Nothing phone (1) : décryptage de la partie photo du smartphone qui ne fait rien comme les autres

Après plusieurs semaines de rumeurs et de fuites en tout genre, le Nothing phone (1) se dévoile enfin. Dévoilé en grande pompe par Carl Pei (ancien PDG de OnePlus), le phone (1) se distingue par son design minimaliste… et par son dispositif d’éclairage de la face arrière. En photo, la simplicité est également de mise, avec seulement 2 capteurs, comptant 50 Mpx. Retour sur les caractéristiques de ce nouveau smartphone. 

Nothing Event: Return to instinct

Nothing phone (1) : la palme de l’originalité

L’arrivée d’un nouvel acteur sur le marché (très encombré) des smartphones est toujours un mini-événement en soi. Mais lorsque cette nouvelle marque, baptisée Nothing, est fondée par Carl Pei, ancien co-fondateur de OnePlus, la curiosité est à son comble. 

Nothing phone (1)

Rien qu’en termes de branding, la marque donne dans l’originalité. Alors que toutes les marques de la tech cherchent à se doter d’un nom « percutant », Nothing (« rien », en anglais) prend la tendance à contrepied. De même, le nom de ce premier modèle, « phone (1) », est particulièrement minimaliste. L’essentiel est ailleurs, semble nous dire la marque, en un coup marketing savamment étudié

Côté design : l’interface Glyph, gadget ou coup de génie ?

En termes de design, le phone (1) emprunte beaucoup aux iPhone récents, tant par l’apparence de son module photo dorsal que par ses bords droits et légèrement arrondis… ou par l’emplacement des boutons. Mais le smartphone se distingue radicalement de ses concurrents en optant pour un dos transparent, qui révèle un complexe système de LEDs

Nothing phone (1)

Baptisé « Glyph Interface », il permet d’indiquer l’arrivée de notifications. Le clignotement des LEDs étant synchronisé avec la sonnerie et le vibreur, il devient possible « de reconnaître visuellement le correspondant qui cherche à vous appeler, même lorsque vous êtes en mode silencieux », indique Carl Pei. Pour la discrétion, on repassera – mais le système a le bénéfice de l’originalité

Nothing phone (1)

Le châssis du smartphone étant conçu en aluminium (100 % recyclé, nous promet Carl Pei), l’appareil est plus léger que certains de ses concurrents, affichant 199 g sur la balance. L’appareil est certifié IP 53, et doit ainsi résister à l’eau et à la poussière. 

Nothing phone (1)

À l’avant, le phone (1) dispose d’un écran OLED de 6,55 pouces compatible HDR10+, avec une définition de 1080 x 2400 pixels et un taux de rafraîchissement à 120 Hz. Hélas, point de technologie dite « adaptative » comme chez Samsung ou Apple.

En revanche, la marque indique que l’écran est enroulé sur lui-même au sein de l’appareil, permettant à la bordure inférieure d’être réduite au strict minimum. Une technique déjà employée par Apple depuis l’iPhone X, soit dit en passant. Enfin, notez que l’écran dispose d’un petit poinçon, destiné à accueillir la caméra frontale. 

Nothing phone (1)

Le Nothing phone (1) côté photo : duo de capteurs 50 Mpx

Côté photo, le Nothing phone (1) se distingue en étant équipé de seulement 2 capteurs photo. Point de téléobjectif, mais un duo de capteurs 50 Mpx, destiné au grand-angle et à l’ultra grand-angle. On retrouve donc : 

  • Un capteur principal de 50 Mpx de 1/1,56 pouce – avec photosites de 1,0 µm – surmonté par une optique grand-angle (26 mm) stabilisée ouvrant à f/1,8, avec autofocus à détection de phase ;
  • Un capteur secondaire de 50 Mpx de 1/2,76 pouce – avec photosites de 0,64 µm – accompagné d’une optique ultra grand-angle ouvrant à f/2,2
Nothing phone (1)

Le capteur principal n’est autre qu’un Sony IMX766, déjà croisé sur l’Oppo Find X5 Pro, le Oneplus 9 Pro ou encore le Xiaomi 12. De type 1/1,56 pouce, il n’est pas le capteur le plus grand du marché, mais n’est pas minuscule pour autant. Il emploie la technique du pixel binning pour obtenir des photosites de 2 µm, livrant des photos de 12,5 Mpx a priori plus nettes et moins bruitées. Point notable, le capteur et l’objectif sont stabilisés, afin de faciliter la capture d’images à main levée en basse lumière.

Nothing phone (1)

De son côté, l’ultra grand-angle est mû par un capteur Samsung Isocell JN1. Un capteur plus petit que le capteur principal, étant de type 1/2,76 pouce. On le retrouve d’ailleurs au sein des Xiaomi 12 Pro. Ce capteur dispose de la technologie Quad Bayer (pour le pixel binning) mais est d’assez petite taille. De même, les photosites ne mesurent que 0,64 µm. Il est donc à craindre que les performances de cette optique « secondaire » soient en retrait par rapport à l’objectif principal, notamment au niveau de la restitution des détails.

Dès lors, pourquoi le phone (1) n’est-il pas équipé de 2 capteurs identiques ? Mystère et boule de gomme. La marque reste également peu loquace concernant le traitement logiciel appliqué aux images – la photographie computationnelle étant au moins aussi importante que la partie matérielle pour la capture d’images de qualité. 

Côté vidéo : le minimalisme continue

Côté vidéo, en revanche, le Nothing phone (1) est assez timide. Point de 8K ni de 4K 60fps, le smartphone plafonnant à la 4K 30 fps. Pour accroître le framerate, il faudra se rabattre sur la Full HD (1080p) à 60 fps. Un comble pour un smartphone de 2022. L’appareil tente de se rattraper avec la stabilisation optique et numérique, pour des séquences plus fluides. 

Nothing phone (1)
Le perroquet n’est pas inclus avec le smartphone.

Enfin, notez que l’anneau central de l’interface Glyph peut être utilisée en photo ou en vidéo pour faire office d’éclairage d’appoint pour les sujets situés à faible distance. De même, les deux objectifs sont entourés par un ovale lumineux, pouvant lui aussi faire office de flash. 

Une configuration équilibrée

Sous le capot, le Nothing phone (1) s’équipe d’une puce Snapdragon 778G+. Une déclinaison conçue spécialement par Qualcomm pour ce modèle. Quelques esprits chagrins pourraient regretter que le smartphone n’intègre pas une puce plus premium. Mais le compromis opéré par la marque pourrait être judicieux, cette puce devant offrir un meilleur équilibre entre performances et autonomie – ce qu’il faudra évidemment vérifier sur le terrain. Ladite puce est accompagnée de 8 ou 12 Go de RAM selon les versions. 

En termes d’autonomie, le Nothing phone (1) s’équipe d’une batterie de 4500 mAh, avec une fonction de charge rapide à 33 W. L’appareil doit ainsi être rechargé à 100 % en une heure. De même, son dos en verre lui permet de profiter de la charge sans fil 5 W

Enfin, côté logiciel, le phone (1) tourne sous Android 12, muni de la surcouche Nothing OS. Cette dernière doit se montrer particulièrement légère, et doit être démunie de toute application superflue, indique la marque. Le smartphone doit recevoir les mises à jour d’Android pendant 3 ans, et les MAJ de sécurité pendant 4 ans.

Prix et disponibilité du Nothing phone (1)

Le phone (1) sera disponible à partir du 21 juillet sur le site de la marque, ainsi que sur Amazon. Trois configurations seront proposées : 

  • 8 Go de RAM et 128 Go de stockage : 469 euros
  • 8 Go de RAM et 256 Go de stockage : 499 euros
  • 12 Go de RAM et 256 Go de stockage : 549 euros

À noter que le smartphone sera fourni avec un câble USB mais pas de bloc secteur. 

Notre premier avis sur le Nothing phone (1)

Assurément, Nothing aura tout fait pour sortir des sentiers battus. Branding minimaliste, présentation officielle toute en simplicité, à l’opposé des shows géants organisés par les cadors du secteur… la marque cherche à s’imposer avec un message : revenir à l’essentiel de ce que doit être un smartphone. Une démarche qui nous rappelle beaucoup les débuts de OnePlus en 2013.

Du reste, le phone (1) mise sur une fiche technique équilibrée, évitant ainsi la confrontation avec les porte-drapeaux les plus onéreux. Sans oublier l’interface Glyph, dont l’utilité réelle reste à démontrer… mais qui sert assurément d’élément marketing efficace. Ne reste plus qu’à voir ce que ce smartphone intrigant vaut sur le terrain – notamment en photo.