L’année 2025 est très remplie pour Canon. Un an après les hybrides EOS R5 Mark II et EOS R1, la marque a dévoilé deux boîtiers vlog (EOS R50V et Powershot V1), une caméra « hybride » vidéo + photo (EOS C50) et plusieurs objectifs. À l’occasion du Salon de la Photo 2025, nous avons pu discuter de ces nouveautés avec Marie Tranchimand, Directrice Marketing ITCG Canon France.
Place à l’interview.
Quel est votre état d’esprit à l’ouverture du Salon de la Photo 2025 ?
Nous sommes ravis d’accueillir les passionnés de photo et de vidéo sur notre stand. Nous y présenterons de beaux produits et des conférences pour aborder différentes thématiques de la prise de vue. Notre stand sera expérientiel, avec une signature de marque très présente.
Sur votre stand, on voit beaucoup votre nouveau slogan, Created Different. Que voulez-vous exprimer ?
Nous nous adressons à un large public, des amateurs aux créateurs de contenu, qui pourront réaliser des prises de vue différentes grâce à nos boîtiers. Notre différence réside dans notre capacité à proposer une solution pour chaque usage, chaque besoin et chaque budget, avec des innovations technologiques majeures comme le suivi par l’œil de l’autofocus, le vlogging ou les caméras professionnelles.
Quelles gammes marchent le mieux ? Quelle part de marché pour Canon France sur le marché des hybrides, objectifs et reflex ? Quelles sont les évolutions année après année ?
Le marché total de la photo est en croissance, avec une progression de +7 % en volume et +5 % en valeur (fin août). Canon reste leader sur ce marché sur les 12 derniers mois, avec une part de marché en valeur de 28 % (tous segments confondus, y compris les compacts).
Cette dynamique est principalement portée par les appareils hybrides. En combinant hybrides et reflex optiques, Canon représente plus de 40 % des ventes en volume et 32 % en valeur. Dans la catégorie des hybrides, la croissance est de +8 % en volume et +3 % en valeur, avec une part de marché de 34,1 % en volume et 32,3 % en valeur pour Canon.
Quel est l’impact du contexte économique sur les chiffres de vente ?
Malgré le contexte économique, le marché de la photo continue de croître, ce qui limite l’impact négatif. Ce secteur, composé majoritairement de passionnés, reste résilient. Même si l’idée d’une « valeur refuge » peut être exagérée, la consommation est toujours présente.
Les boîtiers professionnels comme les EOS R5 Mark II et EOS R1, ainsi que les modèles tendance, enregistrent de bonnes performances commerciales. Il n’y a pas de différence notable entre les ventes aux professionnels et aux amateurs avertis.
Quel a été votre plus gros succès de ces douze derniers mois ?
Nous sommes très satisfaits des performances de l’EOS R6 Mark II, qui est le n°1 des ventes en valeur sur le marché depuis le début de l’année 2025. Nous avons également connu de beaux succès avec le lancement de trois boîtiers dédiés à la vidéo : le Powershot V1, l’EOS R50V et l’EOS C50.
Le Powershot V1 et l’EOS R50V répondent à une forte demande des vloggers et créateurs de contenu, avec un démarrage très positif tant en termes d’usages que de ventes. Nous travaillons sur les quantités disponibles pour répondre à cette demande.
L’EOS C50, une caméra dédiée aux professionnels, a reçu des retours très positifs, et les précommandes sont à la hauteur de nos attentes.
Quels arguments pour convaincre les jeunes utilisateurs de smartphones d’acheter un boîtier Canon ?
Plusieurs arguments peuvent les convaincre. D’abord, nos produits comme le V1 et le R50V correspondent parfaitement aux usages vidéo et photo des jeunes utilisateurs. Nous proposons également des solutions très accessibles, comme l’EOS R100, avec des kits boîtier + optique à moins de 700 €, ce qui permet de démocratiser l’usage.
L’ergonomie est un autre point fort : la prise en main est confortable et facile, et les retours sur les menus et l’autofocus sont excellents. Chaque élément est pensé pour offrir une expérience optimale.
Enfin, il y a une tendance forte sur le marché des compacts experts, comme le Powershot G7X Mark III, qui connaît une petite hype. Ce boîtier est souvent en rupture de stock. Mais de plus grandes quantités arriveront bientôt sur le marché.
D’après vous, pourquoi y a-t-il une hype autour des compacts experts ?
Les créateurs de contenu jouent un rôle clé dans cette dynamique. Les compacts offrent une facilité de prise en main et des fonctionnalités photo et vidéo très appréciées. Quand les utilisateurs veulent monter en gamme, ils ont tendance à mettre de côté leur smartphone pour un produit dédié à la prise de vue.
Les EOS R5 Mark II et R1 ont un an. Quel bilan tirez-vous de ce double lancement ? Les professionnels les ont-ils bien adoptés ? Avez-vous des chiffres à partager ?
Ces deux boîtiers ont été très bien accueillis par les professionnels. Annoncés juste avant les Jeux olympiques, ils ont été largement utilisés pendant l’événement, avec des retours extrêmement positifs. Par exemple, l’agence Reuters et l’AFP ont équipé leurs photographes avec le Canon EOS R1.
Les chiffres GFK montrent que les Canon EOS R1 et EOS R5 Mark II réalisent plus de ventes que leurs concurrents dans leur secteur. Nous savions que le R5 Mark II était un boîtier extrêmement performant et très apprécié. Il n’y a pas de cannibalisation entre les deux modèles : ils s’adressent à des segments et des cibles différents, et n’ont pas les mêmes concurrents sur le marché.
Côté APS-C, le dernier boîtier est l’EOS R50V, dérivé de l’EOS R50. Prévoyez-vous des renouvellements ou la gamme est-elle suffisamment bien installée ?
Aujourd’hui, la gamme est bien installée, et nous capitalisons dessus. L’EOS R50V apporte un nouvel usage. Quand on regarde notre offre, l’EOS R50 permet aux consommateurs d’acquérir un boîtier aux alentours de 800 €, ce qui s’inscrit dans notre promesse de rendre les boîtiers accessibles.
Maintenant que la monture RF est ouverte aux constructeurs tiers pour les optiques APS-C, quand peut-on espérer l’arrivée d’objectifs plein format ?
Je ne peux pas commenter les ouvertures à venir, mais notre gamme plein format est déjà très complète, avec plus de 40 optiques au catalogue. Elle couvre tous les usages et tous les budgets, ce qui est déjà très satisfaisant pour les consommateurs.
Quels sont les retours des photographes et des vidéastes sur les optiques hybrides ?
Les retours sur la gamme VCM, lancée il y a environ 18 mois, sont très positifs. Avec le lancement de la C50, nous avons introduit une nouvelle optique Canon RF 85 mm f/1,4 L VCM, qui a reçu d’excellents retours de la part des vidéastes et des photographes.
Le Canon RF 70-200 mm f/2,8 L IS USM Z est également un vrai succès auprès des photographes. Nous proposons cinq focales fixes et deux zooms, avec une qualité optique, une fiabilité et une robustesse reconnues.
Canon reste une marque onéreuse pour beaucoup de photographes. Que répondez-vous à cela ?
Ce n’est pas une remarque générale que nous recevons. Globalement, nos prix de vente moyens ne sont pas plus élevés que ceux de nos concurrents. Nous proposons des produits très accessibles, comme les Canon EOS R100, R50 ou R50V, ainsi qu’une gamme d’optique très large qui couvre tous les usages et tous les budgets. Certains de nos boîtiers, comme l’EOS R100, n’ont même pas d’équivalent chez la concurrence.
Les reflex font-ils de la résistance ? Avez-vous un ratio à communiquer entre reflex et hybride ? Qu’en est-il de l’arrêt du 1DX III ?
Il y a encore une demande pour les reflex, mais ce n’est plus une tendance ou une hype. Selon les chiffres GFK, les ventes d’optiques interchangeables pour reflex continuent de diminuer : 20 % l’an dernier, et 15 % aujourd’hui. La transition vers l’hybride est achevée, mais 15 % de part de marché, cela reste non négligeable.
Nous continuons à répondre à tous les besoins du marché, et les produits reflex comme les Canon EOS 1200D et le 2000D fonctionnent toujours très bien. Même sur le marché de l’occasion, il n’y a pas de boom des reflex comme on peut le voir pour d’autres segments. Selon les chiffres GFK de fin août, les produits reflex les plus vendus sont des Canon, car nous proposons des produits accessibles à partir de 450 €, ce qui permet de s’initier à la photo.
Canon est membre de la C2PA, mais cela ne concerne pour l’instant que les EOS R5 II et R1. D’autres boîtiers seront-ils concernés ?
Nous travaillons activement sur cette norme. Même si nos produits ne sont pas encore tous certifiés, c’est un sujet clé, surtout pour les professionnels.
Beaucoup de rumeurs circulent autour de l’EOS R6 III (ou d’un EOS R7 II). Une arrivée prochaine est-elle à prévoir ?
Nous ne pouvons pas commenter les rumeurs. Leur existence est un bon signe : cela prouve que les consommateurs sont passionnés et que la demande est forte.
Merci à Marie Tranchimand d’avoir répondu nos questions. Nous tenons également à remercier l’équipe de Canon France pour cette interview.
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