Test Sony Xperia 1 VI : un été avec le smartphone photo minimaliste et performant

8.3
sur 10
Où acheter

Dévoilé en mai 2024, le Sony Xperia 1 VI est donc… la 6e génération du smartphone premium du constructeur japonais. Il reprend certaines caractéristiques de son aîné – à l’instar de son capteur principal 52 Mpx. Il s’en distingue cependant par un design légèrement revu et par un télézoom optique à la plage focale étendue, équivalent 85-170 mm.

Sur le terrain, quelles performances pouvons-nous obtenir de ce smartphone haut de gamme ? Sony livre-t-il son meilleur Xperia à ce jour ? Nous avons utilisé le Xperia 1 VI pendant tout l’été, et voici notre test complet.

Sony Xperia 1 VI : c’est (presque) une révolution

Difficile de reprocher à Sony son manque de constance. Année après année, le constructeur japonais décline son smartphone premium, avec la même recette mêlant une (très) grande sobriété et un certain nombre d’innovations techniques. Si les smartphones sont aboutis, ils ne rencontrent pas souvent le succès commercial escompté.

Côté design, Sony apporte une mini-révolution de palais. Exit le format 21:9 tout en hauteur, place à un ratio 19.5:9. Sony s’aligne sur les standards du marché… et l’ergonomie s’en ressent. Le smartphone s’avère plus agréable à prendre en main, malgré ses dimensions généreuses (16,2 cm de haut, 7,4 cm de large, 8,2 mm d’épaisseur).

Pesant 190 g, le terminal n’est pas trop lourd. Point d’encoche et de poinçon, mais toujours de fines bordures en haut et en bas de l’écran. Comme à son habitude, le lecteur d’empreinte, très rapide, est logé sur le côté au sein du bouton Power. Le dos est conçu en verre Gorilla Glass Victus, avec une finition texturée très agréable – et sans traces de doigts. Ce matériau permet d’ailleurs la recharge sans fil. Seul détail un peu gênant : de fines poussières peuvent se glisser entre le cadre et le dos du smartphone (qui sonne un peu creux, d’ailleurs).

La disposition des boutons est quasi inchangée. On apprécie toujours le déclencheur photo, placé en bas de la tranche droite – prévu pour une utilisation à l’horizontale. Un détail que les iPhone 16 viennent d’ailleurs imiter ! Et, comme ses prédécesseurs, le smartphone est l’un des derniers modèles premium à disposer d’une prise jack. Les audiophiles apprécieront – d’autant que le rendu sonore est excellent. Même les haut-parleurs sont étonnamment bons !

Côté matériel : un smartphone résolument premium

Nous ne reviendrons pas en détail sur la fiche technique du Xperia 1 VI, que nous avons déjà développée lors de l’annonce du smartphone. Mentionnons cependant l’écran OLED de 6,5 pouces, avec une définition de 1080 x 2340 pixels. C’est un peu moins que l’an dernier, mais la lisibilité est excellente. D’autant que la luminosité maximale permet d’utiliser l’appareil en plein soleil – malgré des reflets parfois un peu présents.

Après un détour par les menus, on profite (enfin !) d’un rafraîchissement dynamique 1-120 Hz. Les animations sont bien plus fluides – et l’impact sur la batterie est très réduit. En outre, la restitution des couleurs est très fidèle. Carton plein pour Sony.

Sous le capot, le smartphone profite de la puce Snapdragon 8 Gen 3. Résolument premium, elle offre un excellent niveau de performances (voir plus loin). Elle est toujours couplée à 12 Go de RAM. En revanche, la capacité de stockage est divisée par 2 par rapport à l’an dernier et passe à… 256 Go. Heureusement, le smartphone accepte les cartes micro SD jusqu’à 1 To.

Côté photo, le terminal conserve le capteur 52 Mpx introduit l’an dernier. La vraie nouveauté se trouve au niveau du télézoom optique, qui offre une longueur focale équivalent 85-170 mm (soit 45 mm de plus à fond de zoom).

On retrouve donc : 

  • Un capteur principal « Exmor T for mobile » de 52 Mpx, type 1/1,35 pouce (photosites de 1,12 µm), muni d’une optique stabilisée équivalent 24 mm, ouvrant à f/1,9, avec autofocus Dual Pixel ;
  • Un capteur 12 Mpx, type 1/2,5 pouce (photosites de 1,4 µm), couplé à un objectif ultra grand-angle équivalent 16 mm ouvrant à f/2,2, avec autofocus Dual Pixel ;
  • Un capteur 12 Mpx, type 1/3,5 pouce (photosites de 1,0 µm), associé à un téléobjectif stabilisé 85-170 mm, ouvrant à f/2,3-3,5, avec autofocus Dual PD AF ; 
  • Un capteur 3D iToF, conçu pour aider l’autofocus de l’appareil.

Capteur principal : une restitution des détails très correcte

Comme son prédécesseur, le Xperia 1 VI mise sur un capteur « Exmor T for mobile », de type 1/1,35 pouce. Il compte 52 Mpx – même si la définition « réelle » est de 48 Mpx. Grâce au pixel binning, les clichés comptent 12 Mpx. Une focale « virtuelle » x2 est également disponible. L’objectif ouvre à f/1,9 : on a déjà vu mieux, y compris chez Sony.

Sur le terrain, le capteur principal du Sony Xperia 1 VI livre de bons résultats. Les scènes sont globalement très bien restituées. Le niveau de détails est élevé – mais un poil moins que sur les terminaux équipés d’un capteur type 1 pouce. Néanmoins, en zoomant dans l’image, on constate parfois un léger brouillage des détails les plus fins, dû au pixel binningDommage.

Xelmans – Sony Xperia 1 VI – 24 mm – ¹⁄₃₂₀ s à ƒ / 1,9 – ISO 25
Futuriste – Sony Xperia 1 VI – 24 mm – ¹⁄₁₆₀ s à ƒ / 1,9 – ISO 25

Notre second « vrai » reproche concerne le HDR. Non pas que ce dernier manque de subtilité, bien au contraire ! En réalité, c’est surtout que ce smartphone est l’un des rares modèles à ne pas proposer de HDR « en temps réel », lors de la prise de vue. Et on a parfois l’impression que certaines zones seront cramées/bouchées… alors qu’il n’en est rien après la capture.

Rouen médiéval – Sony Xperia 1 VI – 24 mm – ¹⁄₆₄₀ s à ƒ / 1,9 – ISO 25

Ceci est un parfait exemple de la manière dont fonctionne le constructeur japonais, dont l’approche est basée sur le matériel… et nettement moins sur le logiciel. Soit l’exact inverse de ce que proposent les iPhone ou les Google Pixel, soit dit en passant.

Cet aspect n’est pas sans conséquence côté photo de nuit. Oui, le rendu de la scène est satisfaisant… mais le niveau de détails est assez en retrait. Dommage, car son prédécesseur, malgré une dose de microconstrastes assez élevée, s’en sortait plutôt bien. En outre, les clichés en basse lumière sont toujours capturés à une vitesse assez lente (1/13s, voire moins). De quoi obtenir de belles photos floues !

Olympique – Sony Xperia 1 VI – 24 mm – ¹⁄₁₅ s à ƒ / 1,9 – ISO 320
Triage nocturne – Sony Xperia 1 VI – 24 mm – ¹⁄₁₀ s à ƒ / 1,9 – ISO 500

Un autre aspect (parfois) frustrant vient de la légère latence entre 2 photos. Dans certains cas, le smartphone met 1/2s avant de permettre la capture d’une autre image. De quoi louper un cliché, notamment lorsque le sujet est en mouvement.

Ultra grand-angle : mention bien !

L’ultra grand-angle est en tout point identique à celui du Xperia 1 V, et offre de bonnes performances. Un point presque étonnant, puisque le capteur est franchement plus petit que celui de l’objectif principal (type 1/2,5 pouce)…

D’une manière générale, le rendu des couleurs et des contrastes est très bon. Comme l’an dernier, difficile de prendre Sony en défaut. De même, le niveau de détails est relativement élevé, offrant une bonne restitution des scènes d’architecture ou de paysage. D’autant que l’appareil offre une remarquable correction des distorsions. La concurrence ferait bien de s’en inspirer !

Terminal 1 – Sony Xperia 1 VI – 2.68 mm – ¹⁄₁₂₅ s à ƒ / 2,2 – ISO 64
Pleyel – Sony Xperia 1 VI – 2.68 mm – ¹⁄₂₅₀ s à ƒ / 2,2 – ISO 64

En basse lumière et de nuit, en revanche, les résultats sont assez inégaux. Comme l’an dernier, les photos sont très soignées de prime abord. Hélas, un léger brouillage apparaît lorsque l’on zoome dans l’image. La faute à un effet de lissage/sharpening assez élevé, causé par le capteur de petite taille.

Auster – Sony Xperia 1 VI – 2.68 mm – ¹⁄₃₂₀ s à ƒ / 2,2 – ISO 64
Triangle – Sony Xperia 1 VI – 2.68 mm – ¹⁄₁₅ s à ƒ / 2,2 – ISO 1250

Pour autant, l’ultra grand-angle s’avère convaincant. Et il demeure bien plus performant – notamment en termes d’homogénéité – que bon nombre de modèles concurrents !

Téléobjectif : une révolution… à dompter

Le téléobjectif est toujours aussi novateur. Comme ses 2 prédécesseurs, le Xperia 1 VI est le seul smartphone du marché à disposer d’un « vrai » zoom optique. On profite donc d’une plage focale glissante, qui s’étend de 85 à 170 mm.

Sur le principe, il s’agit d’une immense innovation par rapport à la concurrence, puisque l’on peut utiliser toutes les focales « intermédiaires » entre 85 et 170 mm, sans dégradation (numérique) de l’image. Le capteur est monté à la perpendiculaire : le fonctionnement du zoom est donc totalement invisible. Hélas, l’ouverture est assez peu lumineuse : f/2,3 à 85 mm… et f/3,5 à fond de zoom.

Sur le papier, hélas, les résultats sont discutables. Oui, le rendu des couleurs et des contrastes est satisfaisant. Mais les images souffrent d’une certaine mollesse… et d’un aspect parfois un peu laiteux, notamment par temps gris.

Malgré les apparences, ceci est bien un vrai goéland – Sony Xperia 1 VI – 85 mm – ¹⁄₁₂₅₀ s à ƒ / 2,3 – ISO 32

De même, point de salut en basse lumière. D’une part, le niveau de détails est franchement en retrait – que l’appareil tente de compenser en appliquant un effet lissage et une suraccentuation des microconstates peu réussie. D’autre part, l’effet de blooming est très prononcé, avec des taches de lumière déplaisantes. De plus, le mode Nuit semble avoir énormément de mal avec les sujets en mouvement !

Ceci est une photo pas belle – Sony Xperia 1 VI – 85 mm – ¹⁄₁₅ s à ƒ / 2,3 – ISO 1600

Enfin, notez que l’appareil propose un zoom numérique 21,3 x (équivalent 511 mm environ). Une fonction pratique en concert… même si la qualité d’image est particulièrement discutable !

Lana de loin – Sony Xperia 1 VI – 170 mm – ¹⁄₂₅ s à ƒ / 3,5 – ISO 1000

Comme en 2022 et 2023, difficile de ne pas éprouver une pointe de regret. Oui, le télézoom 85-170 mm est une vraie révolution technique. Hélas, il est pénalisé par un capteur de très petite taille (type 1/3,5 pouce !). Résultat, sa qualité d’image peine à nous convaincre – surtout de nuit. Lorsque Sony parviendra à combiner ce zoom continu à un capteur plus grand, les résultats seront certainement bien meilleurs…

Une application photo/vidéo unifiée

Côté interface, Sony change ENFIN son fusil d’épaule. Exit les 3 applications distinctes, place à une unique application « Appareil photo ». Toujours aussi sobre, elle regroupe les différents modes photo et vidéo. Pour les plus chevronnés, le mode « Pro » permet d’accéder aux modes P/S/M pour reprendre la main sur les différents paramètres de prise de vue.

Les images capturées dans ce mode sont intéressantes – d’autant que l’appareil capture en JPEG et en RAW (au format DNG). Néanmoins, on regrette que Sony ne propose pas une solution façon ProRAW (Apple), qui combine la flexibilité d’un fichier RAW et les algorithmes de traitement auto des JPEG.

Pose longue – Sony Xperia 1 VI – 24 mm – 1.0 s à ƒ / 1,9 – ISO 2000

En principe, cette interface « revue et corrigée » avait tout pour plaire. Seulement, elle s’avère toujours trop sobre (voire austère), et l’affichage de certaines options demeure perfectible. De même, l’emploi de la « réglette » du zoom n’est pas très pratique, puisqu’il faut d’abord appuyer une fois à l’écran pour l’activer.

Un mot au sujet du mode Portrait s’avère pertinent – et le détourage du sujet est très efficace. On déplore juste que le flou d’arrière-plan soit un peu trop prononcé pour être réaliste.

Élo – Sony Xperia 1 VI – 24 mm – ¹⁄₃₂₀ s à ƒ / 1,9 – ISO 320

La « nouvelle » interface est plus appréciable en vidéo. En effet, plus besoin de jongler entre 2 applis pour « débloquer » la 4K 60p ou le mode slow motion en 4K 120p. On dispose aussi de looks créatifs et du mode S-Cinetone, pertinent pour les vidéastes chevronnés. En revanche, les fonctions de l’appli Cinema Pro (visant à rappeler les caméras Sony Alta) sont portées disparues. Étrange.

Last but not least, l’intelligence artificielle fait une timide apparition avec l’application Google Photos, qui permet de supprimer un sujet indésirable, ou d’agrandir/rétrécir le sujet d’une photo en « reconstruisant » les pixels manquants. Dommage, Google impose une limite de… 10 images/mois seulement aux utilisateurs n’ayant pas souscrit à un abonnement à Google One !

Retrouvez ci-dessous une sélection de photos capturées avec le Sony Xperia 1 VI :

Interface, performance et autonomie : le Sony Xperia 1 VI, toujours minimaliste et efficace

Le Sony Xperia 1 VI offre un niveau de performances très élevé, grâce à sa puce Snapdragon 8 Gen 3 – couplée à 12 Go de RAM et un GPU Adreno 750. Le terminal ne souffre d’aucun ralentissement. L’interface, toujours aussi proche d’Android « nu », s’avère très agréable à utiliser. Car Sony rajoute quelques fonctions bien pensées, comme le mode multifenêtres ou le « centre de contrôle » latéral, qui ajoute des raccourcis très pratiques.

Nous serons tout aussi élogieux quant aux performances en gaming. Nos jeux les plus gourmands tournent sans le moindre lag. D’autant que Sony propose toujours de nombreuses options pour optimiser les performances (ou l’autonomie), effectuer une capture vidéo ou diffuser ses parties en live.

Côté autonomie, le Xperia 1 VI s’équipe de la même batterie 5000 mAh que son prédécesseur. Mais l’autonomie est bien meilleure. En usage intensif (photo, jeux, réseaux sociaux), nous avons réussi à largement dépasser 48 h sans recharger l’appareil – y compris avec la fréquence 1-120 Hz de l’écran. Un record !

La recharge, en revanche, n’est pas aussi éblouissante. Comptez 1/2 h pour retrouver 50 % de batterie… et environ 90 minutes pour une charge complète. La concurrence (notamment chinoise) fait mieux. Sony préfère (à raison) vanter la durée de vie de la batterie. Ainsi, ses algorithmes Battery Care doivent protéger l’accumulateur d’une usure prématurée.

Malgré tout, cet effort en matière de durabilité du produit nous laisse un léger goût amer. Sony ne prévoit que 3 ans de mises à jour d’Android – contre 5 voire 7 ans chez certains de ses concurrents américains ou coréens…

Le meilleur des Xperia, c’est lui

Avec le Xperia 1 VI, Sony dévoile sans doute son smartphone le plus séduisant à ce jour. Savant mélange de minimalisme et d’innovation, le terminal s’avère agréable à utiliser au quotidien et très performant. Les applis/jeux les plus lourds tournent sans souci et l’autonomie est vraiment excellente. Côté design, l’adoption d’un ratio d’écran plus conventionnel permet une meilleure prise en main.

Côté photo, le rendu des photos nous séduit, avec une restitution des couleurs très fidèle et un HDR suffisamment modéré. Pour autant, le rendu des détails les plus fins demeure perfectible avec le capteur principal à cause du pixel binning, notamment de nuit. De même, le télézoom 85-170 mm, très innovant techniquement, peine à nous convaincre en raison de sa qualité d’image assez décevante.

Comme l’an dernier, le Sony Xperia 1 VI s’avère paradoxal. Certaines améliorations sont très appréciables – comme la nouvelle appli photo/vidéo unifiée. Mais d’autres points demeurent à améliorer, notamment face à la concurrence. Mais nul doute que ce smartphone sobre, élégant et performant saura séduire les fans de la marque japonaise… et peut-être les autres aussi – pour la 1e fois.

Le Sony Xperia 1 VI est disponible en finition noire, argent ou vert kaki au tarif de 1401 €. Vous pouvez le retrouver à la Fnac, chez Boulanger et Amazon.

Test Sony Xperia 1 VI : un été avec le smartphone photo minimaliste et performant
Design et finitions
8.6
Ergonomie et prise en main
8.2
Fonctionnalités photo / vidéo
8.3
Qualité d'image
8.2
Performances
9.3
Autonomie
9.5
Rapport qualité-prix
7.5
Points forts
Télézoom optique toujours aussi innovant
Très bonnes finitions
Rendu des couleurs et des contrastes exemplaire
Performances très élevées, autonomie record
Ergonomie améliorée
Écran très confortable, rafraîchissement adaptatif 1-120 Hz
Une seule interface photo/vidéo, ouf !
Qualité de son excellente
Emplacement pour cartes micro SD
Points faibles
Qualité d'image en net retrait avec le télézoom
Interface photo/vidéo toujours trop sobre
Tarif élevé, câble et adaptateur secteur non inclus
Écran assez sujet aux reflets – mais luminosité bien plus élevée que sur les précédents modèles
Recharge un peu lente
Suivi logiciel de 3 ans seulement par Sony
8.3
sur 10
Où acheter