Instagram : des abonnements payants pour soutenir (et retenir) les créateurs de contenus

Mini-révolution pour Instagram. La plateforme s’apprête à inaugurer un nouveau système d’abonnements payants. À la manière de Twitch, Twitter ou Youtube, il permettra à une poignée d’influenceurs de proposer à leurs abonnés de verser une contribution mensuelle, en échange de contenus exclusifs.

Les abonnements payants : un levier pour aider les créateurs de contenu

Instagram n’en finit plus de se transformer pour (tenter) de retenir ses plus gros influenceurs. Dernier exemple en date : la plateforme, filiale du tentaculaire groupe Meta Plateforms, est en train de tester un nouveau système d’abonnements payants auprès d’une poignée d’influenceurs américains. Adam Mosseri, patron d’Instagram depuis 2018 (et le départ des fondateurs de l’appli) l’explique dans un tweet posté le 19 janvier.

« Les créateurs ont besoin de revenus prévisibles », explique le lieutenant de Mark Zuckerberg. « Et l’abonnement est l’un des meilleurs moyens pour obtenir des revenus prévisibles, qui ne dépendent pas des fluctuations de la portée des publications ».

Des contenus exclusifs et un statut premium pour les généreux contributeurs

Concrètement, la plateforme permettrait aux plus gros influenceurs de proposer un abonnement premium. En échange de leur contribution, les abonnés auraient droit à des contenus exclusifs, sous forme de stories ou de lives qui leur seraient réservés. Ces contenus seraient indiqués par un cercle violet autour de la photo de profil du compte.

Ces abonnés « premium » bénéficieraient également d’un badge violet à côté de leur nom, leur permettant de se distinguer dans la masse des commentaires et des messages privés. Ce faisant, les créateurs de contenus pourraient directement identifier leurs abonnés payants.

Le prix de l’abonnement sera fixé librement par chaque créateur, et pourra aller de 0,99 dollar à une centaine de dollars par mois. Autant de points qui rappellent étrangement la stratégie adoptée par Twitch (ou Onlyfans), mais aussi Youtube ou Twitter.

Une manœuvre désespérée pour limiter l’hémorragie vers les plateformes concurrentes ?

Il faut dire que pour Instagram ou Youtube – des plateformes « historiques », pourrait-on dire – l’enjeu est particulièrement important. Car depuis quelques années, de plus en plus de créateurs de contenu tendent à privilégier des plateformes comme TikTok ou Twitch.

Ces dernières offrent une plus grande proximité avec les abonnés – et, dans le cas de Twitch, offrent la possibilité aux utilisateurs de faire des dons et/ou de souscrire à des abonnements payants auprès de leurs créateurs favoris, les fameux « sub ». Ce faisant, Instagram cherche donc à couper l’herbe sous le pied de ses concurrents. Et tente désespérément de retenir ses plus gros influenceurs sur sa plateforme.

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En parallèle, Adam Mosseri annonce que ses équipes sont en train de mettre en place un système permettant aux créateurs de « prendre leur liste d’abonnés et l’emmener hors d’Instagram, vers d’autres plateformes conçues par d’autres entreprises ». Un premier pas vers l’ouverture de la plateforme à d’autres applis ou sites, même si Instagram a un intérêt stratégique à conserver ses créateurs.

Pour autant, la plateforme continue d’être sous le feu des critiques. D’une part, son impact sur la santé mentale a été vivement dénoncé, notamment par la lanceuse d’alerte Frances Haugen. Mais aussi pour son « abus de position dominante et monopole illégal », pour lequel Facebook devrait bientôt comparaître devant la justice américaine.