Olympus OM-D E-M1X : prise en main du colosse hybride micro 4/3

Après un teasing en plusieurs étapes et des fuites complètes, Olympus vient de présenter officiellement son dernier boîtier hybride micro4/3, l’OM-D E-M1X. Cette annonce, faite à Hambourg en présence de M. Shigemi Sugimoto, Head of Olympus Corp.’s Imaging Business Unit, marque ce début d’année 2019 pour Olympus, qui célèbre ses 100 ans et le 10e anniversaire de son premier appareil photo micro4/3.

Que se cache-t-il derrière l’OM-D E-M1X et à quels photographes s’adresse ce nouvel appareil ? Nous avons pu découvrir ce boîtier et le prendre en main, voici notre présentation et premières impressions.

Un compagnon de l’OM-D E-M1 Mark II

En 2016, Olympus avait annoncé l’OM-D E-M1 Mark II, son hybride professionnel, avec capteur micro 4/3 de 20 Mpx et une rafale jusqu’à 60 i/s avec stabilisation 5 axes (jusqu’à 6,5 vitesses gagnées en l’utilisant avec la stabilisation optique), AF ultra rapide et un mode Pro Capture pour ne pas manquer un moment.

Olympus OM-D - Enhanced dust, splash and freeze-proof construction (EN)

L’OM-D E-M1X fraîchement annoncé ne vient pas remplacer ce boîtier, mais vient compléter l’offre en proposant désormais deux boîtiers haut de gamme chez Olympus : l’OM-D E-M1 Mark II comme boîtier portable et compact, et l’OM-D E-M1X pour les photographes professionnels, à la recherche d’une meilleure ergonomie et d’une robustesse, notamment dans le domaine de la photographie animalière ou du sport.

Les deux appareils partagent le capteur Live MOS 4/3 de 20,4 Mpx. Celui de l’E-M1X dispose cependant d’un filtre anti-poussières à ultrasons amélioré pour éviter que la poussière ne puisse se coller au capteur. Ce filtre dispose d’un revêtement permettant de réduire les chances qu’une poussière vienne se coller au capteur, un risque d’autant plus élevé que les capteurs des mirrorless – sans miroir – sont plus sensibles à la poussière.

Olympus OM-D E-M1X - aperçu du boîtier

Double processeur TruePic VIII pour plus de possibilités

L’E-M1X d’Olympus est le premier hybride à disposer d’un double processeur TruePic VIII, ce qui permet d’améliorer plusieurs fonctionnalités du boîtier. Pourquoi avoir placé deux processeurs de la génération actuelle plutôt que de proposer un nouveau processeur plus rapide ? Nous n’avons pas eu de réponse à cette question.

Premièrement, l’autofocus déjà réactif de l’E-M1 Mark II a été repensé et amélioré. Il est toujours basé sur un autofocus hybride, avec 121 collimateurs en croix à détection de phase couvrant une large partie de l’image, mais l’algorithme a été, selon Olympus, complètement revu pour offrir confort, vitesse et précision.

Le suivi rapide de sujets aux mouvements imprévisibles a notamment été amélioré, situation critique en photographie de sport ou en animalier. Différents modes sont également intégrés au boîtier, pour par exemple grouper plusieurs points AF. Un mode Focus Stacking est proposé, tout comme la détection des yeux AF, la priorité sur un œil, etc. Le boîtier intègre également des modes intelligents pour détecter et suivre automatiquement certains sujets. Pour le moment, cela se restreint aux sports mécaniques, aux avions et aux trains, et permet un suivi AF pour ne laisser au photographe que la composition à réaliser.

Le deuxième point amélioré grâce au double processeur TruePic VIII est la qualité du traitement de l’image. La sensibilité ISO reste sur une plage de 64 à 25 600 ISO mais le traitement du signal est amélioré grâce au double processeur et de nouveaux algorithmes, produisant des JPEG plus propres. La réactivité du boîtier, à l’allumage et en sortie du mode veille, a également été améliorée.

Introduit avec l’OM-D E-M5 Mark II, le mode High Res Shot, qui permet de réaliser des images haute résolution de 80 Mpx en utilisant obligatoirement un trépied, est désormais également disponible à main levée sur ce boîtier (Handheld High Res Shot), grâce à la puissance de calcul des processeurs. En mode main levée, ce n’est plus le capteur qui effectue des micro-déplacements mais l’appareil analyse les micro-mouvements du photographe lors de la prise de vue de 16 images en rafale et les empile pour une résolution de 50 Mpx. A main levée, le cadrage est ainsi facilitée.

Une autre fonctionnalité autorisé par ce double processeur est le Live ND, qui permet de simuler le rendu d’un filtre ND. Effectué purement de manière logiciel, ce Live ND permet de simuler des filtres ND2, ND4, ND8, ND16 et ND32 pour des poses longues sans trépieds, à la manière de ce que l’on peut voir sur certains smartphones photo. Le rendu final est affiché en temps réel à l’écran ou dans le viseur lors la prise de vue.

Poignée verticale intégrée, tropicalisation poussée et commandes ergonomiques

Proposer un grip intégré à un hybride demande de l’audace et du courage. Et c’est ce qu’Olympus a fait avec cet OM-D E-M1X en proposant une poignée verticale intégrée pour ce boîtier en alliage de magnésium, à la manière des Nikon D5 et Canon EOS 1DX. Résolument typé photographe professionnel et sport, cette poignée permet d’offrir plusieurs choses à ce boîtier.

Tout d’abord, ce grip permet une robustesse renforcée, avec notamment une résistance à la poussière, aux éclaboussures et au froid (jusqu’à -10°C) plus poussée puisque le grip n’est pas amovible. Olympus a passé les tests IPX1 d’étanchéité et assure un usage sans soucis sous des trombes d’eau ou avec beaucoup de poussières. A l’intérieur du boîtier, un système de dissipation de chaleur a également été intégré pour transférer la chaleur des processeurs vers l’extérieur du boîtier afin de pouvoir continuer à utiliser le boîtier de manière prolongée sans surchauffe.

Le dissipateur de chaleur sur l’E-M1X

Ensuite, la prise en main est améliorée avec une préhension réussie, là où de nombreux hybrides sont compacts et pêchent à avoir une bonne prise en main notamment pour les grandes mains. D’ailleurs, la poignée principale est plus creusée que celle de l’OM-D E-M1 Mark II. Aussi, la prise en main est plus fiable, que ce soit à la verticale ou à l’horizontale, avec les mêmes boutons qui tombent sous les doigts.

Ce grip intégré permet d’utiliser deux batteries BLH-1 simultanément. Il s’agit des mêmes compatibles que celles de l’E-M1 Mark II et permettent de réaliser jusqu’à 2580 images selon Olympus (mode de veille rapide) avant de les recharger. Avec le stabilisateur d’image activé, on tombe à 870 vues aux normes CIPA. La recharge est d’ailleurs possible en USB-C, avec des sources jusqu’à 100W, ce qui permet une recharge complète en deux heures seulement.

En plus de cette poignée intégrée, Olympus a revu la disposition et la forme des différents leviers et boutons de son boîtier dans un seul but : être capable de piloter l’appareil les yeux fermés (ou mieux, dans le viseur) grâce notamment à des revêtements différenciants. Le bouton ISO est par exemple cranté pour ne pas être confondu avec le bouton de correction d’exposition ou le bouton d’enregistrement vidéo.

Un nouveau bouton C-Lock fait son apparition, permettant de bloquer les boutons utiles en position verticale mais également de verrouiller certains boutons du boîtier.

En parlant de commandes, l’ensemble des touches est personnalisable, en plus du commutateur 1/2 à l’arrière du boîtier qui permet d’assigner deux fonctions à chaque touche. Les molettes avant et arrière sont également un peu plus renfoncées pour éviter de les toucher de manière malencontreuse.

Un joystick fait également son apparition à l’arrière du boîtier, au-dessus de la croix multi-directionnelle, pour choisir le point AF. Ce joystick est également répliqué sur le grip vertical pour être utilisé en mode portrait.

Au final, Olympus a cherché à proposer la meilleure ergonomie pour ses boutons. Au niveau des menus, ceux-ci n’ont (malheureusement) pas changés mais il est possible de créer un menu personnalisé (Mon menu) avec ses options pour un accès rapide.

En termes de taille et de poids, l’E-M1X est bien entendu plus lourd que l’E-M1 Mark II, avec un poids nu de 849g (997g avec 2 batterie et cartes SD) là où l’E-M1 Mark II est sous la barre des 500g. Mais la prise en main étant bonne, ce poids reste maîtrisé, surtout pour les photographes à la recherche d’un boîtier fiable et ergonomique. Olympus se rattrape aussi avec ses optiques compactes.

Comparaison OM-D E-M1X vs OM-D E-M1 Mark II
Comparaison OM-D E-M1X vs OM-D E-M1 Mark II

Double stabilisation jusqu’à 7,5 EV

Pionnier dans la stabilisation du capteur de ses appareils, Olympus renouvelle la stabilisation 5 axes de son capteur mais améliore ses performances grâce à un nouveau capteur gyroscopique. Au lieu des 6,5 EV gagnées avec l’E-M1 Mark II, l’E-M1X permet de monter jusqu’à 7,5 EV grâce à la stabilisation conjointe du capteur et des optiques M.Zuiko IS PRO.

Double stabilisation de l’OM-D E-M1X

Cette stabilisation est notamment utile avec de longues focales, et il est par exemple très facile de photographier avec un 300mm (équivalent 600mm en 24×36) à 1/125s sans vibration.

EVF à grossissement 0,83x et rafraichissement 120fps

Le viseur électronique LCD de l’OM-D E-M1X a également été amélioré : s’il conserve ses 2,36 millions de points et couvre environ 100% de l’image, il offre désormais un grossissement de 0,83x (équivalent 35mm), soit ce qui se fait de mieux actuellement sur le marché des hybrides. Une fonction Boost permet également de passer à un taux de rafraichissement de 120fps (contre 60fps) pour pouvoir suivre correctement les sujets en mouvement dans le viseur.

Au niveau de l’écran, on est en présence d’une dalle LCD tactile de 3 pouces avec seulement 1,03 million de pixels. C’est très peu… L’écran est monté sur une rotule articulée permettant de nombreux angles de prise de vue.

Mode Pro Capture, rafale jusqu’à 60 i/s

Tout comme l’OM-D E-M1 Mark II, l’OM-D E-M1X dispose du mode Pro Capture qui permet d’enregistrer la scène photographiée avant le déclenchement, à partir du moment où le déclencheur est appuyé à mi-course. Jusqu’à 35 images peuvent ainsi être mises en tampon et utilisées une fois que le déclenchement est effectué, pour par exemple obtenir des clichés d’un sujet extrêmement rapide.

La rafale de ce boîtier atteint également jusqu’à 60 i/s en obturateur électronique, avec 49 RAW ou JPG et 18 i/s avec le suivi AF/AE activé avec jusqu’à 74 RAW ou 89 JPG enregistrés. En déclenchement standard et avec une rafale de 15 i/s, on peut photographier jusqu’à 103 RAW ou 132 JPG et même 287 RAW et un nombre illimité de JPG en réduisant la rafale à 10 i/s.

L’obturateur de ce boîtier est conçu pour 400 000 déclenchements. La vitesse d’obturation maximale est de 1/32 000s en mode silencieux et 1/8000s en obturateur mécanique.

Vidéo Cinéma 4K et format LOG

En vidéo, Olympus reprend les caractéristiques de l’E-M1 Mark II : Cinema 4K (4096 x 2160) à 24p (237 Mbps), 4K (3840 x 2160) jusqu’à 30p (102 Mbps) et Full HD jusqu’à 120p. La stabilisation 5 axes est un point fort du mode vidéo, notamment couplée avec une stabilisation électronique supplémentaire qui permet de réduire les mouvements de caméra.

Le boîtier dispose de 3 niveaux de stabilisation possibles en vidéo pour s’adapter au mieux aux mouvement du vidéaste.

La grosse nouveauté vidéo de ce boîtier c’est son enregistrement LOG (OM-Log400 flat) qui permet de conserver une plage dynamique élevée afin d’effectuer un étalonnage vidéo en post-production.

L’écran orientable tactile sur rotule sera également apprécié des vidéastes.

GPS, connecté et bardé de capteurs

L’OM-D E-M1X dispose d’un GPS intégré ainsi que plusieurs capteurs comme une sonde de température; un baromètre et une boussole, permettant d’ajouter des informations de lieux et de conditions de prise de vue aux métadonnées des photos réalisées. Cet équipement « de série » que l’on retrouvait jusqu’alors dans les compacts baroudeurs Tough montre que ce boitier se destine à un usage en extérieur.

En termes de connectivité, on retrouve les basiques comme le Wifi, le Bluetooth, l’USB (Type C), un port micro HDMI type D, deux prises mini-jack micro et casque et une prise synchro.

En s’équipant du logiciel Olympus Capture, le boîtier peut être utilisé en prise de vue connecté sans utiliser de câble grâce au Wifi.

Le boîtier est doté de deux slots pour cartes mémoires rapides UHS-II.

Prix et disponibilité de l’OM-D E-M1X

L’OM-D E-M1X sera disponible à partir de fin février 2019 au tarif de 2999€ boîtier nu. Disons-le tout de suite, c’est cher, voire très cher pour un boîtier micro4/3. Rappelons qu’à leurs sorties, les E-M1 et E-M1 Mark II étaient proposés respectivement à 1500 et 1999€ nu.

Même en intégrant le prix d’un grip HLD-9 à 299€, ce boîtier est bien plus cher que l’E-M1 Mark II. Il s’agit également d’une véritable montée en gamme, même si le capteur reste identique.

La construction robuste du boîtier, son ergonomie améliorée et ses performances grâce au double processeur n’en feront certainement pas un boîtier pour monsieur tout le monde, et Olympus semble viser avant tout les professionnels de l’image, du sport et de l’animalier, même si on pourra bien entendu trouver de nombreux autres usages à ce boîtier.

A ce prix, on est cependant en présence d’un boîtier capable d’endurer des conditions de prise de vue extrêmes, ce qui est peu commun dans le monde de l’hybride aujourd’hui.

Olympus, protecteur du micro 4/3

Avec l’annonce de la L-Mount Alliance dans laquelle Panasonic s’est alliée avec Leica et Sigma, Olympus pourrait se sentir un peu seul sur le marché du micro4/3, mais le constructeur n’en démord pas. A l’heure où tout le monde se concentre sur l’hybride plein format, Olympus fait ainsi le choix de proposer un nouveau boîtier pour la monture micro 4/3, même si le prix est celui d’un boîtier hybride plein format.

M. Shigemi Sugimoto tenant le nouvel OM-D E-M1X
© Olympus

Les avantages du micro 4/3 – des optiques plus compactes et légères, une plus grande profondeur de champ et un ensemble plus compact sans lésiner sur les performances pures – semblent contrebalancer la tendance vers le plein format ultra défini, selon M. Shigemi Sugimoto, qui l’a répété lors de la conférence de presse. Est-ce que les potentiels clients lui donneront raison ?

L’année 2019 nous le dira, et il ne faut pas attendre d’annonce plein format de la part d’Olympus.

Notre premier avis sur l’OM-D E-M1X

Un boîtier hybride professionnel aux contrôles précis et pouvant être utilisé dans des conditions difficiles sans broncher, voilà comment nous pouvons résumer ce nouvel OM-D E-M1X qui a été véritablement conçu pour répondre aux besoins d’une frange des photographes : les professionnels de la photo sportive ou animalière.

La construction du boîtier et sa réactivité en font une véritable bête de course, capable d’encaisser des rafales rapides, mais aussi de réaliser des clichés à haute définition en utilisant le nouveau mode Handheld High Res Shot rendu possible grâce au double processeur d’images.

Cependant, la taille du capteur micro 4/3, notamment en conditions de faible lumière pour la photo sportive, reste un élément qui freinera certains professionnels de l’image. Olympus devra convaincre, et nous le vérifierons dans un prochain test, si la performance est bien là où on l’attend.

Photos réalisées avec le boîtier

Voici une sélection de photos réalisées avec l’OM-D E-M1X lors de notre session de Touch and Try. Malheureusement, le lieu et la météo ne se prêtaient pas forcément aux essais étendus, mais on peut déjà apprécier la qualité d’image. Pour voir la photo originale, cliquez sur l’image puis faites un clic droit > enregistrer sous.

Nouveau flash FL-700WR et logiciel Olympus Workspace

Avec cet OM-D E-M1X, Olympus lance également le flash électronique FL-700WR contrôlé par ondes radio, offrant une prise de vue sans fil. Ce flash peut également servir de contrôleur. Il dispose d’un nombre guide ND42 (ISO 100/m) et est compact et léger pour une bonne portabilité.

Fait pour être utilisé avec la gamme E-M, il est tropicalisé et résistera au froid jusqu’à -10°C.

Des contrôleurs et récepteurs sans fil FC-WR et FR-WR sont également lancés pour contrôler plusieurs flashs à distance, jusqu’à 3 groupes avec un nombre illimité de flashs.

Le logiciel Workspace d’Olympus, quant-à-lui, est disponible gratuitement pour tous les utilisateurs Olympus et offre des fonctionnalités de visualisation et de retouche des images annoncées comme « plus rapide » par Olympus, sans en savoir plus.

Nouvelle roadmap d’objectifs M.Zuiko

En plus de cette annonce, Olympus a annoncé le développement d’un nouveau téléobjectif et une nouvelle roadmap, à découvrir dans cet article.

Olympus : nouvelle roadmap d’objectifs et développement d’un 150-400mm F4.5 TC1.25x IS PRO