©Erlend Mikael Saeverud

« One day in Paris », un voyage à travers les décors de la ville lumière avec Erlend Mikael Saeverud

De la street-photographie aux airs de shootings plateaux, c’est l’impression première que donne la nouvelle série photo « One Day in Paris » de Erlend Mikael Sæverud. Connu pour ses noirs et blanc, l’artiste norvégien passe à la couleur en conservant ce contraste tranchant entre lumière et ombre qui a fait sa renommée. Des hommes et des femmes émergent de ruelles sombres, des silhouettes s’avancent dans le dédale urbain, et la ville apparaît comme un vaste labyrinthe de couleurs, de lumières tranchées au couteau et d’ombres portées avec la noirceur de taches d’encre s’étendant sur le trottoir.

© Erlend Mikael Saeverud
© Erlend Mikael Saeverud

Anciennement musicien et producteur, c’est à la suite d’un accident de voiture avec sa femme en 2017 qu’il découvre la photographie. Dans l’impossibilité de travailler pendant un an suite à cet accident, c’est à travers la photo que Mikael Sæverud se réapproprie l’espace urbain. « J’ai vite réalisé que je prêtais une attention différente à ce qui m’entourait quand je regardais à travers l’objectif. J’avais presque l’impression de voir le monde pour la première fois et de me réveiller d’un rêve. La caméra devient un outil de guérison. J’emportais partout avec moi mon appareil photo et j’étais fasciné par toutes les choses intéressantes qui se passaient dans la rue. J’ai essayé différentes techniques apprises dans les magazines et, habitué à plonger dans les logiciels et équipements avancés, j’ai rapidement appris le côté technique. »

Le photographe trouve ses inspirations dans le travail d’Edward Hopper (qui se sert aussi de la ville comme décor contrastant) et d’Henri Cartier Bresson. « Habituellement je compose mon image et son cadre à l’avance et j’attends « le moment décisif », explique le photographe, je préfère photographier au printemps ou à l’automne, lorsque le soleil est bas et que la lumière est réfléchie par les fenêtres. Je n’apporte jamais de matériel d’éclairage ni de flash. »

© Erlend Mikael Saeverud
© Erlend Mikael Saeverud

Les photographies d’art d’Erlend Mikael Sæverud consistent en des photographies de rue illuminées par de vastes ombres, qui de par leur contraste semblent se situer à la frontière du décor de théâtre. Il capture un monde découpé entre l’ombre et la lumière et transpose une errance intérieure dans l’espace physique de la ville de Paris.

« La majeure partie de mon travail est la photographie de rue. J’aime capturer des moments spontanés qui viennent soudainement de rien. J’ai tendance à rechercher des formes géométriques formées par la lumière et l’ombre. Tout est géométrie. Cela me fait penser à notre origine, à la manière dont ces formes sont le fondement de notre existence. J’exploite également le thème de la solitude et des ténèbres dans mon art. Je pense que la solitude peut parfois être un chemin important pour connaître la profondeur de l’existence.
Je suis très inspiré par le psychiatre suisse Carl Jung : « On ne s’illumine pas en imaginant des figures de lumière, mais en rendant les ténèbres conscientes. » »

Diplômé de la Bilder Nordic School of Photography en 2011, Sæverud est représenté par Galleri Ramfjord Oslo, Galleri Fineart Oslo, Kunstgalleriet Stavanger et Galerie Dessers Belgium. Il a reçu deux mentions honorables dans la catégorie Beaux-arts Spider Black & White en 2017.

Retrouvez le travail de Erlend Mikael Sæverud sur son site internet.