Lors du X-Summit de Shanghai, Fujifilm a présenté son nouveau boîtier hybride au style rangefinder, le X-E5. Doté d’un capteur APS-C stabilisé de 40,2 Mpx, il s’impose comme l’équivalent hybride du compact X100VI, tant les similitudes entre les deux modèles sont nombreuses. Cela devrait en faire un boîtier idéal pour la photo du quotidien, la street ou le voyage.

Sommaire
- Fujifilm X-E5 : l’attaque du clone
- Capteur 40,2 Mpx et X-Processor 5
- Stabilisation sur 5 axes, pour un gain de 7 stops
- Suivi autofocus et rafale 13 i/s
- Un boîtier légèrement retravaillé pour une meilleure prise en main
- Vidéo : 6,2K 30p, tout comme le X100VI
- Connectique et stockage
- Prix et disponibilité du Fujifilm X-E5
- Notre premier avis sur le Fujifilm X-E5
Fujifilm X-E5 : l’attaque du clone
Depuis quelque mois, Fujifilm enchaîne les nouveautés à un rythme soutenu. Au cours des 9 derniers mois, le constructeur japonais a déjà lancé deux hybrides (les X-M5 et GFX 100RF) ainsi qu’un compact (l’original X half). À cette liste s’ajoute désormais le très attendu X-E5.


Ce boîtier au look rangefinder est l’équivalent hybride du compact X100VI avec lequel il partage la plupart des caractéristiques, ainsi que le même gabarit compact. Fujifilm répond ainsi à la très forte demande autour du X100VI, difficile à trouver, tout en renouvelant en profondeur le très apprécié X-E4. La polyvalence en plus, car le X-E5 – hybride oblige – peut accueillir tous les objectifs en monture X.
Voici les caractéristiques détaillés comparées des Fujifilm X-E5 et X-E4 :
Fujifilm X-E5 | Fujifilm X-E4 | |
---|---|---|
Capteur | X-Trans BSI CMOS 5 HR de 40,2 Mpx | X-Trans BSI CMOS 4 de 26,1 Mpx |
Filtre passe-bas | non | non |
Processeur | X-Processor 5 | X-Processor 4 |
Viseur électronique | OLED de 2,36 Mpts, 0,66x | OLED de 2,36 Mpts, 0,66x |
Ecran LCD | 3 pouces, 1,04 Mpts, inclinable | 3 pouces, 1,62 Mpts, inclinable |
Autofocus | AF hybride à détection de phase | AF hybride à détection de phase |
Nombre de points AF | 425 points AF | 425 points AF |
Couverture AF | N.C. | N.C. |
Plage AF | -7 à N.C. EV | -7 à N.C. EV |
Sensibilité | 125 à 12 800 ISO (extensible de 64 à 51 200 ISO) | 160 à 12 800 ISO (extensible de 80 à 51 200 ISO) |
Obturateur | mécanique et électronique | mécanique et électronique |
Rafale (obturateur mécanique) | 8 i/s | 8 i/s |
Rafale (obturateur électronique) | 13 i/s | 20 i/s |
Mode haute résolution | non | non |
Obturation | 30s – 1/180 000s | 30s - 1/32 000s |
Stabilisation, gain | oui, jusqu’à 7 stops | non |
Vidéo | 6,2K 30 fps, 4K DCI / UHD 30 fps (60 fps avec crop 1,14x) | 4K DCI / UHD 30 fps |
Profils colorimétriques vidéo | 20 simulations de films | 18 simulations de films |
Stockage | 1x slot SD UHS-II | 1x slot SD UHS-I |
Connectivité sans-fil | Wifi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.0 Low Energy | Wifi 2,4 et 5 Ghz, Bluetooth 5.0 Low Energy |
Connectivité filaire | USB-C, micro HDMI, prise micro / télécommande 2,5 mm | USB-C, micro HDMI, prise micro / télécommande 2,5 mm |
Batterie | NP-W126S (1260 mAh) | NP-W126S (1260 mAh) |
Rechargement par port USB | Recharge et alimentation directe USB-C | Recharge et alimentation directe USB-C |
Tropicalisation | N.A. | N.A. |
Dimensions (L x H x P) | 124,9 x 72,9 x 39,1 mm | 121,3 x 72,9 x 32,7 mm |
Poids (batterie + SD inclus) | 445 g | 364 g |
Prix au lancement | 1549 € | 899 € |
Capteur 40,2 Mpx et X-Processor 5
Sans grande surprise, ce X-E5 reprend le capteur X-Trans CMOS 5 HR rétroéclairé de 40,2 Mpx. Ce capteur APS-C, le plus défini du marché, a été lancé avec le X-H2 en 2022, avant d’être décliné sur le X-T5, le X100VI et le X-T50.


Associé au X-Processor 5, ce capteur devrait offrir une excellente qualité d’image, inégalée pour le moment sur le marché de l’APS-C. La plage ISO native est de 125 à 12 800, extensible de 64 à 51 200 ISO.
Le X-E5 est capable de déclencher à 1/4000 s en obturateur mécanique, et jusqu’à 1/180 000 s avec l’obturateur électronique. Un chiffre impressionnant, commun aux boîtiers Fuji de cette génération.


Comme sur le X100VI, le boîtier ne propose pas de mode pixel-shift 160 Mpx, encore réservé aux X-T5 / X-H2. En revanche, le X-E5 bénéficie des 20 simulations de films emblématiques de la marque (Provia, Velvia, Reala Ace, Classic Chrome, etc.) afin d’apporter du caractère à vos photos. D’ailleurs, le X-E5 dispose d’une roue de choix des simulations de film sur le capot supérieur, comme on l’explique plus bas dans cet article.


L’appareil intègre aussi une fonction de téléconvertisseur numérique, qui permet de zoomer à 1,4x ou 2x dans l’image.
Stabilisation sur 5 axes, pour un gain de 7 stops
Grande nouveauté, le X-E5 intègre désormais une stabilisation du capteur sur 5 axes, une fonctionnalité absente de son prédécesseur, le X-E4. Fujifilm a manifestement tiré parti des avancées en miniaturisation de la nacelle déjà présentes sur le X100VI.


Selon le constructeur, ce système offre un gain de 7 stops au centre de l’image et jusqu’à 6 stops en périphérie, des mesures réalisées avec le Fujinon XF 35 mm f/1,4 R.
Suivi autofocus et rafale 13 i/s
Sur ce boîtier, le volet autofocus n’a pas été négligé. Fujifilm a intégré ses derniers algorithmes autofocus, comme avec le X100VI ou le X-T50.
Ainsi, on devrait pouvoir compter sur un autofocus très réactif et fiable, capable de détecter et suivre de nombreux sujets. Outre les humains, il serait aussi capable de reconnaître les animaux, oiseaux, voitures, motos ou vélos, ainsi que les trains, avions, insectes et drones.
Le Fujifilm X-E5 propose des performances en rafale similaires à celles du X-T5. On peut ainsi atteindre jusqu’à 13 i/s en obturation électronique et 8 i/s en obturation mécanique.
C’est moins que les 20 i/s du X-E4, même si on peut toujours obtenir cette cadence moyennant un crop de 1,29x, soit une définition de 24,2 Mpx. La mémoire tampon semble cependant assez limitée avec seulement 18 images en RAW (non compressés) et 163 clichés en JPEG.
Le X-E5 propose également un mode de pré-déclenchement, capable de capturer une rafale d’une seconde avant même l’appui sur le déclencheur. Une fonction idéale pour ne pas rater un instant furtif.
Un boîtier légèrement retravaillé pour une meilleure prise en main
Fujifilm reste fidèle à ses codes et propose avec le X-E5 un appareil qui rappelle clairement le X-E4, avec un look rangefinder toujours réussi. Toutefois, un examen attentif révèle plusieurs différences d’ergonomie notables, bien loin d’être anecdotiques


Toujours aussi compact, ce X-E5 dispose désormais d’un petit grip pour une meilleure préhension. C’était l’un des principaux griefs fait au X-E4, dont la surface lisse nécessitait un grip supplémentaire pour une prise en main optimale. En intégrant une nacelle stabilisée, le boîtier est naturellement un peu plu épais, avec 3,9 cm contre 3,2 cm sur le X-E4. Une différence marginale, mais qui alourdit cependant l’appareil, avec un poids de 445 g contre 364 g chez son prédécesseur.


Autre nouveauté : la face avant accueille un petit levier personnalisable, rappelant les appareils argentiques d’antan, et plus particulièrement le levier de réglage du viseur présent sur le X100VI. Ce levier permet d’alterner entre les modes de visée, de modifier les ratios d’image ou d’activer le téléconvertisseur numérique, entre autres fonctions.


Sur la tranche supérieure, on retrouve les réglages manuels avec une molette de réglage de la vitesse et une autre pour la compensation de l’exposition. Pas de double molette vitesse / ISO comme sur la série X100 ou la série X-Pro.


On note aussi que le bouton Q a été rapatrié au dos de l’appareil. Le vrai changement concerne la petite fenêtre située sur l’épaule gauche. Elle laisse apparaître une roue de sélection des simulations de films. Une idée inspirée du X-T50 et qui a été affinée ici pour mieux s’intégrer à ce petit châssis.




Sur la face arrière, peu de changements, si ce n’est un viseur électronique mieux intégré et plus discret. La définition n’évolue malheureusement pas, à 2,36 Mpts, ce qui reste assez faible par rapport aux standards des années 2020.


Le viseur récupère aussi la fonction de vision périphérique introduite avec le GFX 100RF qui permet, dans certains ratios d’image, de pouvoir voir au-delà du cadre.


Le viseur dispose aussi d’un nouveau mode d’affichage dit « Classic » qui offre une visée proche de celle des reflex argentiques. Les données d’exposition sont écrites avec une police rouge dans la partie inférieure, sans gêner l’image et on retrouve une « jauge à aiguille » (virtuelle bien entendu) pour indiquer l’exposition de l’image. On vous rassure, c’est une option à activer.


La molette pour régler la dioptrie a été positionnée sur le flanc gauche du boitier. Juste en dessous, on trouve un commutateur pour changer entre les modes AF-S, AF-C et MF, autre option héritée des X100.


A l’arrière, on retrouve également un mini-joystick, qui a le mérite d’exister. Le moniteur de 3 pouces, toujours inclinable jusqu’à 180° vers le haut pour faciliter le vlog ou la prise de selfies, perd cependant en définition, en passant de 1,62 Mpts, à seulement 1,04 Mpts.


Malheureusement, Fujifilm semble ici encore avoir fait l’impasse sur la résistance à l’humidité et à la poussière, une caractéristique qu’il réserve à ses boîtiers plus avancés.. Petit point fashion, le boîtier sera livré avec une courroie en corde, plus élégante que la classique lanière plate en simili-cuir.
Vidéo : 6,2K 30p, tout comme le X100VI
En vidéo, le X-E5 hérite des caractéristiques techniques du X-T5. Il devient ainsi le premier modèle de la série X-E à pouvoir enregistrer en interne en LongGOP 6,2K 30 p en 4:2:2 10 bits (200 Mb/s).


En 4K DCI, il atteint 60 fps avec un recadrage de 1,14x. Un mode 4K HQ est également disponible, utilisant le suréchantillonnage du signal 6,2K pour produire une image 4K HQ 30p de meilleure qualité. En Full HD, il peut filmer jusqu’à 240 images par seconde, avec un crop de 1,23x.
Connectique et stockage
Le Fujifilm X-E5 dispose d’un port HDMI Type D, d’un port USB Type-C 10 Gbps permettant la recharge USB, un port micro 2,5 mm ainsi que le WiFi 5 GHz et le Bluetooth 4.2 pour transférer ses données ou contrôler l’appareil grâce à l’application mobile XApp.


Unn bouton Bluetooth a été discrètement installé sous le coin gauche de l’appareil pour un appairage rapide.
Côté stockage, le boîtier dispose heureusement d’un emplacement pour cartes SD UHS-II comparé au X100VI qui reste limité à l’UHS-I.


Le X-E5 reprend la batterie NP-W126S (1260 mAh) et Fujifilm annonce une autonomie de 310 clichés en mode normal et 400 photos en mode économie d’énergie.
C’est moins que les 460 clichés du X-E4 et Fujifilm ne précise pas, non plus, l’autonomie en mode « Boost » qui permet généralement d’obtenir de meilleures performances, au détriment de l’autonomie…
En vidéo, la batterie devrait tenir entre 45 et 70 min en fonction du format utilisé.
Prix et disponibilité du Fujifilm X-E5
Le Fujifilm X-E5 est proposé en précommande au tarif de 1549 € boîtier nu, en noir ou en argent. Les livraisons devraient débuter au mois d’août 2025.
Un kit avec le nouveau Fujinon XF 23 mm f/2,8 R WR sera aussi disponible pour 1799 €.
Le Fujifilm X-E5 est disponible chez Digit-Photo, Miss Numérique, IPLN, Photo-Univers, Digixo, Phox, Panajou, à la Fnac ainsi que dans les magasins photo spécialisés.
Notre premier avis sur le Fujifilm X-E5
Comme souvent avec Fujifilm, le renouvellement d’une gamme était très attendu. Et, sur bien des points, ce X-E5 ne déçoit pas. Il reprend la plupart des atouts du X-T5, du X100VI ou encore du X-T50 sans opéré trop de compromis, si ce n’est pour le mode haute résolution ou le viseur électronique peu défini.
On apprécie toujours son gabarit très maîtrisé et un design raffiné. L’intégration d’une molette de sélection des simulations de films est un ajout subtil, mais pratique. De même, la stabilisation de capteur est très pertinente, surtout avec un capteur si défini de 40 Mpx.


À présent, le X-E5 emprunte plus à la gamme des X-Pro, en devenant une alternative type rangefinder (mais sans viseur hybride) au X-T5, autant qu’une version hybride du X100VI.
Ce Fujifilm X-E5 s’annonce comme un excellent boîtier, mais il ne peut plus être considéré comme un modèle d’entrée de gamme. Alors que le X-E4 avait été lancé à 899 € — soit le prix actuel du X-M5 — le X-E5, avec un tarif supérieur à 1500 €, se positionne désormais sur un segment nettement plus haut de gamme.
D’ailleurs, avec un prix de 1799 € en kit avec le Fujinon XF 23 mm f/2,8 R WR, le X-E5 se retrouve au même prix qu’un X100VI, qui dispose d’une focale fixe assez similaire. Voilà peut-être la réponse de Fuji à la pénurie constante de X100VI.