Lors du Salon de la Photo 2025, nous avons pu échanger avec Jean-Christophe Thiry, président de Tamron France. L’occasion de revenir sur le dynamisme de Tamron sur le marché – notamment autour de la monture Nikon Z – d’échanger sur le développement de la nouvelle gamme G2 ou encore d’avoir les premiers retours sur le lancement des optiques Tamron en monture Canon RF-S.
Place à l’interview
Comment se porte le marché des optiques en ce moment ?
Le marché des optiques se porte bien. Les photographes ont désormais une forte appétence pour des alternatives aux optiques propriétaires, surtout lorsqu’elles associent innovation, performances optique et accessibilité.
Cette tendance s’est renforcée avec l’élargissement des gammes pour hybrides, qui ouvrent de nouvelles opportunités. Chez Tamron, nous bénéficions de cette demande en constante évolution grâce à notre capacité à proposer des produits innovants et différenciants.
Quel a été votre plus gros succès de ces 12 derniers mois ?
Nous ne pointerons pas un modèle en particulier, mais plutôt la dynamique de nos optiques en monture Nikon Z, et plus particulièrement le Tamron 28-75 mm f/2,8 Di III VXD G2, a été un succès majeur.
Cet objectif illustre parfaitement notre philosophie : offrir une optique professionnelle, performante et compacte, à un tarif compétitif. Les retours utilisateurs sont excellents, tant sur la qualité optique que sur l’ergonomie et la compatibilité parfaite avec les boîtiers Z. La sortie du nouveau Tamron 70-180 mm f/2,8 Di III VC VXD G2 en monture Z complète la nouvelle trilogie sur cette monture.
Nous ignorons la part de marché occupée par Nikon sur le marché, mais nous avons conscience que leurs nouveaux boîtiers sont très performants, très bien placés et que nos optiques sont bien reconnues par les utilisateurs.
Nous le voyons sur notre stand car nous recevons beaucoup de nikonistes chevronnés qui connaissent bien la marque Tamron et sont très satisfaits de nos résultats actuels.
Lors de nos échanges l’an dernier, vous disiez qu’il était “plus facile de se démarquer sur la monture Z”. Aujourd’hui, vous lancez un nouveau 70-180 mm Di III VC VXD G2. Plus largement, quelle est la stratégie de développement sur la monture Z et comment sont accueillis vos objectifs par les utilisateurs ?
Notre stratégie sur la monture Z repose sur deux piliers :
- Une complétude de gamme : proposer aux utilisateurs Nikon des solutions qui élargissent réellement leurs possibilités photographiques.
- Un positionnement complémentaire : apporter des solutions différenciantes et accessibles.
Les utilisateurs nous le rendent bien : l’accueil est particulièrement favorable, et nos ventes en monture Z progressent rapidement.
5 ans après le 28-200 mm Di III RXD, vous annoncez le développement d’un nouveau superzoom 25-200 mm f/2,8-5,6 Di III VXD G2 ? Quelle est la philosophie de cet objectif, qui succède au 28-200 mm sorti il y a 5 ans ?
Avec ce superzoom, nous avons voulu aller plus loin que le 28-200 mm f/2,8-5,6 Di III RXD lancé il y a 5 ans. L’idée est de proposer une optique polyvalente, légère et de haute qualité optique, capable de remplacer à elle seule plusieurs zooms standards.
En combinant l’amplitude d’un 24-105 mm f/4 et d’un 70-200 mm f/4 dans un seul objectif, les photographes disposent d’un outil de voyage, de reportage ou de photo de rue extrêmement flexible.
Cet été, vous avez également dévoilé un 16-30 mm f/2,8 Di III VXD G2 qui complète le trio de vos zooms G2. Pourquoi avoir modifié la plage focale ?
Avec le 16-30 mm f/2,8 Di III VXD G2, nous avons choisi de modifier la plage focale par rapport au 17-28 mm f/2,8 Di III RXD, afin de répondre à une demande forte : offrir un grand-angle plus large, sans sacrifier la compacité. Cet objectif vient compléter la trilogie G2 et permet aux photographes de disposer d’un trio parfaitement équilibré pour couvrir l’essentiel de leurs besoins.
Comment Tamron entend-il tirer son épingle du jeu face aux autres constructeurs d’objectifs “tiers”, venus notamment de Chine ?
Nous ne commentons pas vraiment la stratégie des autres fabricants.
Nous avons des relations professionnelles et courtoises avec tous nos confrères et nous sommes très satisfaits des efforts faits par les opticiens car cela attise la demande globale, qui retombe en partie chez nous.
Comment se répartissent vos ventes en fonction des différentes montures ? La monture Sony E est-elle toujours aussi prédominante pour vous ?
La monture Sony E reste la plus prédominante dans notre portefeuille, mais la part des ventes en monture Z croît fortement. Les optiques en monture Canon RF-S connaissent également un bel essor, notamment avec le Tamron 18-300mm f/3,5-6,3 DiIII-A VC VXD, qui a rencontré un franc succès dès son lancement.
En parlant de la monture E, est-ce que l’on peut considérer que l’offre, tout constructeur confondu, est désormais assez mature ?
Oui, l’offre est désormais très mature. Les photographes Sony bénéficient aujourd’hui d’une gamme extrêmement large, que ce soit via les optiques Sony ou celles de constructeurs partenaires comme Tamron. Cela ouvre la voie à une nouvelle étape : affiner l’offre en termes de compacité, de spécialisation et de rapport qualité/prix.
Depuis presque un an maintenant, Tamron propose des zooms APS-C en monture Canon RF, avec le 11-20 mm et 18-300 mm. Quel est l’accueil de ces objectifs ? Tamron va-t-il étendre sa gamme sur cette monture ?
Nos deux zooms APS-C en monture Canon RF, le 11-20 mm f/2,8 III-A RXD et le 18-300 mm f/3,5-6,3 Di III-A VC VXD, ont reçu un accueil très positif. Nous avons clairement identifié une demande forte sur ce segment APS-C hybride, notamment auprès des amateurs éclairés.
Les technologies Canon et la qualité optique de notre 18-300 correspondent parfaitement à la philosophie du zoom de voyage de Tamron.
Alors que la transition vers l’hybride semblait achevée, le reflex semble faire un peu de résistance. Avez-vous beaucoup de demandes et si oui, comment y répondez-vous ?
Il est difficile pour nous de juger la persistance des optiques reflex. Tamron ne produit plus d’objectifs pour reflex et nous n’avons plus qu’un stock résiduel de nos anciens produits. La demande est à présent vraiment très faible. Les seuls que nous avons encore au catalogue sont le Tamron SP 24-70 mm f/2,8 Di VC USD G2 et le Tamron SP 35 mm f/1,4 Di USD.
On voit arriver beaucoup de néophytes, issus notamment de la jeune génération, qui veulent se mettre à la photo avec un “vrai” boîtier (et pas juste un smartphone). En tant que vendeur d’objectifs, comment Tamron peut-elle les accompagner ?
C’est une tendance marquante : de nombreux jeunes veulent franchir le pas vers un “vrai” boîtier, après avoir exploré la photo sur smartphone. Pour les accompagner, Tamron mise sur
des zooms polyvalents et légers, parfaits pour débuter sans se limiter. De même, nos tarifs sont accessibles par rapport à la qualité proposée, permettant d’entrer dans l’univers des hybrides sans barrière financière trop élevée.
Enfin, nous nous reposons sur une philosophie produit tournée vers la simplicité, la qualité et la flexibilité, qui correspond aux attentes de cette génération : voyager léger, être créatif et partager facilement ses images.
Merci à Jean-Christophe Thiry d’avoir répondu nos questions. Nous tenons également à remercier l’équipe de Tamron France pour cette interview.
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