Masanori Sako, Olympus : « nous ne pensons pas que les photographes recherchent tous du plein format »

Après une pause dans le développement de nouveaux produits en raison d’une restructuration de ses usines en 2018, Olympus a fêté ses 100 ans d’existence en 2019 avec plusieurs nouveautés et un nouveau slogan « Break free from heavy gear ». Avec le dernier OM-D E-M1 Mark III, Olympus n’a pas dit son dernier mot avec le format Micro 4/3 et le revendique haut et fort.

Nous avons voulu en savoir plus et comprendre pourquoi Olympus tenait autant à ce format. À Tokyo, le siège social d’Olympus Corp est situé au Shinjuku Monolith, dans le quartier animé de Shinjuku. Nous y avons rencontré Masanori Sako, Senior Manager, Global Marketing Strategy, Olympus Corp, alors que l’épidémie de coronavirus forçait de nombreux collaborateurs à adopter le télétravail. Cette entrevue a eu lieu le 3 mars 2020. Bonne lecture.

Les bureaux d’Olympus à Tokyo sont situés au 3e étage de la Tour Shinjuku Monolith

L’année 2018 a été difficile pour Olympus, puis vous avez lancé plusieurs nouveaux appareils en 2019, dont l’OM-D E-M1X et l’OM-D E-M5 Mark III. En 2020, quelle est la vision d’Olympus sur le marché des appareils photo ?

Masanori Sako : notre objectif en 2020 est de stabiliser et de renforcer notre position sur le marché. Pour atteindre cet objectif, nous menons activement des activités de marketing et avons également mis en place une roadmap de produits intéressants. Nous continuerons à développer les technologies futures pour les photographes et les vidéastes, telles que de nouveaux appareils photo et de nouveaux objectifs en 2020.

Masanori Sako, Senior Manager, Global Marketing Strategy, Olympus Corp.

Nous ne partageons pas les chiffres de vente pour l’OM-D E-M1X, mais il se vend plutôt bien. Mais l’OM-D E-M1X n’est pas pour tout le monde. C’est un appareil haut de gamme et nous ne nous attendons pas à de très gros volumes, mais nous notons que cet appareil est accepté par de nombreux nouveaux utilisateurs qui apprécient sa taille compacte et son ergonomie professionnelle.

 « Seul contre tous », voilà qui pourrait résumer la position d’Olympus dans l’industrie photo où chaque fabricant opte pour l’hybride plein format. Les chiffres de vente confirment-ils que vous avez pris la bonne décision en vous en tenant au Micro4/3 ?

Masanori Sako : nous savons que de nombreux fabricants développent aujourd’hui des appareils photo plein format, mais pas nous. En fait, nous pensons que notre direction est la bonne. Nous ne pensons pas que les photographes recherchent tous du plein format.

Le plein format est intéressant dans plusieurs cas, mais de nombreux clients recherchent un système d’objectifs interchangeables plus compact et plus léger et nous sommes presque les seuls à pouvoir offrir ce genre de produit sur le marché. En fait, nous n’avons pas peur d’être « seuls » et nous sommes fiers de disposer du Micro 4/3 et d’offrir des caractéristiques uniques pour les photographes.

L’an dernier, une rumeur a circulé selon laquelle Olympus pourrait vendre son activité d’imagerie. Le PDG d’Olympus, Yasuo Takeuchi, a dû démentir cette information. Pourquoi pensez-vous qu’une telle rumeur s’est répandue ?

Masanori Sako : bien sûr, beaucoup de gens pensent différemment et il y a beaucoup de perspectives différentes. Certains pensent que les ventes d’Olympus sont encore faibles et que les affaires ne vont pas très bien, d’autres pensent qu’Olympus Corp. fait de plus en plus pour le secteur médical, ce qui est vrai. Je pense donc que les gens pensaient qu’Olympus prévoyait de réduire ou même de fermer son activité d’imagerie, mais ce n’est pas le cas.

Yasuo Takeuchi, PDG d’Olympus Corp, dément toute rumeur d’une vente des activités photo du groupe

Olympus Corp. a plusieurs domaines d’activité, mais l’imagerie continue de jouer un rôle important dans l’entreprise, en étant à la pointe des technologies ou des innovations. Nous maintiendrons donc certainement l’activité imagerie comme une partie importante de la société Olympus.

Nous développons différents produits et certaines technologies ne peuvent pas être utilisées dans d’autres divisions. Mais pour les produits grand public, le rythme rapide du développement technologique pourrait contribuer à accélérer certains développements de dispositifs médicaux ou de sciences de la vie. La division photo est également notre visage public, et contribue à ce que beaucoup de gens connaissent Olympus, ce qui devrait favoriser la présence de la marque.

Est-ce qu’Olympus est impacté par le coronavirus ?

Masanori Sako : Olympus a été touché dans une certaine mesure. Nous ne voyons pas d’impact significatif pour le moment, mais nous verrons. Nos usines sont maintenant au Vietnam, même si certaines pièces sont achetées à des entreprises chinoises, donc il pourrait y avoir un certain impact. [Propos recueillis le 3 mars 2020, NDLR]

Les Jeux olympiques de Tokyo sont proches : est-ce un événement important pour Olympus et vos photographes ?

Masanori Sako : oui, c’est important pour nous. Le nombre de photographes sportifs équipés en matériel Olympus est en augmentation, surtout depuis le lancement de l’OM-D E-M1 Mark II. Dans ces conditions, ces Jeux olympiques sont une grande opportunité pour nous de voir de nombreuses photos prises avec nos appareils, ce qui contribue certainement à la présence de notre marque. C’est donc important. Olympus n’a pas encore décidé d’avoir un service pour les professionnels à Tokyo 2020.

Pour le 100e anniversaire d’Olympus, vous avez lancé une campagne mondiale appelée « Break Free ». De quoi pensez-vous que le photographe devrait être libéré ?

Masanori Sako : les photographes doivent être libérés de tout équipement lourd, encombrant ou de tout environnement restrictif parce que l’équipement est gros ou lourd. Il s’agit d’une campagne de marketing mondiale, mais pas seulement. C’est aussi une campagne de marque. Elle est vraiment liée à nos valeurs fondamentales qui sont la compacité et la légèreté, une stabilisation de l’image très puissante et des objectifs de très bonne qualité. Ce sont nos avantages et nous pensons pouvoir fournir un système unique sur le marché.

Break Free with Olympus

« Break free » est l’expression qui exprime le caractère unique et l’avantage d’Olympus. Parce que parfois votre matériel est très imposant, vous avez besoin d’un trépied ou vous devez utiliser une grande valise pour emporter tous vos objectifs et appareils photo. Notre proposition est différente : vous pouvez simplement prendre un sac à dos pour transporter votre appareil photo et quelques objectifs. Il est par exemple plus facile d’aller à la montagne ou dans tout autre environnement difficile.

C’est un peu comme Fujifilm avec leur campagne  » Carry less, shoot more « .

Masanori Sako : bien sûr, la compacité et la légèreté sont les principaux avantages du format Micro-4/3. Avec du plein format, votre appareil est plus imposant, mais même avec l’APS-C, il y a certaines limites à la réduction de taille de l’ensemble boîtier + objectif. Il faut bien penser à la taille des objectifs et c’est une différence importante pour nous, je pense.

La compacité et la légèreté sont une chose importante, mais notre système est également très intéressant grâce à la stabilisation de l’image et à nos objectifs de très haute qualité.

Dans les appareils photo Olympus récents, nous avons remarqué plusieurs caractéristiques rendues possibles par des processeurs puissants, comme le Live ND, handheld high res shots et l’AF Starry Sky. Pensez-vous que l’avenir de la photographie se trouve dans le logiciel ?

Masanori Sako : ces caractéristiques sont rendues possibles par la combinaison du logiciel et du traitement d’image. Nous pensons que la fusion du matériel et du logiciel est la clé du développement technologique futur.

Olympus OM-D E-M1X : prise en main du colosse hybride micro 4/3

L’OM-D E-M1 Mark III et l’OM-D E-M1X offrent des performances de stabilisation jusqu’à 7,5 stops. Comment Olympus parvient-il à une stabilisation aussi élevée par rapport aux autres fabricants ?

Masanori Sako : pour obtenir la stabilisation d’image la plus efficace, nous avons développé conjointement certaines pièces en coopération avec d’autres fournisseurs. C’est par exemple le cas de notre capteur gyroscopique, créé à partir de zéro au lieu de nous contenter d’acheter des pièces à nos fournisseurs. Un développement conjoint aussi intense est la clé du succès pour obtenir cette puissante stabilisation.

L’OM-D E-M1X à côté de l’OM-D E-M1 Mark III

La plupart de vos appareils photo récents utilisent un capteur CMOS 20,4 Mpx. Cette résolution n’a pas changé depuis l’OM-D E-M1 Mark II. Pensez-vous que ce soit la résolution optimale pour un appareil au format Micro 4/3 ? Ou peut-être s’agit-il plutôt d’une limitation technique ?

Masanori Sako : pour obtenir de belles photos, l’augmentation de la résolution des capteurs n’est pas le plus important. Il faut aussi améliorer d’autres éléments, comme la réduction du bruit. La résolution est bien sûr une chose importante, mais ce n’est qu’un élément à prendre en compte.

Pour le moment, nous pensons que le capteur 20,4 Mpx est la résolution optimale du point de vue de la technologie actuelle, mais nous étudions également comment utiliser des capteurs à plus haute résolution à l’avenir. Il n’y a pas de limite, mais notre priorité est d’obtenir une image finale de qualité et utilisable.

Nous n’avons pas de nouvelles du 150-400 mm f/4,5 TC 1,25X IS PRO partagé dans la roadmap début 2019. Le développement est-il toujours en cours et quand pouvons-nous espérer la sortie de ce télézoom ?

Masanori Sako : le développement progresse vraiment maintenant et nous avons déjà quelques prototypes finaux prêts. Cet objectif est donc toujours en bonne voie et nous prévoyons de lancer ce produit dans l’année 2020.

Vidéo : Olympus montre les capacités de son zoom M.Zuiko Digital ED 150-400 mm f/4,5 TC 1,25x IS PRO et dévoile sa roadmap d’optiques

Avec l’OM-D E-M1 Mark III, Olympus a livré un appareil photo de pointe. Est-ce un E-M1X dans le boîtier compact de la série E-M1 ? Comment peut-on comparer les deux ?

Masanori Sako : l’OM-D E-M1X est destiné aux utilisateurs qui apprécient l’opérabilité et la fiabilité, car il y a beaucoup de boutons directs pour pouvoir modifier facilement les paramètres. Il est également doté d’une poignée verticale et horizontale pour plus de facilité d’utilisation. Nous pensons qu’il permet aux photographes professionnels d’utiliser leur appareil de manière confortable.

Olympus OM-D E-M1 Mark III : l’hybride micro 4/3 compact qui a mangé l’E-M1X

OM-D E-M1 Mark III

L’OM-D E-M1 Mark III est davantage axé sur la mobilité. C’est un appareil photo beaucoup plus compact et léger. Fondamentalement, l’OM-D E-M1 Mark III est un modèle qui hérite de certains éléments de l’OM-D E-M1X, mais les clients cibles sont vraiment différents.

OM-D E-M1 Mark III

Par exemple, l’OM-D E-M1 Mark III est bien adapté aux voyages et pour les photographes de paysages qui ne veulent pas forcément apporter du matériel lourd. L’OM-D E-M1X concurrence davantage certains modèles plein format haut de gamme d’autres fabricants, et certains clients apprécient sa compacité par rapport à ce genre d’appareils.

Olympus a récemment lancé l’objectif M.Zuiko Digital ED 12-45 mm f/4 PRO. Pourquoi avez-vous créé cet objectif ?

Masanori Sako : il s’agit d’un modèle très demandé. Nous avons un excellent objectif 12-40 mm f/2.8 pro, mais en même temps, beaucoup de gens recherchent un objectif plus petit avec une qualité pro. Nous pensons que ce 12-45 mm n’est pas seulement bon pour la série E-M1, mais aussi pour la série E-M5 en raison de sa taille compacte et de son poids léger.

Est-ce que ce 12-45 mm f/4 PRO sera proposé en objectif de kit pour la série OM-D E-M1 ou OM-D E-M5 ?

Masanori Sako : je pense que c’est une bonne question et nous devons absolument étudier le lancement d’un kit avec l’OM-D E-M5 Mark III. Ce pourrait être une solution idéale pour les personnes à la recherche d’un appareil photo et d’un objectif de haute qualité.

Le nouveau 12-45 mm f/4 PRO sur l’OM-D E-M5 Mark III

Quelle est la stratégie actuelle d’Olympus sur sa gamme d’objectifs ? Avez-vous encore des lacunes ou des idées à développer ?

Masanori Sako : nous avons reçu de nombreuses demandes de clients pour le développement d’objectifs. Bien sûr, nous devons établir un ordre de priorité pour savoir quelle lentille doit être développée en premier. Plusieurs objectifs sont prévus dans un avenir proche dans le cadre de notre roadmap sur les objectifs. Le 150-400 mm est un objectif très stratégique qui peut même mettre en avant notre valeur fondamentale (la compacité et la légèreté). Cet objectif est très bon pour les photographes qui prennent principalement des photos d’oiseaux. Pour ces personnes, ce nouvel objectif change vraiment la donne.

La roadmap d’objectifs Olympus de novembre 2019

Nous avons remarqué que les OM-D E-M1 Mark III ont un seul processeur TruePic IX comparé au double TruePic VIII des OM-D E-M1X. Comment se comparent-ils en termes de performances ?

Masanori Sako : ce processeur TruePic IX permet des prises de vue à main levée en haute résolution (handheld high res shots) et également des prises de vue Live ND, un système avancé d’autofocus avec priorité sur l’oeil ainsi qu’une nouvelle fonction Starry Sky AF. Lorsque nous avons développé l’OM-D E-M1X, ces fonctions n’étaient possibles que grâce au double processeur (sauf pour la fonction Starry Sky AF). Maintenant, nous avons un nouveau processeur TruePic IX qui peut vous permettre d’utiliser ces fonctions.

E-M1 Mark III: Starry Sky AF

Il y a encore des différences : l’OM-D E-M1X à double processeur peut offrir la détection autofocus intelligente du sujet basée sur l’IA. Cela ne peut être fait qu’avec deux processeurs.

Pouvons-nous dire que le nouveau processeur est deux fois plus puissant que le précédent ?

Masanori Sako : c’est plus compliqué. Même s’il s’agit d’un nouveau processeur Truepic IX, deux processeurs sont parfois nécessaires pour certaines fonctions. Si nous avons besoin de plus de puissance, alors vous aurez peut-être besoin de deux processeurs pour y parvenir.

Pour certaines caractéristiques clés, le nouveau Truepic IX peut faire beaucoup plus que l’ancien processeur Truepic VIII. Cela dépend vraiment des tâches à accomplir.

Quelle est la stratégie en termes de mise à jour du firmware entre les deux appareils ? Peut-on s’attendre à ce que la fonction Starry Sky AF apparaisse sur l’OM-D E-M1X avec une future mise à jour ?

Masanori Sako : si c’est techniquement faisable, alors il est tout à fait possible d’ajouter de telles nouvelles fonctions avec une mise à jour du firmware. L’ajout de la fonction Starry Sky AF sur l’OM-D E-M1X est à l’étude.

Bien sûr, même si c’est possible, cela ne signifie pas que toutes les fonctions seront ajoutées aux anciens modèles en raison de décisions stratégiques entre les différentes gammes de produits. L’OM-D E-M1X est toujours un modèle phare pour nous, nous pourrions donc l’envisager.

Les dates de sortie de l’OM-D E-M1 Mark III et de l’OM-D E-M5 Mark III sont assez proches : pourquoi ce choix ?

Masanori Sako : c’est en raison du transfert de notre usine. La chaîne de montage a été transférée de Chine au Vietnam et cela a ralenti le développement de nos produits. Nous n’avons pas lancé intentionnellement deux produits en même temps, mais nous voulions développer le plus rapidement possible les produits attendus dans chaque gamme. Maintenant que le transfert de notre usine est achevé, nous pouvons lancer de nouveaux produits de manière cohérente à l’avenir.

Récemment, trois nouveaux acteurs ont rejoint le consortium MFT : Yongnuo, Venus Optics et Mediaedge. Qu’est-ce que cela signifie pour Olympus ?

Masanori Sako : c’est une bonne nouvelle que de plus en plus d’entreprises rejoignent le monde du Micro 4/3.

Yongnuo, Mediaedge et Venus Optics rejoignent le consortium Micro 4/3

Pouvons-nous dire que le Micro 4/3 soit également plus orienté vers la vidéo ?

Masanori Sako : nous fabriquons des appareils photo et le champ principal est toujours la photographie, mais la vidéo est également importante. Comme pour la photographie, nous pensons pouvoir apporter des valeurs uniques aux vidéastes, notamment grâce à la stabilisation de l’image. Nous savons que de nombreux vidéastes apprécient vraiment cette puissante stabilisation d’image, ainsi que nos boîtiers et objectifs compacts.

Double stabilisation de l’OM-D E-M1X

Nous voulons développer davantage ce segment de la vidéo, car nous pensons pouvoir soutenir les vidéastes avec nos technologies.

Olympus envisage-t-il toujours de se cantonner au Micro 4/3 ou pourrions-nous aussi imaginer un jour un système full frame ?

Masanori Sako : je peux confirmer que nous allons continuer avec le système Micro 4/3. Nous n’allons pas changer cette direction. Bien sûr, personne ne connaît l’avenir, mais nous croyons vraiment que nous pouvons apporter beaucoup de valeur au marché avec le Micro 4/3. Nous pensons vraiment que le fait d’avoir un système différent dans l’industrie peut rendre le marché de la photo plus intéressant. Si tous les fabricants produisent des appareils photo plein format, peut-être que de nombreux appareils seront similaires en termes de forme et de caractéristiques et le marché sera de plus en plus ennuyeux.

Dans la mesure où Olympus peut offrir des caractéristiques très uniques et intéressantes, nous n’avons pas peur d’être seuls. Nous voulons être uniques et continuer avec ce système.

N’avez-vous pas peur du développement des smartphones dont les capacités photo s’améliorent ?

Masanori Sako : le smartphone est très pratique et nous ne nions pas la photographie sur smartphone. Nous pensons que c’est une bonne occasion de voir beaucoup de gens prendre des photos. De nos jours, le nombre de photos prises augmente massivement, donc les gens aiment photographier avec leur smartphone, peut-être d’une manière différente.

Peut-être que certains appareils photo à objectifs interchangeables d’entrée de gamme pourraient être remplacés par des smartphones – certains utilisateurs peuvent se satisfaire des photos prises avec leur smartphone. Les appareils photo de type « point and shoot » ont presque disparu. Nous avons encore notre série TOUGH qui a des caractéristiques uniques comme l’étanchéité et la résistance aux chocs. C’est pourquoi les appareils photo TOUGH se vendent toujours bien d’ailleurs.

Alors, que pouvons-nous faire pour différencier nos appareils Micro 4/3 ? Les gens utilisent toujours nos appareils, mais c’est une question très importante et intéressante. En interne chez Olympus, il y a une grande discussion avec notre équipe de planification et de R&D. Nous verrons bien ce qui en ressort.

Certaines entreprises ont décidé de créer des caméras intégrées comme Zeiss avec le ZX1. Samsung et Panasonic ont également fabriqué des smartphones avec des capteurs plus grands il y a quelques années.

Masanori Sako : de nombreux fabricants tentent de faire quelque chose de différent et de fusionner les avantages des smartphones et des appareils photo. Les appareils photo caméras à objectifs interchangeables sont toujours destinés aux photographes plus sérieux, professionnels ou amateurs. Il y a quelques différences. Les photographes utilisant des smartphones apprécient la facilité de retouche et les filtres qui sont vraiment pratiques. Les passionnés de photographie aiment toujours faire leurs propres images.

Zeiss ZX1, l’étonnant appareil photo 24 x 36 mm qui intègre Lightroom

Certaines personnes essaient de prendre des images réalistes – ce qu’elles ont vu – mais certains photographes veulent plutôt créer une œuvre. La photographie ne consiste pas seulement à prendre des photos, mais aussi à montrer son expression artistique. Pour eux, c’est une œuvre d’art. Olympus peut les aider à créer cela, et pas seulement à modifier ou retoucher facilement les images avec des filtres.

Olympus doit être le fabricant qui aide vraiment ces photographes sérieux à créer leurs propres œuvres.

Les personnes utilisant des smartphones sont assez jeunes par rapport aux personnes utilisant des reflex ou hybrides. Comment essayez-vous d’amener les jeunes générations à la photographie ?

Masanori Sako : bien sûr, il y a beaucoup plus d’utilisateurs de smartphones dans le monde. Je pense que les jeunes générations qui aiment la photographie sur smartphone pourraient être intéressées par une photographie plus professionnelle, ce qui est une belle opportunité pour nous.

Nous devons offrir quelque chose de différent de ce que nous avons offert aux photographes plus âgés qui sont satisfaits des appareils actuels. Les nouvelles générations pourraient être différentes et ne pas se satisfaire des produits actuels, même si elles sont intéressées par des systèmes professionnels. Elles pourraient être à la recherche de fonctionnalités plus proches de celles des smartphones.

Bien sûr, si un smartphone peut simplement satisfaire ces clients, ils n’ont pas besoin de nos appareils photo. C’est pourquoi nous devons faire plus d’efforts pour développer quelque chose d’attrayant pour les nouvelles générations. Je n’ai pas de réponse, mais nous ne sommes pas pessimistes. C’est plutôt une bonne chose que beaucoup de gens aiment prendre des photos.

Au Japon, en quoi le marché est-il différent par rapport au reste du monde ?

Masanori Sako : au Japon, il y a beaucoup de jeunes femmes photographes qui aiment utiliser nos produits, notamment les appareils de la série Olympus Pen, ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres pays comme aux États-Unis ou en Europe.

Olympus Pen-F

Pour les commercialiser, nous avons fait appel à des talents japonais célèbres ou à des stars de la télévision, et nous ciblons également les femmes dans les magazines. Au Japon, il y a cette tendance du « nail art ». C’est vraiment énorme ici, alors nous collaborons avec des artistes de l’ongle dans des événements pour utiliser nos produits.

L’Olympus Pen-F se vend bien auprès de certains types de clients. Ils aiment vraiment ce produit et beaucoup nous demandent « quand allez-vous lancer une nouvelle version du Pen-F ? ». Malheureusement, je ne peux pas faire de commentaires à ce sujet (sourire).


Merci à Masanori Sako d’avoir répondu à nos questions. Nous tenons également à remercier l’équipe d’Olympus France, notamment Grégory Le Quéré pour avoir rendu possible cette interview malgré l’annulation du CP+ à Yokohama.