Kyotographie : reporté, le Festival japonais se réinvente et ouvre le projet en ligne « Vision from home »

Le Festival Kyotographie reporte sa 8ème édition en raison de l’épidémie COVID-19. Elle se déroulera désormais du 19 septembre au 18 octobre 2020. Pour vous permettre de découvrir les œuvres de cette édition 2020,  le Festival international a créé « Vision from home ». Au coeur du projet, une mobilisation des artistes du festival qui, tous les deux jours, nous livrent une image et une impression personnelle.

Kyotographie, le 1er festival photo japonais international

Chaque année depuis 2013, Kyotographie se déroule au printemps durant 4 semaines dans la métropole de Kyoto — ancienne capitale impériale du Japon. Cette année, le Festival était initialement prévu du 18 avril au 17 mai 2020. Présentant 13 photographes aux horizons variés venant des 4 coins du monde –  du Japon, de la Chine, en passant par le Sénégal, l’Italie et la France, mais également les Pays-Bas et New-York — le Festival est un véritable pont entre la photographie japonaise et le reste du monde. Y sont consacrées différentes facettes de la photographie, allant de l’artisanat aux technologies les plus avancées. 

©Maurizio Cattelan et Pierpaolo Ferrari, Kyotographie 2017
Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi sont les co-fondateurs et directeurs du Festival.
Si le Japon était parsemé d’appareils photos, il n’y avait pas de Festival photo japonais majeur avant Kyotographie. Depuis sa création en 2013, le couple franco-japonais a exposé de grands noms de la photographie comme Robert Mapplethorpe, Kate Barry, ou encore Maurizio Cattelan.

« Tout au long de notre vie, nous avons tous les deux beaucoup voyagé. Et une fois arrivés à Kyoto, nous avons étés submergés par l’atmosphère de la ville et par son cadre. Nous avons senti que créer quelque chose de différent à Kyoto serait une bonne opportunité », ont-ils déclaré.

Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi © Kyotographie

Cette initiative s’est également inscrite dans la volonté du Japon de faire reconnaitre sa photographie comme un moyen d’expression —ce qui n’est pas encore un acquis pour les artistes japonais — et de collaborer davantage avec le reste du monde. 

« Nous avons pensé que Kyoto serait une scène parfaite pour diffuser un message national et international. »

De cette idée a émergé le Festival de Kyoto, avec l’aide d’organisations mais également de la Ville et du gouvernement japonais. « À travers la photographie, nous voulions donner la possibilité de partager des histoires variées et d’examiner des questions sociales et culturelles. Nous voulions créer une plateforme qui pourraient inspirer les gens à faire du monde un meilleur endroit » expliquent Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi.
KYOTOGRAPHIE 2013-2019 Digest

Vision from home

Reporté à la fin d’année, le programme du Festival restera cependant inchangé. En attendant, « Vision from Home » présente tous les deux jours une image et une impression postées par les photographes du Festival. Elles sont à découvrir sur le site dédié ou sur les réseaux sociaux. À l’image de nombreuses institutions culturelles, le Festival se tourne vers les réseaux sociaux pour favoriser le partage des œuvres, à l’image du festival Circulation(s) ou de la Maison Européenne de la Photographie.

Stay Home(s) : la jeune photographie européenne à l’honneur pendant le confinement

Alors que l’initiative débute, deux photographes ont déjà posté leur contribution. Ryosuke Toyama nous transmet sa vision de l’essentiel au coeur d’une composition minimaliste. « Ces derniers temps, je laboure le terrain en face de ma maison. J’ai remarqué le parfum de la terre et le mouvement des insectes. Je peux entendre le chant des fauvettes au loin. »

De cette région montagneuse de Kyoto dans laquelle il vit depuis qu’il a quitté Tokyo, il a « un aperçu d’un monde simple où l’humain « vit » (réellement) ». Poursuivant son expression photographique, il attend des jours meilleurs : « j’espère que ce désastreux coronavirus sera bientôt contenu et qu’une nouvelle journée va débuter. »

©Ryosuke Toyama

À découvrir également — parmis les posts déjà en ligne — le travail de Marjan Teeuwen qui explique n’avoir pu terminer sa série « Maisons détruites de Kyoto ».

Avant le rendez-vous japonais Kyotographie qui sera à découvrir à partir de la mi-septembre 2020, « Vision from home » partage différentes perspectives de la crise, en images et en texte. C’est certain, ce complément en ligne, mis en place par les organisateurs pendant la crise nourirra nos yeux et nos envies d’ailleurs. « C’est le moment de prendre soin de nos proches, de réinventer nos vies et de repenser notre monde.» ont déclaré les organisateurs, qui préparent déjà cette 8ème édition.

Pour suivre Vision from Home, rendez-vous sur le site dédié et sur les comptes Facebook, Twitter et Instagram de Kyotographie.