Julien Magre, lauréat du prix Niépce Gens d’images 2022

Le photographe Julien Magre reçoit le Prix Niépce Gens d’images 2022 pour son travail photographique au long cours empli d’intimité.

Julien Magre par © Louise Magre

Le nom et le travail de Julien Magre s’ajoutent à la longue liste des prestigieux lauréats du prix Niépce-Gens d’images : Robert Doisneau, Jean Dieuzaide, ou encore Marie-Paule Nègre, pour ne citer qu’eux. Premier prix de photographie professionnelle créé en France, le prix Niépce, souvent considéré comme le prix Goncourt de la photographie, est aujourd’hui soutenu par le ministère de la Culture et la Bibliothèque nationale de France.

Il récompense chaque année le projet d’un photographe confirmé afin de mieux le mettre en valeur et augmenter sa visibilité auprès d’un grand public ; au-delà de l’importante couverture médiatique qu’implique un prix comme celui-là, la distinction permet de financer 3 expositions, une à la BNF, l’autre au Jeu de Paume du Château de Tours et la dernière à la Galerie Dityvon d’Angers.

© Julien Magre, Courtesy galerie Le Réverbère, Lyon

Intitulé « En Vie », le corpus que le photographe a présenté au jury s’étale sur près de 20 ans, les photographies étant présentées dans un ordre chronologique, de 1999 à 2020. C’est après son admission à l’École des Arts décoratifs de Paris qu’il commence à photographier Caroline, sa future femme. Il aura trois enfants avec elle, dont une disparaît tragiquement en 2015. « En Vie » affirme à nouveau la capacité qu’a la photographie d’immortaliser chaque instant, avec toute la beauté et la douleur que cela implique… comme une manière de contrer un certain fatalisme tout en embrassant modestement le deuil.

© Julien Magre, Courtesy galerie Le Réverbère, Lyon

Ce n’est pas une esthétique spectaculaire qui a été récompensée ici — évitant ainsi l’écueil de certains prix outre-Atlantique —, mais bien une vision poétique et pleine d’humilité sur un quotidien, des vies minuscules, des vies anecdotiques, des vies sublimées. Julien Magre témoigne de sa propre intimité avec une application qui frôle l’obsession, une obstination qu’il qualifie de « nécessité », allant jusqu’à rapprocher sa pratique de la photographie d’un « acte obligatoire ».

Le travail de Julien Magre s’inscrit dans une dynamique qui semble opérer un retour en force dernièrement, où photographes contemporains et rétrospectives mettent à l’honneur ce qu’on pourrait nommer une photographie documentaire de sa propre intimité, dans la lignée de Nan Goldin ou de Nobuyoshi Araki mis à l’honneur récemment dans la dernière exposition collective de la MEP.

Vous pouvez retrouver le travail de Julien Magre sur son site internet.

Mercredi 22 juin 2022, à 19h, l’auditorium de l’ADAGP accueillera l’Atelier Gens d’images consacré à Julien Magre, lauréat du Prix Niépce (événement en accès libre).