Olympus vend sa division Imagerie à un fonds d’investissement japonais : la photo dans le flou

Olympus s’apprête à vendre sa division Imagerie. Dans un communiqué publié le 24 juin 2020, Yasuo Takeuchi, PDG du groupe Olympus, a annoncé avoir signé un accord avec le fonds d’investissement Japan Industrial Partners, connu pour avoir racheté les ordinateurs VAIO de Sony en 2014.

La fin des activités photographiques d’Olympus

Cette annonce est un vrai coup de tonnerre dans le monde de la photographie. Olympus, l’un des acteurs historiques de la photo, notoirement connu pour ses boîtiers et ses optiques Zuiko, vend sa division Imagerie.

Un récent communiqué, publié par la marque japonaise, vient mettre un terme au contexte d’incertitudes pour l’avenir des activités photographiques d’Olympus. Fin 2019, plusieurs rumeurs insistantes avaient fait état de la fermeture de la division Imagerie. Ainsi, en novembre dernier, le journal américain Bloomberg avait suggéré une potentielle mise en vente des activités liées à la photographie d’Olympus. Pourtant, à plusieurs reprises, le PDG du groupe, Yasuo Takeuchi, avait démenti ces rumeurs. « Nous avons besoin de notre division Imagerie pour maximiser la valeur actuelle d’Olympus », avait-il déclaré en janvier dernier.

Yasuo Takeuchi, PDG d’Olympus Corp, dément toute rumeur d’une vente des activités photo du groupe

Pourtant, le groupe Olympus vient d’annoncer la signature d’un accord avec le fonds d’investissement Japan Industrial Partner (JIP) pour la vente de la division Imagerie. D’après ce communiqué, Olympus prévoit de signer un accord définitif avec JIP d’ici le 30 septembre. La transaction en elle-même doit avoir lieu avant le 31 décembre 2020 –  pour un montant total qui n’a pas été divulgué.

Les difficultés financières de la division Imagerie d’Olympus

Il est vrai que les résultats d’Olympus n’étaient pas exactement au beau fixe, avec des revenus en baisse sur les 3 dernières années. Suite à une importante baisse des ventes, Olympus avait annoncé en mai dernier qu’il cesserait ses activité photo en Corée du Sud. Et ce, afin de se concentrer davantage sur les équipements optiques à vocation médicale ou scientifiques. Un domaine qui s’avère beaucoup plus rentable que la division Imaging d’Olympus.

Entièrement tourné autour du Micro 4/3, Olympus avait encore récemment rappelé son attachement à ce format de capteurs – malgré la progression des boîtiers hybrides APS-C et plein format… et des smartphones, bien évidemment. Depuis 2009 (et le lancement du premier hybride Pen E-P1), Olympus a lancé de très nombreux boîtiers Micro 4/3, donnant naissance à une vague d’appareils « néo-rétro », au gabarit plus compact que les traditionnels reflex.

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« Olympus a mis en place un certain nombre de mesures pour faire face à la situation tendue du marché des appareils photo – liée, entre autres, à la diminution des ventes causée par l’évolution des smartphones », indique le communiqué émis par la marque. Olympus avait ainsi cherché à diversifier son portfolio d’appareils Micro 4/3. Ainsi, elle avait lancé en 2019 l’OM-D E-M1X, un boîtier résolument destiné aux professionnels de l’image. Malheureusement, ces mesure semblent avoir été insuffisantes pour juguler l’érosion des ventes et la baisse des profits. 

Quel avenir pour les appareils Olympus ?

Selon les termes de cet accord, le groupe JIP s’apprête à reprendre les rênes de la division Imagerie d’Olympus. Ce dernier devrait continuer à développer une gamme d’appareils photo et d’objectifs en utilisant les marques OM-D et Zuiko. Le support des appareils Olympus devrait également se poursuivre.

« Sous le contrôle de JIP, la structure de la division Imagerie devrait devenir plus compacte, efficace et agile. Il s’agit du meilleur moyen pour obtenir une croissance continue et durable, afin d’apporter de la valeur aux utilisateurs de nos produits ainsi qu’à nos employés », indique le communiqué.

Pour l’heure, l’avenir des appareils photo d’Olympus en France s’avère particulièrement flou. Lors du rachat de l’activité PC Vaio à Sony en 2014, JIP avait souhaité se concentrer exclusivement sur le marché asiatique, signant ainsi l’abandon des marchés européens et américains. Souhaitons cependant que la situation soit différente, et qu’Olympus continue d’être présent en Europe et en France.