Test Nikkor Z 14-30 mm f/4 S, zoom ultra grand-angle compact pour hybrides à monture Z

Lancé en avril 2019, le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S est le premier zoom ultra grand-angle disponible sur la monture Nikon Z. Compact et léger, ce zoom UGA à ouverture constante f/4 a été conçu accompagner les Nikon Z 5 / Z 6 et Z 7 pour les amateurs de plans larges. Grâce à sa compacité, une construction tout temps et une lentille frontale plane, cet objectif se veut ultra polyvalent et vient toucher une focale jusque-là réservée aux objectifs professionnels chez Nikon. Qu’en est-il au quotidien pour un photographe ? Nous avons pu tester le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S sur un Nikon Z 6 pendant plusieurs semaines et voici notre verdict dans ce test terrain.

Présentation du Nikkor Z 14-30 mm f/4 S

Le Nikkor Z 14-30mm f/4 S est le quatrième objectif à intégrer la famille des objectifs à monture Z. Il se dédie aux photographes à la recherche d’un angle large (architecture, paysage, reportage) et vient compléter l’objectif de kit Nikkor Z 24-70 mm f/4 S avec une ouverture constante f/4, de quoi offrir un système relativement compact et léger.

Ce zoom ultra grand-angle permet ainsi de couvrir la plage focale de 14 à 30 mm, là où le précédent zoom UGA f/4 de Nikon en monture F couvrait la plage de 16 à 35 mm. Cela permet de rendre « accessible » la focale de 14 mm très appréciée par les photographes en quête de plans très larges tout en conservant un ensemble compact. D’ailleurs, Nikon aurait aussi pu proposer un 14-24 mm f/4 encore plus compact – l’un des atouts de la monture Z – mais finalement, le choix d’aller jusqu’à 30 mm permet d’obtenir une focale bien plus polyvalente, comme nous le verrons dans la suite du test. Ce n’est pas un 35 mm, mais on s’en approche.

L’objectif en monture Z est compatible avec tous les boîtiers Nikon FX et DX, comme le dernier Nikon Z 5, ou le Z50 (APS-C) au prix d’un équivalent 21-45 mm. Il dispose d’un mécanisme rétractable et d’une construction tout temps, conçue pour résister à la poussière et à l’humidité.

Côté mensurations, l’objectif mesure 89 mm de large et 85 mm en position rétractée, pour un poids contrôlé de 485 g. A sa longueur maximum (obtenue à 14 mm), l’objectif mesure 112 mm.

Le Nikkor Z 14-30mm f/4 S est le premier objectif ultra grand-angle plein format qui dispose d’une lentille frontale plane lui permettant d’utiliser des filtres de 82 mm sans nécessiter de porte-filtres encombrants, facilitant ainsi la prise de vue des paysages, d’architecture ou l’enregistrement vidéo.

L’optique propose une distance minimale de mise au point de seulement 28 cm sur toute la plage focale, identique à ce que l’on retrouvait avec le Nikkor AF-S 16-35 mm f/4G ED VR en monture F. Même à f/4, cela permet de bien séparer le premier plan de l’arrière-plan pour créer de beaux effets de bokeh.

Comme de nombreux zooms UGA, l’objectif fait l’impasse sur la stabilisation optique et se repose sur la stabilisation 5 axes du capteur des boîtiers Nikon Z plein format.

En ce qui concerne la construction optique, ce zoom UGA Nikon est constitué de 14 lentilles réparties 12 groupes. Il dispose notamment de 4 lentilles en verre ED, 4 lentilles asphériques, des lentilles avec traitement nanocristal et une lentille avant traitée au fluor. Ainsi paré, l’objectif doit mieux gérer les distorsions et aberrations en tout genre et offrir des performances optimales sur l’ensemble de l’image.

L’objectif dispose également d’un système AF multi-groupes avec moteurs STM qui devrait permettre d’obtenir un autofocus rapide, silencieux et précis, à la fois en photo et en vidéo, tout en réduisant le décalage de mise au point en zoomant ainsi que le focus-breathing.

Voici les caractéristiques techniques du Nikkor Z 14-30 mm f/4 S :

  • Plage focale : 14-30mm (équivalent 21-45 mm en APS-C)
  • Compatible plein format monture Z
  • Ouverture maximale : f/4
  • Ouverture minimale : f/22
  • Construction optique : 14 lentilles en 12 groupes (dont 4 lentilles en verre ED, 4 lentilles asphériques, des lentilles avec traitement nanocristal et une lentille avant traitée au fluor)
  • Diaphragme : circulaire à 7 lamelles
  • Rapport de grossissement maximal : 0,16x
  • Angle de champ : 114° à 72° (format FX) et 90° à 50° (format DX)
  • Système de mise au point : interne
  • Distance minimale de mise au point : 0,28 m
  • Diamètre du filtre : 82 mm
  • Pare-soleil : oui, amovible
  • Stabilisation : non
  • Autofocus : oui, système AF multi-groupes avec moteurs STM
  • Poids : 485 g
  • Dimensions : 89 x 85 mm replié (D x L)
  • Monture compatible : Nikon Z

Prise en main du Nikkor Z 14-30 mm f/4 S

Avant ce test, nous avions déjà pu prendre en main l’objectif à sa sortie, le temps de faire quelques photos. Dès le début, cet objectif nous avait séduit par sa compacité et son poids, chose assez rare pour un objectif plein format à ouverture constante. Certes, il s’agit d’un zoom f/4 et non f/2,8, mais l’ensemble Nikkor Z 14-30 mm f/4 S + Nikon Z 6 offrait un parfait équilibre. Avec 458 g sur la balance et 8,5 cm replié, ce zoom UGA se transporte très facilement et séduira les photographes pour qui chaque gramme ou centimètre compte.

L’objectif dispose d’un mécanisme rétractable, qui semble devenir la norme pour certaines optiques Nikon Z, comme ce 14-30 mm, le 24-70 mm f/4 S ainsi que les objectifs DX 16-50 mm f/3,5-6,3 et 50-250 mm f/4,5-6,3 et le dernier 24-50 mm f/4-6,3 annoncé avec le Nikon Z 5. Cette construction permet un encombrement réduit lors du transport ou si l’objectif n’est pas déployé, et nécessite une étape supplémentaire avant de pouvoir être opérationnel. Une fois habitué, le message dans le viseur et l’écran flou – signe que l’optique est rétractée – s’affiche de moins en moins.

Le design de l’objectif est très sobre, avec le minimum d’indications sur l’optique : pas d’échelle de mise au point ou de liseré jaune, à la différence des optiques en monture F. En main, l’objectif respire la solidité, même s’il dispose d’une construction en polycarbonate renforcé et non en magnésium comme la version 14-24 mm f/2,8 S.

Conçu pour l’extérieur, cet objectif dispose de joints d’étanchéité – y compris sur la baïonnette – qui permettent une résistance à l’humidité et à la poussière. Autant le rappeler, cela ne signifie pas que l’optique est submersible, ni qu’elle peut être passée sous un robinet sans broncher, mais une averse ne lui fera pas peur.

Côté ergonomique, l’objectif offre une expérience minimaliste : un seul commutateur AF/MF sur le fût et c’est tout. L’objectif, en plus de la bague de zoom, dispose d’une bague de contrôle personnalisable située proche du boîtier. Cette bague entraîne un moteur et n’a donc pas de butée. Elle est cependant douce, bien positionnée et tombe sous le pouce.

Elle permet de régler, au choix, la mise au point (réglage par défaut), l’ouverture, la compensation d’exposition mais aussi les ISO. Étant souvent en mise au point automatique, j’ai choisi de la régler sur l’ouverture. Dans cette situation, il faut faire attention car la bague peut être déréglée en maintenant l’optique à la base, surtout si vous avez de gros doigts. À noter également qu’en réglage par défaut, la bague permet de faire la retouche du point AF et activement automatiquement le focus peaking, très pratique.

La bague de zoom est large et offre une bonne souplesse, bien qu’étant très courte. Un quart de tour permet de passer de 14 à 30 mm. Un point symbolise la position repliée sur cette bague. Durant notre test, nous avons noté que le caoutchouc de la bague attirait un peu les toutes petites poussières, difficiles à retirer ensuite.

L’objectif est fourni avec un pare-soleil tulipe qui permet de protéger la lentille des rayons du soleil. Par ailleurs, la lentille extérieure est plate, ce qui permet de monter au choix des filtres circulaires ou un porte-filtre grâce au filetage de 82 mm. Cette nouveauté devrait faciliter le travail de nombreux photographes de paysage.

Performances et qualité d’image du Nikkor Z 14-30 mm f/4 S

Pour juger de la qualité d’image du Nikkor Z 14-30 mm f/4 S, nous l’avons utilisé comme objectif principal pendant deux semaines, monté sur un Nikon Z 6. En termes d’encombrement, on est très proche du Nikkor Z 24-70 mm f/4 S qui est un peu moins long replié (88,5 mm de long). L’ensemble offre un équilibre vraiment intéressant.

En termes de focales, le zoom ultra grand-angle est un objectif parfois difficile à dompter. À 14 mm, les perspectives sont très prononcées et le cadrage permet d’intégrer beaucoup d’éléments à l’image, parfois même trop. Les lignes se rapetissent assez vite, ce qui peut engendre des effets de fuite, voulus ou non.

Ainsi, pour les images intégrant des éléments verticaux, le maintien de lignes droites à la prise de vue est assez difficile – c’est la raison pour laquelle les photographes d’architecture optent pour des objectifs à décentrement.

Sur cette photo avec la Tour Eiffel, on voit que le cadrage impacte énormément les lignes :

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₅₀₀ s – ƒ / 16 – ISO 200

Dès que l’on zoome au-delà de 18 mm, les lignes se redressent. À 30 mm, on apprécie vraiment la polyvalence de l’objectif, qui permet de couvrir de très nombreuses situations, avec toujours la possibilité de dézoomer lorsqu’il n’est possible de reculer par exemple.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 22.5 mm – ¹⁄₃₂₀ s – ƒ / 16 – ISO 200

À l’usage, nous avons également apprécié la possibilité d’utiliser un filtre ND ou polarisant circulaire très facilement sur cet objectif grâce à sa lentille frontale plane. À 14 mm, c’est peu commun et cela devrait séduire les photographes de paysage.

Avant d’aborder la qualité d’image, un mot également sur la faible distance minimale de mise au point de l’objectif. À 28 mm sur toute la plage focale, la mise au point minimale permet de réaliser des photos rapprochées très intéressantes, sans pour autant pouvoir prétendre à de la macrophotographie. Cela permet également d’obtenir un effet de bokeh intéressant, même à f/4, comme on peut le voir sur ces images.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 30 mm – ¹⁄₁₂₅ s – ƒ / 4,0 – ISO 100
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 23.5 mm – ¹⁄₈₀₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 100

Durant notre première prise en main, nous avions noté que les images avaient tendance à être un peu sombre. Après un test approfondi, nous n’avons pas rencontré ce phénomène et ceci était sûrement dû au boîtier sur lequel l’objectif était monté.

À noter que si vous recherchez un objectif très lumineux pour photographier en basse lumière, cette version f/4 n’est pas forcément la plus adaptée, même s’il est possible de récupérer beaucoup de détails à partir d’images sous-exposées.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 30 mm – ¹⁄₁₀ s – ƒ / 9,0 – ISO 100

Qualité d’image du Nikkor Z 14-30 mm f/4 S

Passons maintenant à la qualité d’image de cette optique Nikkor Z 14-30 mm f/4 S. Ici, point de mire, de diagrammes ou de courbes à décrypter, mais un vrai test des performances de l’objectif sur le terrain.

Vous pouvez cliquer sur les images pour voir une version de meilleure qualité.

Avec un format aussi compact pour une plage focale ultra grand-angle, le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S propose dans l’ensemble une très bonne qualité d’image dès la pleine ouverture, avec une maîtrise presque parfaite de la distorsion et du vignettage.

À 14 mm et à pleine ouverture f/4, le centre de l’image est piqué et fourmille de détails. Sur les bords, cela se gâte un peu avec une perte de détails visible aux coins de l’image. Encore une fois, étant donné la compacité de cette optique, ce résultat ne nous surprend pas vraiment.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₁₂₅₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 200
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₆₄₀ s – ƒ / 5,6 – ISO 200
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₄₀₀ s – ƒ / 7,1 – ISO 200

En fermant à f/5,6, on retrouve une image plus homogène. En zoomant un peu, la qualité d’image s’améliore dès la pleine ouverture. À 20 mm, l’objectif se comporte très bien au centre avec un excellent piqué dès f/4. À 30 mm c’est encore mieux, avec un piqué et une bonne homogénéité dès f/4 sur l’ensemble de l’image.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 30 mm – ¹⁄₂₅₀₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 200

On notera ainsi que ce zoom ultra grand-angle offre d’excellentes performances au centre dès f/4, mais qu’il faudra fermer à f/5,6-f/8 pour avoir le maximum de détails sur les bords de l’image. Passer ces valeurs, le niveau de détails diminue, en raison de la diffraction.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₂₅₀ s – ƒ / 8,0 – ISO 200
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 30 mm – ¹⁄₂₅₀ s – ƒ / 7,1 – ISO 200
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₁₂₅₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 100
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 30 mm – ¹⁄₂₀₀₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 200

En termes de distorsions, le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S s’en sort très bien grâce à la correction intégrée au boîtier et au profil d’objectif appliqué automatiquement dans de nombreux logiciels comme Lightroom ou Capture One ainsi que les logiciels Nikon.

Par contre, en ouvrant le RAW dans un logiciel qui ne prend pas en compte ces corrections, ou en désactivant les corrections automatiques directement sur le boîtier, on découvre à quel point l’image est modifiée (ou « améliorée ») par le boîtier – et Nikon n’est pas le seul à effectuer ce genre de correction. Ainsi, les distorsions et le vignettage sont corrigées, au prix d’un recadrage léger ainsi que d’un étirement des bords, ce qui peut expliquer pourquoi les bords sont plus mous et fuyants que le reste.

Voici un comparatif d’un fichier RAW ouvert dans Lightroom (corrigé) et dans Affinity Photo (qui ne prend pas en charge les corrections intégrées au boîtier) :

Photo RAW Nikkor Z 14-30 mm f/4 S dans Affinity Photo

Le vignettage est peu présent sur cette optique – avec la correction activée (mode normal) – mais reste visible à f/4 à 14 mm et disparaît dès f/5.6. À 30 mm, ce dernier est très peu présent. Dans l’ensemble, cet objectif ultra grand-angle contrôle très bien le vignettage, et l’usage de filtres circulaires, même superposés, n’entraîne pas d’assombrissement des bords de l’image.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₁₆₀₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 200

En termes de flare, celui-ci est très bien contrôlé et permet de photographier avec le soleil dans le cadre, même sur un côté, sans craindre des halos disgracieux, même si un zoom UGA ne pourra jamais complètement se défaire de quelques points lumineux, comme on peut le voir sur ces images.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 22 mm – ¹⁄₅₀₀ s – ƒ / 13 – ISO 200

Pour les amateurs de starburst, cet objectif permet de créer des « étoiles » à 14 branches et on s’en lasse vraiment pas.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 15.5 mm – ¹⁄₄₀ s – ƒ / 13 – ISO 100

Enfin, le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S et ses 4 verres ED permet de réduire au minimum les aberrations chromatiques, que nous avons très peu remarqué sur cet objectif, sauf à de rares occasions à 14 mm et sur les bords, comme sur cette photo à l’intérieur d’une église au niveau des vitres.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₂₀ s – ƒ / 4,0 – ISO 200
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₁₅ s – ƒ / 8,0 – ISO 1800

Si l’on résume, on peut donc dire que ce Nikkor Z 14-30 mm f/4 S offre un équilibre très intéressant entre qualité d’image et taille. Il ne sera bien entendu pas au niveau du 14-24 mm f/2,8 en monture F, ainsi que le nouveau Nikkor Z 14-24 mm f/2,8 S, mais le tarif et la cible sont très différents.

Voici une sélection de photos réalisées avec le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S durant notre test :

Autofocus du Nikkor Z 14-30 mm f/4 S

Passons maintenant aux performances autofocus du Nikkor Z 14-30 mm f/4 S. Équipé d’un système autofocus multi-groupes à moteur pas à pas (STM), cet objectif reprend les caractéristiques de la S-Line, à savoir un autofocus très rapide et silencieux, et notamment pensé pour la vidéo.

Durant notre test, nous avons noté que l’autofocus de l’objectif était effectivement très rapide et inaudible, et tire pleinement partie des dernières possibilités des boîtiers Nikon Z, comme le Eye AF ou le suivi dynamique de sujets.

Sur l’objectif, la bague de contrôle permet de faire une retouche du point très rapidement, peu importe le mode, et active le focus peaking. Un mot sur cette fonction de mise au point manuelle : avec l’entraînement électronique de la bague, on ne retrouve pas les mêmes sensations qu’avec le 16-35 mm f/4 en monture F. Ainsi, la sensibilité de l’autofocus est à la fois lié à la course de la bague et à la vitesse de rotation, ce qui peut rendre difficile la mise au point manuelle précise au premier abord.

Il est également important de mentionner que dès que vous éteignez l’appareil, la mise au point se repositionne sur une distance proche de l’infini, peu importe votre réglage précédent. Cela pourra chambouler les habitudes de photographes habitués au système reflex Nikon.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 30 mm – ¹⁄₂₀₀ s – ƒ / 5,6 – ISO 200
NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – ¹⁄₆₄₀ s – ƒ / 10 – ISO 800

Néanmoins, le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S offre des performances autofocus honorables et devrait satisfaire les amateurs de photographie statique tout comme les photographes reporters ou de sport qui doivent suivre une action.

Face à la concurrence

En monture Z, le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S est actuellement le seul zoom ultra grand-angle disponible, peu importe l’ouverture. La concurrence se trouve donc, pour le moment, au niveau des optiques Nikon F qu’il est possible de monter sur le boîtier avec la bague FTZ.

On notera que le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S est le plus léger des zooms UGA à ouverture f/4. Ainsi, les Nikon AF-S 16-35 mm f/4 G ED, Canon EF 16-35 mm f/4 et Sony FE 16-35 mm f/4 pèsent respectivement 680, 615 et 518 g – contre 485 g pour le nouveau Nikon.

NIKKOR AF-S 16-35 mm f/4G ED VR

Naturellement, le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S se confronte au AF-S Nikkor 16-35 mm f/4 G ED, alternative la plus proche, mais pas la plus compacte. Cet objectif zoom, moins grand angle, mesure 12,5 cm de longueur (contre 8,5 cm) et pèse 680 g. À cela, il faut ajouter la bague FTZ, ce qui donne un résultat disproportionné. Malgré tout, cet objectif bénéficie d’une excellente qualité d’image, d’une stabilisation optique et d’une tropicalisation éprouvée pour environ 1000 €. S’il faut déjà partie de votre parc optique et que vous souhaitez l’utiliser sur un Nikon Z, c’est tout à fait possible, bien que peu confortable selon nous.

Avec sa focale jusqu’à 14 mm, le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S s’oppose également au AF-S Nikkor 14-24 mm f/2.8 G ED, un zoom ultra grand-angle en monture F dont la réputation exemplaire n’est plus à faire, si ce n’est qu’il est en monture F et nécessitera un adaptateur, entraînant un encombrement et un poids encore plus important. Ce dernier ne permet également pas d’utiliser facilement des filtres en raison de sa lentille bombée et son tarif est de 1899 €.

Enfin, en août 2018, Tamron avait fait l’effet d’une petite bombe en annonçant le Tamron SP 15-30 mm f/2,8 Di VC USD G2, un zoom stabilisé avec une plage focale très proche de ce Nikon, une stabilisation et surtout une ouverture constante f/2,8, le tout pour un peu plus de 1100 €. Mais si les performances sont au rendez-vous, cela se paie sur la balance et dans le sac, avec une optique mesurant 14,5 cm de longueur pour 1,1 kg en monture Nikon F. Ici encore, la concurrence n’est pas vraiment frontale.

Du côté de Sigma, le 14-24 mm f/2,8 DG HSM Art est également un zoom ultra grand-angle alternatif, là encore disponible uniquement en monture F pour Nikon. Il conjugue ouverture constante f/2,8, construction optique digne de la série Art pour une longueur de « seulement » 13,5 cm et un poids de 1,15 kg. Vendue 1299 €, cette optique est l’une des meilleures solutions en monture F.

Comme on peut le voir, si de nombreux zooms UGA existent en monture Nikon F, l’offre est très limitée en monture Z. Les alternatives, bien que présentes grâce à la bague FTZ, ne sont pas optimales pour qui recherche une solution compacte et légère. Nikon sortira prochainement le Nikkor Z 14-24 mm f/2,8 S, une version bien plus légère et compacte que la version reflex à ouverture constante f/2,8, mais le résultat est une optique deux fois plus chère que celle testée ici.

Finalement, le Nikkor Z 14-30 mm f/4 S n’a pas de réelle alternative.

A qui s’adresse ce zoom ultra grand-angle ?

La question elle est vite répondue. Étant le seul zoom UGA à ouverture constante f/4 en monture Z, cet objectif s’adresse à tous les photographes ou vidéastes équipés d’un boîtier Nikon Z et cherchant des plans très larges, tout en conservant l’option de zoomer.

En pratique, la polyvalence de ce zoom est exemplaire, en permettant de combiner le 14 mm pour des plans très larges et le 30 mm pour des images plus rapprochées. Ainsi, le photographe de paysage, de reportage mais aussi urbain pourra être intéressé par cet objectif, d’autant plus s’il recherche une solution compacte et légère. L’absence de stabilisation optique est ici compensée par la stabilisation capteur des Nikon Z et permet des images nettes même à vitesse lente.

Cet objectif pourra également servir en astrophotographie, même si une version f/2,8 plus lumineuse est davantage recommandée. L’optique pourra également servir pour de la photographie d’architecture, même si dans ce cas un objectif à bascule et décentrement est conseillé.

NIKON Z 6 – NIKKOR Z 14-30mm f/4 S – 14 mm – 13,0 s – ƒ / 4,0 – ISO 720

Nikkor Z 14-30 mm f/4 S, le zoom ultra grand-angle compact et léger pour Nikon Z

Avec l’objectif zoom ultra grand-angle Nikkor Z 14-30 mm f/4 S, Nikon propose une solution qualitative, bien construite et à la fois compacte et légère, sans rogner sur la qualité d’image. L’objectif est agréable à utiliser dans toutes les situations, que ce soit en voyage, en photo de paysage ou en architecture, et sa plage plus large par rapport à un 16-35 mm permet de capturer des images jusqu’alors réservées au 14-24 mm f/2,8. On apprécie également la possibilité d’y visser des filtres de 82 mm.

Côté qualité d’image, nous avons apprécié le piqué dès f/4 au centre de l’image, ainsi que la qualité globale dès f/5,6. Ici encore, on voit que les progrès technologiques des constructeurs se font à la fois au niveau optique et au niveau logiciel. Le profil d’objectif qui corrige directement au sein du boîtier les aberrations et distorsions restantes, ce qui permet d’obtenir une optique de haute qualité avec le minimum de lentilles, pour un encombrement très appréciable en déplacement.

L’objectif Nikkor Z 14-30 mm f/4 S est disponible auprès des différents revendeurs photo habituels, sur le store Nikon ainsi que chez Digit-Photo, Miss Numérique, Camara, Digixo à partir de 1299 €.

L’objectif est également disponible en kit avec le Nikon Z 6 au tarif de 3049 €.

Test Nikkor Z 14-30 mm f/4 S, zoom ultra grand-angle compact pour hybrides à monture Z
Fabrication / Finitions
8
Qualité d’image
8
Ergonomie générale / praticité
8
Points forts
très bonne construction
compact et léger, un must pour un 14 mm
qualité d'image globale
compatible avec les filtres 82 mm
autofocus rapide et silencieux, idéal en vidéo
Points faibles
piqué un peu mou sur les bords à pleine ouverture
f/4 peu utilisable en faible lumière
tarif un peu élevé pour un zoom f/4
8
sur 10