Lancé en février 2024, le Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports est la plus longue focale fixe pour hybrides plein format de l’opticien japonais. Conçu spécialement pour la photo de sport et d’animalier, il se distingue par sa compacité, sa légèreté et sa formule optique très étudiée. Sans oublier un tarif raisonnable au vu de ses caractéristiques.
Nous avons eu l’opportunité de prendre en main cette optique lors de la dernière édition du festival de Montier-en-Der. Voici nos premières impressions au sujet de ce téléobjectif atypique et (très) séduisant.
Sommaire
La 1e focale fixe longue portée de Sigma pour les hybrides plein format
Sigma est particulièrement connu pour ses longs zooms (100-400 mm, 150-600 mm, 60-600 mm), tant à l’époque des reflex que des hybrides. Ainsi, l’arrivée du Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports a eu le mérite de nous surprendre… et de combler plusieurs vides dans l’offre existante.
Il devient en effet l’unique longue focale fixe pour les boîtiers en monture L (Leica, Panasonic et Sigma). En monture E, il vient bouleverser l’ordre établi, les propositions équivalentes de Sony étant vendues 3 fois plus cher. Enfin, il succède au 500 mm f/4 DG OS HSM Sports pour reflex plein format.
Cet objectif se démarque par son poids de 1370 g – particulièrement réduit au vu de sa longueur focale et de son ouverture. Un point qui nous rappelle beaucoup le Nikkor Z 600 mm f/6,3 VR S (1390 g). Mais contrairement à ce dernier, le téléobjectif de Sigma n’a pas recours à une lentille de Fresnel. Cette dernière ayant pour inconvénient d’entraîner une légère dégradation de la qualité d’image.
Ainsi, la construction optique du Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports est composée de 20 lentilles réparties en 14 groupes – dont 5 éléments à dispersion ultra-faible. L’ouverture à f/5,6, certes un peu plus réduite que sur les longues focales fixes premium, est assurée par un diaphragme circulaire à 11 lamelles. L’objectif mise également sur une motorisation autofocus HLA et sur une stabilisation optique « intelligente ».
Voici la liste des caractéristiques du Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports :
- focale : 500 mm (750 mm en APS-C)
- objectif pour capteur plein format
- ouverture max : f/5,6
- ouverture min : f/32
- angle de champ : 5°
- construction optique : 20 éléments répartis en 14 groupes (dont 3 lentilles FLD, 2 lentilles SLD)
- diaphragme : circulaire à 11 lamelles
- distance minimale de mise au point : 320 cm
- stabilisation d’image : oui, 5 stops
- tropicalisation : construction résistante à l’humidité et à la poussière
- grossissement max : 0,16x
- mise au point : autofocus, moteur linéaire HLA
- diamètre du filtre : ø 95 mm
- dimensions : ø 107,6 x 234,6 mm (D x L)
- poids : 1370 g
- accessoires fournis : pare-soleil, bouchons d’objectif, collier de pied
- monture compatible : E (Sony), L (Panasonic, Leica, Sigma)
- prix au lancement : 3199 €
Ergonomie et prise en main du Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports
Disons-le clairement : le Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports est un vrai régal à utiliser. Car contrairement à bon nombre de téléobjectifs, très lourds et imposants, l’opticien japonais livre ici un objectif très léger et équilibré.
Avec son poids de 1,3 kg, il se range parmi les objectifs les plus légers de sa catégorie. Seuls les Nikkor Z 600 mm f/6,3 VR S et Fujifilm 500 mm f/5,6 R LM OIS (en montures X et GF) parviennent à jouer dans la même cour. Dommage que les ingénieurs de Sigma n’aient pas réussi à accomplir la même prouesse avec le zoom 70-200 mm f/2,8 DG DN OS Sports lancé l’an dernier – le 500 mm f/5,6 étant aussi léger (ou aussi lourd) que ce dernier !
Par ailleurs, Sigma a réussi à concentrer les lentilles près de la baïonnette. Ainsi, le poids est ramené vers l’arrière – donc près du boîtier. L’ensemble est ainsi très équilibré, et tire beaucoup moins sur le bras gauche. L’expérience est beaucoup plus confortable et moins fatigante. Ainsi, nous avons pu utiliser l’objectif sur un Sony A1 à main levée, sans monopode.
De même, les mensurations de l’objectif sont très réduites. Comptez 23,4 cm de long et un diamètre maximal de 10,7 cm. La lentille frontale permet de monter des filtres circulaires de 95 mm – et reçoit un traitement hydrofuge et oléofuge. À ce titre, on notera que les finitions de l’objectif sont très soignées. Il est doté de joints d’étanchéité et peut résister aux projections d’eau et de poussière. Par prudence, nous l’avons utilisé sous la neige avec une rain cover.
Enfin, côté commandes manuelles, Sigma se montre généreux avec un commutateur AF/MF, deux commutateurs liés à la stabilisation, un limiteur de MAP et trois boutons personnalisables. On apprécie également la bague d’ouverture manuelle – qui est d’ailleurs décrantable grâce à une commande prévue à cet effet.
Premières impressions en termes de qualité d’image
À première vue, le Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports offre une excellente qualité d’image. Le piqué semble pleinement au rendez-vous et la restitution de la scène est particulièrement soignée. Mentionnons aussi la grande maîtrise des aberrations chromatiques, qui sont virtuellement inexistantes. Seul le vignetage est assez prononcé à la pleine ouverture.
La focale 500 mm est un excellent choix pour la photographie animalière. Nous avons pu photographier des oiseaux à grande distance sans difficulté – d’autant que les capteurs très définis (côté Sony) permettent de rogner dans ses clichés sans problème. Unique regret : seule la version en monture L est compatible avec les téléconvertisseurs 1,4x et 2x.
Grâce au diaphragme circulaire à 11 lamelles (et à sa longue focale), la profondeur de champ est bien marquée. L’arrière-plan s’avère très doux, et les transitions sont d’une grande souplesse.
Ce point se vérifie d’ailleurs à la distance minimale de mise au point, située à 3,2 mètres. L’objectif permet de valoriser efficacement le sujet grâce à la compression de l’arrière-plan. De quoi permettre d’obtenir des photos plus originales.
Néanmoins, si la distance entre le sujet et l’arrière-plan n’est pas très grande, la séparation des plans n’est pas aussi marquée qu’avec un objectif plus lumineux. Mais les objectifs à longue portée ouvrant à f/4 ou à f/2,8 sont autrement plus lourds (et plus chers). De ce point de vue, le compromis proposé par Sigma est pertinent.
L’ouverture à f/5,6 implique de monter assez haut dans les ISO dès que la lumière vient à manquer. Heureusement, nos photos capturées à 12800 ISO restent exploitables (à condition de ne pas trop déboucher les ombres). En revanche, prudence si vous comptez l’utiliser de nuit à main levée.
Enfin, l’autofocus HLA s’est montré très efficace. Et ce, malgré des conditions de shooting rendues très difficiles par les chutes de neige lors de notre prise en main. L’objectif est pleinement compatible avec les modes de détection et de suivi avancés du sujet. De quoi nous permettre d’immortaliser de petits oiseaux sans difficulté.
Précision notable : en monture E, la vitesse en rafale à 30 i/s est limitée aux objectifs de Sony. La rafale maximale que l’on peut obtenir avec cet objectif Sigma est donc de 15 i/s « seulement ».
Retrouvez ci-dessous une sélection d’images capturées avec le Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports :
Prix et disponibilité du Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports
Le Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports est disponible au tarif de 3199 € en monture E (Sony) et en monture L (Sigma, Panasonic, Leica).
Vous pouvez retrouver cet objectif chez Digit-Photo, Miss Numérique, Camara, Photo-Univers, IPLN et dans les boutiques spécialisées.
Notre avis sur le Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports
Cette prise en main nous a permis d’apprécier (largement) les points forts du Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports. La qualité d’image est excellente – même si ce point devra être confirmé lors d’un test plus poussé (et avec moins de neige), qui nous permettra également de tester la stabilisation optique. Nous serons tout aussi élogieux du côté de l’autofocus. Associé à un boîtier Sony, la détection et le suivi du sujet, même de petite taille, sont particulièrement efficaces.
Mais surtout, cet objectif marie adroitement les longues focales avec une ergonomie très étudiée. Grâce à sa formule optique savamment optimisée, les lentilles les plus lourdes sont concentrées près du boîtier. On peut donc utiliser l’objectif à main levée, sans monopode. D’autant que Sigma a réussi ce petit exploit sans avoir à recourir à une lentille de Fresnel. De ce point de vue, les prouesses d’opticien de Sigma sont indéniables.
Aussi, ce super-téléobjectif de Sigma réussit à offrir un compromis performances / gabarit / prix virtuellement inédit. Certes, à 3199 €, il dépasse les télézooms proposés par la marque, notamment le Sigma 150-600 mm f/5-6,3 DG DN OS Sports. Mais il demeure (largement) moins onéreux que ses concurrents. Au final, le Sigma 500 mm f/5,6 DG DN OS Sports est un vrai coup de cœur de cette édition de Montier-en-Der. Et il figure en bonne place sur notre liste au Père Noël…