Fujifilm a dévoilé le GFX 100RF, son premier compact expert moyen format lors de son dernier événement X-Summit . À la croisée des chemins entre un X100VI et un GFX 100S II, il intègre un capteur moyen format 102 Mpx dans un boîtier plus compact. Nous avons pu le prendre en main dans les rues de Prague pendant 2 jours : voici nos premières impressions.

Sommaire
- Fujifilm GFX 100RF : la base technique du GFX 100S II dans un compact expert
- Design et finitions : un boîtier tout en sobriété
- Ergonomie du Fujifilm GFX 100RF: des commandes manuelles bien pensées et une visée confortable
- Premières impressions sur la qualité d’image du Fujifilm GFX 100RF
- Autofocus : un quasi sans-faute
- Prix et disponibilité du Fujifilm GFX 100RF
- Notre avis sur le Fujifilm GFX 100RF
Fujifilm GFX 100RF : la base technique du GFX 100S II dans un compact expert
Après avoir (largement) popularisé les compacts experts à focale fixe, Fujifilm ambitionne de mettre le moyen format à la portée de tous les photographes (ou presque), au quotidien ou en voyage. C’est ainsi qu’est né le GFX 100RF, premier compact expert doté d’un capteur 44 x 33 mm. Et d’une focale fixe (non-interchangeable), un point que vient d’ailleurs rappeler la mention « RF » (Rangefinder Fixed lens).

Avec le GFX 100RF, l’ambition de la marque est limpide : reprendre les ingrédients ayant fait le succès des X100V et X100VI. Mais ici, point de capteur APS-C, mais un capteur moyen format considérablement plus grand. Soit un sacré challenge en matière de miniaturisation – notamment du côté de l’optique, nous y reviendrons.

Si vous souhaitez plus de détails sur la fiche technique du Fujifilm GFX 100RF, n’hésitez pas à (re)lire l’article publié lors de l’annonce du boîtier. Rappelons cependant que le GFX 100RF reprend le même couple capteur-processeur que le GFX 100S II, lancé 9 mois auparavant.
On dispose ainsi d’un capteur ultra-défini de 102 Mpx associé au X-Processor 5 pour plus de réactivité et une meilleure qualité d’image. L’objectif Fujinon 35 mm f/4 Super EBC offre une focale équivalent 28 mm en plein format, très adaptée à la photo de rue, de paysage, d’urbex ou d’architecture. Il est doté – chose unique sur un boîtier GFX – d’un obturateur central directement repris… du X100VI.

Design et finitions : un boîtier tout en sobriété
Lors des premiers instants passés avec le GFX 100RF, trois aspects marquent particulièrement :
- sa qualité de fabrication et le niveau des finitions ;
- sa compacité et sa portabilité ;
- le nombre et la disposition des commandes manuelles.
Côté finitions, Fujifilm joue clairement dans la cour des grands – et n’hésite pas s’attaquer frontalement à Leica. Le boîtier, entièrement made in Japan, est construit en métal. Le capot supérieur, mais aussi la semelle, les différentes roues et molettes de contrôle sont en aluminium avec usinage de précision. Le revêtement en similicuir offre une excellente préhension.

L’ensemble est d’une grande sobriété. Son design, résolument vintage, rappelle évidemment la série des X100 – mais aussi le GFX 50R. Une nouvelle fois, nous avons particulièrement apprécié la finition avec le capot et le pourtour de l’objectif argentés. Pour plus de discrétion, notez qu’une version entièrement noire est également proposée. Dans tous les cas, le boîtier offre une vraie sensation de qualité. De ce point de vue, le GFX 100 RF impressionne.

De même, boîtier est remarquable par sa compacité – et encore plus lorsqu’on prend en compte la taille de son capteur. Le boîtier mesure à peine 13 cm de large, 9 cm de haut et environ 3,5 cm de profondeur. C’est à peine plus qu’un boîtier comme… l’Instax Mini Evo. En incluant l’objectif Fujinon 35 mm f/4, l’ensemble atteint 7,7 cm de profondeur.

De prime abord, son poids de 735 g (avec batterie et carte mémoire) peut surprendre. Mais on se rappelle bien vite qu’un GFX 50R accompagné d’une optique équivalente (comme le GF 30 mm f/3,5 R WR) dépasse allègrement la barre des 1,2 kg… Autre point de repère pertinent, un Leica Q3 atteint 788 g. Pourtant, les deux boîtiers offrent une remarquable sensation d’équilibre et trouvent tout naturellement leur place dans n’importe quel sac photo.

Sur le terrain, le Fujifilm GFX 100RF offre donc une très bonne prise en main, et on prend vraiment plaisir à l’utiliser. On aime beaucoup ses formes légèrement arrondies sur les côtés, ainsi que le petit grip. Le boîtier ne donne pas l’impression de glisser de la main.
À ce titre, notons que Fujifilm ne se montre pas avare en accessoires. Le GFX 100RF est fourni avec une élégante courroie tressée, un pare-soleil rectangulaire en aluminium très esthétique et sa bague d’adaptation, ainsi qu’un filtre (PRF-49) destiné à protéger l’objectif. Ainsi paré, le boîtier offre une résistance tout temps : idéal pour celles et ceux voulant capturer des images sous/après la pluie.

Ergonomie du Fujifilm GFX 100RF: des commandes manuelles bien pensées et une visée confortable
En termes de commandes manuelles et de visée, le Fujifilm GFX 100RF s’avère aussi très plaisant à utiliser. Mentionnons ainsi l’écran LCD de 3,15 pouces (2,1 Mpts), qui offre une excellente lisibilité, même par lumière vive. Il est monté sur une double-charnière, permettant de cadrer avec aisance à la taille, à bout de bras ou au ras du sol. Un point déjà vu sur les X100… et sur le Leica Q3.

En parallèle, le GFX 100RF profite du même viseur électronique que son grand frère, le GFX 100S II. Basé sur une dalle OLED de 5,76 Mpts, il est très confortable à utiliser. Si certains utilisateurs auraient préféré un viseur « hybride », comme sur les X100 et X-Pro, la marque a expliqué qu’un tel viseur aurait offert un grossissement moindre – et aurait été bien moins agréable à sur le terrain.

Les commandes manuelles sont aussi très réussies. L’arrière se montre très similaire à celui du X100VI : les fujistes de longue date retrouveront très vite leurs marques. On retrouve donc un joystick (heureusement issu des gammes GFX et X-H), un accès au menu rapide Q, ainsi que les boutons classiques.

Le GFX 100RF rapatrie aussi à l’arrière le commutateur des mode de mise au point (Single, Continu, MF) et se dote d’une inédite molette de ratios d’image. Une excellente manière d’inciter les photographes à sortir de leur zone de confort. On peut facilement alterner entre les ratios 4:3, 3:2, 16:9, 65:24 (le fameux X-Pan), 17:6, 3:4, 1:1, 7:6, 5:4 et Custom.

Sur le capot supérieur, on retrouve les différents réglages manuels. Comme sur les X100 et X-Pro, une large roue permet de régler à la fois la vitesse d’obturation et les ISO, tandis qu’une seconde est dédiée à la correction d’exposition. Un bouton paramétrable est logé à côté du déclencheur : par défaut, il est attribué à la détection automatique de l’œil du sujet.

Au niveau de l’objectif, une fine bague (non décrantable) permet de choisir l’ouverture (de f/4 à f/22, avec une position Auto). Une seconde bague linéaire est attribuée par défaut à la mise au point en mode MF.

Mais surtout, on découvre à l’avant, juste sous le déclencheur, une molette de réglage et… un levier dédié à la sélection du niveau de crop (téléconvertisseur numérique, voir plus bas). Les trois commandes ainsi superposées sont très facilement accessibles… et l’effet est esthétiquement très réussi.

Enfin, on retrouve le commutateur du viseur – directement repris de la série des X100… du moins en apparence. Car, en l’absence de viseur hybride, il permet ici d’alterner entre l’écran et l’EVF. Mais aussi de choisir le comportement du crop appliqué aux images. Par défaut, le boîtier « zoome » dans l’image de manière classique. Mais on peut aussi choisir d’afficher un petit cadre autour de la zone rognée, de sorte à rester attentif à ce qui se passe hors du cadre.


Les différents connecteurs sont regroupés du côté gauche (2 prises jack 3,5 mm, port USB-C, micro HDMI). Côté droit, on découvre un double emplacement pour cartes SD UHS-II. L’absence de slot CFexpress est sans doute pour éviter tout risque de surchauffe et pour gagner en place. Il reste néanmoins possible de relier un SSD ! Enfin, le boîtier reprend la batterie NP-W235, utilisée par la plupart des boîtiers Fujifilm.


Seul vrai reproche : les menus sont toujours aussi touffus et austère. Mais en dehors de ce point, le Fujifilm GFX 100RF est très bien pensé… et s’avère très agréable à utiliser sur le terrain. La marque japonaise offre un mélange savoureux d’efficacité et de sobriété.
Premières impressions sur la qualité d’image du Fujifilm GFX 100RF
Au cours de cette (assez brève) prise en main, nous avons pu apprécier la qualité d’image offerte par le Fujifilm GFX 100RF et son capteur moyen format 102 Mpx, de jour comme de nuit.
Cliquez sur les images pour les afficher en définition optimale



On retrouve avec plaisir les simulations de films chères à Fujifilm. Les fans de noir et blanc seront aux anges avec les modes Acros et Monochrome ; les aficionados de rendus plus froids (ré)adopteront le mode Reala Ace ou Classic Chrome.

La mesure de l’exposition et de la balance des blancs est impeccable. Mais surtout, le niveau de détails est stratosphérique. Les photographes d’architecture (ou de produits) trouveront largement leur bonheur. Une prouesse à souligner compte tenu de la compacité de l’objectif.

La définition ultra-élevée du capteur prend tout leur sens avec les modes de crop. On peut ainsi rogner très fortement dans l’image, tout en conservant une définition élevée – et un très bon niveau de détails.



On peut ainsi aller beaucoup plus loin que la focale « native » 28 mm, puisque le boîtier propose 3 focales « virtuelles » 45 mm, 63 mm ou 80 mm par rognage dans l’image (équivalent 36, 50 ou 63 mm en 24×36).

Et, grâce aux 102 Mpx, un crop 80 mm permet toujours d’obtenir des fichiers de 19,3 Mpx :
- 35 mm : 102 Mpx
- 45 mm : 61,5 Mpx
- 63 mm : 31,2 Mpx
- 80 mm : 19,3 Mpx


Le boîtier incite ainsi beaucoup à utiliser différents ratios d’image. Et on se surprend à capturer bon nombre de snapshots au format carré… ou d’images panoramiques au format X-Pan !


Grâce au capteur moyen format, la séparation des plans est bien marquée, le flou d’arrière-plan d’une grande douceur. La distance minimale de mise au point de 20 cm (par rapport à la lentille frontale) est assez intéressante. Bien sûr, bon nombre d’observateurs auraient préféré une optique plus lumineuse : interrogée à ce sujet, la marque nous a indiqué que dans ce cas, la lentille arrière aurait dû faire toute la hauteur du boîtier !

En revanche, l’ouverture à f/4 implique de monter assez vite dans les ISO en basse lumière. De même, l’absence de stabilisation de l’optique ou du capteur – là aussi dictée par des raisons de compacité – oblige à une certaine vigilance au niveau de la vitesse d’obturation.

Autofocus : un quasi sans-faute
Heureusement, l’autofocus sait faire preuve d’une grande réactivité. La mise au point est effectuée sans délai – et sans erreurs. Les déchets liés à la MAP sont très rares. De même, la détection du sujet (et de son œil) est d’une grande rapidité… même si l’appareil s’affole parfois s’il détecte plusieurs sujets dans le cadre.

L’efficacité de l’autofocus se confirme en basse lumière. Même avec des objets en mouvement, le boîtier parvient à effectuer la mise au point sans difficulté. Le X-Processor 5 n’y est sans doute pas pour rien.

Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées avec le Fujifilm GFX 100RF :






Prix et disponibilité du Fujifilm GFX 100RF
Le Fujifilm GFX 100RF est disponible en précommande au tarif de 5499 €. Les livraisons débuteront le 7 avril 2025. Deux finitions sont proposées : noir et argent.
Vous pouvez retrouver le Fujifilm GFX 100RF chez Digit-Photo, Miss Numérique, Panajou, Camara, Photo-Univers, IPLN, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.
Notre avis sur le Fujifilm GFX 100RF
Au terme de cette prise en main, le Fujifilm GFX 100RF est assurément un appareil photo séduisant à bien des égards. Le constructeur japonais livre un compact expert au design à la fois rétro et raffiné, offrant une excellente prise en main et des commandes manuelles bien situées et bien pensées.
La compacité du boîtier (et de l’objectif) est vraiment remarquable – surtout pour un capteur moyen format. Son poids modéré lui permet d’être glissé avec aisance dans n’importe quel sac – ou en bandoulière sur l’épaule. On prend vraiment plaisir à le dégainer un peu partout : les photographes de rue devraient être aux anges.

L’autofocus s’avère efficace ; la qualité d’image est proprement impressionnante. Et les 102 Mpx sont bien utiles aux modes de crop, qui permettent d’aller bien plus loin que la focale native 28 mm – tout en conservant des fichiers suffisamment définis.
Au final, seules deux ombres viennent se dessiner au-dessus de ce tableau : l’absence complète de stabilisation (optique ou capteur) … et l’ouverture maximale f/4 parfois contraignante en basse lumière. Deux points assumés par la marque par la volonté de conserver une optique et un boîtier aussi compacts que possible.
Quoi qu’il en soit, Fujifilm livre ici une copie particulièrement plaisante. Malgré quelques compromis, la marque semble réussir le pari (un peu fou) de marier compacité avec un capteur moyen format. Et ce combo, au design léché, séduira sans doute très rapidement les photographes au quotidien ou en voyage ne voulant faire aucun compromis en termes de qualité d’image.