Test Apple Mac mini M1 : puissant, silencieux et plus abordable que jamais

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En novembre 2020, Apple a dévoilé ses nouveaux ordinateurs MacBook Air, MacBook Pro et Mac mini dotés d’une nouvelle puce Apple M1 basée sur l’architecture ARM. Présentés comme une véritable révolution en termes de performance et d’économie d’énergie, ces Mac d’un nouveau genre ont été très bien accueillis par le public.

Nous avons voulu découvrir les performances de ce nouveau Mac dans un usage bureautique mais aussi photo et vidéo. Nous avons ainsi opté à la rédaction pour un Mac mini M1 pendant près de deux mois afin de voir si les performances étaient au rendez-vous. Est-ce que le Mac mini proposé à 799 € se montre à la hauteur des attentes suite à la présentation d’Apple des nouvelles puces M1 ? La réponse dans notre test du Mac mini M1 d’Apple, modèle 8 Go de RAM et SSD de 256 Go.

Présentation du Mac mini M1

Le Mac mini est l’ordinateur de bureau ultra compact d’Apple. Présenté pour la première fois en 2005, ce dernier a connu plusieurs versions, du Power PC G4 à l’Intel Core puis la version Unibody en aluminium avec processeurs Core 2 Duo puis Core i5 et i7 dont le modèle actuel est l’héritier direct. C’est l’ordinateur le plus abordable d’Apple depuis sa sortie, même s’il faut forcément lui ajouter un écran ainsi qu’un clavier et une souris – ou un Trackpad.

Avec la version Apple M1 présentée le 10 novembre 2020, Apple en est à sa cinquième génération de Mac mini, et il s’agit de la première basée sur la nouvelle puce Apple Silicon pour Mac, la fameuse puce Apple M1.

Avec sa puce M1, Apple a dévoilé « la prochaine génération de Mac », qui seront progressivement mis à jour sur une période de 2 ans, soit jusqu’à fin 2022. À cette date, Apple devrait avoir terminé sa transition en passant de l’architecture x86 avec puces Intel à l’architecture ARM avec ses propres puces Apple Silicon.

Pour en savoir plus sur Apple M1 et l’annonce des derniers Mac, je vous invite à relire notre article de présentation

Pourquoi cette nouvelle génération de Mac est-elle une petite révolution chez Apple ? Jusqu’alors, le géant californien faisait appel à Intel pour les processeurs de ses ordinateurs – même si depuis l’iPhone 5 Apple conçoit ses propres processeurs pour mobiles et tablettes, les puces AX. Fin 2020, Apple a décidé d’utiliser ses propres puces dans ses derniers Mac, laissant de côté Intel – certaines configurations sont cependant encore proposées avec puce Intel, dont le Mac mini.

L’objectif ? Proposer des puces pour ordinateurs qui offrent des gains de performances et d’autonomie substantiels, et ainsi reprendre le contrôle sur l’avenir de sa gamme de Mac, sans devoir dépendre d’Intel et de la sortie de ses dernières puces pour en équiper ses Mac. C’est une décision audacieuse, mais qui pourrait payer dans les prochaines années. Nous verrons d’ailleurs dans ce test si cette première génération de puce M1 est prometteuse ou non.

Voici les caractéristiques techniques de notre modèle de test Mac mini Apple M1 8 Go RAM, 256 Go SSD :

  • Puce Apple M1, architecture ARM
  • CPU : 8 coeurs avec 4 coeurs hautes performances et 4 coeurs à haute efficace énergétique
  • GPU : 8 coeurs
  • Neural Engine : 16 cours
  • Mémoire vive (RAM) : 8 Go de mémoire unifiée (option 16 Go disponible)
  • Stockage : SSD 256 Go (option à 512 Go, 1 To ou 2 To)
  • Lecteur de cartes SD : non
  • Connectivité sans fil : Wifi 6 802.11ax, Bluetooth 5.0
  • Audio : Haut-parleur intégré, prise casque 3,5 mm
  • Connectivité filaire : 2 ports Thunderbolt/USB 4 (compatible DisplayPort, Thunderbolt 3, USB 3.1 Gen 2 (jusqu’à 10 Gbit/s) et HDMI, DVI, VGA ou Thunderbolt 2 avec adaptateur), 2 ports USB‑A 3.0 (jusqu’à 5 Gbit/s), 1 port HDMI 2.0, 1 port Gigabit Ethernet (10/100/1000BASE‑T)
  • Dimensions : 3,6 x 19,7 x 19,7 cm (H x L x P)
  • Poids : 1,2 kg

Logiciel natif M1 ou émulation Rosetta 2 ?

Avec les nouveaux Mac M1, Apple est passée des processeurs Intel à l’architecture x86 à des processeurs maison basés sur l’architecture ARM. Pour que tous les logiciels habituels puissent fonctionner sans encombre, Apple a intégré dans macOS Big Sur un traducteur de code : Rosetta 2. Il permet de faire le pont avec les applications conçues pour les Mac Intel et les faire fonctionner sur Apple Silicon.

Ainsi, c’est le retour des applications universelles, capables de fonctionner à la fois sur des Macs avec Apple Silicon ou avec Intel. En téléchargeant un logiciel, que ce soir sur l’App Store ou sur le web, vous aurez donc parfois des versions optimisées M1 (indiquées M1 natif) ou bien des versions Intel, qui fonctionneront heureusement sans encombre sur les nouveaux Mac.

Quelques mois après le lancement des Mac M1, plusieurs éditeurs de logiciels ont déjà proposé des versions optimisées M1 pour leurs logiciels. Parmi eux, on notera Pixelmator Pro, Affinity Photo, Adobe Lightroom (pas encore la version Classic) ainsi que Photoshop en Beta. Pour connaître les logiciels compatibles, le site communautaire Is Apple Silicon Ready permet d’y voir plus clair.

Pixelmator Pro 2 sur Mac mini M1

Durant ce test, je n’ai rencontré aucun souci avec un logiciel particulier, que ce soit en version natif ou Intel. Pour les plus curieux, il est possible à tout moment de voir si une application fonctionne en natif M1 ou Intel dans le Moniteur d’Activité.

Apple indique d’ailleurs que grâce à son moteur graphique Metal, certaines applications intensives fonctionneront mieux avec Rosetta 2 qu’en natif sur d’anciens Mac. Dans les faits, on pourra noter que les applications non optimisées offrent 50 à 75% des performances par rapport à un logiciel natif Apple M1.

À noter que ces nouveaux Mac M1 permettent de faire fonctionner des applications iOS ou iPadOS, mais avec quelques limitations. Pour les éditeurs qui autorisent l’usage de leur application, il faudra troquer son écran tactile pour la souris, et les choses ne sont pas encore suffisamment au point en termes d’expérience pour compter sur ces applications.

Quelle version du Mac mini (M1, 2020) choisir ? 8 ou 16 Go de RAM ?

Apple propose plusieurs configurations possibles pour ce Mac mini à puce M1. Ici, pas de choix de processeur : Apple n’a dévoilé qu’une version de la puce Apple M1, et le fabricant ne dévoile d’ailleurs pas d’informations sur les fréquences (même si le chiffre de 3,2 GHz circule pour les coeurs à haute performance). Le choix se portera donc sur la quantité de RAM (commune au CPU, GPU et autres puces) ainsi que sur l’espace de stockage, uniquement en SSD. Ce choix est d’autant plus important qu’à l’achat qu’aucune extension ou mise à jour matérielle n’est possible après.

Dans la configuration de base que nous avons testée, dotée de 8 Go de RAM unifiée et un stockage SSD de 256 Go, le Mac mini M1 est à 799 €. C’est le modèle le plus abordable d’Apple dans la gamme actuelle, tous ordinateurs confondus.

Si vous souhaitez passer à 16 Go de RAM ou bien doubler le stockage SSD en passant à 512 Go, il faudra débourser 230 € supplémentaire par option, soit 1029 € pour 16 Go de RAM et 256 Go de SSD et 1259 € pour 16 Go de RAM et 512 Go de SSD. L’option pour passer de 256 Go à 1 To est proposée à 460 €, et pour passer à un SSD de 2 To il faudra débourser 920 € supplémentaire, pour une configuration « boostée“ au maximum au tarif de 1949 €.

La principale question, au-delà du stockage SSD qui peut être « étendu » grâce à des disques externes, concerne la quantité de RAM à choisir, puisque celle-ci ne pourra pas être remplacée ultérieurement. 8 ou 16 Go de RAM pour le Mac mini M1 ? Avant de répondre à cette question, il est important d’aborder l’architecture de la puce M1 d’Apple, donc voici un schéma (source Apple).

Puce Apple M1

Comme on peut le voir, la puce Apple M1 est un système sur puce (SoC) qui regroupe plusieurs éléments auparavant répartis sur l’ensemble d’une carte mère : le processeur principal (CPU), le processeur graphique (GPU), une puce Neural Engine pour le traitement des opérations d’apprentissage automatique, le cache, différents contrôleurs et enfin la mémoire vive DRAM, qui n’est pas située dans le SoC mais juste à côté.

Cette puce Apple M1 regroupe ainsi différents éléments qui communiquent entre eux pour traiter différentes actions jusqu’alors éparpillées. Certaines puces sont d’ailleurs spécialisées, comme une puce pour l’encodage/décodage vidéo, le traitement d’image (ISP) et elles stockent toutes leurs données temporaires dans une mémoire vive partagée. Cette configuration n’est pas nouvelle pour les appareils mobiles et tablettes d’Apple, mais pour un ordinateur, cela rebat pas mal les cartes.

Le fait de disposer d’une architecture unifiée pour la mémoire vive permet d’augmenter la bande passante et de réduire la latence. Au lieu d’éparpiller la RAM sur différents composants, Apple propose ici une RAM commune qui peut être utilisée par chaque élément de la puce, selon ses besoins. C’est aussi une façon d’éviter d’avoir à copier des informations à plusieurs endroits, par exemple sur la RAM principale et sur la RAM de la carte graphique. Désormais, toutes les données stockées de manière temporaire le sont à un seul endroit, ce qui permet d’améliorer grandement les performances.

Durant notre test avec une version dotée de 8 Go de RAM, le système était très fluide, même lorsque plusieurs logiciels, dont un éditeur photo ou vidéo assez gourmand, étaient ouverts en même temps, ainsi qu’un navigateur avec de nombreux onglets ouverts. On peut donc dire que 8 Go devraient être largement suffisants pour la plupart des usages bureautiques et même un peu plus que cela. Comparée à un Mac mini Intel doté de 8 Go de RAM, cette version Apple M1 offre une bien meilleure gestion de la RAM, ce qui permet de gérer beaucoup plus de processus avant de la saturer.

Luminar 4 (non optimisé) qui sature les 8 Go de RAM, pas très cool…

Malgré tout, à certains moments avec de nombreuses applications gourmandes qui tournaient, nous avons rencontré des ralentissements, voire des blocages. Et comparé à un Mac doté d’un processeur Intel, le ralentissement a été plus franc, comme si l’appareil manquait d’air pour pouvoir accomplir ses tâches.

Dans ce cas-là, dépenser 230 € supplémentaire pour 8 Go de RAM supplémentaire (et arriver à 16 Go, le maximum) peut être conseillé, surtout si vous comptez conserver la machine de nombreuses années. Celle-ci aura d’ailleurs une plus grande valeur à la revente, comme toujours chez Apple avec les configurations « boostées ». Malgré tout, une fois que la majorité des applications seront optimisées Apple M1, on devrait avoir une gestion des ressources mémoires encore meilleure.

Prise en main et ergonomie du Mac mini M1

La transition vers l’architecture Apple Silicon n’a pas signifié une refonte du design des Mac. Avec des mensurations plus que compactes, le Mac mini reprend son format carré plat et dense en aluminium anodisé de presque 20 cm de côté et 3,6 cm d’épaisseur. Grâce à ce format « mini », il peut se loger sur n’importe quel bureau avec un encombrement minimum, ou bien même prendre place derrière un écran (grâce à des supports VESA), ou bien se fixer sous un bureau. Le nombre d’accessoires pour Mac mini permet de le ranger à peu près n’importe où.

Une option est d’ailleurs à considérer si vous n’êtes pas trop nomade et disposez d’une station de travail (écran + clavier/souris) chez vous et à votre bureau/studio : emporter le Mac Mini avec vous dans un sac à dos grâce à son poids plume de 1,2 kg, chose que je n’ai pas manqué de faire pour le tester à la fois à la rédaction et à domicile durant le confinement.

Lors du déballage du Mac mini, on retrouve l’ordinateur de bureau, son cordon d’alimentation de 1,8 m, et c’est tout. Pas de fioriture dans la boîte, Apple propose ici une unité centrale – si l’on peut dire – qu’il faudra ensuite brancher à un écran externe de son choix ainsi qu’à un duo clavier + souris. Vous pouvez utiliser n’importe quel clavier ou souris USB ou Bluetooth, mais j’ai utilisé mon Magic Keyboard ainsi qu’un Magic Trackpad 2 d’Apple, connectés en filaire pour le premier appairage, puis en Bluetooth.

Une fois allumé, on se surprend à entendre de nouveau le petit son au démarrage du Mac, réintroduit par Apple depuis macOS Big Sur. Et cette première rencontre, en plus du fond d’écran coloré de macOS Big Sur, nous fait déjà prendre conscience d’une chose : il ne faudra (toujours) pas compter sur le Mac mini pour écouter de la musique, car le haut-parleur intégré est vraiment là pour dépanner, en attendant d’utiliser un casque ou des enceintes branchées à l’aide de la prise casque 3,5 mm.

Le bouton d’allumage et l’ensemble de la connectique du Mac mini se trouvent à l’arrière de l’ordinateur. On retrouve ainsi, de gauche à droite : l’alimentation, le port Ethernet Gigabit, les deux ports USB-C (en Thunderbolt 3 / USB 4), une prise HDMI 2.0 ainsi que deux ports USB-A 3.0 (toujours pratique) et la prise casque 3,5 mm. Sous la rangée de prises, une ouverture permet l’évacuation de l’air par le ventilateur. Oui, ce Mac mini dispose bien d’un ventilateur, même si nous n’avons jamais eu l’occasion de l’entendre durant notre test.

À l’avant du Mac mini, seule une petite diode blanche permet de savoir que le Mac mini est bien allumé (ou en veille). On notera que contrairement à d’autres ordinateurs au format Micro ATX, Apple n’a mis aucun port en façade, et ne propose pas non plus de lecteur de carte SD, un petit plus qui aurait été appréciable pour ne pas occuper un port USB inutilement à l’arrière.

D’ailleurs, comparé au Mac mini Intel, cette version Apple M1 perd deux ports USB-C ainsi que la possibilité d’opter pour de l’Ethernet en 10 Gigabits. On se réconfortera tout de même avec la présence du Bluetooth 5.0 et du Wifi 6, norme récente en termes de connexion sans fil et qui offre sur le terrain de meilleures performances par rapport au Wifi 802.11 ac, à condition d’avoir un routeur Wifi compatible. Durant notre test, nous avons toutefois remarqué parfois que le Bluetooth se déconnectait sans raison, un problème qui n’est pas spécifique à ce modèle, mais bien aux récents Mac M1. Une mise à jour Big Sur devrait résoudre ce problème.

On aurait bien aimé qu’Apple décide d’espacer un peu les deux ports USB-C, notamment du HDMI, car à l’usage et avec des adaptateurs parfois encombrants, notamment pour les écrans, cela peut causer quelques soucis. Heureusement, ces ports Thunderbolt 3 USB 4 fonctionnent avec les hubs existants sur le marché.

Double écran sur Mac mini, attention

Le Mac mini dispose d’une prise HDMI 2.0, qui permet de brancher un écran externe d’une résolution jusqu’à 4K en 60p. Cela devrait suffire pour la majorité des utilisateurs, mais le Mac peut également gérer un second écran, branché en Thunderbolt 3/USB-C, avec une résolution jusqu’à 6K en 30p. Attention toutefois, Apple n’autorise pas le branchement de eux écrans 6K 30p en USB-C. Il va donc falloir choisir.

Dans les faits, le branchement en USB-C (via un dock auquel l’écran est branché en HDMI ou DisplayPort) et en HDMI en direct fonctionne parfaitement. Par contre, si vous disposez de deux écrans en USB-C ou Thunderbolt, il peut y avoir des problèmes.

Des bidouilles existent pour pouvoir utiliser plus de deux écrans, notamment en passant par le système DisplayLink en USB, mais les performances sont moins bonnes, car cela consomme du CPU.

À noter que les Mac dotés d’une puce M1 ne supportent pas les eGPU, ces cartes graphiques externes qui permettent de booster les performances graphiques des Mac Intel.

Performances du Mac mini (M1, 2020)

Après avoir fait le tour du propriétaire, passons aux performances du Mac mini M1. Durant notre test sur près de deux mois, nous avons utilisé le Mac mini M1 au quotidien pour la rédaction d’articles, la navigation web, le montage photo et un peu de vidéo.

Flash Gordon version M1

Arrêtons tout de suite le suspens : le Mac mini M1 est rapide, vraiment très rapide. Cela se ressent dès l’allumage, en seulement quelques secondes. Ensuite, on a vraiment la sensation que toutes les fenêtres s’ouvrent plus vite, voire même que les pages web se chargent plus vite dans Safari. Ceci est lié à l’architecture M1 et à l’optimisation des premières applications Apple codées pour les puces M1. Comme vu plus haut, le traitement des données et les flux se font directement au sein de la puce M1 qui regroupe CPU, GPU et nombreux contrôleurs.

Nous n’allons pas vous inonder de graphiques et de tableaux, mais la puce M1 dotée de 8 coeurs (4 coeurs hautes performances et 4 coeurs à haute efficace énergétique) offre des performances de haut vol. Dans pas mal de comparatif publié sur le web, elle fait jeu égal avec les processeurs Intel haut de gamme des MacBook Pro 16 pouces ou iMac 27 pouces, alors qu’il s’agit ici de la puce « grand public » selon Apple.

GPU et Neural Engine : le duo gagnant

Le Mac mini M1 ne dispose pas de carte graphique dédiée, mais propose deux puces plus qu’intéressantes pour les créatifs. La première est bien entendu un GPU doté de 8 coeurs qui effectue les calculs graphiques et permet de faire fonctionner les jeux vidéos, d’accélérer certaines tâches dans les logiciels photo ou s’occupe du rendu de certains effets dans les logiciels de montage vidéo. Dans les faits, le GPU présent dans la puce M1 surpasse de nombreuses cartes graphiques dédiées comme la Nvidia GeForce GTX 1050 Ti ou l’AMD Radeon RX 560. Apple, qui n’est pas avare de comparaison, annonce des performances graphiques jusqu’à 6 fois plus rapides par rapport au précédent Mac mini.

L’autre atout de ce Mac mini (et des autres Mac M1) est la présence d’un moteur neural (Neural Engine) doté de 16 coeurs. Ce dernier est présent sur les iPhone et iPad depuis quelque temps déjà et permet de décharger le processeur principal pour des traitements bien spécifiques basés sur l’apprentissage automatique. Sur les appareils mobiles, cela permet d’effectuer plus de traitements lourds en local et ainsi éviter d’envoyer les données vers un serveur. Sur le Mac mini, le Neural Engine permet d’effectuer des tâches de Machine Learning (ML) comme le traitement de l’image assisté par IA, la reconnaissance vocale ou encore l’analyse vidéo.

Photomator — ML Super Resolution

Pour bien comprendre l’importance de cette puce dans le traitement d’image, nous avons utilisé le logiciel Pixelmator Pro qui dispose d’une fonction ML Super Resolution qui permet d’augmenter la définition des images tout en conservant la netteté et le détail grâce à l’intelligence artificielle.

Sur le Mac mini M1, on observe un bond considérable en termes de performance. Jusqu’alors assez lente sur les Mac Intel, cette fonction permet d’agrandir une image et de générer les détails manquants en quelques secondes seulement, là où un Mac doté d’une puce Intel (et dépourvu de Neural Engine) peut facilement mettre une minute. À la clé, un gain considérable de temps (jusqu’à 15x selon Pixelmator). L’application Photos bénéficie également de cette puce pour toutes ses tâches de tri automatisé et de reconnaissance de sujet.

Pour le moment, peu d’applications tirent encore profit de ce Neural Engine, et on attend notamment Luminar AI, qui mise énormément sur l’IA et l’apprentissage automatique pour retoucher ses photos. Pas de doute que si elle est exploitée, cette puce sera un véritable atout pour les traitements d’image, mais aussi de vidéo, permettant par exemple de pouvoir détecter en temps réel le sujet dans le cadre pour optimiser le cadrage.

Silence de fonctionnement : zéro bruit !

Et ce qui est encore plus étonnant, c’est le silence de fonctionnement du Mac Mini. À aucun cas durant notre test nous n’avons entendu le ventilateur se mettre en marche. Mieux : en passant la main derrière l’ordinateur, là où l’air est expulsé, nous avons été surpris de sentir un air frais, même lorsque le processeur était très sollicité par des calculs (encodage et exportation de fichiers photo ou vidéo dans Lightroom et Final Cut Pro X). Et le châssis en aluminium n’est jamais chaud au toucher.

Malgré son côté sédentaire, il est important d’indiquer que le Mac mini ne dépasse pas les 39 W de consommation maximale, soit 3 x moins que le Mac mini 2018 (équipée de processeurs Intel costauds, mais très consommateurs).

La faible consommation énergétique du SoC Apple M1 permet ainsi, en plus de réduire la consommation électrique, d’entraîner moins de chauffe et offre donc une expérience 100% silencieuse (dans notre cas).

Cela permet également de maintenir les performances maximales plus longtemps en l’absence d’étranglement thermique (thermal throttling). Le Mac mini était déjà bon élève dans ce domaine, et cela s’améliore encore. Ce sera encore plus agréable sur les MacBook Air M1 – qui se passent de ventilateur – et Macbook Pro M1 13 pouces pour lesquels la version Intel avait tendance à rapidement chauffer (et souffler).

SSD interne très rapide, disques externes un peu moins

Le disque interne SSD de 256 Go présent dans la configuration de base offre de très bonnes vitesses de 2300 Mo/s en lecture et même 2600 Mo/s en écriture (BlackMagic Speed Test).

Pour les disques externes en SSD, les performances sont par contre un peu moins bonnes qu’avec les Mac Intel. Dans notre test, nous avons perdu quelques dizaines de Mo/s sur un SSD SanDisk Extreme Pro en USB-C, mais d’autres testeurs indiquent que certains disques, notamment en USB-C 3.1 Gen 1, offrent des performances presque deux fois moins bonnes que sur un Mac Intel. Il faudra voir si Apple réussit à corriger le tir.

Les performances d’un SSD portable SanDisk Extreme Pro en USB 3.1, un peu moins bonnes que sur Mac Intel

Dommage également qu’Apple n’ait pas intégré la dernière norme USB-C 3.1 Gen 2×2, pour pouvoir fonctionner avec les disques durs SSD les plus rapides du marché.

Des performances hors pair avec Lightroom et Premiere Pro (non optimisés)

Pour tester les performances du Mac mini (M1, 2020), nous l’avons chronométré lors de l’export de 101 fichiers RAW de 55 Mo chacun dans Lightroom Classic, et d’une vidéo en 4K (UHD) de 10 minutes avec Adobe Premiere Pro. À noter que ces deux logiciels ne sont pas encore optimisés pour processeur Apple M1.

Export 101 fichiers RAW (Lightroom)Export vidéo 10 min. 4K 30 i/s (Premiere Pro)
Mac mini M1 (2020)3 min 9 sec6 min 42 sec
Acer ConceptD 73 min 15 sec2 min 37 sec
Macbook Pro 15 (20175 min 7 sec8 min 17 sec
Macbook Pro 13 (2019)4 min 10 sec13 min 15 sec

Sur le terrain, l’export de notre lot de 101 RAW depuis Lightroom Classic a pris seulement 3 minutes et 9 secondes avec le Mac mini doté de 8 Go de RAM, une performance honorable.

Si l’on peut se permettre la comparaison avec deux ordinateurs portables haut de gamme – voir le tableau plus haut, c’est bien meilleur qu’avec un MacBook Pro 13 pouces (2019) doté d’un processeur i7 quatre coeurs à 2,8 GHz (haut de gamme), de 16 Go de RAM et d’une puce graphique intégrée Intel Iris Plus Graphics 655.

Il fait cependant jeu égal avec l’ordinateur portable Acer ConceptD 7 que nous avions testé, et qui est rappelons-le doté d’un processeur Intel i7 6 coeurs à 2,6 GHz, de 32 Go de RAM et surtout d’une carte graphique Nvidia GeForce RTX 2080 Q-Max dotée de 8 Go de mémoire dédiée.

Rappelons que pour plus de 3 fois moins cher, le Mac mini fait bien mieux que ces machines.

En montage vidéo, le Mac mini se débrouille également très bien. Il est capable de travailler sur des flux vidéo 4K sans frame drop grâce notamment à son encodeur/décodeur matériel qui gère le H.264 et le H.265. L’export d’une vidéo 4K 30 i/s de 10 minutes avec Adobe Premiere Pro lui ont pris 6 min 42

C’est bien mieux que les deux Macbook Pro 2017 et 2019 auxquels il est comparé, mais moins bien que l’Acer ConceptD 7 qui tire pleinement profit de sa puissance de calcul et de sa carte graphique haut de gamme. Malgré tout, et toute proportion gardée, ce Mac mini offre des performances exceptionnelles pour sa gamme tarifaire et son positionnement « entrée de gamme ».

Avec le Mac mini comme station de montage ou d’édition vidéo et photo amateur ou semi-pro, vous pouvez être tranquille et profiter de sa vitesse et de son silence de fonctionnement. Pouvoir éditer des flux vidéo 4K voire 6K sans aucun ralentissement sur ce genre de machine est tout simplement étonnant.

À qui s’adresse le Mac Mini M1 ?

Avec ses trois premiers ordinateurs dotés d’une puce M1, Apple a clairement indiqué s’adresser au grand public (malgré l’appellation MacBook Pro du 13 pouces). Si les MacBook Air et Macbook Pro s’adressent aux utilisateurs itinérants, le premier modèle de Mac mini offre une solution économique pour qui souhaite s’équiper d’un ordinateur Mac sans casser sa tirelire. Avec un écran externe convenable, vous pouvez opter pour une configuration à moins de 1000 €, ce qui est le ticket d’entrée le plus bas pour profiter de macOS et de l’intégration poussée entre le hardware et le logiciel à la façon Apple.

Selon nous, le Mac mini M1 pourra s’adresser aux photographes qui souhaitent renouveler leur ancien Mac (ou passer sur Mac) et qui disposent déjà d’un écran graphique de qualité – contrairement à l’iMac qui offre une solution tout-en-un. À la clé, des performances dignes d’un ordinateur haut de gamme grâce à cette nouvelle architecture ARM.

Faut-il acheter le Mac mini M1 dès aujourd’hui ? La question se pose, car on sait déjà qu’Apple prévoit de sortir de nouveaux ordinateurs cette année avec sa nouvelle architecture ARM et de nouvelles puces M1 (M1X ?) plus performantes et davantage destinées aux prosumers et professionnels. Des modèles dotés de 32 Go de RAM sont également attendus, et vu l’architecture unifiée de la mémoire vive, cela devrait offrir de très belles performances, surtout pour des stations de travail professionnelles.

Si vous avez à tout prix besoin d’acheter un ordinateur aujourd’hui, vous pouvez acheter le Mac mini M1 les yeux fermés, en prenant seulement bien connaissance des limitations présentées dans ce test.

Si vous disposez déjà d’un ordinateur qui vous permet de travailler convenablement, nul doute qu’attendre encore 1 an est conseillé, le temps qu’Apple sorte des modèles encore plus complets – surtout pour un usage professionnel. À l’heure actuelle, l’émulation Rosetta 2 permet aux photographes et vidéastes de disposer – à de rares exceptions – de tous les logiciels phares pour cela, sans perdre en performance.

D’ici 1 ou 2 ans, et vu la direction prise par Apple, la majorité des développeurs actifs d’applications devraient proposer des versions optimisées pour Apple Silicon, avec comme résultat une gestion encore meilleure des performances et vous évitera de mauvaises surprises avec, par exemple, un plug-in pour Final Cut Pro X qui n’est pas disponible.

Est-ce que les Mac à base de processeur Intel sont désormais obsolètes ? Difficile de répondre à cette question de manière simple. Je pense que si vous disposez déjà d’un Mac mini Intel récent, ce dernier n’est pour autant pas à jeter aux oubliettes. Apple propose d’ailleurs encore des modèles Intel dans son catalogue. Par contre, à choisir entre un Mac mini M1 et un Mac mini Intel pour un nouvel achat, « la question elle est vite répondue » : optez pour le Mac M1, surtout s’il s’agit d’un ordinateur portable, pour sa bien meilleure gestion de l’autonomie.

Conclusion : Apple M1, la quintessence du Mac mini

Au bout des deux mois écoulés pour ce test, retourner ce Mac mini à Apple a été un véritable crève-coeur tant ce modèle à base de puce Apple M1 est une réussite. Le pari un peu fou d’Apple – mais largement préparé – de remplacer Intel par des puces maison est largement réussi, avec une puissance brute étonnante pour un tarif plus qu’abordable.

Le Mac mini et son SoC M1 tiennent tête à de nombreux ordinateurs plus onéreux et dotés de cartes graphiques dédiées et de processeurs plus puissants sur le papier. Le système réussit à faire tourner les applications natives (et Intel) de manière très fluide, avec une faible consommation énergétique.

Utiliser Lightroom Classic, Pixelmator Pro (et sa fonction ML Super Resolution) ou encore Final Cut Pro X est un véritable régal, même sur le modèle d’entrée de gamme doté de 8 Go de RAM qui sait faire bien plus que de la bureautique.

Bien entendu, tout n’est pas parfait : on aurait aimé avoir davantage de ports Thunderbolt / USB-C, les problèmes de Bluetooth ne sont pas encore réglés et les performances des disques externes en USB sont moins bonnes qu’avec les configurations Intel. Mais rien de véritablement rédhibitoire pour ce modèle qui, selon nous, offre le meilleur rapport performance/prix chez Apple depuis la création du Mac mini et rappelle le positionnement de cette série comme Mac à tout faire.

Le Mac mini est disponible à partir de 799 € avec 8 Go de RAM et SSD de 256 Go.

Test Apple Mac mini M1 : puissant, silencieux et plus abordable que jamais
Design
9
Finitions
8.8
Fonctionnalités
8.5
Performances
9.5
Évolutivité
5
Rapport qualité-prix
8.6
Points forts
performances brutes élevées
version 8 Go très réactive
compact et léger
ventilateur inaudible
rapport performances/prix imbattable
émulation Rosetta 2 rapide
Points faibles
performances des disques externes légèrement en retrait
seulement 2 ports USB-C et pas de version Ethernet 10 Gibabits
ports USB et HDMI trop rapprochés
pas de support du eGPU
apps iOS et iPadOS : on repassera
encore peu d'applications optimisées M1
haut-parleur de piètre qualité
toujours pas de lecteur de carte SD
8.2
sur 10
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