Nouvel Album RSF Elliott Erwitt : 100 photos pour la liberté de la presse

Reporters sans frontières (RSF) publie le 2 novembre son nouvel album 100 photos pour la liberté de la presse. Cette saison, l’ONG met en avant Elliott Erwitt, photographe connu entre autres pour l’humour de ses nombreux clichés en noir et blanc saisis dans la deuxième moitié du XXe siècle. Les bénéfices de la vente de l’album financeront les activités de RSF.

© Elliott Erwitt / Magnum Photos

Cette publication s’insère dans la lignée, déjà longue, des albums RSF consacrés à un photographe en particulier comme celui centré sur David Bailey ou, plus récemment, celui sur Abbas.

Elle paraît en marge du classement annuel de la liberté de la presse, élaboré chaque année par l’ONG. À nouveau, la Norvège est en tête, suivie d’autres pays d’Europe du Nord tandis que, sans surprise, la Russie passe de la 155e à la 164e place, sur 180 pays. La France connaît une légère amélioration, gagnant deux places en arrivant à la 24e position.

Elliott Erwitt : une longue carrière mise à l’honneur

Né Elio Romano Ervitz à Neuilly-sur-Seine en 1928, cet enfant d’une famille juive a grandi en France et en Italie avant d’arriver à New York à la veille de la Seconde Guerre mondiale. C’est là que le jeune Elliott Erwitt débute la photographie en 1948, rejoignant l’agence Magnum après une rencontre avec Robert Capa – qui a d’ailleurs a été à l’honneur d’un précédent album de RSF paru en 2015.

© Elliott Erwitt / Magnum Photos

Il travaille alors pour de nombreux titres de presse comme Life ou Holliday, et réalise à l’occasion quelques documentaires. Alternant reportage et photographie commerciale, il capture ainsi, en monochrome, le Che Guevara comme Arnold Schwarzenegger ou encore Marylin Monroe. Le regard dans le vague, celle-ci s’avère toujours aussi photogénique sous l’objectif d’Elliott Erwitt.

© Elliott Erwitt / Magnum Photos

Il arrive au photographe, envoyé dans divers endroits du monde, d’immortaliser des moments historiques, comme la rencontre impromptue entre Nikita Khrouchtchev et Richard Nixon, alors vice-président des États-Unis, survenue à Moscou en 1959. Quelques années plus tard, il capture l’inconsolable Jacqueline Kennedy aux funérailles de son époux.

Le charme et l’humour

Une commande de photographies de couples pour un magazine japonais, en 1984, fait remarquer à Elliott Erwitt la fréquence d’images de ce genre dans ses précédentes productions. Les couples deviennent ainsi l’un de ses thèmes favoris, auquel il consacre une monographie en 1994, Between the Sexes.

© Elliott Erwitt / Magnum Photos

Cette thématique est donc régulièrement à l’honneur des clichés qu’il aime prendre en arpentant les villes de Paris et de New York. De fait, le photographe ne perd jamais de vue ses projets personnels, pour lesquels il reste fidèle au noir et blanc – bien que ses commandes soient réalisées en couleur. Une préférence qui s’observe dans cet album, où apparaissent essentiellement des monochromes.

Ma vie est déjà trop compliquée, alors je m’en tiens au noir et blanc. C’est suffisant. Le noir et blanc permet d’obtenir l’essentiel.

Elliott Erwitt

Elliott Erwitt : pour l’amour des chiens

En plus des couples et des enfants, Erwitt aime tout particulièrement photographier des chiens. Pour lui, les canidés sont des personnes, qui présentent même certains avantages par rapport à d’autres sujets, parce qu’ils « ne refusent pas d’être photographiés » et « ne demandent pas de tirages ». Il paraît que le photographe aboyait parfois dans la rue pour que les animaux tournent la tête et le regardent.

© Elliott Erwitt / Magnum Photos

On l’aura compris, l’une des spécificités du travail d’Elliott Erwitt est sa portée souvent humoristique. C’est à ce titre qu’il a récemment été récompensé du prix de la Photo Leica de l’Année, pour « Bulldogs », résultat d’une ingénieuse prise de vue, donne à voir un chien et son maître dans une étrange symbiose, aux côtés d’un autre molosse à la mine renfrognée. Au premier regard, on se laisse prendre.

Par sa sélection et ses contenus textuels, l’album de Reporters sans frontières donne un aperçu fidèle du travail d’Elliott Erwitt, un photographe qui, guidé par son sens du comique, n’a pas son pareil pour capturer l’instant.

L’album compilant 100 photos d’Elliott Erwitt pour la liberté de la presse est disponible dès le 2 novembre en kiosque, sur le site de RSF, au tarif de 12,50 €. L’intégralité des bénéfices est reversée à RSF, afin de permettre à l’ONG de poursuivre son combat pour la liberté de la presse à travers le monde.