© Charles Freger

« Yokainoshima » de Charles Fréger : photographie ethnologique de la mythologie japonaise

Entre ethnologie et photo de mode, la série « Yokainoshima » de Charles Fréger propose une galerie de portraits des démons issus de la mythologie japonaise.

Yokai, oni, tengu et kappa, qui peuvent être traduits par des fantômes, des monstres, des ogres et des gobelins, sont des figures rituelles imaginées par l’homme et incarnées lors de festivals et de cérémonies comme une tentative d’apprivoiser les éléments et de trouver un sens aux événements naturels. Présentant une variété de formes existantes au Japon, « Yokainoshima » («l’île des Yôkai») atteint indéniablement un objectif documentaire.

© Charles Freger
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Au travers des modèles parés de costumes traditionnels, c’est tout un ensemble de traditions et rituels propres au Japon sur lesquels se penche Charles Fréger. Le photographe dresse un inventaire du bestiaire mythologique et de leurs représentations dans la culture populaire. Des portraits qui n’en sont pas vraiment, puisque le visage et les corps des modèles restent cachés sous leur costume traditionnel. Les costumes et masques rituels représentent le rapport de l’homme à la nature, en l’incarnant sous forme terrestre.

© Charles Freger
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C’est le sujet de Yokainoshima: à travers une galerie de personnages masqués, il peint le visage de la campagne japonaise, les traditions qui rythment la vie de ses habitants et la terre sur laquelle ils marchent et travaillent. Ses portraits hauts en couleurs et en formes font surgir sur les terres japonaises l’imagerie traditionnelle sur laquelle repose l’inconscient collectif des paysans japonais. Consacrée à la campagne, cette série lui permet de tisser un rapport intimiste aux habitants et à leur culture.

© Charles Freger
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Au cours de ses cinq voyages, Fréger a parcouru de nombreuses régions intérieures et îles, découvrant le relief particulier du Japon, son étendue et les phénomènes naturels qui le secouent régulièrement. Ses recherches approfondies sur l’archipel lui ont permis d’appréhender avec sensibilité les raisons pour lesquelles les Japonais entretiennent une relation empathique avec leur environnement et une conscience extrême de la vitalité de la nature.

Le projet Yokainoshima est actuellement exposé à Lyon au Musée des Confluences jusqu’au 25 août 2019.

Infos pratiques :

Musée des Confluences
86 quai Perrache, Lyon 2e
Mardi, mercredi et vendredi de 11h à 19h
Jeudi de 11h à 22h
Samedi, dimanche et jours fériés de 10h à 19h
Tarif : 9€ adulte plein, tarifs réduits applicables