Le 23 novembre dernier, 4 grands noms du photojournalisme se sont retrouvés dans le cadre des Rencontres de l’Académie des beaux-arts pour parler de cette pratique photographique et de son impact sur le monde contemporain.
Ainsi, un débat entre Raymond Depardon, Bénédicte Kurzen, Pascal Maître et Sebastião Salgado, animé par Dimitri Beck, a eu lieu à l’Institut de France.
Durant environ deux heures, ces derniers ont échangé sur la place du photojournalisme dans un monde saturé d’informations et d’images. Ils se sont ainsi interrogés sur la possibilité de s’emparer d’un sujet, de témoigner, de poser son regard et de photographier dans la durée en tant que photojournalistes aujourd’hui.
Le photographe Raymond Depardon était l’un des acteurs de ce débat. Connu pour ses clichés en noir et blanc, il utilise la photographie pour témoigner de façon transparente sur le monde qui l’entoure. Durant sa carrière, il a mené de grandes enquêtes sur des sujets sociaux, sociétaux et du quotidien, avec notamment des témoignages sur l’Algérie dans les années 1960 — un pays sujet à de multiples tensions.
Sebastião Salgado s’est concentré durant sa carrière sur le Brésil, son pays natal qu’il a sillonné dans les moindres recoins. Il travaille toujours en noir et blanc et s’attache à montrer les conditions difficiles dans le tiers monde, notamment pour les travailleurs.
Bénédicte Kurzen, également présente dans le débat, utilise la photographie pour documenter la violence, la maladie et les souffrances physiques et psychiques sur le continent africain. Pigiste au départ, elle a couvert les conflits de la bande de Gaza et y a commencé la photographie. Elle s’est ensuite concentrée sur les changements socio-économiques en Afrique, et a produit notamment Une nation perdue des dieux, reportage sur le Nigéria. Son projet Land of Ibeji, qui explore les mythologies autour des jumeaux au Nigéria est actuellement exposé à la galerie Fisheye.
Pascal Maitre, lui, a parcouru le continent africain pour y capturer les différents modes de vie, traditions, et conflits. Il s’est notamment concentré sur le peuple peul avec son photoreportage Peuls du Sahel.
Dimitri Beck, directeur de la photographie de Polka conduit toute la discussion entre ces quatre photographes majeurs et anime le débat autour de la question « Au-delà des contraintes liées au photojournalisme, est-il encore possible de témoigner ? »
Cette rencontre a été diffusée en direct sur la chaîne Youtube de l’Académie et est disponible en replay. Un débat passionnant avec des photographes passionnés.