Dévoilé en mars 2025, le Fujifilm GFX 100RF marque un tournant majeur pour le constructeur. Premier compact à capteur moyen format du marché, il se place à la croisée des chemins entre un X100VI et un GFX 100S II, intégrant un capteur 102 Mpx dans un boîtier aux dimensions réduites.
Misant sur un design épuré et minimaliste, il embarque une focale fixe 35 mm, équivalent 28 mm f/4, qui peut être « prolongée » par plusieurs niveaux de crop numériques. Sans oublier un mode vidéo en 4K 30p. Des caractéristiques pensées pour séduire les photographes de rue ou de voyage en quête d’une définition et qualité d’image maximale sans s’encombrer.
Sur le papier, ce boîtier impressionne. Mais tient-il ses promesses sur le terrain ? Fujifilm est-il parvenu à livrer l’appareil photo compact ultime ? Nous avons utilisé l’appareil pendant plusieurs semaines, voici notre test complet du Fujifilm GFX 100RF.
Cet article a été mis à jour après notre première prise en main du GFX 100RF publiée le 21 mars 2025.
Sommaire
- Fujifilm GFX 100RF : la base technique du GFX 100S II dans un compact expert
- Design et finitions : un boîtier tout en sobriété
- Ergonomie du Fujifilm GFX 100RF : des commandes manuelles bien pensées et une visée confortable
- Performances et qualité d’image du Fujifilm GFX 100RF
- Autofocus : un quasi sans-faute
- Rafale et buffer du Fujifilm GFX 100RF
- (Absence de) stabilisation
- Le GFX 100RF côté vidéo : 4K 30p on board
- Une autonomie confortable
- Connectique et stockage
- Conclusion : un pari réussi avec le GFX 100RF ?
Fujifilm GFX 100RF : la base technique du GFX 100S II dans un compact expert
Après avoir (largement) popularisé les compacts experts à focale fixe, Fujifilm ambitionne de mettre le moyen format à la portée de tous les photographes (ou presque), au quotidien ou en voyage. C’est ainsi qu’est né le GFX 100RF, premier compact expert doté d’un capteur 44 x 33 mm et d’une focale fixe (non-interchangeable). Ce point étant rappelé par la mention « RF » (Rangefinder Fixed lens).


Avec le GFX 100RF, Fujifilm affiche clairement ses ambitions : reprendre la recette gagnante des X100V et X100VI, mais en y intégrant un capteur moyen format, bien plus grand qu’un APS-C. Soit un sacré défi en matière de miniaturisation – notamment du côté de l’optique, nous y reviendrons.


Si vous souhaitez plus de détails sur la fiche technique du Fujifilm GFX 100RF, n’hésitez pas à (re)lire notre article publié lors de l’annonce du boîtier. Rappelons cependant que le GFX 100RF reprend le même couple capteur-processeur que le GFX 100S II, lancé 9 mois auparavant. On dispose donc d’un capteur ultra-défini de 102 Mpx associé au X-Processor 5.
L’objectif Fujinon 35 mm f/4 Super EBC offre une focale équivalent 28 mm en plein format, très adaptée à la photo de rue, de paysage, d’urbex ou d’architecture. L’ouverture maximale à f/4 est dictée par la compacité de l’appareil. Ainsi, la marque nous a indiqué qu’une ouverture plus lumineuse aurait impliqué que la lentille arrière fasse toute la hauteur du boîtier !
Chose unique sur un boîtier GFX, l’objectif est muni d’un obturateur central directement repris… du X100VI.


Design et finitions : un boîtier tout en sobriété
De prime abord, trois aspects marquent particulièrement avec le GFX100RF :
- sa qualité de fabrication et le niveau des finitions ;
- sa compacité et sa portabilité ;
- le nombre et la disposition des commandes manuelles.
Côté finitions, Fujifilm joue clairement dans la cour des grands et n’hésite pas s’attaquer frontalement à Leica. Le boîtier, entièrement made in Japan, est construit en métal. Le capot supérieur, mais aussi la semelle, les différentes roues et molettes de contrôle sont en aluminium avec usinage de précision. Le revêtement en similicuir offre une excellente préhension.


L’ensemble est d’une grande sobriété. Son design, résolument vintage, rappelle évidemment la série des X100 – mais aussi le GFX 50R. Une nouvelle fois, nous avons particulièrement apprécié la version avec le capot et le pourtour de l’objectif argentés. Pour plus de discrétion, une version entièrement noire est également proposée. Dans tous les cas, le boîtier offre une vraie sensation de qualité. De ce point de vue, le GFX 100 RF impressionne.


De même, boîtier est assez remarquable par sa compacité – et encore plus lorsqu’on prend en compte la taille de son capteur. Il mesure à peine 13 cm de large, 9 cm de haut et environ 3,5 cm de profondeur. C’est à peine plus qu’un boîtier comme… l’Instax Mini Evo. En incluant l’objectif Fujinon 35 mm f/4, l’ensemble atteint 7,7 cm de profondeur. Néanmoins, en photo de rue, le boitier est un poil moins discret qu’un X100V/VI ou qu’un Ricoh GR…


De prime abord, son poids de 735 g (avec batterie et carte mémoire) peut surprendre. Mais on se rappelle bien vite qu’un GFX 50R accompagné d’une optique équivalente (comme le GF 30 mm f/3,5 R WR) dépasse allègrement la barre des 1,2 kg… Autre point de repère pertinent, un Leica Q3 atteint 788 g. Pourtant, le boîtier offre une remarquable sensation d’équilibre et trouve tout naturellement sa place dans n’importe quel sac photo.


Sur le terrain, le Fujifilm GFX 100RF offre donc une très bonne prise en main, et on prend vraiment plaisir à l’utiliser. On aime beaucoup ses formes légèrement arrondies sur les côtés, ainsi que le petit grip. Le boîtier ne donne pas l’impression de glisser de la main.
Le GFX 100RF est fourni avec une élégante courroie tressée, un pare-soleil rectangulaire en aluminium très esthétique ainsi qu’un adapteur + filtre (PRF-49) destiné à protéger l’objectif et à offrir une protection tout temps.


Ergonomie du Fujifilm GFX 100RF : des commandes manuelles bien pensées et une visée confortable
En termes de commandes manuelles et de visée, le Fujifilm GFX 100RF s’inspire beaucoup des X100V/X100 VI et X-Pro 3. Les fujistes de longue date retrouveront très vite leurs marques.
Sur le capot supérieur, on retrouve une large double roue permettant de régler la vitesse d’obturation et les ISO. Une seconde roue est dédiée à la correction d’exposition. Un bouton paramétrable est logé à côté du déclencheur : par défaut, il est attribué à la détection automatique de l’œil du sujet. En revanche, point de bouton dédié à la vidéo : pour démarrer l’enregistrement, on utilisera le déclencheur « classique ».


À l’arrière, on dispose d’un joystick, un accès au menu rapide Q, ainsi que les boutons classiques. Le bouton Drive/Del permet (aussi) d’accéder au mode vidéo, ce qui n’est pas toujours très pratique quand on veut basculer rapidement entre photo/vidéo.


Le GFX 100RF rapatrie à l’arrière le commutateur des mode de mise au point (S, C, MF). Mais surtout, il dispose d’une nouvelle molette de choix des ratios d’image. On peut facilement alterner entre les ratios 4:3, 3:2, 16:9, 65:24 (le fameux X-Pan), 17:6, 3:4, 1:1, 7:6, 5:4 et Custom. De quoi nous inciter à varier nos cadrages, dès la prise de vue.


Au niveau de l’objectif, une fine bague (non décrantable) permet de choisir l’ouverture (de f/4 à f/22, avec une position Auto). Comme sur les X100, deux petits poussoirs facilitent sa manipulation. Une 2e bague (linéaire) est attribuée par défaut à la mise au point en mode MF. On peut aussi lui attribuer le réglage de la balance des blancs ou des simulations de films (en mode AF-S ou AF-C) après un détour dans les menus. Attention, cette bague est très fluide.


À l’avant, sous le déclencheur, on découvre une molette de réglage et… un levier dédié à la sélection du niveau de crop (téléconvertisseur numérique, voir plus bas). Cette superposition des trois commandes est très réussie esthétiquement. En chipotant, on pourrait trouver que la molette de réglage n’est pas toujours très accessible, car elle ne dépasse pas assez de la surface de l’appareil.


Enfin, on retrouve le commutateur du viseur – directement repris de la série des X100… du moins en apparence. Car, en l’absence de viseur hybride, il est affublé de 4 fonctions personnalisables !
Par défaut, une pression vers la gauche permet d’alterner entre l’écran et l’EVF, tandis qu’une pression vers la droite modifie le comportement du crop appliqué aux images (« zoom » classique dans l’image ou affichage d’un petit cadre autour de la zone rognée).


Fujifilm a également doté ce levier de fonctions accessibles… via un appui long (3 secondes). Vers la gauche, on peut changer le comportement de la bague de MAP en mode AF-S/AF-C (balance des blancs ou… simulation de films). Vers la droite, on (dés)active les filtres ND. Ces commandes sont évidemment personnalisables.
L’ennui, c’est que cette méthode n’est expliquée nulle part dans les menus de l’appareil (hormis quelques pictogrammes peu explicites) – et que le délai de 3 secondes pour accéder aux options est bien trop long sur le terrain. De plus, les menus sont toujours aussi touffus et austères, et certaines abréviations (en français) sont vraiment cryptiques.


Enfin, du côté de la visée, le Fujifilm GFX 100RF reprend l’EVF du GFX 100S II, avec une dalle OLED de 5,76 Mpts. Point de viseur « hybride » (optique + électronique) comme sur la série X100 ou X-Pro.


La marque se justifie en avançant qu’un viseur « hybride » aurait offert un grossissement moindre – et aurait été bien moins agréable sur le terrain. Quoi qu’il en soit, ce viseur électronique s’avère confortable, tant en termes de taille que de définition.
Le boîtier dispose également d’un écran LCD de 3,15 pouces (2,1 Mpts) monté sur une double-charnière, permettant de cadrer avec aisance à la taille, à bout de bras ou au ras du sol. Un point déjà vu sur les X100… et sur le Leica Q3. Il offre une bonne lisibilité… sauf en cas de lumière vive.


Au final, le Fujifilm GFX 100RF est bien pensé… et s’avère très agréable à utiliser sur le terrain. La marque japonaise offre un mélange savoureux d’efficacité et de sobriété. Dommage que certains détails ergonomiques soient parfois agaçants !
Performances et qualité d’image du Fujifilm GFX 100RF
Une chose est sûre : le Fujifilm GFX 100RF est capable de livrer de très belles images, de jour comme de nuit. Néanmoins, son ouverture maximale à f/4 et l’absence complète de stabilisation (optique et capteur) amènent quelques compromis.
N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.






Capteur moyen format 102 Mpx
Comme indiqué plus haut, le GFX 100RF reprend le même couple capteur + processeur que le GFX 100 II et GFX 100S II. Dans le détail, on retrouve la cellule sensible GFX 102MP CMOS II HS et le X-Processor 5. D’une manière générale, le boîtier se montre très réactif, tant à l’allumage que lors de la navigation dans les menus ou côté AF.


Comme sur les autres boîtiers GFX, les images sont capturées au ratio 4:3 et mesurent 11648 x 8736 pixels. En mode non-compressé, les RAW (16 bits) pèsent 200 Mo environ. Pour économiser sur le stockage, on peut opter pour le mode Compressé sans perte, où les fichiers pèsent 110 Mo.


La mesure de l’exposition et de la balance des blancs est impeccable. De même, la restitution des couleurs est très plaisante. Et l’on retrouve avec plaisir les 20 simulations de films chères à Fujifilm.
Les fans de noir et blanc seront aux anges avec les modes Acros et Monochrome ; les aficionados de rendus plus froids (ré)adopteront le mode Reala Ace ou Classic Chrome.


Zooms numériques et ratios d’image
La définition ultra-élevée du capteur prend tout leur sens avec les modes de crop. On peut rogner très fortement dans l’image, tout en conservant une définition élevée – et un très bon niveau de détails.






Le boîtier propose même d’ailleurs de simuler 3 focales « virtuelles » supplémentaires en plus du 35 mm : 45 mm, 63 mm ou 80 mm par rognage dans l’image (équivalent 36, 50 ou 63 mm en 24×36).








Grâce aux 102 Mpx, un crop 80 mm permet toujours d’obtenir des fichiers de 19,3 Mpx. C’est bien mieux qu’avec le Leica Q3, où l’on se retrouve à seulement 8 ou 6 Mpx avec les niveaux de crop les plus poussés.
Dans le détail, la taille des fichiers obtenus se décompose comme ceci :
- 35 mm (eq. 28 mm) : 102 Mpx
- 45 mm (eq. 36 mm) : 61,5 Mpx
- 63 mm (eq. 50 mm) : 31,2 Mpx
- 80 mm (eq. 63 mm) : 19,3 Mpx




Sur le terrain, ce « simili-zoom » numérique s’avère extrêmement pratique, et le boîtier gagne en polyvalence. On regrette juste que Fujifilm n’ait pas voulu ajouter un niveau de crop supplémentaire (eq. 80 ou 90 mm), comme Leica avec le Q3. Quoi qu’il en soit, cette fonction est bien plus développée que sur les X100V/VI (1,4x et 2x uniquement) – dont le capteur est moins défini, il est vrai.




Le rognage est appliqué directement aux JPEG/HEIF. Sur les fichiers RAW, il est inscrit dans les métadonnées et est affiché automatiquement par Lightroom ou Photoshop. L’intérêt : puisqu’il s’agit d’un crop numérique, on peut « dé-rogner » dans l’image ou modifier le cadrage après la prise de vue – ce qu’il est impossible de faire avec un zoom optique classique. Un point que nous avions déjà beaucoup apprécié avec les Leica Q3/Q3 43.




L’appareil permet aussi de jouer avec les différents ratios d’image. Par défaut, les photos sont capturées en 4:3. Mais on prend très vite plaisir à capturer bon nombre de snapshots au format carré… ou au format X-Pan ! Là aussi, le rognage est appliqué directement aux fichiers JPEG mais en RAW on conserve toute l’image.




Objectif Fujinon 35 mm f/4 Super EBC : un grand oui, mais avec deux bémols à la clé !
Comme indiqué plus haut, le Fujifilm GFX 100RF utilise un objectif Fujinon 35 mm f/4 Super EBC. Il est composé de 10 éléments répartis en 8 groupes. Il dispose de 2 lentilles asphériques.


Sur le terrain, le piqué de cette optique est déjà bien marqué à la pleine ouverture (f/4). Cependant, les performances s’améliorent en fermant le diaphragme de quelques crans. Le sweet spot est obtenu à f/5,6. C’est d’ailleurs à cette valeur que l’homogénéité est optimale. En revanche, attention à la diffraction, qui se montre assez présente au-delà de f/11…


Les aberrations optiques sont très bien maîtrisées. L’aberration chromatique est virtuellement inexistante, de même que l’effet de ghosting. On notera tout juste une légère perte de contraste en contre-jour, et un petit effet de flare à côté des lumières (très) vives. En revanche, l’effet starburst n’est pas extraordinaire, les branches des étoiles peinant à se distinguer.


Lors de son lancement, l’appareil avait fait couler beaucoup d’encre en raison de l’ouverture à « seulement » f/4 de sa focale fixe. Sur le terrain, le GFX100RF permet de jouer avec la profondeur de champ… mais sous certaines conditions. Il faut se placer très près du sujet – et que ce dernier soit suffisamment séparé de l’arrière-plan. À ce titre, on notera que la distance minimale de MAP n’est pas éblouissante (20 cm par rapport à la lentille frontale).




De même, on peine à retrouver le modelé et « l’effet 3D » propre aux images capturées avec un capteur moyen format : sur ce point, un boîtier plein format couplé à une optique lumineuse fait (beaucoup) mieux. On touche là l’une des vraies limites de cette optique ouvrant à f/4.


Enfin, l’ouverture à f/4 implique aussi de monter très vite dans les ISO en basse lumière – d’autant que le boîtier fait l’impasse sur la stabilisation (voir plus loin).
Montée en ISO et plage dynamique
En termes de montée en ISO, le Fujifilm GFX100RF est globalement un bon élève. Par défaut, la plage ISO va de 80 à 12 800 ISO, et peut être étendue à 102 400 ISO– en obturation mécanique uniquement.






Dans les faits, les résultats sont virtuellement identiques à ceux du GFX100 II. Marginal à 1600 ISO, le bruit fait son apparition à 3200 ISO. Il devient un peu plus présent à 6400 ISO. En revanche, la restitution des détails est moins précise à 12 800 ISO. Un point assez gênant en basse lumière à main levée…






En mode ISO étendu, les choses se compliquent assez nettement. Si les images restent acceptables à 25 600 ISO, le brouillage des détails et une dérive colorimétrique apparaissent à 51 200 ISO. Enfin, à 102 400 ISO, point de miracle : l’image est très dégradée, le bruit est omniprésent . Un effet de « quadrillage » peut être observé. En clair : les valeurs ISO étendues sont à réserver aux cas où l’on désire capturer un sujet rapide en basse lumière.






Du côté de la dynamique, point de surprise. Comme avec le GFX100 II, on peut récupérer une grande quantité de données en basse lumière (-4 IL, voire -5 IL mais au prix d’une légère dérive colorimétrique). D’autant que le bruit numérique lors du débouchage des ombres reste très contenu.




La gestion des hautes lumières est plus compliquée. On peut ainsi rattraper les zones surexposées sans trop de mal jusqu’à +1,6 IL. En revanche, au-delà, la dérive colorimétrique devient assez présente.




Autofocus : un quasi sans-faute
Le Fujifilm GFX100RF reprend le même système autofocus que les GFX100 II et GFX100S II. Et sur le terrain, les bonnes performances de ces derniers se vérifient. La mise au point est effectuée sans délai – et sans erreurs. Les déchets liés à la MAP sont rares. Le suivi du sujet est globalement efficace. En street photo, l’AF ne nous a pas posé de souci. Que de chemin parcouru depuis les anciens boîtiers moyen format !


On dispose aussi des mêmes algorithmes que sur les boîtiers équipés du X-Processor 5, qui peut ainsi détecter et suivre les sujets suivants :
- Humains (yeux, visage)
- Félins et canidés (tête, yeux, corps)
- Oiseaux (tête, yeux, corps)
- Voitures
- Motos
- Vélos
- Trains
- Avions (carlingue, face avant et cockpit)
Et sur le terrain, la détection du sujet (et de son œil) est d’une grande rapidité… même si l’appareil s’affole parfois s’il détecte plusieurs sujets dans le cadre.


L’efficacité de l’autofocus se confirme en basse lumière. Même avec des objets en mouvement, le boîtier parvient à effectuer la mise au point sans difficulté.


Néanmoins, comme avec le GFX 100 II, l’autofocus montre ses limites avec les sujets aux mouvements brusques et/ou aléatoires : dans ce cas, l’AF peine à accrocher et à suivre le sujet avec efficacité. De ce point de vue, les boîtiers plein format gardent l’avantage.


Rafale et buffer du Fujifilm GFX 100RF
Le Fujifilm GFX 100RF n’est pas vraiment conçu pour le sport et l’action… et cela se voit ! En effet, la cadence en rafale plafonne à 6 i/s avec l’obturateur central (mécanique) et à 3 i/s seulement avec l’obturateur électronique (avec suivi AE/AF).
De plus, le buffer est loin d’être très capacitaire. Comptez 17 images en RAW non compressé et… 12 images seulement en mode RAW + JPEG. Cette décision est sans doute dictée par le support de stockage (SD UHS-II). Sur le terrain, l’appareil commence à ralentir au bout de 10 images environ (en mode RAW + JPEG).
En obturation électronique, sans surprise, le rolling shutter est particulièrement marqué. De ce point de vue, les boîtiers plein format au capteur moins défini (même non empilé) font largement mieux.




Enfin, notez que l’obturateur central permet au GFX100RF de devenir le 1er boîtier de Fujifilm à s’affranchir de la limitation au 1/125s pour la synchro flash. On peut ainsi monter à 1/4000s, excusez du peu !
(Absence de) stabilisation
Lors du lancement du boîtier, l’ouverture maximale à f/4 a éclipsé l’absence de stabilisation optique ou capteur. Un point que la marque justifie, là encore, par la recherche de compacité.
Hélas, ce point est assez pénalisant. Oui, il est possible de faire des photos en basse lumière à main levée – mais à condition de faire (très) attention à sa vitesse d’obturation… et d’accepter de monter assez haut dans les ISO. Compte tenu de la taille du capteur, le moindre flou de bougé est particulièrement visible.


Sur le terrain, difficile de passer en-dessous de 1/50s. Pour contourner cette contrainte, le bon vieux trépied (re)devient donc indispensable ; cependant, la capture de sujets en mouvement sera plus compliquée.


Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées avec le Fujifilm GFX 100RF :
























Le GFX 100RF côté vidéo : 4K 30p on board
En vidéo, le GFX 100RF se montre plutôt raisonnable. Ainsi, point de 8K comme certains modèles concurrents (suivez notre regard), mais « seulement » de la 4K DCI 30 fps en 4:2:2 10 bit. Une restriction sans doute dictée, là aussi, par le support de stockage et la compacité, qui pourrait engendrer de la chauffe.
Pour autant, il est possible d’enregistrer directement sur un SSD externe : on perd en facilité d’usage… mais on gagne l’Apple ProRes.


Sur le terrain, le boîtier se montre satisfaisant. L’autofocus est convainquant : (presque) aucun phénomène de pompage n’est à noter. La fonction de sélection du sujet à suivre par un simple appui sur l’écran est présente.
Enfin, la stabilisation numérique, avec un crop de 1,32x, s’avère très efficace pour des mouvements modérés. Cela dit, la 4K 30p confirme que le GFX100RF reste davantage pensé pour la photo que pour la vidéo.
Une autonomie confortable
Le Fujifilm GFX 100RF reprend la batterie NP-W235. Une bonne nouvelle si vous possédez déjà un GFX 50S II, GFX 100 II – ou même un boîtier APS-C de la marque – puisque vous pourrez réutiliser vos accus sans problème.


En termes d’autonomie, Fujifilm annonçait 820 images ou 100 minutes de vidéo en 4K 30p. Une valeur plutôt réaliste, puisque nous avons réussi à capturer près de 700 images et une dizaine de séquences vidéo avec une seule batterie – et sans que cette dernière ne soit à genoux. De ce point de vue, le GFX100RF est très satisfaisant.
Connectique et stockage
Côté connectique, le Fujifilm GFX100RF se montre minimaliste – sans être dépouillé. Les différents connecteurs sont regroupés du côté gauche (2 prises jack 3,5 mm, 1 port USB-C, 1 micro HDMI). Côté droit, on découvre un double emplacement pour cartes SD UHS-II.


L’absence de slot CFexpress est sans doute pour éviter tout risque de surchauffe et pour gagner en compacité. Il reste néanmoins possible de relier un SSD – utile notamment en vidéo (voir plus haut).


Enfin, le boîtier est doté du Wi-Fi 5 et du Bluetooth 4.2. Il peut être utilisé avec l’application Fuji X App (iOS et Android). La procédure d’appairage est facile et rapide. La prise de vue à distance est efficace, même si quelques lags sont à noter. De même, le téléchargement des RAW sur un iPhone n’est toujours pas disponible – on comprend vu le poids ici. Autre regret, certains réglages ne sont pas disponibles (crops numériques et changement des ratios d’images, par exemple).






Conclusion : un pari réussi avec le GFX 100RF ?
Avec le GFX100RF, l’ambition de Fujifilm était de livrer un X100VI doté d’un capteur moyen format. Pari réussi ? Côté design et ergonomie, l’objectif est atteint : l’appareil est compact, léger et agréable à utiliser. Son capteur, repris directement des GFX 100 II et GFX 100S II, délivre une très bonne qualité d’image, soutenue par un autofocus globalement performant. Les 102 Mpx offrent une grande latitude de recadrage, notamment grâce aux modes de crop intégrés au boîtier.
Cependant, l’ouverture maximale limitée à f/4 et l’absence totale de stabilisation (ni capteur, ni optique) constituent les deux principaux points faibles du boîtier. La séparation des plans n’est pas suffisamment marquée. On peine à retrouver le rendu caractéristique des images capturées au moyen format. En basse lumière, on est contraint de monter très haut dans les ISO et de surveiller sa vitesse d’obturation. Autant de compromis justifiés par la marque par la recherche de compacité.


Reste la question du prix : vendu 5500 €, le Fujifilm GFX100RF s’affiche au même tarif que le GFX100S II – mais sans objectif. Il réussit également à être 750 € moins cher que son grand rival, le Leica Q3 – mais ce dernier offre un meilleur rendu d’image, notamment en termes de modelé et de bokeh, grâce à une ouverture à f/1,7 bien plus lumineuse.
Au final, Fujifilm livre un boîtier sans équivalent technique : il s’agit bel et bien du premier compact expert doté d’un capteur aussi grand. Mais selon nous, la promesse du moyen format n’est pas tenue avec cette optique 35 mm f/4. En revanche, si vous cherchez un appareil mariant compacité, très haute définition et look délicieusement rétro, ce boîtier pourrait vous séduire.
Le Fujifilm GFX 100RF est disponible au tarif de 5499 €. Deux finitions sont proposées : noir et argent.
Vous pouvez le retrouver chez Digit-Photo, Miss Numérique, Panajou, Camara, Photo-Univers, IPLN, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.