Najin and People in Fog, Kenya, 2020. - © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

The Day May Break de Nick Brandt : L’Homme et l’animal face à l’urgence climatique

La galerie Polka débute 2022 avec une nouvelle exposition dédiée au photographe Nick Brandt et à sa série The Day May Break, qui montre l’homme et l’animal ne faisant qu’un face au changement climatique. L’exposition débute aujourd’hui et dure jusqu’au 12 mars 2022.

Making-of d’une prise de vue de Nick Brandt.

Nick Brandt, la conscience animale

A 32 ans, Nick Brandt réalise le clip « Earth Song » de Michael Jackson qui le mène en Tanzanie. C’est une véritable découverte que fait le photographe britannique, qui est pour la première fois confronté à la faune et la flore d’Afrique de l’Est ainsi qu’aux menaces de l’Homme sur cet écosystème. Il prend ainsi conscience du braconnage des éléphants ainsi que de la déforestation qui touche la région.

Zoom photographe : Nick Brandt

Ce premier contact orientera ses prochains projets photographiques, avec notamment ses deux premières séries On This Earth et A Shadow Falls réalisées entre 2000 et 2008 et qui montrent la touche artistique du photographe. Plutôt que d’opter pour le téléobjectif et la photographie en couleurs, Nick Brandt s’équipe d’un appareil photo moyen format Pentax 67II et photographie avec des focales fixes plutôt larges, pour être au plus près de son sujet.

Harriet and people in fog-Zimbabwe 2020. – © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

De ses photos se dégagent ainsi une aura avec des portraits quasiment psychologiques des animaux qu’il immortalise. « Ces séries réalisées sur pellicule moyen format, tentent de représenter les animaux comme des créatures sensibles pas si différentes de nous. »

Across the Ravaged Land, réalisée entre 2010 et 2012, dépeint un paysage africain tout autre. Brandt met en image l’action destructrice de l’être humain sur son environnement, avec des animaux morts ou empaillés. A la même époque, le photographe cofonde l’ONG Big Life Foundation, dont la mission est de protéger les animaux sauvages à la frontière entre le Kenya et la Tanzanie à l’aide de 300 rangers armés.

Montrer l’urgence dans ses photos

A partir de ce moment, le photographe se dit qu’il faut agir. « J’ai perdu beaucoup de temps sur ces projets, alors même que la destruction de l’environnement s’accélérait de façon exponentielle et qu’il y avait urgence à traiter plus frontalement ce sujet. » S’en suivent les deux séries Inherit the Dust (2014) et This Empty World (2019).

Fatuma, Ali and Bupa, Kenya, 2020. – © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

Dans la première, le photographe a imprimé des portraits d’animaux sauvages sur des bâches géantes (taille réelle) pour les placer là où, jadis, ces derniers vivaient. Aujourd’hui, avec un fort développement urbain du pays, l’empreinte de l’homme menace la nature. Dans This Empty World, Nick Brandt a réalisé des images composites en couleur et en numérique – une nouveauté – pour montrer une fois encore, et de manière peut-être encore plus forte, la menace humaine qui plane sur les animaux sauvages, sur fond de paysage apocalyptique, pourtant réalistes.

Richard and Grace-Zimbabwe 2020. – © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

The Day May Break, l’homme et l’animal, même combat

The Day May Break, actuellement exposée à la Galerie Polka, est le premier volet d’une nouvelle série photo qui souhaite réunir les animaux et les hommes impactés par les désastres climatiques dans le monde entier.

Kuda and Sky II-Kenya 2020. – © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

Les photos exposées ont été réalisées au Zimbabwe et au Kenya en 2020, dans des réserves sauvages, refuges ou sanctuaires d’animaux. Habitués (voire condamnés) à la proximité avec l’Homme, plusieurs animaux sont photographiés aux côtés d’hommes et de femmes qui ont tout perdu en raison du changement climatique – des réfugiés climatiques.

Halima, Abdul and Frida-Kenya 2020. – © Nick Brandt / Courtesy Polka Galerie.

Sur ces images, le brouillard sert de trait d’union entre les deux, comme pour montrer à quel point nous sommes perdus dans ce monde qui disparaît petit à petit. Ce brouillard, créé par des machines à fumée pour la photo, symbolise également la fumée suffocante des feux de forêt dévastateurs.

Pourtant, comme dans l’Arche de Noé, ces rescapés sont présentés par le photographe comme des survivants « et c’est là que réside la possibilité et l’espoir » conclut Nick Brandt.

Pour ce dernier projet, Nick Brandt a utilisé un boîtier moyen format Fuji GFX100s.

Vous pouvez retrouver les photos de The Day May Break à la Galerie Polka ainsi que dans le dernier livre de Nick Brandt du même nom (en anglais, publié aux éditions Hatje Cantz) ainsi que les histoires des réfugiés photographiés pour cette série sur le site de Nick Brandt. Un pourcentage des ventes sera d’ailleurs reversés aux « modèles » de cette série.

Infos pratiques :
The Day May Break, de Nick Brandt
Du 21 janvier au 12 mars 2022
Galerie Polka
12, rue Saint-Gilles, 75003 Paris
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Entrée libre