Nous avons pu tester pendant quelques semaines le compact expert Panasonic Lumix DMC-LX100EF (plus connu sous l’appellation LX100, bien plus simple), sacré « meilleur appareil photo/vidéo expert » par les TIPA Awards 2015 en avril dernier. Actuellement, il est proposé à un tarif avoisinant les 650€.
Est-ce une bonne solution pour s’équiper d’un appareil photo compact expert ? Voici notre avis.
Sommaire
- Un « compact » qui ne tient pas en poche…
- …mais offre une meilleure prise en main
- Un excellent viseur électronique
- Pas de molette PSAM, mais c’est tant mieux
- Un zoom trans-standard lumineux
- Un grand capteur, pour un compact
- Un autofocus rapide et efficace
- Le mode vidéo
- Un écran arrière un peu décevant
- Pas de flash intégré mais un flash externe fourni
- Le mode Wi-Fi
- Et quelques fonctionnalités sympathiques bienvenues
- Panasonic Lumix DMC-LX100 : un excellent compact… pas si compact
Un « compact » qui ne tient pas en poche…
Le premier contact est surprenant. En sortie de son emballage, ce compact ne mérite pas complètement son appellation, l’appareil mesurant tout de même 11,5 cm de largeur, 6,6 cm de hauteur et 5,5 cm d’épaisseur, pour un poids de 393 g avec batterie et carte mémoire. Il n’est pas le seul « compact » volumineux sur le marché, certes.
La différence avec le Sony RX100 Mark 3 est tout de même flagrante :
Inutile donc d’espérer mettre cet appareil dans une poche de pantalon l’été, il faudra le garder en bandoulière, dans une poche de veste ou dans un sac.
…mais offre une meilleure prise en main
L’avantage de ces dimensions respectables, et d’un design bien conçu avec un grip digne de ce nom, c’est que l’appareil tient bien en main.
On n’a pas peur de le laisser tomber à tout instant quand on le tient uniquement de la main droite, contrairement à ce qui se produit avec le Sony, surtout si on ne lui ajoute pas l’indispensable grip Sony AG-R2.
L’appareil est disponible en deux coloris : noir et argent.
Un excellent viseur électronique
Le viseur du LX100 est excellent. Toujours accessible et proéminent, il propose un très bon dégagement oculaire. Il dépasse du coup pas mal du boitier, participant à l’encombrement important pour un compact, on ne peut pas tout avoir.
Ses dimensions importantes et ses 2 764 000 points – soit en gros du XGA de 1024×768 pixels – le rendent très lisible et précis, plus par exemple que ceux de son petit cousin hybride Panasonic GM5 ou du Sony RX100 Mark 3.
Il est par contre au format 16/9è, format plus intéressant pour la vidéo que la photo, pour laquelle les autres formats – nous y reviendrons – impliquent une perte de surface avec des bandes noires latérales.
Enfin, il est en technologie LCD séquentielle, pouvant provoquer des effets d’arc-en-ciel sur certains mouvements rapides, alors qu’on aurait préféré le viseur OLED du Panasonic GH4, qui reste un cran au dessus.
Pas de molette PSAM, mais c’est tant mieux
La sélection des classiques modes Programme, priorité Vitesse (Speed), priorité Ouverture (Aperture) et Manuel ne s’opère ici pas sur une molette « PSAM » comme on en trouve sur de nombreux appareils. La logique de fonctionnement imparable est basée sur deux contrôles physiques, l’un pour la vitesse et l’autre pour l’ouverture, avec chacun une position automatique. On retrouve le même fonctionnement sur la série X100 de Fujifilm.
Le contrôle de vitesse est une molette sur le dessus de l’appareil, c’est l’emplacement classique, rapide d’accès.
Le contrôle d’ouverture est lui une bague crantée sur l’objectif, qui contrôle effectivement le diaphragme. Logique, tout simplement, même si déroutant par rapport aux habitudes les plus courantes en numérique.
Nous regrettons qu’il soit si simple de passer par inadvertance d’une ouverture choisie – telle la maximale à f/1.7 – à la position automatique, ou inversement. Une plus forte résistance à la rotation sur ce cran particulier aurait été bienvenue.
La correction d’exposition est aussi accessible directement via une molette sur le dessus de l’appareil. Malheureusement, cette molette effleure au bord de l’appareil, et l’on se retrouve là aussi parfois avec une valeur non voulue. Il n’était pas forcément nécessaire de mettre en telle position affleurante cette molette, ou alors un bouton de blocage aurait été nécessaire.
Si vous êtes débutant en photographie, le bouton « iA » sur le dessus de l’appareil est pour vous. Il active un mode complètement automatique performant, qui ne rate techniquement pas les photos. Bien sûr, vous ne maîtriserez rien de plus que le cadrage. Si vous utilisez systématiquement ce mode, c’est peut-être que cet appareil n’est pas pour vous.
Malheureusement, ce bouton ne peut pas être affecté à une autre fonction, si vous n’avez pas besoin d’automatismes aussi poussés, mais trois autres boutons configurables sont disponibles au dos de l’appareil, de quoi bien le personnaliser.
Le bouton « FILTER » permet comme son nom l’indique d’activer l’un des nombreux filtres disponibles, si vous souhaitez donner un aspect vintage à vos photos, ce qui s’avèrera bien souvent dommage.
Un zoom trans-standard lumineux
Le LX100 dispose d’un excellent zoom trans-standard équivalent 24-75 mm avec une grande ouverture ouverture glissante de f/1.7 à f/2.8. Son prédécesseur LX7 avait une plus grande plage de focale, de 24 à 90mm, et surtout une ouverture maximum allant de f/1.4 à f/2.3, mais le nouveau capteur plus grand compense allègrement la « perte » d’ouverture.
La diminution d’ouverture maximale a de plus le bon goût de se faire très progressivement le long de la plage de focales, là où elle se produit presque immédiatement quand on s’écarte des 24mm sur le Sony RX100.
La démonstration détaillée par Digital Photography Review de la notion d’ouverture équivalente, tout comme l’on parle de focale équivalente, montre bien l’avantage certain qu’a le LX100 sur ses concurrents, grâce à son plus gros capteur :
Cette grande luminosité associée à un grand capteur permet de profiter d’effets de bokeh à courte distance, plus facilement que sur n’importe quel autre compact actuel du marché.
On pourra par contre se trouver limité par la focale maximum de 75mm, là où un compact tel que le Canon G7 X va jusqu’à 100mm, et bien sûr là où un hybride – plus petit ! – tel que le Panasonic GM5 ouvre toute une gamme de possibilités.
Malheureusement, on note aussi une latence bien trop importante du zoom quand il est opéré via la bague d’objectif. Le bouton sur le dessus reste plus efficace, un comble quand on voit la priorité donnée aux contrôles manuels traditionnels, mais il faut tout de même environ 3 secondes pour passer de 24 à 75mm.
Côté mise au point, le passage en manuel ou automatique, avec même une position automatique dédiée à la macro, se fait via un commutateur sur le côté de l’objectif.
Pour la macro justement, la distance minimum de mise au point est un record avec seulement 3 cm, de quoi vraiment s’approcher d’insectes vraiment pas farouche, ou plus vraisemblablement d’un sujet inanimé.
La mise au point manuelle se fait avec une bague agréable, et il est possible d’activer un zoom numérique ponctuel dans le viseur ou sur l’écran, pour faciliter la vision de la netteté.
Cet objectif n’intègre malheureusement pas de cache automatique pour la lentille frontale lorsqu’il est en arrêt. Le capuchon amovible a vite fait de se décrocher quand on se balade avec l’appareil en poche, avec le risque d’abimer la surface de la lentille. Heureusement tout de même, Panasonic fourni un petit cordon permettant de le relier au boitier.
Il existe un capuchon automatique un peu particulier, disponible en option sous la référence DMW-LFAC1, mais il coûte plus de 30 € et n’est pas utilisable avec des filtres :
Un grand capteur, pour un compact
Panasonic a dû mettre à jour son capteur pour s’aligner sur la concurrence friande depuis quelque temps des capteurs 1″, notamment la série des Sony RX100 et le Canon G7 X. D’une taille de 1/1.7″ dans le LX7 (qui était bien l’appareil précédent le LX100 dans la série malgré l’écart de numérotation si important), le capteur CMOS passe ainsi ici à une taille respectable de 4/3″, soit la taille des hybrides micro 4/3, tel le Panasonic DMC-GM1 testé précédemment, avec 16 millions de pixels.
Panasonic reprend donc l’avantage sur ses concurrents les plus directs en 1″, et largement, avec une surface doublée. En limitant la quantité de pixels à 16 millions, contre 20 millions sur les 1″ concurrents, Panasonic nous promet de plus une meilleure qualité d’image.
Sauf que Panasonic a mis sur son appareil un curseur permettant de choisir parmi quatre formats d’image : 3/2, 16/9, 1/1 (carré) et 4/3. Cette fonctionnalité fait perdre une bonne partie de la surface du capteur, la couverture maximale offerte par le ratio 4/3 n’exploitant que 12,7 millions de pixels sur les 16 disponibles. Ce choix ne semble pas très pertinent, puisque l’on perd quasiment un quart de la surface, tout en compliquant inutilement l’appareil. La photo pourrait être prise au plein format du capteur, et recadrée ensuite si nécessaire, et avec plus de liberté.
Il reste tout de même un capteur plus grand que les 1″ concurrents, et effectivement des pixels plus gros, soit.
Couplé à ce capteur, on retrouve le Venus Engine du Panasonic DMC-GH4, gage de grande qualité évidemment pour la vidéo, mais qui donne aussi d’excellents résultats en photo.
Cet ensemble permet de monter sereinement dans les ISO. Voici une photo prise à 1600 ISO avec une ouverture de f/9.0 et une pause de 1/15è de seconde, ne montrant qu’un très faible bruit :
Un autofocus rapide et efficace
Le LX100 a aussi hérité de l’autofocus du GH4, un bon autofocus à détection de contraste avec 49 collimateurs. Il est plus performant que la détection de contraste classique grâce à une technologie propre à Panasonic, nommée Depth From Defocus (DFD), qui optimise la détection de l’écart entre la position actuelle et celle voulue. Cette solution similaire à ce que fait une détection de phase permet à l’autofocus d’aller plus vite jusqu’à la bonne position sans faire d’aller-retour à tâtons de part et d’autre.
Pour l’identification de l’emplacement de mise au point, l’automatique est bien sûr possible, mais il y a aussi un mode de reconnaissance des visages, et il est possible de positionner le collimateur exactement là où on le souhaite, y compris bien sûr au centre. Il est aussi possible de définir une zone librement, mais il faut avouer que c’est là qu’un écran tactile aurait été le bienvenu.
Le mode vidéo
On l’a déjà dit, ce compact plutôt orienté photo a hérité dans ses entrailles de l’excellent couple entre le capteur CMOS du GX7 et le processeur Venus Engine du GH4, ce qui lui permet de bénéficier de l’enregistrement en 4K en 25p et 24p, et de la Full HD jusqu’à 50p (en version PAL bien sûr). De nombreux autres formats sont disponibles, dont l’AVCHD.
La qualité des vidéos produites est impressionnante, complètement fluide même dans les panoramiques, sans scintillement, et avec de très belles couleurs naturelles.
Voilà une vidéo de test réalisée par Gizmodo, pas forcément très intéressante sur le contenu, mais montrant bien ces qualités :
En voici une autre, bien plus intéressante sur le fond, et réellement en 4K (mettre la qualité au maximum sur Youtube) :
On pourra regretter qu’il ne soit pas possible de brancher un micro ni un casque pour exploiter au mieux ce mode vidéo, mais il faut bien laisser de la place pour le GH4 plus spécialisé.
Bien entendu, une telle qualité de vidéo induit un débit important à enregistrer sur la carte mémoire, qui devra être à la hauteur.
Lire : nos conseils pratiques avant d’acheter vos cartes mémoires.
Un écran arrière un peu décevant
L’écran arrière de 3 pouces est un LCD doté de 921 000 points, qui n’est malheureusement pas orientable. Même si cela implique en général un léger embonpoint et une fragilité potentielle, c’est un vrai manque pour certaines prises de vue acrobatiques qu’il est impossible de réaliser au viseur. Et pour les selfies, bien sûr…
De plus, cet écran n’est pas tactile, ce qui chagrinera un nombre croissant de photographes ayant pris cette habitude. Ce n’est pas un si grand manque, la prise de vue avec le LX100 se faisant plus l’œil au viseur que via l’écran, mais pouvoir placer très exactement avec le doigt l’emplacement de mise au point peut effectivement parfois être intéressant.
Pas de flash intégré mais un flash externe fourni
Le flash intégré présent sur les générations précédentes a disparu au profit du viseur. Un petit mal pour un grand bien, dirons-nous, même si avoir un petit flash pour déboucher un visage peut parfois être intéressant.
Panasonic fourni quand même, sans surcoût, un petit flash externe à glisser dans la griffe porte accessoire, mais on a vite fait d’oublier de l’emporter avec soi.
Le mode Wi-Fi
Le LX100 dispose d’une connexion Wi-Fi, devenue incontournable de nos jours au moins sur les compacts, et du NFC pour automatiser la connexion avec les smartphones compatibles. L’application Panasonic Image existe pour Android et iOS.
L’appareil peut se connecter à un réseau Wi-Fi existant, ou servir lui-même de hotspot.
Les fonctions offertes par l’application sont très complètes. Elle permet de contrôler complètement l’appareil à distance, de copier les photos qui s’y trouvent (uniquement les JPEG par contre) ou de les envoyer sur des services en ligne (Facebook, Twitter, Flickr, Google Photos, Youtube, etc.), de mettre en place une géolocalisation.
À noter, en contrôle à distance, la vue temps réel sur l’écran du smartphone permet de contrôler au doigt l’emplacement souhaité pour la mise au point. Petite consolation pour ceux qui regrettent vraiment l’absence d’écran tactile sur l’appareil.
Attention, si vous souhaitez utiliser le LX100 avec un réseau Wi-Fi existant, celui-ci ne doit pas nécessiter de validation via une page Web, l’appareil ne disposant pas d’un navigateur intégré, à la différence par exemple du RX100 de Sony. La connexion au réseau Wi-Fi doit donc être libre (rare), ou ne nécessiter qu’un mot de passe. Le plus simple est donc sans doute de mettre l’appareil en hotspot, copier les photos sur le smartphone, et utiliser directement les applications dédiées sur celui-ci pour partager les images sur les services en ligne.
Côté géolocalisation des photos, correspondant au troisième écran ci-dessus, l’opération s’effectue en trois temps :
- au début, synchronisation automatisée des horloges (1er bouton),
- pendant la balade, il faut bien entendu que le smartphone capte bien les signaux GPS pendant toute la durée, mais la connexion Wi-Fi entre les deux n’a pas besoin d’être conservée, tant mieux pour les batteries respectives (2è bouton),
- enfin, après la balade, il faut les reconnecter pour envoyer les positions sur le LX100 (3è bouton).
C’est bien sûr plus compliqué qu’avec un GPS interne, mais c’est tout de même plus efficace qu’une solution tierce telle que gps4cam (pourtant excellente), les photos sortant de l’appareil déjà géotaguées lors du dérushage.
Et quelques fonctionnalités sympathiques bienvenues
Le LX100 n’est pas avare en fonctions avancées permettant de faire plus qu’avec un compact classique.
Notamment, il intègre une fonction time-lapse permettant de programmer la cadence des photos (jusqu’à 9999, séparées d’une seconde à 100 minutes), puis de produire la vidéo résultante. Voici un exemple réalisé par Gordon Laing de Camera Labs :
En comparaison, l’application time-lapse pour le Sony RX100 Mark 3 coûte 9,99 € et ne permet d’enregistrer que 999 photos, avec un intervalle de 1 à 60 secondes.
Le LX100 a aussi une fonction Stop Motion permettant de réaliser des films d’animation image par image, de quoi se prendre pour Nick Park (le créateur de Wallace et Gromit).
Le LX100 permet enfin de faire des pauses « longues » jusqu’à 2 minutes avec un mode bulb accessible avec la position « T » (comme Timed exposure) de la molette de vitesses.
Panasonic Lumix DMC-LX100 : un excellent compact… pas si compact
Si vous êtes prêt à sacrifier la réelle compacité pour gagner en qualité d’image et confort d’utilisation, ce compact expert Panasonic Lumix DMC-LX100 est sans doute le meilleur choix du moment, et il sera à priori difficile de le rendre obsolète avant quelque temps.
On le trouve aujourd’hui à un peu plus de 650 €, clairement un tarif acceptable pour ce niveau de qualité.
On se prend tout de même à rêver d’un hybride Panasonic qui serait un mix entre les LX100 et GM5, avec un encombrement intermédiaire, le capteur déjà commun, le viseur du premier, et le parc d’objectifs disponible pour le second. En attendant, le Lumix LX100 fait partie de notre guide d’achat dédié aux appareils photo compacts experts.