Helsinki, Finlande, 1982. © Pentti Sammallahti

Pentti Sammallahti célébre la rencontre dans son livre Me Kaksi

Amoureux, amis, enfants, passants, couple d’animaux… l’idée de l’attachement entre deux êtres traverse l’œuvre de Pentti Sammallahti, photographe finlandais. Son livre « Me Kaksi », qui se traduit par « nous deux » en français, rassemble une centaine de photographies exclusivement en noir et blanc, près de quarante de travail à travers le monde entier – une véritable célébration de la rencontre, d’une complicité naissance, de ce qu’on a de commun.

Me Kaksi (Atelier EXB, 2021) © Pentti Sammallahti

Prises à la dérobée, traces d’un instant fugaces, les photographies de Pentti Sammallahti se découvrent comme des poèmes, des épisodes d’un moment presque insaisissable, des tentatives de capturer l’essence d’une rencontre.

Hébrides extérieures, Royaume-Uni, 2008. © Pentti Sammallahti

Chaque image semble taillée sur mesure. un chien qui s’étire suit exactement la courbe d’un arbre penché au-dessus de lui, le cadre, au format irrégulier (tantôt carré, ou panoramique) entoure parfaitement son sujet, s’élargit ou se resserre si nécessaire. À peu de choses près, Pentti Sammallahti maîtrise tellement la prise de vue qu’on pourrait croire à une supercherie, comme si le décor devenait terrain de jeu où il placerait ici-et-là, amitiés improbables entre humain et animal… ou chevaux de bois.

Vuokkiniemi, Carélie, Russie, 1991. © Pentti Sammallahti

Toutes les photographies sont marquées par la sobriété, par un sens de l’économie qui place ces êtres ensemble au milieu de paysages grandioses où l’image, épurée sans tomber dans une esthétique minimaliste maladroite, est débarrassée de tout ce qui ne concerne pas son sujet. La photographie panoramique illustre peut-être précisément le titre du livre : Me Kaksi, nous deux, ensemble sur une image empreinte de symétrie où tous les protagonistes ont le même degré d’importance, où le dialogue se crée par le regard.

Moscou, Russie, 1980. © Pentti Sammallahti

Sculpteur, c’est peut-être l’appellation qui conviendrait à un photographe comme Sammallahti. Il taille soigneusement autour de l’image qui est déjà dans la rétine, la condense pour faire apparaître des liens inattendus que nous n’avions pas vus auparavant, bousculant l’équilibre.

Marie Lundquist
Helsinki, Finlande, 1982. © Pentti Sammallahti

Me Kaksi de Pentti Sammallahti est disponible aux Éditions Xavier Barral – Atelier EXB. Il comprend 200 pages dont 106 reproductions noir et blanc, accompagnées d’un essai de Marie Lundquist et d’un poème de Aaro Hellaakoski. Il est proposé au tarif de 42 €.