-600 mm en plein format).
Pour voir encore plus loin, cet objectif 70-300 mm peut toutefois être couplé avec le téléconvertisseur XF 1,4x TC WR, offrant une focale 98-420 mm (équivalent 147-630 mm en plein format) avec ouverture f/5,6-8. Avec le téléconvertisseur XF 2x TC WR, il offrira une focale 140-600 mm (équivalent 210-900 mm en plein format) avec ouverture f/8-11).
Pour réduire l’encombrement (et le tarif) de son objectif, Fujifilm a opté pour une ouverture glissante, allant de f/4 à f/5,6, assurée par un iris circulaire à 9 lamelles. Grâce à la plage focale, on pourra cependant jouer avec la profondeur de champ et obtenir des transitions souples entre le sujet et l’arrière-plan. À condition que la luminosité soit suffisante… ou de monter dans les ISO.
Longues focales obligent, le ce 70-300 mm Fujifilm intègre aussi un mécanisme de stabilisation optique. On doit ainsi pouvoir diminuer la vitesse d’obturation sans redouter les photos floues. Notez que cette stabilisation peut être couplée à celle des boîtiers compatibles (IBIS), comme les Fujifilm X-T4 ou X-S10, notamment.
L’objectif profite d’une construction tout temps, grâce à la présence d’une dizaine de joints d’étanchéité. Sans être véritablement tropicalisé, il pourra affronter une averse sans redouter les infiltrations. De même, les environnements poussiéreux ne devraient pas lui faire peur.
En termes de construction optique, Fujifilm a cherché à éviter de tomber dans les excès – là encore pour diminuer le poids et le coût de son objectif. On dénombre ainsi 17 éléments répartis en 12 groupes. Une lentille asphérique doit accroître la qualité d’image dans les coins, et 2 éléments UD doivent lutter contre les aberrations.
Du côté de l’autofocus, il intègre une motorisation LM (Linear Motor) haut de gamme – la même que sur le XF 55-200 mm f/3,5-4,8 R LM OIS. Cette dernière doit se montrer très rapide, précise et silencieuse.
Voici les caractéristiques complètes du téléobjectif Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR :
- Plage focale : 70-300 mm (équivalent à 107-457 mm en plein format)
- Angle de champ : 22,9-5,4°
- Ouverture max : f/4-f/5,6
- Ouverture min : f/22
- Formule optique : 17 éléments répartis en 12 groupes dont 2 lentilles ED à faible dispersion et d’une lentille asphérique
- Diaphragme : circulaire, 9 lamelles
- Distance minimale de mise au point : 0,83 m à toutes les focales
- Stabilisation d’image : oui
- Tropicalisation : oui
- Grossissement max : 0,33x
- Mise au point : autofocus, moteur linéaire
- Diamètre du filtre : 67 mm
- Dimensions : 75 x 132,2 mm (D x L) au grand-angle, 205,5 mm à fond de zoom
- Poids : 580 g
- Monture compatible : Fujifilm X
Prise en main du Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR
Au premier abord, ce XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR impressionne par sa compacité – encore plus impressionnante eu égard à sa portée.
Au grand-angle (70 mm), il ne mesure que 13,2 cm de long. Sans surprise, il s’allonge considérablement à fond de zoom, atteignant 20,5 cm à 300 mm. Et n’oublions pas le pare-soleil, qui ajoute 7,5 cm supplémentaires.
Enfin, le télézoom affiche un poids très raisonnable de seulement 580 g. Face aux 995 g du XF 50-140 mm f/2,8, la différence est bien réelle. En termes de gabarit (mais pas seulement), cet objectif signé Fujifilm nous rappelle le Sony FE 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS, lui aussi conçu pour les hybrides APS-C.
Tout de noir vêtu, le Fujifilm XF 70-300 mm fait la part belle au plastique sur tout le fût, mais l’impression de qualité demeure bien présente et l’ensemble inspire confiance. Même avec un boîtier compact comme le Fujifilm X-E4, l’objectif offre une excellente prise en main, fournissant un duo très qualitatif – et surtout très léger (1079 g seulement). Monté sur un boîtier comme le X-T4, le tandem frôle les 1200 g, ce qui reste très raisonnable.
À noter qu’aucun collier de pied n’est fourni avec cet objectif. Heureusement, l’objectif ne tire pas sur la baïonnette une fois installé sur un trépied.
On apprécie également le travail d’optimisation réalisé par Fujifilm dans la disposition des différentes bagues. À l’arrière du fût, on retrouve la traditionnelle bague de réglage de l’ouverture. Cette dernière n’est pas « décrantable », ce que pourraient déplorer les vidéastes. Idem, on regrette que le pare-soleil recouvre autant le fût lorsqu’il est replié.
Plus à l’avant, la bague de zoom s’avère particulièrement large et offre une excellente prise en main. Elle se montre souple, mais sans excès ; sa course n’est ni trop longue, ni trop courte. Un petit loquet permet d’empêcher le déploiement du zoom pendant le transport, mais il n’est pas possible de verrouiller le fût à une focale autre que 70 mm, dommage.
Enfin, à l’avant, la bague de mise au point est moins large… mais beaucoup plus souple ! Comme sur la totalité des optiques récentes, cette bague entraîne un moteur interne et ne possède pas de butée. Sa course virtuelle est assez longue, mais cet « excès de souplesse » ne facilite pas la mise au point manuelle, malgré le zoom de visée et le focus peaking.
En termes de commandes manuelles, Fujifilm n’est (hélas) pas spécialement généreux. Point de bouton personnalisable ni de rappel de la mise au point, ni de possibilité de désactiver à la volée la stabilisation. On se consolera avec un commutateur pour le réglage automatique de l’ouverture, ainsi qu’un second pour limiter la plage de mise au point (Full vs 5m – infini). Comme à l’accoutumée chez Fuji, le passage à une mise au point manuelle se fait depuis le boîtier.
Au final, ce téléobjectif de Fujifilm offre une très bonne prise en main. Sans le moindre doute, la compacité et la légèreté de ce téléobjectif sont ses deux points forts.
Qualité d’image du Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR
Quel niveau de performances pouvons-nous obtenir de ce téléobjectif à longue portée ? Pour le savoir, nous l’avons utilisé au quotidien, notamment lors d’un séjour en Savoie, monté sur un Fujifilm X-E4.
Les photos présentées ci-dessous ont fait l’objet d’une retouche basique d’exposition et de contraste. Les paramètres de couleur, de netteté et les micro-contrastes n’ont pas été modifiés afin d’offrir un rendu réel des performances de l’objectif. N’hésitez pas à cliquer sur les différentes photographies pour les voir en qualité optimale.
Sur le terrain, la qualité d’image est très bonne. Au grand-angle (70 mm), la sensation de piqué est déjà présente au centre de l’image, dès la pleine ouverture. Sur un télézoom de cette amplitude, ceci représente déjà un petit exploit. Les bords sont toutefois un poil à la traîne. Cependant, le sweet spot s’atteint dès f/5,6, ce qui nous rassure quant aux performances de l’optique.
Traditionnellement, les performances diminuent progressivement en poussant l’objectif à fond de zoom. Pourtant, ce 70-300 mm de Fujifilm réussit à offrir un bon niveau de piqué au centre de l’image, même au-delà de 135 mm. Malgré tout, le piqué maximal s’obtient seulement aux alentours de f/7,1 (voire f/8 à fond de zoom), ce qui limite un peu les possibilités. Là encore, les bords sont un peu à la traîne – mais rien de catastrophique, rassurez-vous.
Du côté du vignetage, en revanche, les choses sont plus contrastées. À 70 mm, le vignetage est relativement peu présent à la pleine ouverture et s’estompe en fermant l’iris d’un ou deux crans. À fond de zoom, en revanche, l’assombrissement des coins est beaucoup plus prononcé… et ne disparaît jamais réellement. Heureusement, il demeure assez facile à corriger au post-traitement.
L’objectif se rattrape dans sa gestion des distorsions. Grâce au profil de correction intégré aux boîtiers Fujifilm, les déformations des lignes verticales et horizontale sont parfaitement compensées. De la même manière, nous n’avons pas réussi à trouver trace d’aberrations chromatiques.
Du côté du flare, l’objectif s’avère une bonne surprise. C’est seulement en plaçant le soleil pile en face que nous avons réussi à obtenir des artefacts rouges (et verts, dans une moindre mesure) sur nos images. Du reste, la perte de contraste en contre-jour est très modérée.
Néanmoins, ces très bonnes performances ne peuvent occulter l’ouverture peu lumineuse de ce télézoom. À la focale la plus courte (70 mm), elle est de « seulement » f/4,5. Et elle atteint f/5,6 à fond de zoom (300 mm). Des valeurs « honnêtes » pour ce type de zoom, mais parfois contraignantes sur le terrain.
Les valeurs d’ouvertures s’étalent de la façon suivante :
- De 70 à 80 mm : f/4
- De 81 à 108 mm : f/4,5
- De 109 mm à 190 mm : f/5
- De 191 à 300 mm : f/5,6
Clairement, le Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR « ferme » donc très rapidement. Si l’on aime les longues focales, on se retrouve avec un objectif ouvrant à f/5, voire f/5,6 maximum. Un point qui nous rappelle beaucoup le Sony E 70-350 mm f/4,5-6,3 G OSS.
Problème : pour éviter les vitesses d’obturation trop lentes, il faut impérativement augmenter la sensibilité ISO dès que la lumière diminue. Dans les faits, on obtient donc vite des photos très bruitées. Les oiseaux de nuit risquent d’être vite embêtés.
L’objectif se rattrape en offrant une séparation des plans assez progressive. Grâce à ses très longues focales, on peut obtenir un joli flou d’arrière-plan, à la fois doux et expressif. On peut ainsi capturer de belles photos de portrait – notamment à fond de zoom, pour obtenir un cadrage qui sort vraiment de l’ordinaire.
Le téléobjectif de Fujifilm permet aussi de pratiquer la proxi-photographie, grâce à sa mise au point assez courte : 83 cm sur toute la plage. Un bon point pour celles et ceux voulant capturer de belles images en gros plan. Mais avec un rapport de grossissement maximal de 0,33x, il ne pourra pas remplacer un véritable objectif macro.
Les choses se compliquent lorsque le sujet est situé à plus grande distance, et il peut devenir difficile de l’isoler de l’arrière-plan. Le téléobjectif, sa faible ouverture maximale (et le capteur APS-C) montrent ici leur limite.
Clairement, Fujifilm a dû faire quelques compromis pour contenir le gabarit (et le tarif) de son téléobjectif. Mais en voyant le verre « à moitié plein », la qualité optique offerte par ce 70-300 mm demeure très honorable. Ce téléobjectif nous a donc permis de capturer de très belles photos, au rendu immédiatement exploitable – y compris pour des sujets situés à très grande distance.
Autofocus et stabilisation
Ce 70-300 mm Fujifilm est équipé d’une motorisation AF linéaire (LM, pour Linear Motor), devant assurer une mise au point silencieuse et rapide. Et de ce côté, nous n’avons aucun reproche à formuler. La MAP s’effectue sans délai, quel que soit le type de sujet.
On note cependant une petite baisse de performance lorsque la lumière diminue, mais les torts sont davantage à chercher du côté de l’AF du boîtier que de l’optique. On apprécie également le silence de fonctionnement de l’objectif, qui pourra être utilisé sans difficulté dans des environnements très silencieux ou en vidéo.
Par ailleurs, l’objectif est pleinement compatible avec les modes de détection et de suivi du sujet et de son œil. Un point qui devrait rassurer les portraitistes… mais à condition que le sujet ne porte pas de lunettes ! Nous avons aussi rencontré quelques difficultés dans des environnements « complexes », où l’AF était parfois distrait par les éléments du décor et peinait à accrocher le sujet (un train sous des caténaires par exemple).
Mais en dehors de ce point précis, l’AF du téléobjectif donne de très bons résultats. Quel dommage que les boîtiers Fujifilm ne proposent toujours pas la détection et le suivi de l’œil des animaux…
Au vu de la longueur focale proposée par ce téléobjectif, la stabilisation optique est indispensable. Par défaut, cette dernière est activée en permanence, ce qui facilite grandement le cadrage aux focales les plus longues.
Sur le terrain, la stabilisation de l’objectif se montre très efficace. Avec un boîtier dont le capteur n’est pas stabilisé (soit la majorité des boîtiers Fujifilm, à l’exception des X-H1, X-T4, X-S10), la stabilisation permet de descendre facilement à 1/20s à fond de zoom. Une performance très appréciable sur le terrain.
En revanche, le fonctionnement de la stabilisation optique n’est pas optimal en toute circonstance. Si vous effectuez des mouvements de panning vertical ou horizontal, la stabilisation semble « résister », ce qui nuit à la fluidité de la vidéo, surtout à fond de zoom.
Si vous montez l’objectif sur un boîtier doté de l’IBIS (voir ci-dessus), vous pourrez bénéficier de la stabilisation combinée optique + boîtier. Comme à l’accoutumée chez Fujifilm, cette dernière adopte un comportement « tout ou rien », puisqu’il n’est pas possible de désactiver l’un sans désactiver l’autre… Sur le terrain cependant, cette combinaison est très efficace, puisqu’elle permet de descendre à 1/7s. Rappelons cependant que l’effet de la stabilisation du capteur est moins efficace avec les téléobjectifs qu’avec les optiques grand-angle.
Au final, l’autofocus – et surtout la stabilisation sont très performants. L’objectif est donc un très bon allié sur le terrain en photo.
Face à la concurrence
L’ouverture de la monture X aux constructeurs « tiers » étant encore récente, les opticiens tels Tamron ou Sigma n’ont pas encore dévoilé d’objectif équivalent pour les hybrides APS-C de Fujifilm. Aussi, le téléobjectif de Fujifilm ne souffre d’aucune réelle concurrence. Avec son tarif de 799 €, il évite la surenchère et demeure assez accessible.
Au sein du portfolio du constructeur japonais, ce téléobjectif vient se placer aux côtés du XF 55-200 mm f/3,5-4,8 R LM OIS, proposé à 669 €. Ces deux objectifs « milieu de gamme » partagent un certain nombre de similarités : construction soignée, stabilisation optique, ainsi qu’un gabarit contenu. Malgré tout, leur plage focale n’est pas la même. Si vous souhaitez bénéficier d’un plus grand angle de champ, le 55-200 mm sera plus approprié. Si vous voulez conserver la possibilité de capturer des sujets très lointains, le 70-300 mm est davantage conseillé.
Le même raisonnement pourra être tenu au sujet du XC 50-230 mm f/4,5-6,7 OIS II. Cependant, gardez à l’esprit qu’il s’agit d’une optique d’entrée de gamme (comme l’indique la mention « XC »). Sans être mauvaise, sa qualité d’image n’est pas exceptionnelle. Et son ouverture à f/6,7 à fond de zoom peut vite s’avérer contraignante. Mais à 399 € seulement, cet objectif permet de jouer avec les longues focales sans se ruiner.
À qui s’adresse le Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR ?
Contrairement à une idée assez répandue (hélas), les téléobjectifs sont d’une rare polyvalence. Avec sa plage focale très étendue, allant de 70 à 300 mm, ce télézoom signé Fujifilm peut convenir dans de nombreuses situations.
Commençons par une évidence : une telle longueur focale permet de capturer des sujets très éloignés. En voyage, en street photography… l’utilisation d’un télé vous permet de pratiquer la photographie autrement, de capturer des clichés très originaux… permet de pratiquer la photographie autrement, de capturer des clichés très originaux… et de vous différencier de la masse de photos capturées au grand-angle (de nos jours, le 23-26 mm du smartphone est malheureusement une triste référence…)
D’autre part, les longues focales donner permettent de « compresser » les perspectives, ce qui donne des possibilités créatives très intéressantes (en montagne, par exemple, mais de manière générale en paysage). Plus d’une fois, nous l’avons gardée vissée à notre boîtier quasiment toute la journée – ce qui nous a permis de disposer d’un point de vue très différent sur les éléments autour de nous.
De la même manière, les portraitistes pourront capturer des images radicalement différentes, en jouant avec aisance avec la profondeur de champ, sans risque de distorsions du visage. À ce sujet, notons que l’objectif est pleinement compatible avec les modes de détection et de suivi du sujet (et de son œil)… à condition qu’il ne porte pas de lunettes.
Ce téléobjectif pourra également convenir pour de la photographie sportive, grâce à son autofocus réactif. Les sujets se déplaçant rapidement dans le champ ne sont pas un souci… à condition que le boîtier soit en mesure de tenir la cadence en termes de réactivité.
Ce 70-300 mm permettra également de s’adonner aux joies de la photographie animalière. À fond de zoom, il est possible de capturer des sujets très craintifs – notamment en utilisant l’obturateur électronique du boîtier. Malgré tout, on regrette que l’AF des boîtiers Fujifilm ne gère pas (encore) la détection automatique et le suivi des animaux, contrairement à son grand concurrent Sony. Enfin, attention à la faible ouverture maximale à fond de zoom (f/5,6), qui conduit à monter dans les ISO dès que la lumière diminue pour conserver une vitesse suffisamment rapide.
In fine, ce téléobjectif ne vise pas les photographes professionnels – ce que l’ouverture glissante et peu lumineuse vient indiquer d’emblée. Cependant, il devrait séduire les amateurs éclairés et exigeants. Celles et ceux voulant goûter aux joies des (très) longues focales sans se surcharger – et sans se ruiner – devraient être rapidement conquis.
Conclusion
Avec le Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR, Fujifilm nous livre un téléobjectif à longue portée séduisant. Sa plage focale très étendue confère une réelle polyvalence, extrêmement appréciable au quotidien ou en voyage. Son gabarit réduit lui permet de trouver sa place tout naturellement dans n’importe quel sac photo, sans se surcharger.
En termes de qualité d’image, Fujifilm rend une copie très soignée. La sensation de piqué est bien présente, dès la pleine ouverture, y compris à fond de zoom. Certes, on remarque un (léger) manque de peps aux extrêmes bords de l’image, mais les performances optiques de cet objectif sont très honorables.
On regrettera cependant que l’ouverture glissante f/4-5,6 ne soit pas spécialement lumineuse. En clair, dès que la lumière diminue, l’objectif oblige à monter assez haut dans les ISO, au risque d’obtenir beaucoup de bruit numérique. De même, la bague de mise au point s’avère beaucoup trop souple, la rendant parfois difficile à utiliser sur le terrain. Enfin, l’autofocus peine parfois en basse lumière – bien que ce dernier paramètre dépende aussi beaucoup des performances du boîtier utilisé.
Mais en fin de compte, ce téléobjectif compact, léger et assez abordable s’avère séduisant à bien des égards. Il offre un très bon rapport qualité-prix, et permet de capturer de très belles images. Et à ce titre, nous le recommandons sans grande hésitation.
Le Fujinon XF 70-300 mm f/4-5,6 R LM OIS WR est disponible à partir de 799 € chez Digit-Photo, Miss Numérique, Camara, Digixo, Photo-Univers et à la Fnac.