Après des mois de suspense, de teasers et de fuite en tout genre, Google dévoile (enfin) ses nouveaux smartphones Pixel 6 et Pixel 6 Pro. Ces deux modèles sont basés sur la nouvelle puce Tensor, 1e processeur conçu par le géant californien. Grâce à cette dernière, Google promet un bond spectaculaire en matière d’IA, notamment pour la photo. Retour sur les caractéristiques de ces 2 smartphones prometteurs, très ambitieux et au positionnement tarifaire très agressif.
Sommaire
- Une nouvelle puce Tensor pour les gouverner tous
- Côté design : sobriété et extravagance ?
- Côté photo : le téléobjectif est enfin de retour (mais sur le Pixel 6 Pro uniquement)
- Android 12, l’OS qui s’adapte à son utilisateur
- Grosse batterie… mais capacité de stockage (un peu) limitée
- Prix et disponibilité des Google Pixel 6 et Pixel 6 Pro
- Notre premier avis sur les Google Pixel 6 et Pixel 6 Pro
Une nouvelle puce Tensor pour les gouverner tous
Malgré de nombreuses qualités, Google peine depuis plusieurs années à imposer ses smartphones Pixel. Pour revenir sur le devant de la scène, le géant californien fait donc table rase du passé. Exit la puce Snapdragon 765G de milieu de gamme : place à une toute nouvelle puce, entièrement conçue par Google (en partenariat avec Samsung, selon certaines sources).
Baptisée Tensor, cette puce « maison » peut être vue comme une réponse à Apple, dont la maîtrise matérielle et logicielle présente des atouts indéniables. Pour Google, le but de cette nouvelle puce est simple. Celle-ci doit être l’épicentre des systèmes de Machine Learning développés par le géant californien. Ainsi, toutes les tâches liées à l’IA peuvent être exécutées en local, même hors connexion, sans échange de données avec les serveurs de Google. Le géant de la tech souhaite également s’affranchir du fondeur de puces Qualcomm et des ses modèles Snapdragon.
Selon Google, les gains procurés par cette puce doivent être spectaculaires. Recherche visuelle, transcription de texte (pour le sous-titrage et la traduction d’une vidéo en temps réel, par exemple) doivent être beaucoup plus efficaces.
Sans oublier la photo et la vidéo, bien sûr – deux domaines où Google a su s’illustrer au fil des années, et que nous aurons l’occasion d’aborder plus loin dans cet article.
Enfin, la puce Tensor doit intégrer une nouvelle version du module de sécurité Titan M, offrant un niveau de sécurité plus élevé qu’avec n’importe quel smartphone, dixit Google.
Voici la liste des caractéristiques des Google Pixel 6 et Pixel 6 Pro :
Pixel 6 | Pixel 6 Pro | |
---|---|---|
Écran | AMOLED, 6,4 pouces | AMOLED 6,71 pouces |
Résolution | 1080 x 2340 pixels | 1440 x 3120 pixels |
Appareil photo dorsal | • 50 Mpx, 26 mm, Octa PD • 12 Mpx, 14 mm | • 50 Mpx, 26 mm, Octa PD 12 Mpx, 13 mm 48 Mpx, 105 mm |
Appareil photo frontal | 8 Mpx | 11,1 Mpx |
Vidéo | 4K 60 fps, FHD 240 fps | 4K 60 fps, FHD 240 fps |
OS | Android 12 | Android 13 |
Processeur | Google Tensor | Google Tensor |
Mémoire vive | 8 Go | 12 Go |
Stockage | 128 Go | 128 Go |
Batterie | 4600 mAh | 5000 mAh |
Résistance à l’eau | IP68 | IP68 |
Dimensions | 158,6 x 74,8 x 8,9 mm | 163,9 x 75,9 x 8,9 mm |
Poids | 207 g | 210 g |
Côté design : sobriété et extravagance ?
Au fil des années, Google nous a habitué à des smartphones d’une grande sobriété, aux lignes douces et épurées. Et les Pixel 6 et 6 Pro ne dérogent pas à cette règle… même si Google se permet quelques petites folies stylistiques pour permettre à ses 2 smartphones de se démarquer.
Extérieurement, les Pixel 6 et Pixel 6 Pro sont assez proches. Au dos, impossible de passer à côté de l’épaisse barre noire – un des principaux signes distinctifs de ces 2 nouveaux smartphones. Cette dernière vient abriter les différents capteurs photo (voir ci-dessous), et dépasse légèrement du dos du terminal.
Un point permet cependant de distinguer les 2 modèles : sur le Pixel 6, la partie située au-dessus de la barre noire est d’une couleur différente. Sur le Pixel 6 Pro, en revanche, le dos conserve une couleur unie.
À l’avant, les différences sont plus flagrantes. Ainsi, le Pixel 6 se dote d’un écran plat de 6,4 pouces, tandis que le Pixel 6 Pro s’équipe d’un écran de 6,7 pouces dont les bords sont incurvés. De plus, les bordures sont légèrement plus épaisses sur le Pixel 6.
Par ailleurs, la version « Pro » se différencie avec son écran AMOLED LTPO (sans doute fourni par Samsung). Ainsi, l’écran possède une fréquence de rafraîchissement dite « adaptative », pouvant passer de 10 à 120 Hz en fonction de l’utilisation de l’appareil. Un système déjà croisé sur les Samsung Galaxy S21 Ultra, OnePlus 9 Pro… et sur les iPhone 13. Notons aussi la définition QHD+ (1440 x 3120 pixels).
De son côté, le Pixel 6 doit se contenter d’un écran AMOLED plus classique, avec une définition FHD+ (1080 x 2340 pixels) et un taux de rafraîchissement à 90 Hz.
Dans les deux cas, on notera le design tout en hauteur (ce qui peut faire penser au récent Sony Xperia 1 III). La caméra selfie, quant à elle, prend place dans un petit poinçon logé au centre de la partie supérieure de l’écran. La caméra selfie invisible, ce n’est donc pas pour cette année.
Côté photo : le téléobjectif est enfin de retour (mais sur le Pixel 6 Pro uniquement)
Avec sa profusion d’algorithmes de prise de vue, Google est devenu l’un des précurseurs de la photographie computationnelle. Ainsi, les Pixel figurent parmi les meilleurs photophones du marché, malgré une partie matérielle souvent en retrait par rapport à ce que propose la concurrence.
Cette année, Google semble bien décidé à combler son retard en termes de hardware. Exit le petit capteur de type 1/2,55 pouce : place à un capteur de 50 Mpx, de type 1/1,31 pouce épaulé par un autofocus laser. Un capteur qui fait étrangement penser au Samsung GN1, et que l’on retrouvera sur le Pixel 6 comme sur le Pixel 6 Pro. Selon Google, le gain est de l’ordre 150 % en termes de captation de lumière (par rapport au Pixel 5). La taille des pixels est de 1.2μm et Google fait appel au pixel binning pour regrouper 4 pixels en 1 et ainsi générer des photos de 12,5 Mpx. Ce capteur principal est surmonté par un optique grand angle stabilisée équivalent 26 mm, ouvrant à f/1,85.
À ses côtés, on retrouve un objectif ultra grand-angle (équivalent 16 mm). Comme par le passé, ce dernier travaille de concert avec le capteur principal pour livrer des images plus détaillées. Offrant une focale équivalent 14 mm, l’objectif ouvre à f/2,2, et est mû par un capteur de 12 Mpx avec des photosites de 1.2μm.
Enfin, le téléobjectif est le principal atout différenciateur entre les Pixel 6 et 6 Pro. Ainsi, la version « classique » continue de faire l’impasse sur le téléobjectif (à l’instar du Pixel 5). Une décision plutôt logique, Google considérant que son « zoom algorithmique » est suffisamment abouti, alors qu’un ultra grand-angle ne peut pas être « imité » de manière logicielle.
Le Pixel 6 Pro, de son côté, signe le grand retour du téléobjectif « optique ». Il est propulsé par un capteur Quad Bayer de type 1/2 pouce de 48 Mpx (ce qui nous fait beaucoup penser au capteur Sony IMX586, que nous avons croisé sur de nombreux modèles). Il en résultera des photos de 12 Mpx.
Équivalent 105 mm et ouvrant à f/3,5, ce téléobjectif de type offre un zoom x4 avec stabilisation optique. Et, pour combler l’écart entre le grand-angle « standard » et le téléobjectif, on pourra compter sur le zoom « algorithmique », qui avait déjà fait ses preuves sur les précédents modèles (même si ce dernier montre ses limites à un zoom x3 ou x4, justement).
Par ailleurs, en combinant téléobjectif optique et zoom « algorithmique », le Pixel 6 Pro devrait être capable de voir encore plus loin – Google vantant un zoom x20, grâce au « Super Res Zoom ». On reste cependant assez prudents quant à la qualité des clichés sur le terrain.
Enfin, notons que Google a recours à un objectif dit « périscopique » (comme Huawei, Samsung ou Xiaomi), les lentilles du téléobjectif étant montées à la perpendiculaire.
En facade, le Pixel 6 dispose d’un capteur 8 Mpx avec un objectif grand-angle (angle de champ de 84 degrés) alors que le Pixel 6 Pro utilise un capteur de 11,1 Mpx surmonté d’un objectif grand-angle un peu plus large (angle de champ de 94 degrés). Les deux caméras sont capables de filmer en 4K.
Google en profite pour introduire plusieurs fonctionnalités photo basés sur l’IA. Ainsi, la Gomme magique doit vous permettre d’effacer en un clin d’œil les éléments indésirables d’une photo (des personnes ou des objets).
Dans Google Photos, l’IA est capable de vous suggérer des éléments non-désirés sur une image, et de les supprimer automatiquement.
Par ailleurs, il sera possible d’activer manuellement cette fonction, et de retirer n’importe quel élément en traçant un cercle autour. À la manière de Photoshop, les algorithmes sont capables de « comprendre » l’arrière-plan de l’image pour un résultat plus réaliste. Une fonctionnalité très prometteuse, qu’il nous tarde de tester sur le terrain.
Google présente également un nouveau mode Mouvement. Comme son nom l’indique, ce dernier doit vous permettre de mieux retranscrire le mouvement sur vos images. Ainsi, il vous sera possible d’ajouter un effet de flou de filé ou de flou de mouvement, pour rendre votre photo plus dynamique en simulant une pose longue.
Concrètement, vous pourrez créer un flou d’arrière-plan autour d’un sujet en mouvement, ou recréer le rendu d’une photo en pose longue pour une chute d’eau. Là encore, il nous tarde de tester les possibilités de ce nouveau mode sur le terrain.
Enfin, Google indique avoir amélioré ses algorithmes de prise de vue pour mieux restituer les différentes couleurs de peau. Les Pixel 6 et 6 Pro doivent ainsi offrir un rendu beaucoup plus naturel des peaux foncées.
En vidéo, point de 6K ou de 8K, mais de la 4K à 30 ou 60 i/s. Deux modes de ralenti sont proposés (120 et 240 i/s), mais seulement en Full HD. Et l’on retrouve avec plaisir les modes de stabilisation numérique, qui s’étaient montrés extrêmement efficaces sur le Pixel 5.
Cependant, les Pixel 6 et Pixel 6 Pro tirent parti du nouvel algorithme HDRNet, capable d’appliquer un traitement HDR à chaque image d’une vidéo. Sur le terrain, on devrait obtenir des séquences aux tons beaucoup plus naturels, surtout lorsque la dynamique de la scène est très forte – lors d’un lever ou coucher du soleil, par exemple. Une manière pour Google de montrer les possibilités offertes par sa nouvelle puce Tensor.
Android 12, l’OS qui s’adapte à son utilisateur
Google en profite également pour lancer Android 12, dernière version en date de son système d’exploitation mobile. Elle intègre un nouveau langage visuel, baptisé « Material You ».
Par ailleurs, Android 12 ajoute un « centre de sécurité » (Security Hub). Ce dernier doit vous permettre de grader un œil sur tous les aspects liés à votre vie privée. On devrait ainsi pouvoir gérer plus facilement les autorisations accordées à chaque application, notamment.
Par ailleurs, Google indique avoir noué un partenariat avec Snapchat. En tapotant 2 fois sur le dos du smartphone, l’appareil photo de Snapchat se lance automatiquement, vous donnant la possibilité de créer un snap en un clin d’œil. Pour l’heure, cette fonctionnalité est réservée aux Pixel 6 et 6 Pro.
Enfin, Google indique que les Pixel 6 et Pixel 6 Pro recevront des mises à jour de sécurité pendant 5 ans. Malheureusement, du côté des mises à jour système, c’est un peu différent. En effet, les Pixel recevront des MAJ pendant « seulement » 3 ans. On aurait aimé croire que la maîtrise hardware et software aurait permis à Google d’aller plus loin, mais hélas, il n’en est rien. Et dire que pendant ce temps, l’iPhone 6S, lancé en 2015, reçoit toujours des MAJ de la part d’Apple…
Grosse batterie… mais capacité de stockage (un peu) limitée
Du reste, les Pixel 6 et 6 Pro sont plutôt bien lotis. Côté autonomie, le Pixel 6 s’équipe d’une batterie de 4600 mAh, tandis que le Pixel 6 Pro se dote d’une batterie de 5000 mAh. De quoi permettre de dépasser (en théorie) les 2 jours d’utilisation – d’autant que les optimisations logicielles apportées par Google devraient s’avérer pertinentes.
Côté recharge, les deux Pixel 6 supportent la charge rapide 30W grâce à leur port USB-C. Ils supportent également la charge sans fil 21 W (Pixel 6) et 23 W (Pixel 6 Pro), grâce au nouveau Pixel Stand.
Ce dernier est un support pour charge sans fil en plastique blanc, composé de 2 bobines de cuivre (l’une pour les smartphones, l’autre pour les accessoires). Le Pixel Stand est compatible avec le standard Qi (15 W maximum). Un ventilateur permet de rafraîchir l’ensemble efficacement.
Enfin, côté stockage, Google ne se montre pas particulièrement généreux. Les Pixel 6 et Pixel 6 Pro sont seulement proposés avec 128 Go de mémoire. Certes, le géant californien met en avant sa solution de stockage cloud Google One, mais on risque de se retrouver assez rapidement avec la mémoire saturée, ou à payer un abonnement supplémentaire (15 Go de stockage en ligne gratuit, puis abonnement à partir de 1,99 € par mois).
Prix et disponibilité des Google Pixel 6 et Pixel 6 Pro
Côté tarifs, très bonne surprise. Google adopte un positionnement très agressif (qui lui permet d’éviter de se confronter aux cadors du marché). Ainsi, les Pixel 6 et 6 Pro sont proposés au tarif de 649 € et de 899 €. Du côté des coloris, vous aurez le choix en France entre Gris Océan et Noir Carbone pour le Pixel 6. En revanche, seule la finition Noir Carbone sera disponible pour le Pixel 6 Pro.
Les livraisons débuteront le 27 octobre prochain.
Notre premier avis sur les Google Pixel 6 et Pixel 6 Pro
Avec ces deux nouveaux modèles, Google revient sur le devant de la scène – et de la plus belle des façons. Très prometteurs, les Pixel 6 et Pixel 6 Pro entendent pleinement rivaliser avec les ténors du marché (Apple, Samsung ou Xiaomi en tête).
On apprécie particulièrement le grand retour du télézoom sur la version « Pro », qui devrait offrir une belle polyvalence, ainsi que les nouveaux modes photo rendus possibles par l’intervention massive de l’intelligence artificielle. Il ne nous reste donc plus qu’à vérifier sur le terrain les promesses de Google en les emmenant dans toutes nos aventures photo et vidéo.