L’enfance dans les rues du monde entier à travers l’objectif d’Abed Abidat

La Nouvelle Collection Librement accueille un nouvel ouvrage chez Images Plurielles : Une rue Les enfants d’Abed Abidat. Véritable carnet de bord de plus de 30 ans de photographie, cette publication témoigne de la rue comme un espace de liberté et de jeu pour l’enfance en construction.

©Abed Abidat, Casablanca, Maroc, 1994

Qu’est-ce que l’enfance ?

Qu’est-ce que l’enfance ? Cette période si singulière où le quartier semble s’agrandir indéfiniment jusqu’à atteindre la taille d’une ville, où l’appréhension du monde et des choses se développe et mènerait à l’âge adulte… C’est à ces questions que tente de répondre Abed Abidat avec ses photos noir et blanc qui témoignent d’une douce sensation de nostalgie, un moyen subtil de (re)garder l’enfant qui est en nous.

C’est sans grande surprise que l’ouvrage s’ouvre sur une citation d’Antoine de Saint-Exupéry, peut-être l’écrivain qui a le mieux écrit sur l’enfance. « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais très peu s’en souviennent. »

Sans doute Abed Abidat n’a-t-il pas perdu ce sentiment si singulier lorsqu’il a photographié dans les rues de sa ville natale, Marseille, puis en Turquie, en Algérie, en Irak, ou encore aux Philippines. Il n’empêche qu’il n’oublie pas, lors de ses voyages, que l’enfance n’est pas la même partout, ce qui lui permet de photographier sans complaisance des pays en guerre ou habités par la précarité.

©Abed Abidat, Le Panier, Marseille, 1990

Toutes en noir et blanc, les photographies s’étendent des années 1990 à aujourd’hui et à travers le monde. Une rue et des enfants, pour reprendre le titre de l’ouvrage, et les nuances de gris : voici ce qui rassemble les images de ce projet commencé dans le quartier de naissance d’Abed Abidat. Des Aygalades, une cité marseillaise, il s’est ensuite rendu au centre-ville, comme un premier petit voyage.

©Abed Abidat, Tlemcen, Algérie, 2016

Dans les rues étroites du Panier ou sur des places comme celle de la Plaine, il a continué ce qu’il a commencé plus jeune : documenter cette période de la vie où la liberté semble prendre le dessus, pour quelque temps encore. C’est dans cet esprit qu’il poursuivra ce projet, peut-être presque malgré lui, dans les rues du monde entier.

©Abed Abidat, Cisjordanie, 2014

Une rue Les enfants, d’Abed Abidat
Éditeur : Images Plurielles
25 euros, 96 pages, 66 reproductions en noir et blanc, format broché, 17 x 24 cm.
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