Après Huawei et DJI, Xiaomi placé sur la liste noire de Washington

Nouveau rebondissement dans la guerre commerciale que se livrent Pékin et Washington. Le groupe chinois Xiaomi vient en effet d’être placé sur une liste noire des autorités américaines, en raison de liens présumés avec l’armée chinoise.

Xiaomi accusé de liens avec l’armée chinoise

À six jours de la fin officielle de son mandat, le président sortant D. Trump continue sa guerre commerciale avec la Chine. Après Huawei et DJI, le groupe Xiaomi se trouve dans le collimateur de l’administration américaine. Le constructeur de smartphones – ainsi que 8 autres entreprises chinoises – ont ainsi été placées sur une liste noire, et sont soupçonnées de liens étroits avec l’armée chinoise.

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Dans un communiqué, le Département américain à la Défense s’est dit « déterminé à démontrer et à contrer la stratégie de fusion civile et militaire de la République populaire de Chine ». En effet, cette stratégie aurait pour but « de permettre à l’armée chinoise de disposer de technologies et d’expertises acquises par des entreprises, des universités et des programmes de recherche chinois, même quand ces derniers apparaissent comme des entités civiles« , indique le Ministère de la Défense. L’entreprise chinoise est ainsi qualifiée « d’entreprise militaire communiste chinoise » par l’administration américaine.

De son côté, Xiaomi a démenti tout lien avec l’armée chinoise. « Notre entreprise ne fournit des produits et des services que dans un but civil et commercial. Xiaomi n’est ni détenu, ni contrôlé ou affilié à l’armée chinoise », indique le groupe, dont l’indice boursier a plongé de 11 % ce vendredi 15 janvier à l’ouverture de la bourse de Hong-Kong.

Quelles conséquences pour Xiaomi ?

Cette décision de Washington a pour conséquence d’empêcher les investisseurs américains d’acheter ou de vendre des actions de Xiaomi. Ces mêmes investisseurs devront également retirer leurs capitaux avant le 11 novembre 2021.

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Dans la pratique, les entreprises américaines risquent de rencontrer des difficultés à vendre leurs produits technologiques à Xiaomi. On pense notamment à Qualcomm, dont les processeurs sont présents dans bon nombre de smartphones de la marque chinoise.

Pour l’heure, on ignore l’impact réel de cette décision de l’administration Trump sur les produits de Xiaomi. Toutefois, la marque de smartphones ne se trouve pas (pour l’instant) sur la fameuse entity list – sur laquelles se trouvent DJI et Huawei. De fait, Xiaomi devrait continuer à bénéficier des services de Google.

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Le contexte particulier de la transition Trump-Biden

Comme nous l’indiquions en décembre dernier, cette décision vise sans doute à répondre à un triple objectif. Premièrement, le président sortant souhaite une dernière fois afficher une attitude de fermeté vis-à-vis de la Chine. Deuxièmement, ces sanctions visent à affaiblir les firmes chinoises – et donc, par ricochet, à favoriser les entreprises américaines. À ce titre, rappelons que Xiaomi a récemment pris la 3e place du classement des constructeurs de smartphone, en passant devant Apple.

Enfin, cette mesure vise à refroidir encore un peu plus les relations entre Washington et Pékin, et donc à complexifier la tâche de la future administration Biden, à quelques jours de l’investiture du nouveau président américain.

Pour l’heure, les conséquences concrètes de cette décision pour Xiaomi restent inconnues. De même, on ignore si le nouveau président Joe Biden envisage de revenir sur les décisions prises par son prédécesseur en ce domaine.