Sony Airpeak S1

Sony officialise le drone Airpeak S1, pensé pour les professionnels équipés d’hybrides Sony plein format

Mise à jour 2 décembre 2021 : le drone Airpeak S1 est disponible en précommande aux Etats-Unis au tarif de 8999 €.

Après plusieurs mois de rumeurs et de teasers, Sony officialise son premier drone, le Sony Airpeak S1. Conçu pour les professionnels de l’image, il est pleinement compatible avec les hybrides et les caméras du constructeur japonais. Capable de voler jusqu’à 90 km/h, il sera disponible dès l’automne prochain. Son prix devrait se situer aux alentours de 9000 $.

Airpeak S1 : le premier drone de Sony enfin dévoilé

En novembre 2020, Sony avait créé la surprise en présentant Airpeak, un projet de drone centré autour de l’intelligence artificielle et de la robotique. Les premiers détails autour du drone Airpeak avaient été dévoilés à l’occasion du salon CES, au tout début de cette année.

Sony Airpeak S1

Après plusieurs teasers montrant les capacités du drone, le constructeur japonais vient enfin d’officialiser le Sony Airpeak S1. De par ses caractéristiques, ce drone est résolument dédié aux professionnels de l’image. Il vient donc concurrencer frontalement les aéronefs de la gamme Inspire de DJI.

Airpeak S1 : pleinement compatible avec les hybrides et les caméras de Sony

Avant même d’entrer dans le vif du sujet, le drone de Sony présente un avantage indéniable par rapport à la concurrence : un écosystème cohérent et la compatibilité totale entre le drone Airpeak et un (très) grand nombre de boîtiers Sony Alpha. L’opérateur pourra ainsi régler tous les paramètres de prise de vue depuis l’interface du drone, sans soucis de compatibilité. Idéal pour les équipes de productions qui sont déjà équipées en matériels Sony.

Toujours d’après Sony, l’Airpeak S1 est le plus petit drone pouvant être équipé d’un boîtier Sony Alpha. Ainsi, le Sony Airpeak S1 est compatible avec les boîtiers suivants :

  • Sony A1 ;
  • Sony FX3 ;
  • Sony A7c ;
  • Sony A7 III ;
  • Sony A7S III ;
  • Sony A7R IV ;
  • Sony A7R III ;
  • Sony A9 ;
  • Sony A9 II.

En d’autres termes, l’Airpeak S1 est compatible avec l’intégralité du parc actuel des boîtiers Sony plein format. La présence au sein de cette liste du « petit » Sony A7c et du « vieux » A7R III est presque surprenante, mais elle montre la volonté de Sony de s’adapter aux matériels utilisés par les photographes et vidéastes.

Sony Airpeak S1

Sony indique également une liste d’objectifs compatibles avec l’Airpeak S1. La marque donne quelques précisions utiles. Elle préconise d’utiliser des objectifs dont la focale est située sous la barre des 100 mm, afin d’éviter tout contact entre l’objectif, le train d’atterrissage ou le sol. D’autre part, le train d’atterrissage pourrait potentiellement être présent dans le champ si vous utilisez une focale ultra-courte, précise Sony. Le constructeur préconise donc d’utiliser les objectifs suivants :

  • Sony FE 14 mm f/1,8 GM ;
  • Sony FE 20 mm f/1,8 G ;
  • Sony FE 24 mm f/1,4 GM ;
  • Sony FE 24 mm f/2,8 GM ;
  • Sony FE 28 mm f/2,0 ;
  • Sony FE 35 mm f/2,8 Sonnar T* ZA ;
  • Sony FE 35 mm f/1,8 ;
  • Sony FE 40 mm f/2,5 G ;
  • Sony FE 50 mm f/2,5 G ;
  • Sony FE 50 mm f/1,8 ;
  • Sony FE 50 mm f/2,8 ;
  • Sony FE 55 mm f/1,8 Sonnar T* FE ZA ;
  • Sony FE 85 mm f/1,8.

Cette liste de 13 optiques devrait donc permettre de couvrir la majorité des besoins des réalisateurs. On note la présence de 3 optiques G Master, dont la focale fixe ultra grand-angle Sony FE 14 mm f/1,8 GM récemment lancée par la marque. En revanche, les optiques les plus lumineuses comme le Sony 50 mm f/1,2 GM n’ont pas été incluses par Sony en raison de leur poids élevé.

Prise en main du Sony FE 14 mm f/1,8 GM, le nouvel ultra grand-angle sans compromis de Sony

Enfin, Sony n’a pas cherché à développer sa propre nacelle. L’Airpeak S1 utilise un stabilisateur 3 axes Gremsy « T3 for Airpeak ». Un mécanisme « quick release » doit permettre de monter/démonter facilement la nacelle.

Sony Airpeak S1

Sony Airpeak S1 : un quadricoptère de grande taille

Le drone Airpeak S1 est un drone quadricoptère. Il est composé d’un « corps » central de forme cubique, abritant 2 batteries et l’électronique du drone. Les bras sont en carbone pour allier rigidité et légèreté. Son train d’atterrissage se relève une fois en vol, afin de laisser le champ libre à la nacelle.

Sony Airpeak S1

Conçu pour les professionnels, l’Airpeak S1 ne rentre pas vraiment dans la catégorie des drones compacts. Il mesure 64,77 cm de diamètre (de l’extrémité d’une hélice à une autre). Une fois les pales retirées, le drone mesure 52,7 cm de haut, 59,2 cm de large et 51,2 cm de long. Lorsque les bras sont relevés, la largeur atteint presque 1 mètre de large (99,06 cm). Enfin, les hélices mesurent 43,18 cm.

L’Airpeak S1 pèse 2,72 kg (sans les batteries). Il est capable de soulever une charge maximale de 2,26 kg – une performance impressionnante, et qui donne un bon indice sur la puissance des moteurs.

Sony Airpeak S1

En termes de performances brutes, le drone est capable de voler à vitesse maximale de 25 m/s (90 km/h). Côté accélération, l’Airpeak S1 passe de 0 à 80 km/h en 3,5 secondes seulement. Enfin, la vitesse ascensionnelle monte à 7 m/s (25,2 km/h), et la vitesse en descente atteint 4 m/s (14,4 km/h). Toutes ces valeurs sont valables sans la nacelle et sans la détection d’obstacles.

Sony Airpeak S1

L’Airpeak S1 est capable de voler à une altitude maximale de 2500 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer. Il pourra donc convenir à une utilisation en montagne (mais pas au sommet du Mont-Blanc). À ce titre, notons qu’il est capable de voler dans des environnements extrêmes (-10°C à 40°C).

Sony Airpeak S1

D’après Sony, le drone est capable de résister à des vents de 20 m/s (72 km/h). Un point que Sony avait mis en exergue dans une récente vidéo, illustrant le drone au milieu d’une turbine. En cas de forts vents, le drone est capable de s’incliner à 35° (avec détection d’obstacles) ou de 55 ° (détection d’obstacles désactivée).

Airpeak | Video Footage of Wind Resistance Testing

Last but not least, l’autonomie maximale annoncée est de 22 minutes de vol (sans la nacelle). Une fois le drone équipé d’un Sony A7S III et d’un objectif Sony FE 24 mm f/1,4 GM, l’autonomie tomberait à seulement 12 minutes. Une valeur qu’il faudra évidemment vérifier sur le terrain.

VISION-S | Public Road Testing in Europe

Modélisation de l’environnement et détection des obstacles

L’Airpeak S1 s’équipe d’un total de 5 caméras dites « stéréo », couplées à un capteur infrarouge placé vers le bas. Le drone doit ainsi être en mesure de modéliser son environnement et de « voir » les obstacles autour de lui (vers l’avant et vers l’arrière, sur les côtés et en dessous).

Sony Airpeak S1

Si un obstacle est détecté, le drone pourra donc réagir automatiquement en conséquence. Comme indiqué plus haut, la détection des obstacles peut être désactivée par le télépilote pour accroître les performances du drone.

Sony Airpeak S1

Par ailleurs, la combinaison du compas, du baromètre électronique et des capteurs infrarouges doit lui permettre de fonctionner de manière optimale, même lorsque l’appareil perd le signal GPS.

Enfin, Sony indique avoir peaufiné ses algorithmes pour assurer une stabilité maximale à basse altitude. L’Airpeak S1 doit donc être capable de voler sans difficulté au milieu des arbres – ou dans des environnements urbains d’une grande densité, par exemple.

Pour plus d’informations, Sony a publié la vidéo ci-dessous.

Sensing Technology for Flight Stability | Airpeak S1

À l’instar des drones concurrents, l’Airpeak S1 dispose d’une fonction « return to home » (RTH). Si des obstacles (ou des zones interdites au vol) sont présents sur sa route, le drone doit être capable de recalculer son itinéraire automatiquement.

Contrôle du drone et planification des vols : Airpeak Flight et Airpeak Base, deux outils pour les professionnels

Au-delà des capteurs liés à la détection d’obstacles, l’Airpeak S1 s’équipe d’une petite caméra destinée au contrôle du drone. Cette dernière repose sur un capteur CMOS de type 1/4 pouce de 8,17 Mpx. Elle inclinable sur 2 axes. Ainsi, l’Airpeak peut être opéré par 2 télépilotes : le premier pour la navigation du drone, le second pour le cadrage des images. De fait, 2 télécommandes peuvent être utilisées, et le drone se charge d’assigner automatiquement les commandes au navigateur et au cadreur.

La télécommande, quant à elle, est imposante. Conçue par la marque Fatuba, elle ressemble à celle des DJI Phantom. Dépourvue d’écran, elle dispose d’un support pour accueillir un smartphone ou une tablette. Elle dispose de 4 boutons customisables, et d’un port HDMI pour connecter un écran externe. Compatible avec les normes Wifi 2,4 et 5 GHz, elle offre une portée maximale de 1,6 km – un chiffre assez bas comparé aux drones de DJI. Une page spécifique à la télécommande est disponible sur le site de Sony.

Pour contrôler le drone, Sony a recours à une nouvelle application, nommée Airpeak Flight, disponible pour iPhone et iPad (avec iOS ou iPad OS 14 au minimum). Pour l’heure, la compatibilité avec Android n’a pas été mentionnée.

À l’instar de la concurrence, cette appli permet d’obtenir un retour en temps réel de la caméra du drone, de contrôler les paramètres de vol. Comme mentionné plus haut, il est possible d’ajuster les paramètres de prise de vue de l’appareil en plein vol (ouverture, vitesse d’obturation, sensibilité ISO, etc.). Les menus de l’appli offrent la possibilité d’ajuster finement le comportement du drone.

Sony dévoile également une appli web, nommée Airpeak Base. Accessible depuis un navigateur, elle est organisée en 3 grandes parties :

  • création de plans de vol ;
  • gestion des équipements de vol (drone, télécommande, batteries, caméras) ;
  • un journal de bord documentant les vols effectués.

La partie d’Airpeak Base dédiée à la création de plans de vol s’avère extrêmement complète. Elle doit permettre de définir avec précision la vitesse du drone, son altitude au fur et à mesure d’une timeline, et indiquer dans quelle direction doit pointer l’objectif.

On peut aussi indiquer à quel moment le boitier doit commencer à capturer des photos ou des vidéos. Bien sûr, l’appli permet de reproduire les vols à l’identique, permettant d’obtenir la même scène à différents moments de la journée.

Une fois les paramètres de vol définis dans Airpeak Base, ils sont synchronisés avec l’appli Airpeak Flight.

Airpeak Base propose également un système de geofencing, basée sur la solution proposée par Airmap. Les télépilotes devraient donc disposer d’informations sur les zones restreintes (aéroports, centrales nucléaires, prisons, etc.) et les certifications requises.

L’appli devrait aussi proposer des plans de vol en fonction des zones restreintes à proximité. Pour bénéficier de toutes les fonctionnalités de geofencing d’Airpeak Base, il serait cependant nécessaire de souscrire à un service payant nommé Airpeak Plus. Sony doit livrer plus de détails à ce sujet dans les semaines à venir.

Prix et disponibilité du Sony Airpeak S1

Pour l’heure, Sony n’a pas encore indiqué de date de disponibilité de l’Airpeak S1 ni de tarif pour la France.

D’après le site Internet de la marque, le Sony Airpeak S1 arriverait à l’automne prochain. Son prix serait de 9000 $.

Le constructeur doit dévoiler prochainement le tarif de son abonnement Airpeak Plus. À l’instar de DJI, Sony proposera une garantie « Airpeak Protect Plan », qui assure le remplacement du drone en cas d’accident ou de panne. Son tarif sera communiqué prochainement.

Notre premier avis sur le Sony Airpeak S1

Après plusieurs mois de suspense, Sony dévoile enfin son drone Airpeak S1. Un premier aéronef très prometteur, résolument pensé pour répondre aux besoins très précis des photographes et réalisateurs professionnels.

Du point de vue de ses caractéristiques techniques, l’Airpeak S1 semble particulièrement complet… même si la portée et l’autonomie maximales du drone semblent quelque peu restreintes.

Au-delà, Sony compense son manque d’expérience sur le marché des drones par la pertinence de son écosystème. Face à des marques comme DJI, Yuneec ou Freefly, Sony propose un argument imparable : la compatibilité complète avec ses caméras et hybrides plein format. De quoi séduire les professionnels déjà équipés en matériels Sony.

Enfin, l’arrivée l’Airpeak S1 intervient dans un contexte très particulier. Plusieurs pays – à commencer par les États-Unis, sont de plus en plus frileux vis-à-vis de la high-tech chinoise. Huawei – et depuis peu DJI – ont été placés par Washington sur la « entity list« .

Ainsi, le Sony Airpeak S1 vient répondre à 2 objectifs. Après avoir conquis le marché des hybrides plein format, Sony se sent pousser des ailes (littéralement) et se lance à la conquête des airs, en proposant un écosystème d’une rare cohérence. Enfin, en concevant et en fabriquant son drone au Japon, Sony frappe un grand coup et se place dans les starting blocks pour conquérir le marché des drones américains.

Il ne reste donc plus qu’à tester sur le terrain les performances réelles de l’Airpeak S1, afin de vérifier s’il est de taille à détrôner les cadors du secteur.