Mise à jour 8 février 2024 : découvrez notre test complet du Fujifilm GFX100 II :
Le 12 septembre 2023, Fujifilm a dévoilé le GFX 100 II, son tout dernier appareil photo hybride moyen format haute définition. Doté d’un nouveau capteur 102 Mpx HS, du X-Processor 5 et des derniers algorithmes de suivi AF, il se présente comme le nouveau boîtier phare du constructeur. Nous avons eu l’occasion de le découvrir lors du X-Summit Stockholm et voici notre première prise en main, en attendant un test complet du Fujifilm GFX100 II.
Sommaire
- Présentation du GFX100 II
- GFX 100 II : un boîtier ergonomique et confortable
- Viseur électronique : 9,44 Mpts de pur bonheur ?
- Autofocus : une nouvelle ère pour le grand format Fujifilm ?
- Rafale et buffer : comment fait-il pour être si endurant ?
- Stabilisation 5 axes du Fujifilm GFX100 II : ultra efficace !
- Qualité d’image du GFX100 II
- Connectique et autonomie
- Conclusion
Présentation du GFX100 II
Avec le GFX 100 II, Fujifilm s’est donné une mission : montrer que ce boîtier à capteur grand format ne rime plus seulement avec qualité d’image, mais aussi avec réactivité et vitesse, deux caractéristiques peu souvent attribuées aux capteurs plus grands que le 24×36 (plein format).
Pour cela, Fujifilm a doté son dernier boîtier de 102 Mpx d’un nouveau capteur CMOS II HS. S’il reprend la même définition d’image que les GFX100 et GFX100S, il profite d’une vitesse de lecture du signal doublée.
De plus, il est le premier hybride moyen format Fujifilm à profiter du X-Processor 5, qui offre plusieurs améliorations intéressantes en termes de réactivité, d’autofocus, de rafale mais aussi de stabilisation.
Voici les caractéristiques détaillées du Fujifilm GFX100 II :
- Capteur : moyen format 102 Mpx BSI-CMOS II HS
- Filtre passe-bas : Oui
- Processeur d’image : X-Processor 5
- Viseur électronique : 0,64 pouce, 9,44 millions de points, grossissement 1x, dégagement oculaire de 21 mm, taux de rafraîchissement jusqu’à 120 fps
- Écran : tactile, Inclinable et orientable, 3,2 pouces, 2,36 millions de points
- Écran de contrôle : 2,09 pouces, monochrome, 4:3, 320×219 points
- Autofocus : Hybride et prédictif
- Format d’enregistrement (photo): JPEG (8 bits), HEIF (10 bits), RAW 14/16 bits, TIFF
- Format d’enregistrement (vidéo) : Apple ProRes 422, HEVC, MPEG-4
- Nombre de points AF : N.C.
- Couverture AF : 100 %
- Sensibilité AF : jusqu’à -2,5 EV (détection de contraste), -5,5 EV (corrélation de phase)
- Rafale (obturateur mécanique) : 8 i/s
- Rafale (obturateur électronique) : 5,3 i/s
- Obturation : de 30 sec à 1/4 000s (obturateur mécanique) ; de 30 sec à 1/32 000s (obturateur électronique), mode Bulb jusqu’à 60 min
- Sensibilité ISO : 80 à 12 800 ISO (extensible de 40 à 102 400 ISO)
- Synchro flash : 1/125s
- Stabilisation : oui, gain jusqu’à 8 stops
- Vidéo : 8K 30/24p – 4K60p non recadrée, Full HD 120p
- Stockage : 1x SD UHS-II et 1x CFexpress Type B, possibilité en SSD USB-C jusqu’à 2 To
- Connectivité : Wi-Fi, Bluetooth 4.2, USB-C, HDMI A, micro, casque 3,5 mm, prise télécommande 2,5 mm
- Batterie : NP-W235
- Tropicalisation : Résistant à l’eau et à la poussière
- Dimensions : 152,4 x 117,4 x 46,5 mm (L x H x P)
- Poids : 1,03 kg (avec batterie et carte)
- Monture : Fujifilm G
- Prix au lancement : 7 999 €
Pour en savoir plus sur le GFX 100 II, nous vous invitons à découvrir notre article de présentation complet :
GFX 100 II : un boîtier ergonomique et confortable
Le GFX100 II est le troisième boîtier 102 Mpx de Fujifilm. En apparence, il ressemble beaucoup au GFX100s, hormis le viseur plus proéminent, qui le rend un peu plus haut. Avec un poids de 1,03 kg, le boîtier ajoute environ 50 g par rapport au GFX100s.
Niveau ergonomie, on a presque l’impression d’avoir affaire à un reflex plein format, avec notamment la roue PSAM. Sauf qu’ici il s’agit d’un boîtier au capteur de 44 x 33 mm, soit 1,7x la taille d’un capteur plein format 24×36.
Ainsi, le GFX100 II offre une très bonne compacité pour ce qu’il a offrir, en étant plus compact qu’un reflex full frame et à peine plus gros que les plus gros hybrides plein format. Il est d’ailleurs très bien équilibré.
Sur ce boîtier, Fujifilm a apporté quelques améliorations intéressantes. On note ainsi la présence d’un nouveau revêtement BISHAMON-TEX sur l’ensemble du grip. Inspiré d’un motif traditionnel japonais, cette finition offre une meilleure adhérence et prise en main. Ce qui est utile vu le poids qu’un système GFX peut représenter (optique + boîtier). Nul doute que Fujifilm va généraliser cette finition sur ses prochains boîtiers GFX.
Côté résistance, le GFX100 II dispose d’un châssis robuste en alliage de magnésium. Il est également entièrement tropicalisé, ce que nous avons pu vérifier lors de notre prise en main, puisque nous avons fait une sortie en bateau sous la pluie sans aucun souci.
On notera également que la partie supérieure du boîtier, où l’on retrouve un plus grand écran monochrome que sur le précédent modèle, est inclinée de 11 degrés vers le photographe. Cela ne semble rien, mais permet pourtant une visibilité des réglages plus rapide.
Fujifilm a modifié l’organisation de certaines commandes, avec la présence de trois boutons Fn juste au-dessus du déclencheur. Ces derniers sont personnalisables et permettent d’avoir accès très rapidement à des fonctionnalités, en plus des deux boutons Fn qui se trouvent près de la monture. Par défaut, ces 3 boutons permettent de régler la correction d’exposition, d’activer les modes de détection intelligents des sujets et d’activer ou non la détection des yeux.
A l’arrière du boîtier, on retrouve le joystick qui, sur une pression, permet de sélectionner les collimateurs et zones AF. A noter que le GFX100 II permet de personnaliser différentes zones AF pour plus de contrôle.
Dans l’ensemble, le GFX100 II propose donc une très bonne ergonomie et un boîtier très polyvalent, avec des finitions très premium. Ses dimensions restent d’ailleurs très contenues pour un moyen format. Nous l’avons utilisé durant toute une journée, en déplacement, et à aucun moment nous n’avons ressenti de gêne. Nous verrons dans un test plus long si ces premiers points restent valides.
Viseur électronique : 9,44 Mpts de pur bonheur ?
Le GFX100 II inaugure également un tout nouveau viseur OLED de 9,44 Mpts avec grossissement 1x. Cet EVF est bien plus défini que les 3,69 Mpx du GFX100s. Durant notre première prise en main, nous l’avons trouvé très confortable. Cependant, son dégagement oculaire de seulement 21 mm (contre 23 mm pour le GFX100s ou encore 25 mm pour l’A7R V) pourra mettre les possesseurs de lunettes un peu à l’étroit.
Doté d’un taux de rafraîchissement pouvant aller jusqu’à 120 Hz, le GFX100 II permet d’enchaîner les rafales avec un minimum de blackout, utile pour garder son sujet et l’action dans le viseur. On notera que le mode 120 Hz fonctionne uniquement avec un grossissement réduit de 0,7x, le mode grossissement 1x étant limité à 60 Hz.
A noter que le viseur est escamotable, pour pouvoir l’utiliser avec un adapteur qui lui offre la possibilité de modifier l’angle de vision. Très utile, même si nous n’avons pas eu l’occasion de tester cet accessoire.
L’écran de 3,2 pouces, à la fois inclinable et orientable sur 3 axes, permet de viser en plongée ou contre-plongée. Une belle avancée par rapport au GFX100 premier du nom, même si on le retrouvait déjà sur le GFX100s.
Autofocus : une nouvelle ère pour le grand format Fujifilm ?
Note d’information : cette prise en main a été effectuée sur un boîtier fourni par la marque aux journalistes présents lors de l’événement X-Summit. Comme toujours dans ce cas, il s’agit souvent de boîtiers de pré-série qui ne disposent pas forcément d’un firmware finalisé. Les performances et comportements peuvent donc varier par rapport à un boîtier final, disponible dans le commerce.
Lors de la présentation du GFX100 II, Fujifilm a clairement indiqué que ce boîtier offrait des performances autofocus en nette hausse par rapport au précédent GFX100s, grâce à la nouvelle architecture de capteur plus rapide dans la lecture du signal et au nouveau X-Processor 5 capable de mesurer et calculer l’autofocus de manière plus rapide et précise. Sans compter la détection plus intelligente du mécanisme AF, boosté par l’apprentissage profond et l’IA.
Ainsi, le GFX100 II reprend les algorithmes des X-H2S, X-H2, X-T5 et X-S20, avec la reconnaissance de divers sujets.
En pratique, comment se comporte l’AF de ce boîtier ? Durant notre prise en main, nous avons eu l’occasion de photographier des sujets en mouvement – mais relativement statiques, sur le même plan – ainsi que des sujets en déplacement. Si le GFX100 II ne vient pas rivaliser complètement avec les derniers hybrides plein format comme nous nous y attendions, il offre de nettes améliorations autofocus par rapport aux précédents modèles, avec beaucoup moins de déchets. La détection des sujets, que ce soit l’œil humain, le visage, mais aussi les véhicules, vélo, moto, se fait de manière plus rapide et précise, notamment en AF-C. De plus, la précision de l’AF est également grandement améliorée, avec un autofocus qui accroche bien.
Ainsi, et à première vue, l’autofocus du GFX100 II est un grand pas en avant pour le moyen format chez Fujifilm, et un test plus complet sur un modèle finalisé permettra de vérifier ce point.
Rafale et buffer : comment fait-il pour être si endurant ?
L’une des nouveautés du GFX100 II était bien entendu sa rafale améliorée, à 8 i/s avec l’obturateur mécanique, et jusqu’à 5 i/s en obturateur électronique. Sur le terrain, cette vitesse donne des ailes au boîtier, et l’on se prend à oublier qu’on est en présence d’un moyen format, tant la capture est fluide. Le bruit du déclencheur en obturateur mécanique est relativement sec et franc, sans être trop dérangeant.
Le plus étonnant, c’est que la rafale peut durer. Le GFX100 II dispose en effet d’un buffer de 128 Go, deux fois plus gros que sur la précédente version. Ici, la rafale maximale à 8 i/s en obturateur mécanique permet d’encaisser plus de 1000 images JPEG, soit plus de … 2 minutes en continu. Le buffer permet également d’enregistrer jusqu’à 325 RAW compressés, 302 RAW compressés sans perte, 76 RAW non compressés ou encore 75 RAW+JPEG. Ces chiffres sont encore meilleurs en descendant à 5 i/s. Finalement, comme nous le disions lors de la présentation, la limite sera davantage votre carte mémoire que le boîtier !
Par contre, l’obturateur électronique est, comment dire, à éviter. Lors de notre prise en main, nous avons remarqué un rolling shutter bien présent. Vous risquez ainsi de vous retrouver avec des sujets déformés quand ils sont en mouvement, ou lorsque vous faites un panning. On le réservera aux sujets relativement statiques donc.
Stabilisation 5 axes du Fujifilm GFX100 II : ultra efficace !
Lors de notre prise en main, nous avons éprouvé le mécanisme de stabilisation IBIS du GFX100 II. Sur le papier, Fujifilm indique que la stabilisation, qui utilise les données du gyroscope ainsi que les données directement issues de la visée Live View, permet d’ailler jusqu’à 8 stops avec certains objectifs GFX comme le GF 63 mm f/2,8, le GF 110 mm f/2 ou encore le GF 80 mm f/1,7.
Durant notre prise en main, nous avons utilisé le boîtier avec un zoom GF 32-64 mm f/4 ainsi que le dernier GF 55 mm f/1,7.
Nous avons ainsi été capable de descendre sous la seconde (1,5s) à main levée avec le zoom 32-64 mm à 35 mm et avons obtenu une image nette. Ainsi, la stabilisation du GFX100 II nous semble, de prime abord, très efficace. Ici encore, un test plus poussé permettra de vérifier ces valeurs, notamment sur la durée.
Pour autant, nous saluons les performances de stabilisation obtenues avec ce capteur d’une très grande taille, qui permet, sans descendre à des valeurs aussi basses, de réduire fortement le risque de microbougé lors de la prise de vue.
Qualité d’image du GFX100 II
En optant à nouveau pour un capteur de 102 Mpx déjà connu – mais un peu modifié – Fujifilm ne risquait pas grand chose en termes de qualité d’image. On retrouve ainsi des clichés de 11648 x 8736 pixels qui fourmillent de détails, avec une dynamique toujours très bonne.
Besoin d’un exemple concret ? Voici à gauche la photo en entier, et à droite un zoom x16 dans l’image. Comme vous pouvez le voir, il y a encore beaucoup de détails :
Si la montée en ISO sera à évaluer lors d’un test plus complet, nous avons noté que le boîtier se débrouillait très bien jusqu’à 3200 ISO avec un bruit peu perceptible, comme c’était le cas pour le GFX100s.
Voici quelques photos réalisées avec le GFX100 II, et des recadrages à 100 % pour vous donner une idée des détails qu’il est possible d’enregistrer avec cet appareil. A noter que les fichiers .RAF du boîtier sont déjà pris en charge par Lightroom Classic, ce qui s’explique par l’utilisation de la même base capteur que le GFX100s.
Fujifilm a également ajouté la nouvelle simulation de film REALA ACE, qui ressemble beaucoup à la Provia, mais avec des ombres plus débouchées et des contrastes un peu plus doux :
Connectique et autonomie
Développé à la fois pour la photo et la vidéo, le GFX100 II dispose d’une connectique complète. On retrouve ainsi une prise USB-C, un port HDMI type A, des prises micro et casque 3,5 mm et une prise sync flash de 2,5 mm, présente à l’avant de l’appareil.
De l’autre côté du boîtier, on retrouve une trappe pour cartes mémoire permettant d’utiliser une carte CFExpress Type B ou une carte SDXC UHS-II. En plus de cela, le boîtier est compatible avec l’enregistrement des photos et vidéo en USB-C sur un SSD, à condition que ce dernier soit compatible.
Aussi, là où il fallait une poignée additionnelle avec le GFX100s, le GFX100 II dispose d’un port Ethernet sur son boîtier. Cela lui permet de se connecter à un serveur FTP et utiliser le service Frame.io Camera to Cloud sans grip supplémentaire, même si ce dernier permet de tripler l’autonomie de l’appareil grâce à deux batteries supplémentaires.
Côté autonomie, le GFX100 II est donné avec une autonomie de 540 images en mode normal (norme CIPA). Le boîtier reprend la batterie NP-W235, ce qui est une excellente nouvelle pour les photographes déjà dotés de boîtiers Fujifilm APS-C ou grand format. Durant notre prise en main, nous avons pu réaliser presque 800 photos (et de nombreuses manipulations pour découvrir le boîtier) avec une recharge de la batterie durant la nuit, en USB-C, et il restait un peu d’autonomie dans le boîtier le second jour. Ainsi, l’autonomie nous semble en adéquation avec ce qui est donné par Fujifilm.
Ainsi, si vous pensez capturer beaucoup d’images, et cela va vite avec la rafale 8 i/s du boîtier, une seconde batterie (ou bien le grip VG-GFX II qui embarque deux batteries supplémentaires) sera nécessaire. Nous approfondirons ce point lors d’un test plus complet.
Conclusion
Au sortir de cette première prise en main, nous avons clairement été surpris par le GFX100 II, tant par sa qualité d’image que par sa réactivité et sa capacité à enchaîner les prises de vue sans rien dire, comme si nous étions en présence d’un boîtier doté d’un capteur bien plus petit.
Mais avec son capteur moyen format de 102 Mpx, ce nouvel appareil photo de Fujifilm est capable d’offrir des clichés qui fourmillent de détails, dans lesquels il est possible de recadrer sans vergogne.
Rien de nouveau, direz-vous, par rapport au GFX100s ? Sur ce point non, mais les améliorations en termes d’autofocus, de rafale et de buffer – sans parler de la vidéo – font de ce boîtier une alternative encore plus intéressante au plein format, y compris pour photographier des sujets en mouvement.
D’ailleurs, lors d’une conférence de presse, les dirigeants de Fujifilm Japon nous ont indiqué collaborer avec des photographes sportifs en vue des prochains JO 2024 qui se tiendront à Paris.
Nous reviendrons plus en détails sur ses performances dans un prochain test du boîtier.
Le Fujifilm GFX100 II sera disponible à partir du 28 septembre 2023 et proposé au tarif de 7999 €.
Le Fujifilm GFX100 II sera disponible chez Digit-Photo, Miss Numérique, Camara, à la Fnac ainsi que dans les magasins photo spécialisés.