Prise en main Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S : le roi des téléobjectifs professionnels

Dévoilé début 2022, le Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S est l’un des objectifs les plus premium de Nikon. Pensé pour répondre aux besoins des professionnels du sport ou de l’animalier, c’est un véritable concentré de technologies. Outre une ouverture lumineuse à f/2,8, il dispose d’un téléconvertisseur 1,4x intégré et une motorisation autofocus innovante.

Il vise ainsi à offrir un mariage parfait entre longues focales, qualité d’image, légèreté et réactivité. Nous avons eu l’opportunité de le prendre en main lors de l’édition 2024 du festival de Montier-en-Der, et voici nos premières impressions.

Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S

Présentation du Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S

Le Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S est l’une des pièces maîtresses de la monture Z. La date de son lancement coïncide avec celle du Nikon Z9. Il vise à montrer tout le savoir-faire de la marque jaune et noire – comme l’attestent le fin liseré or à l’avant du fût et son appartenance à la série S.

En termes techniques, le Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S est un vrai concentré de technologies. Sa formule optique est particulièrement riche : 25 lentilles réparties en 19 groupes – dont 2 lentilles ED, 2 lentilles en fluorite, 1 lentille en verre super ED, 1 lentille SR. Les lentilles profitent d’un traitement anti-reflet Meso Amorphous Coat, pensé pour réduire le flare et le ghosting – en plus du traitement ARNEO.

Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S

L’ouverture à f/2,8 est assurée par un diaphragme circulaire à 9 lamelles. La distance minimale de MAP est de 2,5 m. Côté autofocus, l’objectif innove en étant, à l’époque, le 1er à bénéficier d’une motorisation VCM Silky Swift, basée sur des électroaimants. Mentionnons aussi le système de réduction des vibrations (VR), qui doit offrir un gain maximal de 5,5 stops – avec Synchro VR pour une double-stabilisation (optique + boîtier).

Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S

Enfin, il se distingue grâce à son téléconvertisseur 1,4x intégré. On peut donc profiter facilement d’un téléobjectif 560 mm f/4. Un procédé repris d’ailleurs par le Nikkor Z 600 mm f/4 TC VR S – lancé fin 2022.

Voici les caractéristiques complètes du Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S :

  • monture compatible : Nikon Z
  • focale : 400 mm (560 mm avec téléconvertisseur intégré 1,4x)
  • objectif pour capteur plein format
  • ouverture max : f/2,8
  • ouverture min : f/22
  • angle de champ : 6° 10′ (4° 30′ avec téléconvertisseur intégré)
  • construction optique : 25 éléments répartis en 19 groupes dont 2 lentilles ED, 2 lentilles en fluorite, 1 lentille en verre super ED, 1 lentille SR
  • diaphragme : circulaire à 9 lamelles
  • distance minimale de mise au point : 2,5 m
  • stabilisation d’image : oui, VR
  • tropicalisation : construction résistante à l’humidité et revêtement au fluor
  • grossissement max : 0,17x
  • mise au point : autofocus VCM Silky Swift, mise au point interne
  • diamètre du filtre : N/C, logement pour filtre intégré
  • dimensions : 156 mm × 380 mm (D x L)
  • poids : 2 950 g
  • accessoires fournis : pare-soleil, bouchons d’objectif, sabot de pied, courroie et étui
  • prix de lancement : 14 999 €

Ergonomie et prise en main du Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S

Sans surprise, le télézoom de Nikon ne passe pas vraiment inaperçu. En effet, il mesure quelque 38 cm de long – pour un diamètre maximal de 15,6 cm. Son poids de 2,95 kg peut impressionner. Mais c’est toujours 1 kg de moins que la version reflex qu’il remplace !

Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S

Les lentilles sont concentrées près de la baïonnette, ce qui ramène le centre de gravité vers l’arrière. L’ensemble boîtier + objectif est ainsi beaucoup plus équilibré – et la prise en main bien plus confortable et moins fatigante. Pour autant, en cas d’utilisation prolongée, un monopode peut être bien utile – voire indispensable.

On apprécie les nombreuses commandes manuelles. Outre 2 commutateurs AF/MF et le limiteur de MAP, on dispose de 2 boutons et d’une bague personnalisables Fn, d’un bouton de mémorisation de la MAP et d’une bague de contrôle. Sans oublier le petit loquet, qui permet d’activer d’un doigt, le téléconvertisseur 1,4x intégré.

Les finitions sont très soignées, avec un fût en magnésium et de nombreux joints d’étanchéité qui permettront de l’utiliser sous une averse. L’objectif dispose d’un collier de pied (inamovible) – et d’un port Kensington qui permet de le sécuriser au bord du terrain. Mentionnons aussi le logement pour filtres emboîtables, placé près de la monture.

Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S

Premières impressions en termes de qualité d’image

Quelle qualité d’image pouvons-nous obtenir avec ce super-téléobjectif Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S ? Nous l’avons testé sur un Nikon Z8, lors de l’édition 2024 du festival de Montier-en-Der. Et nous n’avons pas été déçus, malgré des conditions de prises de vue assez complexes (neige, faible luminosité).

N’hésitez pas à cliquer sur chaque image pour les voir en qualité optimale.

Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S
Entre chien et loup – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – ¹⁄₁₀₀₀ s à ƒ / 2,8, ISO 32000
Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S
Rive enneigée – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – ¹⁄₆₄₀ s à ƒ / 2,8, ISO 2800
L’envol – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – ¹⁄₁₀₀₀ s à ƒ / 4,0, ISO 6400

La focale 400 mm est un (très) bon choix pour la photographie animalière. Nous avons pu photographier des oiseaux à grande distance sans souci. D’autant plus que la définition très élevée du capteur des Nikon Z8 / Z9 permet de rogner dans ses clichés sans problème. D’une manière générale, la qualité d’image semble particulièrement élevée, avec un très haut niveau de netteté au centre comme sur les bords de l’image, dès f/2,8. Unique grief : le vignetage visible à la pleine ouverture – mais il se corrige facilement.

Léger vignetage – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – ¹⁄₁₀₀₀ s à ƒ / 2,8, ISO 1800

De plus, il est possible d’aller plus loin que la focale « native » (400 mm) en activant le téléconvertisseur 1,4x intégré. En un claquement de doigt, on profite d’un 560 mm f/4, idéal pour les sujets les plus lointains. Et si cela ne vous suffit pas, il est toujours possible d’utiliser les téléconvertisseurs TC-1.4x et TC-2.0x. En couplant téléconvertisseur intégré et TC-2.0x, on obtient donc un 1120 mm f/8 !

L’avantage du téléconvertisseur intégré est assez évident – d’autant que la dégradation de la qualité d’image semble réduite. En revanche, la détection du sujet par l’AF a été un peu plus difficile en (très) basse lumière.

Vols sur berges – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – 560 mm, ¹⁄₁₀₀₀ s à ƒ / 4,0, ISO 6400

Grâce au diaphragme circulaire à 9 lamelles, les transitions entre le sujet et l’arrière-plan sont d’une grande douceur. On peut « gommer » totalement l’arrière-plan si ce dernier est suffisamment uniforme.

Départ – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – ¹⁄₆₄₀ s à ƒ / 2,8, ISO 1600

De même, l’ouverture maximale à f/2,8 (ou à f/4 en activant le téléconvertisseur intégré) évite de monter trop haut dans les ISO si on utilise l’objectif en basse lumière. Avant le lever du jour, nos photos à 1/1000 s ont imposé une sensibilité de 32 000 ISO. À condition de ne pas déboucher trop violemment la scène, nos photos restent exploitables. Et encore plus après débruitage avec l’IA.

Couleurs fugaces – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – 560 mm, ¹⁄₆₄₀ s à ƒ / 4,0, ISO 28800

Un autofocus d’une redoutable efficacité

Nous avons utilisé le Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S sur un Nikon Z8. Un boîtier plus que performant en termes d’autofocus. Il profite des dernières innovations de Nikon en matière d’AF : 3D Focus, détection et suivi automatique du sujet – et notamment des oiseaux.

À travers les branches – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – ¹⁄₁₀₀₀ s à ƒ / 2,8, ISO 4500

D’une manière générale, l’accroche du sujet est instantanée. Les algorithmes de détection / tracking du sujet font des merveilles. Hormis en (très) basse lumière, nous n’avons eu quasiment aucun raté lié à l’autofocus… à la focale native 400 mm.

Vol en rase-flotte – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – ¹⁄₁₀₀₀ s à ƒ / 2,8, ISO 1100

L’AF a été un peu moins efficace une fois le téléconvertisseur 1,4x activé. Dans certains cas, la mise au point a été moins précise, la détection du sujet plus aléatoire. Quelques ratés sont parfois à noter. Mais là encore, tous ces points concernent uniquement des scénarios en (très) basse lumière. Au bord d’un stade puissamment éclairé, il est certain que l’AF ne posera aucun souci.

Élancées – Nikon Z8 – Nikkor Z 400 mm f/2.8 TC VR S – 560 mm, ¹⁄₆₄₀ s à ƒ / 4,0, ISO 25600

Enfin, en vidéo, l’autofocus s’avère très fiable. Aucun effet de pompage ne s’est manifesté. Et l’objectif fonctionne dans un silence complet. En clair, la motorisation autofocus VCM Silky Swift est une réussite complète.

Retrouvez ci-dessous une sélection de photos capturées avec le Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S :

Prix et disponibilité du Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S

Le Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S est disponible au tarif de 14 999 €

Jusqu’au 13 janvier 2025, vous profitez d’une remise immédiate de 1000 € pour l’achat du Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S.

Un tarif plus important que celui de ses concurrents directs chez Canon et Sony. Le  Canon RF 400 mm f/2,8 L IS USM, est vendu un peu plus cher, s’affichant à 13 669 €. Quant au Sony FE 400 mm f/2,8 G Master OSS, il est proposé au tarif « imbattable » de 11 990 €. Mais ces derniers ne profitent pas d’un téléconvertisseur intégré…

L’objectif Nikkor est disponible chez Miss NumériqueDigit-PhotoPhoto-Univers et à la Fnac.

Notre avis sur le Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Nikon ne fait pas les choses à moitié. Le Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S s’avère particulièrement séduisant en termes de qualité d’image, de performances AF et de prise en main.

À l’instar de son « grand frère », le Nikkor Z 600 mm f/4 TC VR S, ce super-téléobjectif place la barre très, très haut. « La qualité d’image n’est presque pas un sujet tant les constructeurs ont travaillé leur copie pour offrir une optique (presque) parfaite », écrivions-nous au sujet du 600 mm de Nikon. Un constat que nous reprenons ici à l’identique.

Le téléconvertisseur intégré est un véritable atout. En un simple mouvement de l’index, on peut basculer de 400 à 560 mm. Certes, on passe d’une ouverture maximale f/2,8 à f/4. Mais la portée accrue permet de capturer sans effort même les sujets les plus lointains. Et la perte de qualité d’image est minime.

De même, les performances autofocus sont remarquables. La mise au point et le suivi sont effectués sans délai et avec une précision infaillible – sauf en utilisant le téléconvertisseur et en très basse lumière.

Au final, ce téléobjectif Nikon est une réussite complète. Son seul défaut ? Un tarif de 14 999 €, qui le place hors de la portée du commun des mortels. En revanche, les professionnels du sport et de l’animalier trouveront un outil particulièrement efficace.