En février 2018, le fabriquant d’optiques Tamron a annoncé un nouveau téléobjectif léger et compact pour boîtiers reflex plein format Canon et Nikon, le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD. Cet objectif stabilisé à ouverture constante f/4, est une alternative plus légère et moins onéreuse que les habituels 70-200mm f/2.8.
Tamron affronte ici les Canon EF 70-200mm f/4L IS USM et Nikon AF-S NIKKOR 70-200mm f/4G ED VR avec un tarif bien plus doux, puisqu’il se trouve à 889 € contre environ 1200€ pour ses concurrents. Que vaut cet objectif, si convaincant sur le papier ?
Nous avons pu tester le téléobjectif Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD sur le terrain pendant plusieurs semaines, notamment durant la dernière course de Formula E Paris 2018, la Formule 1 électrique, qui se déroulait dans le centre de Paris. Sport et réactivité, des conditions idéales pour tester la qualité d’image, la justesse et la réactivité de cette optique.
Je tiens à insister sur le fait que je n’avais pas d’accréditation photo ou média pour réaliser ces images. N’importe qui, avec un ticket pour la course, pouvait donc réaliser ce type de photos.
Sommaire
- Présentation du Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD
- Prise en main du Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD
- Qualité d’image du Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD
- Autofocus du Tamron 18-400mm f/3.5-6.3 Di II VC HLD
- Performance de la stabilisation du Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD
- Le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD face à la concurrence
- A qui s’adresse le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD ?
- Conclusion
Présentation du Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD
Le Tamron 70-210 mm fait partie de ces zooms téléobjectifs appréciés des photographes, avec une plage allant habituellement de 70 à 200mm. Ce type d’objectif est idéal pour les événements, le voyage, le sport, le paysage ou bien encore la photographie animalière. Bref, il est bien plus polyvalent qu’on ne le pense.
Cet objectif est destiné aux appareils photo reflex plein format, en monture Canon ou Nikon. Il est également compatible avec les reflex APS-C pour se transformer en un équivalent 112-336 mm sur reflex APS-C Canon.
Il est important de noter que Tamron pousse un peu plus loin que les autres fabricants avec une plage qui s’étend jusqu’à 210mm, petit clin d’oeil à la tradition du constructeur. En effet, Tamron a sorti au fil des années plusieurs téléobjectifs utilisant la plage 70-210mm, dont le Tamron 70-210mm f/3.8-4 modèle 46A, successeur des Tamron 80-210mm f/3.8-4 modèle 03A et Tamron 80-210mm f/3.8-4 modèle 103A.
Le 70-210 mm f/4 Di VC USD arbore le design « Human Touch » de Tamron, déployé désormais sur l’ensemble (ou presque) de la nouvelle gamme Tamron. Cela se caractérise par un aspect sobre (couleur noire), une bague argentée au niveau de la baïonnette, une ergonomie étudiée pour que l’objectif se fasse oublier dans les mains de son propriétaire ainsi qu’une tropicalisation complète.
Voici les caractéristiques techniques complètes de l’objectif Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD :
- focale 70-210mm
- compatible plein format et APS-C
- ouverture maximum : f/4
- ouverture minimale : f/32
- construction optique : 20 lentilles en 14 groupes dont trois verres LD pour corriger les aberrations chromatiques
- diaphragme : 9 lamelles circulaires
- rapport de grossissement maximal : 1:3,1
- angle de champ : 34°21′-11°46′ pour plein format, 23°01′- 7°46′ pour APS-C
- distance de mise au point minimale : 95 cm
- diamètre du filtre : 67mm
- tropicalisation : oui, 8 joints d’étanchéité
- autofocus : oui, moteur USD
- poids : 850g
- pare-soleil : oui, amovible
- stabilisation : oui, VC 4 stops
- dimensions : 76 x 174 mm (D x H)
- montures compatibles : Canon EF, Nikon
- compatible avec la console TAP-in de Tamron
- compatible avec les téléconvertisseurs Tamron x1,4 et x2,0
Parmi les points importants à noter sur cette optique, on retrouve un double microprocesseur (Dual MPU). Une partie est entièrement dédié au traitement de la stabilisation d’image, qui permet de gagner jusqu’à 4 IL, tandis que l’autre partie contrôle la motorisation autofocus USD (Ultrasonic Silent Drive) avec retouche du point, offrant une mise au point automatique rapide et précise.
L’objectif est également pensé pour l’extérieur grâce à une construction tout temps : la lentille frontale dispose d’un traitement à la fluorine déperlant qui réduit la prise pour les tâches et autres gouttes d’eau, alors que le fût de l’objectif dispose de 8 joints d’étanchéités pour le protéger contre l’humidité et la poussière. On retrouve ici la politique de Tamron : proposer des optiques tout temps pour être utilisées sur le terrain peu importe les conditions météo.
Pour les amateurs de photo rapprochée, cet objectif dispose d’un rapport de grossissement de 0,32x, le meilleur parmi les téléobjectifs 70-200mm, ce qui lui permet de faire une mise au point à 95cm et ainsi pouvoir se frotter à la proxiphotographie en photographiant de petits objets ou animaux, sans accessoire supplémentaire.
Enfin, comme nous le verrons plus bas dans ce test, l’objectif est compatible avec les téléconvertisseurs Tamron ainsi que la console TAP-in.
N’oublions pas que Tamron propose une garantie étendue de 5 ans sur ses objectifs si vous l’enregistrez sur leur site internet.
Prise en main du Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD
Au déballage, le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD est dense et compact. Pesant 860g en monture Canon pour 176,5mm (un peu plus que la version Nikon), cet objectif est extrêmement compact, notamment mis côte à côte avec le 70-200mm f/2.8 G2 de Tamron comme sur cette image ci-dessous.
Sur le terrain, j’ai vraiment apprécié la compacité et le poids contrôlé de cette optique. Avec un Canon EOS 6D Mark II qui pèse 765g, on arrive à un poids total de 1,62 kg. Cela peut paraitre lourd pour un photographe non habitué, mais pour cette qualité de fabrication et d’image (f/4 constant et stabilisation), ce n’est pas si lourd. En guise de comparaison, un objectif ouvrant à f/2.8 et stabilisé pèse environ 1,5kg seul, sans boîtier. Avec une bonne sangle photo pour ne pas se faire mal au cou et reposer de temps en temps son appareil, le poids se fait oublier.
Comme expliqué plus haut, cet objectif reprend les codes de la nouvelle gamme d’objectifs Tamron : un fût en aluminium noir, un style et un design épuré et un anneau aux reflets dorés au niveau de la baïonnette. On se demande un peu ce qui différencie désormais la gamme SP, si ce n’est le fait qu’il s’agisse souvent de focales fixes ou zooms à grande ouverture dotés d’une construction haut de gamme.
Avec un poids de 860g, l’objectif ne nécessite pas de collier de pied, mais il est possible d’en ajouter un. Comme chez Nikon et Canon, il n’est pas fourni en kit avec le boîtier, mais disponible en option à 139€. Nous l’avons utilisé durant notre test, non pas pour y placer un trépied, mais pour soutenir et transporter l’objectif.
Le collier en magnésium se place au plus près du boîtier et dispose d’une forme de poignée utile. Compatible Arca-Swiss, il vient se fixer rapidement sur les trépieds disposant de cette monture et évite de devoir visser un plateau sous le boîtier. Ce collier en forme de poignée n’est pas indispensable, mais est un plus pour les photographes animaliers ou sportifs qui utilisent souvent un trépied ou monopole. À noter qu’à partir d’un certain poids de l’optique, il est important de fixer son trépied non pas sous le boîtier, mais sous l’optique, pour mieux équilibrer l’ensemble, surtout si vous disposez d’un reflex entrée – milieu de gamme avec un boîtier plastique. C’est moins le cas avec les pleins formats, mais rien que pour le confort lorsque vous êtes sur trépied, le collier peut être utile. Trois points blancs sur le fût permettent d’aligner parfaitement le collier en mode portrait ou paysage.
Tout comme les modèles de Canon et Nikon – ainsi que le 70-200mm f/2.8 G2 de Tamron – cette optique dispose d’un zoom interne : lorsque vous passez de 70 à 210 mm, rien ne bouge ni ne dépasse, seules les lentilles se déplacent à l’intérieur de l’objectif. Cela a deux avantages : une résistance avancée à l’humidité et à la poussière et un risque moindre de venir toucher un obstacle lorsque vous photographiez par exemple à travers une grille. Ce fût notamment le cas que j’aie rencontré lors du test de l’optique près des pistes de la course Formula E, avec beaucoup de grillages.
L’objectif dispose de deux boutons :
- l’activation de la stabilisation optique (ON / OFF)
- l’activation de l’autofocus (AF / MF)
C’est suffisant, mais on aurait aimé un troisième commutateur, comme sur la version 70-200 f/2.8 G2, permettant de réduire la plage de mise au point. C’est impossible sur cette optique, y compris à l’aide de la console TAP-in.
Heureusement, la mise au point automatique est rapide, même en passant d’un sujet proche à un sujet lointain. Par contre, dans le cas de figure où nous avons testé l’objectif, on aurait aimé pouvoir réduire la plage de mise au point de 3m à l’infini pour éviter que l’objectif ne vienne parfois faire la mise au point sur une barrière ou une grille plutôt que la voiture de course.
Les bagues de mise au point et de zoom sont disposées de la même manière que sur le 70-200mm f/2.8 G2 : la bague de mise au point est la plus proche, et la bague de zoom se trouve à l’extrémité. Personnellement, je n’aime pas vraiment ce choix, car je touche plus souvent à la bague de zoom que de mise au point, et je préfère que celle-ci soit la plus accessible, surtout si j’utilise le collier de pied.
Dans les faits, après avoir utilisé la version f/2.8 puis la f/4, on s’y habitue. Sur la bague de zoom, des indicateurs de focale à 70, 100, 135 et 210 mm permettent de s’y retrouver. On note également une fenêtre permettant d’afficher l’échelle de mise au point.
Comme indiqué sur le fût, cet objectif est conçu au Japon et fabriqué et Vietnam.
En ce printemps, j’ai utilisé cet objectif principalement en extérieur. À quelques moments, je me suis retrouvé sous la pluie battante, mais aucun problème, car l’objectif dispose d’une construction tout temps grâce à 8 joints d’étanchéité et un traitement de la lentille frontale au fluorine.
Qualité d’image du Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD
Passons maintenant à la qualité d’image de cet objectif. Comme à notre habitude, nous n’allons pas vous proposer de test laboratoire avec une mire et tout ça, mais plutôt un test du rendu auquel on peut s’attendre sur le terrain.
Cet objectif, compact et léger, est très prometteur sur le papier et lors de notre prise en main, mais qu’en est-il sur le terrain ?
Pour apprécier le rendu véritable des images, cliquez dessus pour la voir en qualité optimale (et parfois en plus grand, selon la taille de votre écran).
J’ai testé le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD avec un Canon EOS 6D Mark II principalement lors d’une course automobile de formule E à Paris. Merci à l’écurie Venturi et aux scooters Coup, sponsor de Venturi sur la course Formula E Paris pour m’avoir donné accès aux écuries et à la course.
L’objectif pour moi : découvrir l’envers du décor de la course et photographier les écuries, avant de pouvoir photographier la course (comme simple spectateur, pas d’accès presse photo, car je n’avais pas d’accréditation sur l’événement). J’ai ainsi pu assister la veille de la course à la présentation des voitures et des écuries. Le jour J, j’ai principalement suivi la course Paris E-Prix 2018 depuis les gradins et sur le bord de la piste, derrière les barrières. Je me suis donc mis dans les mêmes conditions (ou presque) que celles d’un photographe amateur avec l’objectif, sans passe-droit spécifique (sauf pour les photos dans l’écurie).
La plage focale de 70-210mm est très agréable pour plusieurs raisons. Tout d’abord, à 70mm sur un reflex plein format, on a suffisamment de recul pour faire des plans relativement larges. Et à 210mm, on est dans le vif de l’action, pour photographier des détails. Entre les deux, on peut ajuster précisément son cadre.
La première chose que j’ai appréciée sur cette optique, c’est la qualité du bokeh. Il est vraiment prononcé, tout en restant doux et plaisant. Pour un objectif ouvrant à f/4 maximum, c’est une très bonne chose, comme on peut le voir sur ces images.
Dans l’ensemble, le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD délivre des images de qualité, très détaillées, avec un bon détachement de l’arrière-plan, même à 70mm f/4.
À 70mm et 105mm, le piqué est excellent au centre à f/4, avec quelques faiblesses sur les bords à pleine ouverture qui se rattrapent dès f/5.6 voire f/8. À 150mm, le piqué est excellent au centre et mieux réparti sur l’ensemble de l’image à f/4. En fermant à f/5.6 la qualité d’image est excellente sur l’ensemble de l’image.
Enfin, entre 150mm et 210mm, le piqué est très bon au centre, mais un peu mou sur les bords, même en fermant à f/8. Ce comportement est assez proche de ce que j’ai pu noter sur le Nikon 70-200mm f/4G VR lors de mon test du Nikon D810.
Pour obtenir la meilleure qualité d’image, les versions f/2.8 des 70-200mm sont encore bien au-dessus. Mais la réelle question est de savoir si la différence poids/prix par rapport à ce gain de qualité en vaut la peine. Pour une majorité de photographes qui ne scrutent pas leurs photos à 100%, cela ne vaut pas la peine, surtout si vous faites du reportage et que les bords de l’image ne nécessitent pas d’être nets à 100%, renforçant l’isolation du sujet.
La distorsion sur cet objectif est peu présente. À 70mm, on note une petite distorsion qui a tendance à courber très légèrement les droites, comme on peut le voir sur cette photo avec la ligne du trottoir ou le toit. À 210mm, cette distorsion devient négative (en coussinet), mais toujours très légère. On rappelle que ce type de distorsion se corrige facilement.
Le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD a du vignetage à f/4, peu importe la distance focale. À 70mm, ce vignetage est un peu présent et disparait progressivement à f/5.6 et f/8. À 210 mm par contre, le vignette est un peu plus présent à f/4, puis se dissipe de la même manière à f/5.6 jusqu’à disparaitre totalement à f/8.
Les aberrations chromatiques sur cette optique sont très bien contenues, notamment grâce aux 3 lentilles à faible dispersion. Rien à signaler sur ce point.
Au final, le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD offre une très bonne qualité d’image, sur toute la plage. On notera d’excellentes performances aux alentours de 150mm. Les bords sont cependant un peu mous à pleine ouverture sur un plein format, mais le comportement doit être meilleur sur un boîtier APS-C, avec lequel cet objectif Tamron est également compatible.
Autofocus du Tamron 18-400mm f/3.5-6.3 Di II VC HLD
Avec des conditions difficiles de sport automobile (les voitures en formule E peuvent aller jusqu’à 225 km/h), la netteté était notre priorité durant ce test. Et le pari est tenu avec des images nettes et piquées sur une grande partie des photos, avec très peu de déchets.
Cela est dû à la stabilisation, mais surtout à l’autofocus USD réactif et rapide. Pour fonctionner, l’autofocus fait appel à un double microprocesseur qui gère également la stabilisation d’image. En autofocus continu, sur le bord de la piste, l’appareil et l’objectif n’ont que très rarement été pris à défaut.
Un seul inconvénient est à mentionner à mon goût : l’impossibilité de limiter la plage de mise au point comme sur la version f/2.8 G2 du Tamron 70-200mm. Cela aurait eu un avantage indéniable pour le type de photos prises durant le test : éviter que la mise au point ne se fasse parfois sur les grillages et barrières entre la piste et moi. Avec un limitateur de 3m à l’infini, cela aurait été vraiment appréciable. Heureusement, une fois le sujet accroché à distance, l’autofocus n’a jamais fait d’aller/retour avec le grillage, en se verrouillant correctement sur la voiture en autofocus continu.
Pour assister l’autofocus, l’objectif permet de faire une retouche manuelle du point à tout moment, en tournant simplement la bague de mise au point. C’est appréciable, notamment pour faire une mise au point sur un élément proche, à une distance de mise au point minimale.
En effet, le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD dispose de la distance minimale de mise au point la plus courte pour ce type d’objectif « 70-200mm ». Elle est de 0,95m, soit 25cm de moins que le Canon EF 70-200 mm F/4 IS L USM et 5cm de moins que le Nikon AF-S NIKKOR 70- 200mm F/4 ED VR.
Cette faible distance de mise au point permet d’obtenir un rapport de grossissement maximal de 1:3,1 qui lui permet de se frotter à la proxiphotographie, pour photographier de petits objets.
Performance de la stabilisation du Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD
Le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD dispose d’une stabilisation optique lui permettant de gagner jusqu’à 4 stops. Cette stabilisation peut s’activer et se désactiver à partir d’un commutateur sur le bord du fût. Nous avons ainsi réussi à descendre à 0,20s à 94mm à main levée.
Cette stabilisation s’avère ainsi très efficace et est fortement utile sur une plage focale de 70 à 210mm, car les mouvements et tremblements du photographe sont amplifiés.
En vidéo, cette stabilisation devient même indispensable et permet de filmer à main levée sans problème.
Il est même possible d’améliorer encore plus cette stabilisation à l’aide de la console TAP-in de Tamron, qui vient se fixer à l’optique en USB, reliée à un ordinateur.
À l’aide de cette console, il est possible de modifier le comportement de la stabilisation, en optant par exemple pour :
- la priorité à la stabilisation d’image au viseur : la stabilisation privilégie le confort de visée en stabilisant l’image dans le viseur
- la priorité à la stabilisation d’image en capture : la stabilisation privilégie la qualité d’image en stabilisation le capteur et non le viseur
La seconde option est plus efficace, mais moins confortable pour le cadrage. C’est cependant le mode que je recommande. Par contre, contrairement au 150-600mm G2 et 70-200mm G2 de chez Tamron, il est impossible de choisir le mode de stabilisation à la volée, pour cela il faut s’équiper de la console TAP-in (en option, elle est vendue aux alentours de 89€). Cette console permet également de mettre à jour le firmware de l’objectif soit même, ainsi que d’effectuer un réglage précis de la mise au point de l’optique.
Dommage que l’objectif ne dispose pas d’un mode de stabilisation actif pour effectuer un suivi filé d’un sujet, utile pour de nombreux photographes de sport, ou bien lorsque l’on photographie depuis un véhicule en mouvement. Mais cela n’empêche pas de tester des filés, comme cette photo ci-dessous réalisées à 1/100s.
Cet objectif est compatible avec les téléconvertisseurs Tamron x1,4 (TCX14) et x2,0 (TCX20) en option pour transformer ce 70-210mm en 98-294mm ou 140-420mm en plein format, avec une ouverture maximale de f/5,6 et f/8
Le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD face à la concurrence
Le téléobjectif Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD est disponible en monture Canon et Nikon, et chacun de ces constructeurs propose sa propre version à ouverture constante f/4. Nous ne parlerons pas ici des versions f/2.8, plus onéreuses, lourdes et encombrantes, mais bien des équivalents 70-200mm f/4 stabilisés et tropicalisés.
Chez Canon, on retrouve l’objectif Canon EF 70-200 mm F/4 IS L USM. Il est stabilisé (gain de 4 stops), dispose d’un encombrement similaire (2cm moins long) et pèse 760g (sans collier de pied). Sa distance de mise au point minimale est de 1,2m, avec un rapport de grossissement maximal de 1:4,7. Dans l’ensemble, cette optique est donc en belle position face au nouveau Tamron Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD, mais est vendu environ 1300€, soit bien plus cher que la version Tamron que l’on trouve à 889€. Elle date également un peu puisqu’elle est sortie en 2006. Il y a cependant des rumeurs sur un renouvellement prochain de cette optique avec une version Mark II. Une version f/4 non stabilisée est également disponible chez Canon, le Canon EF 70-200 mm F/4 L USM, pesant 705g. Cette optique a l’avantage d’être économique (659€), mais elle est assez ancienne : l’absence de stabilisation et sa construction optique ne sont plus forcément en phase avec les exigences des nouveaux boîtiers à haute définition.
Chez Nikon, on retrouve le Nikkor AF-S 70-200mm f/4G ED VR, dont les performances et la qualité sont excellentes. Il pèse 850g (le même poids que l’optique Tamron), dispose d’une distance de mise au point minimale un peu plus longue à 1m, et est un peu plus longue (179mm). Sorti en 2013, cette optique est plébiscitée par les Nikonistes à la recherche d’une alternative au lourd 70-200mm f/2.8. Son seul défaut face au Tamron : son tarif de 1299€, sans collier de pied.
Chez Sigma, le concurrent de Tamron, il n’existe pas vraiment d’objectif équivalent à ouverture constante f/4. On retrouve donc le Sigma APO 70-200mm F2.8 EX DG OS HSM lancé en 2010 et qui commence à montrer son âge, malgré ses performances tout à fait honorables sur des boîtiers standard. Mais face à la montée en mégapixels des derniers boîtiers, Sigma doit également renouveler cette optique, en l’adaptant pourquoi pas à ses gammes Contemporary et Sport. Ce sera peut-être le cas cette année si l’on écoute les rumeurs. L’avantage : le Sigma est le moins cher des 70-200 mm f/2.8, aux alentours de 889€.
A qui s’adresse le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD ?
Au-delà de la qualité de l’optique, il est important de réfléchir un instant à qui s’adresse ce type d’objectif. En premier lieu, le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD s’adresse àu photographe à la recherche d’un téléobjectif 70-200mm sans exploser son budget, la version f/4 étant bien moins cher (889€) que la version f/2.8 pour une qualité de construction et des performances proches (mis à part la différence notable entre f/2.8 et f/4).
Ensuite, ce modèle s’adresse également au photographe à la recherche d’un téléobjectif compact et léger, qui peut se faire oublier dans un sac photo, ce qui est très difficile pour les versions f/2.8. Le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD est ici en très bonne position avec un encombrement minimal. Je verrai bien cette optique me suivre en voyage ou lors d’un reportage, car la plage 70-200mm est complète et permet de photographier du paysage ou du portrait, tout en pouvant photographier les détails grâce à la faible distance de mise au point nécessaire.
Honnêtement, même si la différence existe avec un téléobjectif équivalent ouvrant à f/2.8, le poids, la taille et le prix me font préférer cet objectif. Attention, je ne dis pas que les versions f/2.8 sont à fuir, mais elles sont je pense réservées aux épaules solides ainsi qu’aux photographes à la recherche du maximum de lumière.
Conclusion
Le nouveau Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD est une excellente alternative face aux zooms historiques de Canon et Nikon. Il produit de très bonnes images, dispose d’un autofocus réactif et silencieux et sa stabilisation VC est efficace. En plus de cela, la faible distance minimale de mise au point à 0,95m permet de se frotter à la proxiphotographie.
Tamron signe aussi le zoom 70-200mm f/4 stabilisé le moins cher du marché, avec même 10mm supplémentaires pour se démarquer. Lancé à 889€ en monture Nikon et Canon – et proposé aujourd’hui pour moins de 400 € d’occasion, le Tamron 70-210 mm f/4 Di VC USD est donc le télézoom que nous vous recommandons. Dommage qu’il n’existe pas en monture Sony et Pentax.