Pluie de nouveautés chez DJI. Le constructeur chinois dévoile deux nouveaux stabilisateurs de la gamme Ronin, les DJI RS 3 et RS 3 Pro, ainsi qu’un nouveau système DJI Transmission. Des outils très complets, qui montrent les ambitions croissantes de DJI sur le marché de la vidéo professionnelle. Retour sur les caractéristiques de ces 3 nouveautés.
L’année 2022 est déjà bien remplie en nouveautés pour DJI… et le constructeur chinois ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. S’attaquant de front au renouvellement de sa gamme Ronin, DJI fait un pas de plus dans la formation d’un écosystème vidéo complet, pensé pour répondre aux besoins des vidéastes chevronnés et des professionnels de l’image.
Sommaire
- DJI RS 3 : nouvelle version d’un stabilisateur phare
- DJI RS 3 Pro : la gimbal pro devient encore plus pro pour les pro qui font du travail de pro
- DJI Transmission : un système de monitoring et de contrôle tout-en-un
- Prix et disponibilité
- Notre premier avis sur les DJI RS 3, RS 3 Pro et DJI Transmission
DJI RS 3 : nouvelle version d’un stabilisateur phare
En premier lieu, DJI dévoile le RS 3, nouveau pilier de sa gamme de stabilisateurs vidéo. Il vient directement succéder au RS 2, lancé en octobre 2020. Pesant un peu moins de 1,3 kg, il peut être tenu à une ou deux mains.
Avec une charge utile maximale de 3 kg, il est conçu pour supporter la plupart des hybrides plein format du marché – un Sony A7S III accompagné d’un objectif 24-70 mm f/2,8, par exemple.
Le RS 3 reprend le design de son aîné, mais intègre la 3e génération de l’algorithme de stabilisation. D’après la marque chinoise, ce dernier doit procurer un gain de performances de 20 %. Sur le terrain, on doit ainsi obtenir une stabilisation encore plus efficace, même en cas de mouvements brusques (en courant ou en filmant depuis un véhicule en mouvement). DJI met aussi en avant un mode SuperSmooth, spécialement conçu pour les longues focales (100 mm maximum).
Le DJI RS 3 mise aussi sur un nouvel écran tactile OLED couleur de 1,8 pouces – qui vient remplacer le minuscule écran monochrome de la précédente génération de gimbal. Ressemblant étrangement à celui de la DJI Action 2, il dispose d’une interface tactile pour contrôler facilement la nacelle, sans avoir à recourir à l’application mobile.
La gimbal intègre également un nouveau commutateur de modes. Ce dernier permet de passer rapidement entre les différents modes de stabilisation : PF (Pan Follow), PTF (Pan & Tilt Follow) et FPV (Pan, Tilt and Roll Follow). Une manière de donner plus de contrôle aux opérateurs pendant leur tournage. Naturellement, tous les modes avancés (3D Roll 360, Portrait, Custom, Follow Focus, etc) sont facilement accessibles via l’écran tactile.
L’autre nouveauté du RS 3, c’est aussi son système de verrou d’axes automatisé. Le principe : les verrous débloquent automatiquement la nacelle à l’allumage et la verrouillent en un seconde lors de la mise en veille. Une manière de permettre aux vidéastes de commencer leur tournage en quelques secondes seulement.
DJI entend ainsi accélérer « considérablement la mise en marche, le rangement et la réinstallation de l’appareil ». De plus, des supports à démontage rapide à mémoire de position doivent éviter aux opérateurs de devoir rééquilibrer leur matériel.
En outre, le constructeur vise à libérer les vidéastes des câbles, en proposant une liaison Bluetooth avec les boîtier Canon et Sony. On peut ainsi déclencher l’enregistrement vidéo directement depuis la gimbal, sans avoir à toucher à la caméra ni à brancher de câble..
Par ailleurs, le DJI RS 3 est compatible avec le nouveau transmetteur vidéo DJI Ronin Image Transmitter. Ce dernier vient succéder au RavenEye, et assure la transmission d’un flux 1080p 30fps, avec une portée maximale de 200 mètres et une latence de 60 ms seulement.
DJI met en avant la possibilité d’utiliser son smartphone ou sa tablette comme moniteur externe. On peut même utiliser ce dernier pour contrôle les mouvements de la nacelle (façon joystick virtuel) : en inclinant le smartphone vers le haut, la gimbal fait de même. De même, on peut tracer un cadre autour du sujet sur l’écran tactile du smartphone pour activer la fonction ActiveTrack. Un système très intuitif, qui devrait procurer une flexibilité supplémentaire pendant les tournages.
Enfin, le DJI RS 3 inaugure une nouveau grip-batterie. Ce dernier vient prendre place au bas de la nacelle, offrant à la fois une meilleure répartition des masses… et une autonomie maximale (théorie) de 12 heures. La batterie doit prendre en charge la charge rapide power delivery à 18W, et peut même être rechargée pendant l’utilisation de la nacelle.
DJI RS 3 Pro : la gimbal pro devient encore plus pro pour les pro qui font du travail de pro
De son côté, le stabilisateur DJI RS 3 Pro reprend bon nombre d’éléments du RS 3, mais ajoute un certain nombre de fonctionnalités conçues spécialement pour les professionnels de l’image.
Ainsi, le poids maximal supporté passe à 4,5 kg : idéal pour les caméras professionnelles comme les Sony FX6, Canon C70 ou encore RED Komodo. Notez que le plateau a été rallongé, afin d’éviter toute chute accidentelle de la caméra lors des phases de montage/démontage.
Malgré tout, la nacelle demeure assez légère (1,5 kg), grâce à l’emploi de la fibre de carbone. Et, comme son petit frère, il reprend l’écran tactile OLED de 1,8 pouce, le système de verrous d’axes automatisés, la connexion Bluetooth avec le boîtier ou encore le commutateur de modes de nacelle.
La principale nouveauté du DJI RS 3 Pro, c’est son nouveau système DJI LiDAR Télémètre. Analogue au DJI Ronin 3D Focus System lancé en 2020, ce petit accessoire aux grands effets permet d’ajouter l’autofocus à un objectif manuel. Il se base sur un module LiDAR, qui mesure la distance à laquelle se situe le sujet, en émettant un faisceau infrarouge basé sur 43 200 points, capable de fonctionner même en basse lumière.
Intégrant la même puce que la caméra Ronin 4D, le nouveau module doit procurer un net gain de performances par rapport à la 1e génération du système. Ainsi, le nouveau DJI LiDAR Télémètre est capable de détecter un sujet placé à une distance maximale de 14 mètres (contre 6,7m précédemment). Qui plus est, il semble qu’il ne soit plus nécessaire de recalibrer le capteur du module LiDAR pour chaque objectif utilisé.
Couplé avec les nouveaux moteurs Focus DJI, le système doit procurer plus souplesse et de précision. De même, le nouveau mécanisme ActiveTrack Pro doit procurer une identification et un suivi des sujets beaucoup plus précis. À la clé, des images plus stables, plus nettes – et nécessitant beaucoup moins d’opérations manuelles de l’opérateur.
Enfin, le DJI RS 3 Pro dispose de deux ports RSA/NATO pour monter différents accessoires : poignée double tournante, dispositif d’attache de support, etc. Sans oublier le protocole DJI RS SDK, qui permettra aux développeurs d’exploiter toutes les fonctionnalités de la gimbal.
Et, last but not least, le DJI RS 3 Pro est pleinement compatible avec le nouveau système DJI Transmission.
DJI Transmission : un système de monitoring et de contrôle tout-en-un
Pour compléter son RS3 Pro, la marque dévoile également son nouveau système DJI Transmission. Et ce dernier peut être vu comme une passerelle entre les drones et le cinéma. Le but : former la clé de voûte de tout l’écosystème Ciné de DJI.
Sur le papier, le principe est simple : à la manière des télécommandes accompagnant ses drones, on dispose d’un large écran pour le monitoring, et d’un grand nombre de commandes pour contrôler la/les gimbals(s), le focus, l’ouverture, etc.
La DJI Transmission hérite de la technologie Ocusync 3 Pro, déjà croisée sur les drones les plus haut de gamme de DJI. À la clé, une portée maximale de 6 km avec une latence ultra-faible, conçue pour transmettre un flux vidéo 1080p à 60 fps et audio 16 bits 48 kHz en temps réel. Les données peuvent d’ailleurs être stockées sur une carte micro-SD directement depuis la télécommande.
Pour une meilleure stabilité de la transmission, le système est compatible avec les fréquences 2,4 GHz, 5,8 GHz et DFS et pas moins de 23 canaux, et peut même basculer automatiquement de l’un à l’autre. Un jeu d’antennes est également disponible en option pour accroître la qualité du signal dans les environnements les plus complexes.
Le système repose sur un moniteur de 7 pouces, hérité du Ronin 4D, avec une luminosité maximale annoncée à 1500 nits. Il comprend un récepteur sans-fil intégré, limitant le nombre de câbles sur les tournages. Selon DJI, un émetteur peut être utilisé avec plusieurs récepteurs, facilitant le travail à plusieurs opérateurs. Le constructeur mise sur 2 modes (mode Contrôle et mode Broadcast) afin de répondre aux besoins des (très) grosses équipes de tournage.
Ainsi, sur les grands plateaux, le système DJI Transmission doit être capable de supporter plus de 10 transmetteurs pour contrôler 10 appareils simultanément. Il est également compatible avec les accessoires professionnels comme les Master Wheels ou le Force Pro de DJI.
Doté d’un port HDMI 2.0, l’écran peut également servir de moniteur externe « classique » (façon Atomos Ninja) avec les outils de focus peaking, de fausses couleurs, de zebra, etc. On peut également ajouter ses LUTs pour une meilleure maîtrise des couleurs. Enfin, un port USB-C permet de le connecter à un ordinateur, afin de l’utiliser comme passerelle pour la diffusion en vidéos en live.
Mais surtout, l’écran du DJI Transmission peut être couplé aux poignées du Ronin 4D, permettant de contrôler facilement une nacelle RS 3 Pro, ou encore la mise au point, l’exposition ou le démarrage/arrêt d’un tournage en quelques gestes.
En bref, une solution tout-en-un ultra-sophistiquée – et sans fil ! – pour les tournages professionnels les plus ambitieux.
Prix et disponibilité
Le DJI RS 3 est disponible dès aujourd’hui auprès des revendeurs agréés et sur la boutique officielle de la marque.
La nacelle DJI RS 3 est proposée seule au tarif de 549 €. Un pack Combo plus complet, intégrant notamment un moteur Focus, est également disponible au tarif de 719 €.
De son côté, le DJI RS 3 Pro est disponible en précommande. Comptez 869 € pour la version de base, et 1099 € pour le bundle complet comprenant un transmetteur d’image Ronin (ex-Raveneye) et un follow focus. Le système de mise au point par LiDAR DJI RS est disponible en option au tarif de 579 €.
Enfin, comptez 2299 € pour le système DJI Transmission comprenant le transmetteur vidéo et l’écran sans fil. Le transmetteur sans fil peut être acheté séparément au tarif de 1099 € (1299 € pour l’écran, disponible seul ultérieurement).
Notre premier avis sur les DJI RS 3, RS 3 Pro et DJI Transmission
L’époque où DJI se concentrait exclusivement sur les drones est largement révolue. Forte de son expérience sur la captation, la stabilisation et la transmission d’images, la marque chinoise se sent pousser des ailes.
Ses ambitions sont limpides : proposer une expérience tout-en-un made in DJI, où toute la chaîne de production de l’image est assurée par du matériel DJI. Ces nouveaux stabilisateurs de la gamme Ronin en sont le signe. Mais la surprise vient aussi – et surtout – du nouveau système DJI Transmission, véritable clé de voûte de l’écosystème Cinéma de la marque, faisant la passerelle entre sa caméra Ronin 4D, ses stabilisateurs et tous ses accessoires professionnels.
Plus que jamais, la marque se diversifie : après la conquête des airs – tant pour les professionnels que pour le grand public –, la firme fait de même avec les solutions terrestres. De la « petite » DJI Pocket 2 à l’environnement Ronin, la marque ambitionne de couvrir tous les besoins, tous les budgets pour tous les tournages, petits ou grands.
Et, à ce titre, nous sommes particulièrement curieux de voir l’accueil que le monde du cinéma fera à ces nouveaux systèmes innovants et ô combien ambitieux.