Entamé en 2007, le projet Hecho en Barrio de Jean-Félix Fayolle fait l’objet d’une publication aux éditions Revelatœr. Travail photographique au long cours, Hecho en Barrio s’inscrit dans une démarche documentaire et journalistique autour de la jeunesse des quartiers populaires du Mexique.
Au sein du projet de Jean-Félix Fayolle, l’esthétique des images est aussi importante que la démarche qui l’a mené à photographier la jeunesse des quartiers populaires du Mexique. C’est d’ailleurs la ligne de conduite des éditions Revelatœr : allier l’approche documentaire qui considère l’image comme un témoignage, avec tous les enjeux politiques qui y sont liés, tout en étant attentif à publier un photographe au regard aiguisé.
« Jean-Félix Fayolle écrit que le Mexique a aussi fait de lui un photographe. » La préface de Patrick Bard est claire : c’est cette rencontre avec ce pays qui a véritablement mis en marche sa vocation de photographe et l’envie de témoigner. Au départ étudiant en commerce international et en langues étrangères, son année d’échange universitaire le conduit à San Luis Potosí, en périphérie de la capitale. Parce qu’il traverse tous les jours le quartier populaire du barrio pour se rendre à la fac, il commence à se lier d’amitié avec les bandes de jeunes qui y habitent.
Ainsi, il se trouve au plus proche de son sujet quand il commence à photographier ; rapidement, il abandonne ses études pour se consacrer au reportage. Chaque année depuis 2007, il retourne au Mexique et poursuit son travail. Grâce à cette proximité, il témoigne de l’évolution des bandes et de ses familles respectives, des quotidiens d’une jeunesse populaire laissée à la marge.
Inévitablement, les photographies de Jean-Félix Fayolle interrogent les enjeux contemporains corrélés au sujet qu’il a « choisi » : il s’immisce dans des réalités habitées par le trafic et les violences qui y sont liées. Même si, au début, il est resté attaché aux stéréotypes – les armes, les tatouages, la drogue, etc. –, il s’en est rapidement éloigné pour représenter avec sincérité et dignité toute une génération mise de côté.
Sans aucun doute, les images de Jean-Félix Fayolle montrent de manière concrète les conséquences de la marginalisation due au milieu social d’origine, et c’est alors sans difficulté qu’on peut le qualifier de véritable photographe (du) social.
Informations pratiques :
Hecho en barrio, de Jean-Félix Fayolle
Éditeur : Revelatœr
40 euros, 176 pages, format broché, 21 x 29 cm.
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