Enfants dans un terrain vague près de la rue Rampal. L’îlot Rébeval. Quartier de Belleville. Paris (19e arr.). Photographie de François-Xavier Bouchart (1946-1993). © François-Xavier Bouchart / Roger-Viollet

Une histoire photographique du Paris populaire des années 1970 à la Galerie Roger-Viollet

À quoi ressemblaient les villages de Belleville et de Ménilmontant avant leur transformation ? C’est cette question à laquelle répond l’exposition « Le Paris populaire des années 70 » présentée à la Galerie Roger-Viollet jusqu’au 1er juin 2024, avec les photographies de François-Xavier Bouchart et Léon Claude Vénézia. Leurs images un brin nostalgiques rappellent les plus belles heures de la photographie humaniste, tout en s’en distinguant par le choix de la couleur.

Bistrot à l’angle de la rue des Solitaires et de la rue Arthur-Rozier. Paris (19e arr.), 1967
© Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet

C’est d’une mémoire collective dont il s’agit, incontestablement, une mémoire Ektachrome et Kodachrome qui apporte une nouvelle couche à l’histoire de ces quartiers parisiens. On est à la fois si loin et si proche de l’hommage que rendait Thomas Boivin avec son Belleville personnel, tout en noir et blanc et en poésie. Ici, un certain réalisme est de vigueur, un regard qui frôle le documentaire sur le quotidien d’un quartier en plein bouillonnement et en mutation.

Linge séchant villa de l’Ermitage à Belleville. Paris (20e arr.), septembre 1969
© Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet

De la fin des années 1960 à la fin des années 1970, les photographes François-Xavier Bouchart et Léon Claude Vénézia ont parcouru ces rues, de long en large et en travers, pour nous délivrer aujourd’hui un véritable témoignage d’un mode de vie révolu. On le sait : aujourd’hui, c’est la densité des grands ensembles qui a remplacé ces petits immeubles pour la plupart insalubres et les commerces de proximité aux couleurs dépassées.

Enfants jouant sur le terrain vague des Envierges et de la rue Vilin, Paris (20e arr.), mai 1967
© Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet

À travers les 65 tirages présentés au fil de l’exposition se dessine un portrait saisissant, un portrait nostalgique sans pour autant verser dans une mélancolie mal placée ou dans un misérabilisme maladroit. La tentation est grande, pour le visiteur averti, d’essayer de deviner à quoi correspondent aujourd’hui tel escalier ou telle rue ; une manière de retracer une histoire urbanistique de la ville de Paris, autant que celle des personnes qui l’ont parcourue des années durant.

Enfants dans un terrain vague près de la rue Rampal. L’îlot Rébeval. Quartier de Belleville. Paris (19e arr.)
© François-Xavier Bouchart / Roger-Viollet

La chose aurait été impossible sans les clichés des deux photographes, à la fois témoins et artistes visuels, que la galerie Roger Viollet met à l’honneur. À noter que leurs travaux, nécessaires, sont récemment entrés dans les collections de la Bibliothèque historique de la ville de Paris.

Murs d’anciens bâtiments avec graffitis dans le quartier de Belleville. Paris (XIXème et XXème arr.). Vers 1970. © François-Xavier Bouchart / Roger-Viollet

Informations pratiques :
Le Paris populaire des années 70, François-Xavier Bouchart et Léon Claude Vénézia
Galerie Roger-Viollet
Du 7 mars au 1er juin 2024
6 rue de Seine, 75006 Paris
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Entrée libre